Assainissement du champ de bataille

[JeanMiche]

Bonsoir Jérôme,

Vous aviez diffusé une photo sur ce fil, qui portait d'ailleurs le même titre : Assainissement du champ de bataille.

pages1418/forum-pages-histoire/assainis ... 8276_1.htm


Bien cordialement Jean Michel

[Charraud Jerome]

Bonsoir

Merci Jean Michel d'avoir retrouvé le fil en question.

Toujours concernant le nettoyage du champ de bataille, par le 46e RIT.
3 turcos morts sur un tas de paille qui aurait été ensuite incendié par les Boches (dixit la légende de la photo en question).



Cordialement
Jérôme Charraud

[JFJ1]

Bonjour,

Il n’est pas impossible et même très probable que, ponctuellement, les Allemands aient eu recours aux incinérations de corps, notamment au tout début de la guerre de mouvement et uniquement pour les corps de l’ennemi. Je dis bien ponctuellement et les dénonciations françaises sont toujours à prendre avec la prudence qui s’impose puisqu’elles ont été utilisées pour flétrir l’attitude de l’ennemi sur un sujet particulièrement sensible, propice à propagande.
Du côté français, la question de l’incinération des corps non identifiés a fait débat à la Chambre de juin 1915 jusqu’à son rejet définitif en juin 1916. Barrès s’y est opposé en menant une campagne de presse contre ce projet, publiant plusieurs articles sur ce sujet dans l’Echo de Paris.

Cordialement,

JF Jagielski

[bernard berthion]

Bonjour,
cette question avait retenu mon attention il y a quelques années : où sont les tués ? Pouquoi y a t'il tant de disparus ?
Nous en avions déjà discuté sur le forum .
Mes recherches portant sur les tués ou disparus de fin août 14 dans les Ardennes, j'ai remarqué que l'on retrouve très peu de morts en tombes individuelles et peu en ossuaires . Où sont-ils ? La thése de l'incinération se pose et est vraisemblable dans les premiers mois de guerre . Les allemands véhiculaient avec eux des " incinérateurs " de campagne qui ne servirent sûrement pas qu'aux animaux tués .
Lors de la guerre de positions ou de tranchées, les corps soit restaient entre deux lignes et disparaissaient au fil des bombardements et du temps soit étaient récupérés de nuit et ramenés un peu en arrière ....
L'odeur, les rats .... etaient compagnons des soldats de premières lignes .
Cordialement BB

[pierre C31]

Bonjour à tous,
Que sont devenus les disparus de fin août 1914 dans les Ardennes?
Si je prends l'exemple du 17e corps les 22 et 23 août autour de Bertrix, dans un état qui figure dans les archives du 1er bureau du corps d'armée établi pour les combats de ces deux jours le 10 septembre, on peut relever ,officiers sous-officiers et hommes du rang confondus:
123 tués, 946 blessés, 5271 disparus.
En 1916 les Allemands ont regroupé les corps en cimetières militaires, on y comptait 2446 tombes de français (connus et inconnus), ultérieurement la quasi-totalité des inconnus a été transférée en ossuaire à Maissin.
Les sources locales disent qu'environ 2500 blessés, prisonniers, auraient été soignés à Bertrix (ce chiffre me parait surestimé), 140 décédés par la suite.
Nous sommes dans des chiffres à peu près cohérents -car il y a quand même du y avoir des prisonniers non blessés. Par contre ce qui est sûr c'est qu'un certain nombre de tombes établies par la population dans les jours qui ont suivi les combats n'ont pas été relevées en 1916-17. ainsi en février 2008 un corps peu profondément enterré a étéretrouvé en creusant les fondations d'une maison à proximité de la chapelle ND de Lourdes à Ochamps, point extrême de l'avancée du 20e RI le 22 août.
Quant à avoir tous les chiffres exacts....
Bien cordialement
Pierre

[bernard berthion]

Bonsoir Pierre,
je pense qu'il n'en fut pas de même pour les tués et disparus lors de la retraite en fin de mois d'août 14 .
Cordialement BB

[chanteloube]

Bonjour,


J’ai trouvé ce texte, qui a d’autres informations ?

26 N 781 041 0014

Instruction sur les inhumations le 13 et 14 septembre 1914.
Utiliser dans la plus large mesure possible les tranchées déjà existantes en les approfondissant s’il y a lieu, de façon à faire des inhumations individuelles de cadavres placés en long. Faire autant que possible des fosses distinctes pour les Français et les Allemands.
En principe creuser des fossés de 10 m de long sur 2 m de large et 2 m de profondeur avec dans le fond, sur tout le pourtour, un petit fossé de 0 m 40 de profondeur. Mettre des branchages dans le fond et entre les rangées de cadavres, cadavres nus. L’emploi de la chaux dans le fond de la fosse est recommandable, mais non indispensable. On peut placer trois ou quatre rangées superposées de cadavres. Recouvrir la rangée supérieure avec des vêtements et enfin de la terre formant tumulus sur 1,5m à 2 m de hauteur.
Enlever à chaque corps la médaille d’identité et le livret s’il existe.
Pour les animaux, creuser une petite fosse à côté de l’animal, mettre des branchages et y déposer de cadavres. Si les émanations étaient un obstacle à ce que la fosse soit creusée, tout d’abord il y aurait lieu de glisser sous l’animal une certaine quantité de branchages de grosseurs différentes, puis de recouvrir de branches et de bois. Arroser le tout avec 20 l de goudron et de 1 l pétrole. Allumer.
Après incinération complète ou non, creuser une fosse suffisante pour y mettre les débris et recourir largement de terre formant tumulus.
Le 27 septembre 1914
suite des instructions pour les opérations d’assainissement du champ de bataille.
Étant donné l’importance et l’intérêt que présente l’identification des cadavres trouvés sur le champ de bataille, il importe que les compagnies chargées des inhumations, s’efforcent de recueillir tous les renseignements susceptibles de contribuer à la reconnaissance d’un corps.
À défaut de renseignements meilleurs (plaques, livrés, correspondance), on relèvera très exactement les numéros des régiments, des compagnies et les matricules, même ceux des armes aux besoins.
Il convient également de recueillir avec le plus grand soin, les quelques reliques susceptibles d’être envoyé aux familles, pour éviter toute perte et toute confusion, on fera, sur place, un paquet ficelé de tout ce qui sera trouvé sur un même cadavre.
D’autre part, afin de rendre possible les recherches ultérieures des familles, on s’efforcera de situer d’une façon très précise, à l’aide des cartes, ou mieux du cadastre, les fosses renfermant les restes de nos soldats ; un croquis schématique de chaque fosse voit indiquer l’emplacement exact des divers corps.
En outre, on ne doit pas oublier que le respect de la mort doit s’étendre à nos ennemis, et il sera bon de recommander aux unités et aux hommes d’agir vis-à-vis des soldats allemands comme à l’égard des nôtres car eux aussi ont des mères, des épouses et des enfants.
Quelque durs et pénibles que soient les travaux à accomplir en pareille circonstance, chacun doit y apporter tout son courage et tout son zèle ; ce sont là chose de conscience et de cœur, car on ne doit pas oublier que l’on rend un dernier hommage aux braves morts pour la Patrie et que l’on peut parfois contribuer à soulager les familles frappées d’un deuil glorieux mais cruel
Il conviendra de dresser une liste très exacte des inhumations quotidiennes et de l’envoyer régulièrement, toujours accompagnée des paquets individuel correspondants, ceci est absolument indispensable pour que l’officier d’administration puisse mener à bien sa difficile tâche de contrôle et de centralisation.

CC

[jlk]

Bonjour dans la notice du Service de Santé (que j'ai pu acheter dans les Ardennes)
il y a un chapitre consacré à l'assainissement.
En ce qui concerne les crémations, voici la page
Il est probable que le mot "cadavre" soit à l'origine de certaines confusions.
Cordialement
JLK

[chanteloube]

bonsoir,
>Je pense que JLK a raison...le mot "cadavre" ne s'applique semble-t-il qu'aux animaux.
Cordialement CC

[Gilles ROLAND]

Bonjour,

Ce grand feu, entretenu pendant plusieurs jours peut ajouter à la confusion.



Même source que JLK

Cordialement

Gilles [:gilles roland]