Donc nous pouvons dire que les "corps francs" de l'Armée française étaient au hasard des Unités qui étaient en ligne, composés des plus dégourdis - Et, les "nettoyeurs de tranchées" ne peuvent pas être considérés comme une unité d'assaut - Est-ce un bon résumé très succint ?
Pourtant j'ai trouvé cela également
*ludovic* Posté le 29-10-2005 à 22:19:57 Bonjour,
je possède le livre d'or de la grande guerre du collège de Belley (01). J'ai eu la surprise d'y découvrir que Joseph DARNAND, adjudant dans la 14ème Cie du 23ème RI durant la grande guerre avait des états de services assez impressionnants (Légion d'Honneur, Médaille Militaire, Croix de Guerre avec 7 citations et Croix de Guerre belge).
A la lecture de ses citations, j'ai pu constater qu'il avait au sein de cette unité commandé un groupe de grenadiers d'élite, ayant parfois traversé 4 lignes ennemies.
Très inrtéressante, la lecture du JMO indiqué par Gilles - Mérite le détour-
Bonne journée,
Mireille
http://1418sauer.fr
Nénette et Rintintin sont tous les deux mignons;ils dorment en ce moment, bien tranquillement au fond de ma poche, et je n’ose les déranger car ils doivent surement s’aimer comme deux fous. Henri 3RMZT 07/18
À lire aussi le très bien documenté "Les gladiateurs. Les formations offensives de l'armée Allemande", de JC Laparra.
Mireille, dans l'extrait que vous proposez, je pense plutôt que les Allemands ont raté leur coup de main et donc, repartent sans prisonnier.
Certains d'entre eux avaient pour mission de ramener de prisonniers, pour obtenir d'éventuelles informations.
David
Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
les Stosstruppen émmanent des"Pionnier" (Genie) .Il existait un petit détachement en début 1914 (von Calsow)mais sans grand résultat. Courant 1915, le major Rohr (Abteilung Rohr) sous le commandement de Gaede, perfectionna la théorie et la met en oeuvre sur l'HWK contre le 152eRI avec l'effet que nous connaissons.Dans le livre de Philippe Springer, le major Rohr est en photo le jour de la remise de sa Croix de Fer.
L'Oberkommando choisit cette tactique d'attaque pour éconnomiser les munitions nécessaires à la préparation d'artillerie et pour ne pas éveiller des soupcons avant offensive.Les Stosstruppen avancaient avec un équipement leger pour une plus grande mobilité et signalaient par fusée les points atteints pour que l'artillerie allonge le feu devant eux.
Ci après un site en allemand "Anleitung zur Ausbildung von Stosstrupps" (Stosstrupps= troupe de poussée)Instructions pour les troupes de choc http://www.erster-weltkrieg.net/deutschland/heer/
En relisant un livre de la guerre de Crimée (1846), il est décrit l'attaque des zouaves de la tour de Sébastopol. La tactique d'attaque préfigure celle des Stosstrupps. L'Histoire est un éternel recommencement.
Eugène
Bonsoir à tous, bonsoir Mireille, je suis d'accord avec David, dans le passage que vous citez, il s'agit d'un coup de main dans le but de faire des prisonniers pour obtenir des renseignements. L'action est ratée donc "ils se replient sans ramener un seul prisonnier" mais "laissent des morts sur le terrain" ce qui est logique : ils font la guerre pas une partie de pétanque !
Je pense que le terme de stosstrups est peut être un peu mal approprié dans ce contexte, il devait plutôt s'agir de corps francs comme ceux qui existaient dans notre armée.
A ce sujet et pour bien faire la différence entre corps francs et nettoyeurs de tranchée, voici un petit bout de texte tiré de Wikipédia :
Le corps franc tente des coups de mains à un endroit précis, pour capturer des prisonniers dans les lignes ennemies, détruire des nids de mitrailleuses, ou aller observer le terrain. Le rôle des nettoyeurs est tout autre: Une fois les vagues d'assaut victorieuses, ils ont 2 objectifs: détruire les poches de résistance ennemie qui continuent à se défendre, puis "nettoyer" avec soin chaque parcelle de terrain de tout présence ennemie. Leur 2e mission est alors d'occuper la tranchée et la garnir de mitrailleuses et fusils-mitrailleurs aux endroits stratégiques afin de sécuriser l'arrière des troupes d'assauts.
Une belle illustration de l'action des nettoyeur de tranchée dans le JMO du 156ème RI le 16 avril 1917.
Les hommes de ces compagnies (celles du 156 et du 69ème RI) commencent à neutraliser les abris allemands en arrière de la première vague d'assaut française quand sur les hauteurs les allemands, sortant de ces nombreux abris, mettent en batterie plusieurs mitrailleuses, les nettoyeurs n'attendent pas d'ordre et s'attaquent aux postes de mitrailleuses, un par un, à la grenade et au couteau. le JMO dit "le lendemain nous avons trouvé des mitrailleurs morts poignardés à leur poste derrière leur armes"...bref, les nettoyeurs ne plaisantaient pas !
Cordialement,
Gilles qui a oublié de citer comme arme principale des Stosstrupps, en 17/18, la mitrailleuse légère.
Bonjour
je vous mets ce petit extrait des « Combattants de la grande guerre » d'Yves le Maner et Alain Jacques aux Editions Ouest France,que je vous recommande .
« L'etat major allemand met alors au point de nouvelles tactiques destinées à réussir la percée et à l'exploiter dans un mouvement ininterrompu.Le principe de base consiste à donner de la vitesse et de la profondeur à l'attaque en accordant davantage d'initiative et d'autonomie à des groupes de fantassins bien entrainés,bien encadrés et bien équipés;la percée n'est pas un but en soi,ce qui importe c'est l'encerclement des forces ennemis (...)Des expérimentations ont eu lieu avec succès au cours de l'année1917 sur le front est ,notamment lors de la bataille de Riga en septembre,,sur le front italien à Caporetto en octobre et dans la contre attaque menée lors de la bataille de Cambrai en novembre.
Les troupes d'assaut (stosstruppen) progressent derrière un barrage roulant bref mais très précis;ils doivent s'infiltrer dans les lignes ennemis ,puis disloquer le système défensif adverse en s'emparant des points vitaux et enfin exploiter la percée sur les arrières par des mouvements d'encerclement.(...) 52 divisions sont dotées de stosstruppen qui bénéficient de sections de mitrailleuses renforcées et de moyens de communications développés (...)le seul point faible dans cette nouvelle conception offensive réside dans l'absence de perception de l'apport des chars (...) Formés de soldats expérimentés commandés par des officiers et sous officiers respectés de leurs hommes et équipés d'un armement leger et puissant (fusils,grenades,mitrailleuses légères,lance flammes),les stosstruppen sont en outre soudées par une idéologie guerrière.Ernest Jüngen qui fit partie de l'une de ces unités la définit remarquablement dans « Orages d'acier » et surtout dans « Feu et sang » ecrit en 1925.
Dans le magnifique ouvrage « Combattants de la grande guerre « ,on peut voir en photo une incursion de ces stosstruppen dans le village de Bailleul,action qui préfigure bizarement le style des troupes de la Wehrmacht.
A la description de Rodgers , j'aimerais ajouter un deuxième point faible à la création des "stosstruppen" : l'état major allemand a puisé les meilleurs éléments (les plus combatifs et les plus disciplinés ) dans chaque régiment d'infanterie en affaiblissant considérablement la valeur de ces derniers et des divisions d'élite du début du conflit
Cordialement
Marpie
Un grand merci à tous les rédacteurs des messages ci-dessus-
Nous pouvons dire que nous savons à peu près tout de l'essentiel de ces formations allemandes, combattants en grande forme, extraits de leur régiment, performants donc bien "entretenus" par l'Etat Major, et servant à foncer dans les lignes françaises afin d'aller le plus loin possible, isoler les lignes arrières, faire un max de prisonniers et bien sûr, c'est la Guerre, donc des tués - Logique.
Pour l'existence de groupe d'assaut et leur organisation dans l'Armée française : j'ouvre un autre sujet en laissant à
Jean Michel la transition : Quant à savoir s'il existait ces troupes d'assaut dans l'armée française, je passe la main aux spécialistes.
Bonne journée,
Mireille
http://1418sauer.fr
Nénette et Rintintin sont tous les deux mignons;ils dorment en ce moment, bien tranquillement au fond de ma poche, et je n’ose les déranger car ils doivent surement s’aimer comme deux fous. Henri 3RMZT 07/18
Quant à savoir s'il existait ces troupes d'assaut dans l'armée française, je passe la main aux spécialistes.
Bonne journée,
Mireille
Bonjour,
Pas vraiment. Car Pétain n'aimait pas cette façon de faire. Il nommait ces formations "les gladiateurs". D'autant plus qu'en 1918, les Allemands passèrent carrément au Sturmdivision".
David
Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
A la description de Rodgers , j'aimerais ajouter un deuxième point faible à la création des "stosstruppen" : l'état major allemand a puisé les meilleurs éléments (les plus combatifs et les plus disciplinés ) dans chaque régiment d'infanterie en affaiblissant considérablement la valeur de ces derniers et des divisions d'élite du début du conflit
Cordialement
Marpie
bonjour,
Je ne suis pas tout à fait d'accord... Car les "stosstruppen" étaient formés à la technique d'assaut, mais retournaient dans leur unité ensuite.
Il faut bien distinguer "stosstruppen" et "sturmtruppen", qui dans ce cas, effectivement, puisaient leur effectif dans les différents corps pour former les "sturmbataillon"
David
Toi qui est de Dijon, si tu reviens de la guerre, dis à ma femme de quelle façon je suis mort.
Note SECRET n° 3786 GQG / Armées du nord et du Nord-Est /EM 3° Bureau du 4 Septembre 1917
Note sur les détachements d'Elite
L'emploi de "Détachements d'Elite", comprenant les diverses spécialités de l'infanterie, tend à se généraliser dans quelques Armées.
Ces détachements procurent des succès immédiats et limités, mais il est à craindre que ces résultats ne soient obtenus au détriment de la cohésion
et de la capacité offensive de la masse (d'infanterie - a été rayé par Pétain).
De tels groupements systématiques "écrèment" en effet les unités et aboutissent à l'usure rapide des meilleurs soldats. Ils risquent d'affaiblir, en fin de compte, le ressort collectif.
L'assaut, d'ailleurs, ne doit pas être le privilège d'une élite, c'est le geste suprème auquel chaque soldat est tenu de s'associer. (phrase écrite par Pétain qui a rayé une partie du texte initial).
Le "stosstrupp" est un indice du fléchissement de la confiance du Commandement allemand en son infanterie.
Le fantassin français n'a pas besoin de détachements "d'entraineurs" pour donner l'assaut.
Selectionnement : Toutefois, sous réserve que l'attrait de ce dressage ne détourne pas l'activité des officiers et des gradés de leur tâche essentielle et constante : l'instruction de tous,
il importe, en vu d'entretenir l'émulation, de pousser au plus haut point l'entrainement des hommes les plus aptes à une spécialité. en particulier, il faut, par des exercices appropriés, exploiter à fond la vigueur, l'adresse et l'audace des grenadiers les mieux doués, tendre leur énergie et développer en eux le goût de l'effort physique toujors renouvelé et de plus en plus puissant.
Ces soldats d'élite recevront l'insigne d'or. Ils seront utilisés comme moniteurs(a été supprimé par Pétain).
Les officiers s'efforceront de stimuler l'amour-propre parmi leurs hommes (petites fêtes mettant les grenadiers lanceurs au premier plan, concours, prix, nomination de soldats de 1° classe, récompenses diverses). Des sommes importantes ont été remises dans ce but à la disposition des Armées par le Général en chef. (rappel rajouté par Pétain)
Emploi des soldats d'Elite :
Les soldats d'Elite entretiennent l'esprit de dévouement, la belle humeur et la ténacité dans leur compagnie, ce sont des moniteurs d'énergie.
En principe, ils combattent dans le rang de leur section, sous les yeux de leurs camarades de chaque jour, et les animent pas leur exemple.
Eventuellement, le groupement des grenadiers d'élite (grenadiers seulement) pour certain cas de coups de main ou d'opérations restreintes, pourra être nevisagé dans l'intérieur de la comagnie et, exceptionnellement du Bataillon.
Il est interdit :
- De constituer des "Détachements d'Elite" comprenant diverses spécialités, dans quelque unité que ce soit.
- De former des "Détachements d'Elite" quelle que soit leur composition, en dehors du Bataillon.
- De dresser des "Détachements d'Elite" dans les écoles d'Armée.
Signé : Pétain
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L'emploi des stosstrupp par les allemands est aussi la conséquence de leurs problèmes d'effectifs. Problème qui deviendra crucial en 1918.
Si effectivement, en particulier avec la reprise de la guerre de mouvement en Mars 1918, ce type d'unité réussissaient à bien s'infiltrer, elles demeuraient incapables de tenir le terrain par manque d'effectif.
Dans la dernière année de guerre, l'emploi des chars, permettant d'éliminer ces pôles de résistances infiltrés, a finalement eu raison de cette tactique.
La deuxième guerre mondiale est une autre affaire . . .