Bonjour,
C'était une réaction au fait que vous dites que l'histoire est écrite par les vainqueurs et que si les stosstruppen l'avaient emporté, on les décrirait comme étant la solution. Je complète en disant que dans cette hypothèse, on aurait par effet miroir, dénigré les chars, sur lesquels les Alliés auraient misé en vain... Partir dans l'uchronie nous lancerait dans une querelle sans fin pour savoir si les stosstruppen ont échoué parce qu'il ne pouvait en être autrement, ou si on était à un tel point d'équilibre que ç'a été du pile ou face. Je ne me sens pas assez "pointu" pour trancher. Les faits bruts disent simplement
- que la doctrine des stosstruppen avait un lourd revers de médaille, risque pris par les Allemands,
- que les Français ont pris le risque inverse, celui de ne pas avoir de pareilles "super-troupes" pour ne pas subir ce revers,
- et que les Allemands ont subi tout le poids de ce revers à partir du moment où l'avers a échoué à emporter la victoire.
Pour conclure, il faudrait savoir dans quelle mesure les choix alliés et notamment français ont condamné la doctrine des stosstruppen. Par exemple si le fait d'avoir des troupes "d'un assez bon niveau partout" (en schématisant à outrance) a eu pour conséquence que les stosstruppen, où qu'ils attaquassent, dussent subir de très lourdes pertes, ce qui finissait par étouffer l'offensive faute d'assaillants. Quel a été le rôle des chars, de l'artillerie, dans le coût gigantesque de la percée pour l'assaillant.
Lorsque l'armée française a lancé son "offensive pour la paix" au Chemin des Dames, ses meilleures unités ont subi des pertes effrayantes, et sans aucun résultat. Et pourtant, elle a pu se reconstituer, faire sa mue tactique, et vaincre. On peut donc se demander, pour faire le parallèle, dans quelle mesure la différence entre les "troupes d'élite" et la "masse" était moindre qu'entre stosstruppen et "masse", si cette moindre différence a joué un rôle dans la possibilité pour l'armée française de se refaire, etc. Avec ce biais évident que les Allemands n'ont pas immédiatement exploité l'effondrement moral de mai-juin 17, alors qu'en juillet 18, c'est au moment même où ils lancent leur dernière offensive que les Allemands se prennent dans les reins une contre-attaque qui ne cessera plus jusqu'à l'armistice...
Cdlt
Cyrille
stosstrup
Re: stosstrup
"Sur un banc étaient rangés quinze ou vingt bonshommes qui avaient bien une douzaine de jambes à eux tous." (Duhamel)
Re: stosstrup
Bonsoir,
utilité ou non des troupes dites d'élite? Vaste débat.
Une troupe d'élite par définition écrème les unités classiques qui perdraient leur "ardeur" du fait de la disparition des meilleurs éléments..
Dans l'armée c'est notamment l'argument de ceux qui ne servent pas dans cette troupe (et qui parfois ont été refusés ou remis à disposition des unités classiques..
L'intéret on dispose d'unités motivées entrainées mieux dotées avec un équipement qui n'est pas suffisant pour doter toute l'armee. Il est plus facile d'entrainer 10/15000 hommes à de nouvelles techniques que 1 million. Si les troupes de montagnes et les paras sont des troupes d'élite c'est surtout parce qu'ils doivent s'adapter à un milieu "hostile" et que tous du soldat au chef de corps doit être apte physiquemlent et doit "subir" les mêmes contraintes avec la même angoisse (pour ne pas dire peur dans le cas du saut en parachute, toute personne qui nierait cette peur serait un menteur....) la solution serait donc de n'avoir que des paras et des montagnards mais alors que faire de tious ceux qui ne seraient pas aptes elon des critères médicaux.. et par ailleurs aucune armée au monde n'aurait les moyens de transport adhéquats.
L'autre option on ventile dans toute l'armee en ayant jamais nulle part une force concentrée, pour simplifier en 1940 (en dehors de considérations tactiques, de doctrines etc..): blindés "vaporisés" dans les grosses unités d'infanterie chez les français "panzer division" allemandes avec plus de chars et souvent de meilleurs qualité chez les francais mais mal utilisés et au final une raclée mémorable..
Est ce que le maintien des très bons éléments dans une unité normale augmente sa valeur? je ne le crois pas car il n'y en en aura jamais assez pour avoir un effet d'entrainement, ceci ne retire rien des mérites des unités normales
De mon experience personnelle j'ai constaté que chez les paras et les alpins la motivation des cadres et soldats etait plus forte (y compris lors de l'armée de conscription) et que c'etaient les mauvais éléments qui devaient s'adapter ou partir ( à Dien Bien Phu ces éléments se terraient éviteaient les combats, volaient les containers de ravitaillement quant ils le pouvaient ce qui leur a valu de la part des combattants le sobriquetr méprisant de rats de dien bien phu!),
en caricaturant dans l'armee classique c'etait helas souvent l'inverse (sans pour autant generaliser!) et l'on voyait des soldats motivés adapter un profil bas pour ne pas avoir de problemes avec leurs "camarades" (c'est un peu le probleme toutes proportions gardées du college unique de l'éducation nationale la même classe pour tous et tant pis pour les surdoues ou des classes de niveau.. )
Les problemes de l'unite d'elite tiennent plus souvent au mauvais emploi de celle ci par le commandement qui l'utilise à tout va et donc entraine immanquablement sa destruction, en la foi du commandement en la valeur de l'unité d'élite qui pourtant comme toute unité lorsqu'elle atteint un certain taux d'attrition n'a plus de grande valeur combattanten et donc son maintien au combat jusqu'à sa destruction, au fait que l'unité étant souvent mise à disposition d'une grande unité ses pertes sont "étrangères" à celle de la grande unité et donc qu'elle est plus "consommable" que les autres
Les troupes de choc allemandes auraient elles pu être l'outil de la victoire en 1918? peut être! l'échec des offensives ne prouve pas l''erreur" de la doctrine, à ce moment là (et depuis 1917 voire depuis Verdun) l'armée allemande est usée (elle a certes remporté de beaux succés défensifs mais face à des alliés qui accumulent les fautes) ses soldats sont sous alimentés (comme sa population) c'est une armée qui se déplace à pied et transporte son matériel avec des attelages hyppomobiles, les chevaux commencent dramatiquement à manquer et ne sont eux aussi pas au mieux de leur forme, par ailleurs Pétain a quasiment réussi à imposer une défense en profondeur ce qui est le piège ( ce que les allemands font depuis belle lurette à ce moment du conflit) et donc empèche (sauf exception) l'exploitation réelles des percées effectuées par les unités d'assaut.
A l'inverse ce qui empêche l'effondrement total ou tout au moins le retarde en aut septembre octobre ce n'est plus la combattivite de l'armée allemande ce sont les "kamfgruppe" de la valeur, d'une compagnie, d'un bataillon parfois d'un régiment ou d'une brigade qui décident de se battre sous la direction d'un chef (d'ou les noms de chefs attribués à ces unités qui regroupent souvent des vestiges de différentes origines) et cela alors que le front se délite, ces unités se battent alors que les autres s'esquivent ce qui prouve à contrario qu'elles ne peuvent pas avoir valeur d'exemple sur la masse et donc que les "guerriers" se regroupent et sortent des rangs pour se réunir, ces kamfgruppe (terme qui deviendra célèbres dans les communiqués du grand quartier general allemand à la fin de la seconde guerre mondiale) sont eux aussi à leur façon une unité d'élite..
Cordialement
Pierre
utilité ou non des troupes dites d'élite? Vaste débat.
Une troupe d'élite par définition écrème les unités classiques qui perdraient leur "ardeur" du fait de la disparition des meilleurs éléments..
Dans l'armée c'est notamment l'argument de ceux qui ne servent pas dans cette troupe (et qui parfois ont été refusés ou remis à disposition des unités classiques..
L'intéret on dispose d'unités motivées entrainées mieux dotées avec un équipement qui n'est pas suffisant pour doter toute l'armee. Il est plus facile d'entrainer 10/15000 hommes à de nouvelles techniques que 1 million. Si les troupes de montagnes et les paras sont des troupes d'élite c'est surtout parce qu'ils doivent s'adapter à un milieu "hostile" et que tous du soldat au chef de corps doit être apte physiquemlent et doit "subir" les mêmes contraintes avec la même angoisse (pour ne pas dire peur dans le cas du saut en parachute, toute personne qui nierait cette peur serait un menteur....) la solution serait donc de n'avoir que des paras et des montagnards mais alors que faire de tious ceux qui ne seraient pas aptes elon des critères médicaux.. et par ailleurs aucune armée au monde n'aurait les moyens de transport adhéquats.
L'autre option on ventile dans toute l'armee en ayant jamais nulle part une force concentrée, pour simplifier en 1940 (en dehors de considérations tactiques, de doctrines etc..): blindés "vaporisés" dans les grosses unités d'infanterie chez les français "panzer division" allemandes avec plus de chars et souvent de meilleurs qualité chez les francais mais mal utilisés et au final une raclée mémorable..
Est ce que le maintien des très bons éléments dans une unité normale augmente sa valeur? je ne le crois pas car il n'y en en aura jamais assez pour avoir un effet d'entrainement, ceci ne retire rien des mérites des unités normales
De mon experience personnelle j'ai constaté que chez les paras et les alpins la motivation des cadres et soldats etait plus forte (y compris lors de l'armée de conscription) et que c'etaient les mauvais éléments qui devaient s'adapter ou partir ( à Dien Bien Phu ces éléments se terraient éviteaient les combats, volaient les containers de ravitaillement quant ils le pouvaient ce qui leur a valu de la part des combattants le sobriquetr méprisant de rats de dien bien phu!),
en caricaturant dans l'armee classique c'etait helas souvent l'inverse (sans pour autant generaliser!) et l'on voyait des soldats motivés adapter un profil bas pour ne pas avoir de problemes avec leurs "camarades" (c'est un peu le probleme toutes proportions gardées du college unique de l'éducation nationale la même classe pour tous et tant pis pour les surdoues ou des classes de niveau.. )
Les problemes de l'unite d'elite tiennent plus souvent au mauvais emploi de celle ci par le commandement qui l'utilise à tout va et donc entraine immanquablement sa destruction, en la foi du commandement en la valeur de l'unité d'élite qui pourtant comme toute unité lorsqu'elle atteint un certain taux d'attrition n'a plus de grande valeur combattanten et donc son maintien au combat jusqu'à sa destruction, au fait que l'unité étant souvent mise à disposition d'une grande unité ses pertes sont "étrangères" à celle de la grande unité et donc qu'elle est plus "consommable" que les autres
Les troupes de choc allemandes auraient elles pu être l'outil de la victoire en 1918? peut être! l'échec des offensives ne prouve pas l''erreur" de la doctrine, à ce moment là (et depuis 1917 voire depuis Verdun) l'armée allemande est usée (elle a certes remporté de beaux succés défensifs mais face à des alliés qui accumulent les fautes) ses soldats sont sous alimentés (comme sa population) c'est une armée qui se déplace à pied et transporte son matériel avec des attelages hyppomobiles, les chevaux commencent dramatiquement à manquer et ne sont eux aussi pas au mieux de leur forme, par ailleurs Pétain a quasiment réussi à imposer une défense en profondeur ce qui est le piège ( ce que les allemands font depuis belle lurette à ce moment du conflit) et donc empèche (sauf exception) l'exploitation réelles des percées effectuées par les unités d'assaut.
A l'inverse ce qui empêche l'effondrement total ou tout au moins le retarde en aut septembre octobre ce n'est plus la combattivite de l'armée allemande ce sont les "kamfgruppe" de la valeur, d'une compagnie, d'un bataillon parfois d'un régiment ou d'une brigade qui décident de se battre sous la direction d'un chef (d'ou les noms de chefs attribués à ces unités qui regroupent souvent des vestiges de différentes origines) et cela alors que le front se délite, ces unités se battent alors que les autres s'esquivent ce qui prouve à contrario qu'elles ne peuvent pas avoir valeur d'exemple sur la masse et donc que les "guerriers" se regroupent et sortent des rangs pour se réunir, ces kamfgruppe (terme qui deviendra célèbres dans les communiqués du grand quartier general allemand à la fin de la seconde guerre mondiale) sont eux aussi à leur façon une unité d'élite..
Cordialement
Pierre
pierre
Re: stosstrup
Bonsoir à tous ,
Bien d'accord avec Pierre sur le mauvais emploi de ces troupes d'élite , surtout quand leurs efforts et leurs réussites ponctuelles ne sont pas soutenues logistiquement et que les moyens manquent à leur exploitation .
A partir de 1918 , ces unités d'élite deviendront vite les "sapeurs pompiers "appelés au secours sur tous les points chauds du front ;
mais quand il y a le feu partout ....
Bien amicalement
Marpie
Bien d'accord avec Pierre sur le mauvais emploi de ces troupes d'élite , surtout quand leurs efforts et leurs réussites ponctuelles ne sont pas soutenues logistiquement et que les moyens manquent à leur exploitation .
A partir de 1918 , ces unités d'élite deviendront vite les "sapeurs pompiers "appelés au secours sur tous les points chauds du front ;
mais quand il y a le feu partout ....
Bien amicalement
Marpie
Re: stosstrup
Bonjour,
Il n'est pas fait mention des troupes françaises spécialisées dans le "coups de main".Certes, elles n'eurent pas d'existence officielle en dehors d'une courte période en 1917, elles continuèrent toutefois d'exister jusqu'en 1918 sous des noms divers "Sections Franches", "Sections de Grenadiers d'Elite", etc...
Quelques exemples ont été donnés dans ce Forum, tapez "grenadiers d'élite" dans le moteur de recherches.
La composition de ces groupes est variable mais comprend toujours des escouades d'hommes armés et équipés légèrement (grenades, pistolet, couteau de tranchée) avec l'appui de "grenadiers VB" (grenades à fusil) et de fusiliers-mitrailleurs en appui.Les coups de main importants sont toujours appuyés par des lance-flammes servis par des spécialiste du Génie mais aussi par des grenadiers d'élite spécialisés à l'utilisation du lance-flammes dans certains Corps.
Je tiens d'autres exemples en réserve pour ceux qui douteraient de l'emploi de ces "troupes de choc à la française"!
On peut aussi donner quelques exemples d'échecs cuisants d'assaut de "Stosstruppen" lorsqu'ils ont fait face à des troupes solides comme en Champagne au printemps 1918 où un "Stosstrupp" pourtant bien entraîné laissa une vingtaine de morts devant les positions françaises dans un assaut nocturne avorté.
Cordialement,
Guy François.
Il n'est pas fait mention des troupes françaises spécialisées dans le "coups de main".Certes, elles n'eurent pas d'existence officielle en dehors d'une courte période en 1917, elles continuèrent toutefois d'exister jusqu'en 1918 sous des noms divers "Sections Franches", "Sections de Grenadiers d'Elite", etc...
Quelques exemples ont été donnés dans ce Forum, tapez "grenadiers d'élite" dans le moteur de recherches.
La composition de ces groupes est variable mais comprend toujours des escouades d'hommes armés et équipés légèrement (grenades, pistolet, couteau de tranchée) avec l'appui de "grenadiers VB" (grenades à fusil) et de fusiliers-mitrailleurs en appui.Les coups de main importants sont toujours appuyés par des lance-flammes servis par des spécialiste du Génie mais aussi par des grenadiers d'élite spécialisés à l'utilisation du lance-flammes dans certains Corps.
Je tiens d'autres exemples en réserve pour ceux qui douteraient de l'emploi de ces "troupes de choc à la française"!
On peut aussi donner quelques exemples d'échecs cuisants d'assaut de "Stosstruppen" lorsqu'ils ont fait face à des troupes solides comme en Champagne au printemps 1918 où un "Stosstrupp" pourtant bien entraîné laissa une vingtaine de morts devant les positions françaises dans un assaut nocturne avorté.
Cordialement,
Guy François.