Je relance le sujet, car bientôt en vacance, après cette année de L3 je vais enfin pouvoir me consacré au projet.
Bonsoir,
La Fondation pour la Mémoire de la Déportation réalise ce type de collecte audio.
Ce n'est pas toujours facile.
Il vous faut également en fonction de votre projet être en règle avec la loi.
Vous pouvez voir par ce lien pour vous faire une idée.
Il ne m'appartient pas de recentrer ce post sur la période définie par ce forum que vous même qualifiez de HS dans votre premier message et vous êtes donc conscient de ne rencontrer que des témoins qui vous parlerons prioritairement de 39-45… Déjà, en 1990, voyez le post de Pierre Lamy, les candidats sérieux étaient rares… Aujourd'hui, c'est le désert le plus total ! Néanmoins, ces gens nés principalement entre les deux guerres sont à même de vous livrer de précieuses informations si ce n'est des pièces sur le parcours de leurs parents… N'hésitez pas à les conduire sur ces terres, et ce dès le début de la prise d'images ou de son, ça les aidera à se décontracter: situation des parents; le père à-t-il fait la grande guerre; en a t-il parlé ou raconté des épisodes à la maison; l'école et se qu'ils en apprenaient sur cette période… parlez leur même de leurs grands-parents qui par exemple pour des Alsaciens-Lorrains auront connus la première annexion. Ils sont les derniers rouages de la transmission, profitez-en, soyez gourmands. Ne soyez pas pressés et essayez de caler vos ITW principalement le matin (témoions beaucoup plus réceptifs), prévoyez large car attention à l'heure du repas qui souvent de fois intervient vers 11h30).
Je souris encore au souvenir de la lecture à l'adresse indiquée par Patrice Pruniaux car j'y lit: Le coût de réalisation d’un témoignage vidéo étant élevé et les ressources de la Fondation limitées, le programme décidé a prévu comme cible finale 100 enregistrements de témoins.
Soit un par département, il y a beaucoup de chance qu'on tombe sur les icônes statutaire et donc qu'on fasse une mémoire formatée
Plus loin… Pour l’instant, tant que le programme de recueil est en cours et que les opérations de conservation des enregistrements ne sont pas menées à terme, ces témoignages restent inaccessibles
Heureusement que les particuliers ou associations ne comptent pas et qu'ils se sont mis en marche sur les chemins de la mémoire depuis longtemps… Que beaucoup de témoins se sont livrés d'eux mêmes aux élèves de nombreux établissements scolaires… Que tous ces soutiers de la mémoire ont livrés leurs archives sans attendre… Mais enfin, c'est un début, mieux vaut tard que jamais…
Cdt
JF Genet
«La loi n'y entend rien, c'est affaire de coeur». André Bellard, initiateur en 1921 de l'association dites des "Malgré-nous" et destinée aux soldats lorrains. http://e-storialdelorraine.com
Bonjour,
Merci pour ces conseils, tout à fait d'accord avec vous pour le reste.
100 témoignages sélectionnés me laissé un peu perplexe, la méthode peut être en effet contestable. Il aurait plutot fallut mettre 100 témoignages prioritaires pour commencer... et encore
Bonjour,
Je me dis qu'essayer de venir en aide à certaines personnes apporte parfois bien des désillusions.
Je pensais sincèrement que les deux PDF accessibles par le lien donné pouvaient apporter des idées.
Avec vos remarques nous sommes loin du but escompté.
Je ne pense pas que dénigrer cette Fondation vous fasse avancer beaucoup.
Tout ceci devient un hors sujet sans intérêt.
P. Pruniaux.
Bonjour,
Les deux pdf apportent effectivement à l'objectif fixé. Cependant la critique n'est pas contre la fondation ni contre le but de celle-ci, c'est la méthode en général qui est à revoir, je comprend très bien que l'association est des buts à se fixer et une limite, cependant ma critique ne visait pas directement le fonctionnement mais allait plus dans le sens de la critique envers la société tout entière, les gens se contentent de 100 témoignages... et encore heureusement qu'une telle association le fait car on aurait même pas ces 100 témoignages. Sur le fond je suis entièrement pour et je soutien l'asso, c'etait plus sur la forme que ma critique visait mais après reflexion je reconnais que ne connaissant pas plus que ça les buts et l'organisations de cette colecte de témoignages, un jugement est peut être trop précipité. Cependant la façon dont la chose est présentée laisse pensé qu'on selectionne les témoignages, ce qui inclut que l'on juge de la crédibilité de certains par rapports à d'autres alors qu'au fond chaque témoignage devrait être conservé. Mais la volonté de l'association de le faire ne peut qu'être encouragée et reconnue!!
Tout cela devrait se faire à bien plus grande échelle et surtout depuis bien longtemps, là encore je ne critique pas l'association mais la société en général...
Bonsoir à tous.
Dans quelles conditions, un témoignage des années après peut-il apporter une parcelle de vérité à l'histoire, contrairement à l'histoire officielle qui est souvent loin de la vérité et écrite selon les attentes du moment.
Les seuls témoignages qui contiennent la plus grande part de vérité sont ceux que nous trouvons dans les carnets de guerre, les écrits privés effectués au jour le jour et non remaniés après. Les correspondances contiennent elles aussi une part de vérité quand elles n'ont pas volontairement omis certains faits ou agissements pour ne pas "affoler" le destinataire. En ce qui concerne les témoignages postérieurs, ils contiennent peu de vérités. A certaines époques certaines choses ne sont pas bonnes à dire.
Certains conflits plus récents comme la dernière guerre mondiale ou la guerre d'Algérie en apportent la preuve :
Les participants, acteurs ou témoins ont souvent à l'heure actuelle un discours complétement différent de celui qu'ils avaient quand ils le vivaient. Nos penseurs et nos politiques nous poussent dans ce sens.
Pourtant à l'époque des faits, leurs actes, leur façon d'agir étaient en phase avec leur façon de penser. Pourquoi alors ce que la plupart nous disent maintenant est différent ?
Ils nous disent vraisemblablement ce que notre époque veut entendre et suivant le courant de pensée imposé.
Alors, valeur d'un témoignage des années après et dans une socité différente ? J'en doute mais celà n'engage que moi.
Cordialement Martin
Martin, les témoignages, comme toutes les sources, sont à recouper avec d'autres sources. Il n'y a pas de sources idéales. D'autant plus que le questionnement sur un sujet change, les approches, les thématiques évoluent. L'Histoire a cela de passionnant qu'elle se penche sur les hommes à l'aide de toutes les autres sciences.
Evidemment, les témoignages sont à prendre avec beaucoup de précautions, mais ils peuvent apporter des éléments qu'aucun document officiel ne donne. De ce fait, un témoignage, même des décennies après peut apporter un éclairage plus fin sur un fait, sur l'état d'esprit d'une personne. Et il y a un aspect absent de toutes les autres sources : on est face à une personne, non à un écrit. Je suis bien d'accord avec vous sur les omissions (volontaires ou non), les distorsions, les manipulations possibles même, la réécriture du souvenir, mais dans la mesure où le témoignage n'est pas pris pour argent comptant mais utilisé dans le cadre d'une recherche, de recoupements, il est utilisable.
"Les seuls témoignages qui contiennent la plus grande part de vérité sont ceux que nous trouvons dans les carnets de guerre, les écrits privés effectués au jour le jour et non remaniés après." Pas d'accord, car ces écrits sont aussi le fait de choix. Une personne peut avoir masqué des faits (en particulier en ce qui le concerne, surtout s'ils ne sont pas "glorieux") et ces écrits sont souvent extrêmement succincts. Un carnet repris après guerre, réécrit est souvent plus riche, malgré le problème de la réécriture et du choix. Mais ce simple choix peut nous en apprendre beaucoup sur l'état d'esprit après guerre de son auteur. Il n'y a pas de source à jeter, tout est utilisable suivant le thème de la recherche effectuée.
"En ce qui concerne les témoignages postérieurs, ils contiennent peu de vérités." Quelle limite donnez-vous à "postérieur" ? Jours, mois, années, décennies ? La vérité en Histoire, bien heureux celui qui peut s'en approcher.
Il faut arrêter de chercher la source qui dirait tout. C'est chercher une chimère. En Histoire, il faut du temps, il faut des documents, les critiquer et les recouper inlassablement.
"Ils nous disent vraisemblablement ce que notre époque veut entendre et suivant le courant de pensée imposé." Les témoignages sont ainsi en raison du questionnement de l'interlocuteur. J'étais atterré par les interviews réalisées avec monsieur Ponticelli. Seule son expérience de la guerre intéressait les personnes venant lui parler. 4 ans qui effacent tout le reste. Voilà qui pose des questions sur les témoignages. Il n'y a pas de courant de pensée imposé, libre à vous d'orienter comme bon vous semble votre interview, de poser des questions différentes.
Désormais, nous en sommes à recueillir les souvenirs transmis dans la famille. Bien peu par rapport à ce qui était dans la mémoire des combattants. Mais outil intéressant malgré tout pour comprendre ce que vécurent les combattants après la guerre. Vivre avec ce qu'ils avaient vécu, ne plus en parler bien souvent comme dans les exemples donnés plus haut dans le sujet. Les combattants des conflits plus récents ne font pas autre chose. Pas de choses à ne pas dire, juste des hommes face à leurs actes pour qui parler serait revenir sur un passé douloureux, ou qu'ils voudraient oublier, ou ne pas avoir vécu.
Il convient malgré tout de garder en tête que chaque témoignage est différent car chaque personne rencontrée est différente. Mais que ce qu'elle va dire peut nous en apprendre beaucoup, mais pas forcément sur le conflit auquel elle a participé mais sur tout le reste : la vie après, vivre avec ce qui a été vécu, pourquoi ne pas en parler, pourquoi en parler ?
Lorsque le petit-fils d'un combattant est venu il y a deux semaines parler aux élèves de son grand-père, évidemment, il n'a pas parlé de son parcours à la guerre, car il n'en connaissait rien de plus que ce qu'il avait lu dans la fiche matricule et dans le livret militaire ! Mais il a apporté tout le reste, des souvenirs d'enfant sur ce grand-père, sur le rapport de ce grand-père au conflit, sur sa vie après. Apportant ce qui est bien souvent absent des sources, des carnets : de l'émotion ! Pas de parcelle de vérité sur la guerre, mais sur la vie d'un homme.
Pour ce qui est de la question de "l'histoire officielle qui est souvent loin de la vérité et écrite selon les attentes du moment", j'ai du mal à comprendre ce que vous appelez une "histoire officielle" et surtout le lien avec la question des témoignages. Il y le travail d'historiens qui cherchent à faire avancer la connaissance d'une période... vous ne feriez pas un amalgames avec les choix politiques touchant aux "politiques mémorielles" ? On est plutôt dans la lecture politique de l'histoire que dans l'Histoire.
Bonsoir,
Je pense que dicerné le vrai du faux, le caché ou du contraire est de la responsabilité de l'historien, moi même en Licence d'Histoire, je suis bien placé pour savoir qu'aucune source n'est fiable et que chacune à ses intérêts et ces défauts, mais si personnes ne recueille les derniers témoignages qu'il est encore temps d'avoir, alors le travail même de critique de ce témoignage ne pourra pas se faire tout simplement car ceux-ci n'auront pas était enregistrés. De plus il en existe déjà pas mal et multiplier le nombre permet aussi peut-être dans un sens de comparé les témoignages et ainsi parfois disserné le partis prit ou les oublis volontaires ou non des personnes qui racontent.
Quelques soient les critiques que l'on peut faire, et je les comprend et reconnais qu'elles sont fortement possibles, je pense que la pire des choses c'est de ne pas sauvegarder les témoignages de ces personnes, après tout on sait bien faire le trie dans des documents du Moyen-Age concernant ce qui est vrai ou faux, omis ou caché, le partis prit de l'auteru... alors on est aussi capable de le faire pour des témoignages plus récents...
Tant qu'on à la chance de pouvoir le faire, autant le faire, ça n'est pas dans 50 ans qu'il faudra le regretter en se disant ahh il aurait fallut...
Oui, bravo Arnaud, c'est comme ça que je le pensais mais ne savais pas trop comment le dire…
Cordialement
JF Genet
«La loi n'y entend rien, c'est affaire de coeur». André Bellard, initiateur en 1921 de l'association dites des "Malgré-nous" et destinée aux soldats lorrains. http://e-storialdelorraine.com