Bonjour à tous,
Extrait du JMO de la 136éme Brigade le 09/09/1914 16h30.
L'attaque avait débuté par un traquenard : une vingtaine d'allemands se sont approchés comme s'ils avaient l'intention de se rendre pendant les pourparlers avec le Capitaine Mosser, l'infanterie allemande s'est déployée à droite et à gauche et a brusquement ouvert le feu sur nous. En même temps le clairon allemand sonnait à plusieurs reprises la sonnerie française de "Cessez le feu"............ Du reste la sonnerie des allemands a jeté la confusion dans nos rangs d'autant plus qu'ils crient aux français "France, 275 éme !! Cessez le feu".
Pas très loyal tout ça, quelqu'un aurait il d'autres anecdotes de la même espèce. (coté allemand ou français)
Salutations
FABRICE
Ruse de guerre
- marcel clement
- Messages : 1862
- Inscription : mar. janv. 08, 2008 1:00 am
Re: Ruse de guerre
Bonsoir à tous,
Je n'ai plus les sources exactes, mais je me souviens d'avoir lu des histoires d'Allemands avec des uniformes français, de mitrailleuses Allemandes transportées sur des brancards par de faux brancardiers etc ... Hélas à la guerre ....
Amicalement,
Alain MC
Je n'ai plus les sources exactes, mais je me souviens d'avoir lu des histoires d'Allemands avec des uniformes français, de mitrailleuses Allemandes transportées sur des brancards par de faux brancardiers etc ... Hélas à la guerre ....
Amicalement,
Alain MC
Re: Ruse de guerre
Bonsoir,
Un extrait de l'historique du 120ème R.I. Nous sommes le 17 septembre 1916, le régiment attaque le village de Berny (Somme).
Une autre technique : se laisser dépasser par l'ennemi et de lui tirer dans le dos. C'est la guerre...
La 2ème compagnie continue alors sa progression à travers le village dont elle fouille les caves.
De son côté, dès 15 h. 30, la 1ère compagnie s'est élancée à la conquête de la partie Nord du village, mais des mitrailleuses ennemies n'ont pas tardé à gêner sa progression (le Sous-Lieutenant LARZÉ est tué à cet instant) et elle doit s'arrêter à une soixantaine de mètres de son objectif. Or, la 2ème compagnie qui est dans Berny, constate qu'une contre-attaque ennemie se prépare contre notre 1ère compagnie immobilisée. Ce que voyant, la 2ème compagnie se lance furieusement sur la tranchée de départ ennemie et y fait 70 prisonniers. Mais tous les Officiers de la compagnie (Lieutenants SANTERRE et GENT ; Sous - Lieutenant MORTEL) sont blessés, et l'Adjudant ANDRÉ doit prendre le commandement : il fait aussitôt organiser la position conquise. Au cours de ce travail, les pionniers découvrent une cave qui renfermait 13 Allemands prêts à tirer dans le dos de notre 2ème compagnie.
Cordialement Jean Michel
Un extrait de l'historique du 120ème R.I. Nous sommes le 17 septembre 1916, le régiment attaque le village de Berny (Somme).
Une autre technique : se laisser dépasser par l'ennemi et de lui tirer dans le dos. C'est la guerre...
La 2ème compagnie continue alors sa progression à travers le village dont elle fouille les caves.
De son côté, dès 15 h. 30, la 1ère compagnie s'est élancée à la conquête de la partie Nord du village, mais des mitrailleuses ennemies n'ont pas tardé à gêner sa progression (le Sous-Lieutenant LARZÉ est tué à cet instant) et elle doit s'arrêter à une soixantaine de mètres de son objectif. Or, la 2ème compagnie qui est dans Berny, constate qu'une contre-attaque ennemie se prépare contre notre 1ère compagnie immobilisée. Ce que voyant, la 2ème compagnie se lance furieusement sur la tranchée de départ ennemie et y fait 70 prisonniers. Mais tous les Officiers de la compagnie (Lieutenants SANTERRE et GENT ; Sous - Lieutenant MORTEL) sont blessés, et l'Adjudant ANDRÉ doit prendre le commandement : il fait aussitôt organiser la position conquise. Au cours de ce travail, les pionniers découvrent une cave qui renfermait 13 Allemands prêts à tirer dans le dos de notre 2ème compagnie.
Cordialement Jean Michel
Cordialement Jean Michel
Re: Ruse de guerre
Bonsoir,
pages1418/forum-pages-histoire/traitris ... .htm#t8566
Amicalement / David.
Cela avait été évoqué ici :Durant la bataille de Maubeuge, le lieut. Billiet du 145èRI ecrit à propos d'une fausse reddition allemande :
"Soudain, une quinzaine d'hommes vêtus de gris débouchent en courant du village (Douzies) agitant les bras et levant leurs armes. Nous les prenons pour des anglais; mais non, voici derrière eux un casque à pointe. Et tous se mettent à crier en francais : "Nous rendons les armes !"
Le commandant Bounoure s'avance vers eux et leur crie : "Déposez vos armes". Et, lorsqu'il arrive à une quinzaine de pas, ils ouvrent le feu sur lui (...) derrière eux, je vis toute une compagnie qui les suivait, baïonnette au canon"
![]()
pages1418/forum-pages-histoire/traitris ... .htm#t8566
Amicalement / David.
Re: Ruse de guerre
Bonjour à tous,
Merci pour ces exemples.
FABRICE
Merci pour ces exemples.
FABRICE
Re: Ruse de guerre
Bonjour
L'exemple le plus connu car médiatiquement exposé est peut-être celui du "zouave du pont de Drie Grachten" qui fit la une de l'Illustration du 5.12.1914 car la vérité rapidement transformée par la propagande. Cette aventure guerrière fit aussi l'objet d'articles dans les journaux, de poèmes, de cartes-postales, de mentions dans des ouvrages, de médailles... et même d'insignes dans les années 30.
Si ce sujet n'a pas déjà été débattu sur le forum, vous devriez en trouver trace sur le Net.
Cordialement
L'exemple le plus connu car médiatiquement exposé est peut-être celui du "zouave du pont de Drie Grachten" qui fit la une de l'Illustration du 5.12.1914 car la vérité rapidement transformée par la propagande. Cette aventure guerrière fit aussi l'objet d'articles dans les journaux, de poèmes, de cartes-postales, de mentions dans des ouvrages, de médailles... et même d'insignes dans les années 30.
Si ce sujet n'a pas déjà été débattu sur le forum, vous devriez en trouver trace sur le Net.
Cordialement
-
- Messages : 101
- Inscription : dim. déc. 13, 2009 1:00 am
Re: Ruse de guerre
Bonjour à tous,
Extrait du JMO de la 136éme Brigade le 09/09/1914 16h30.
L'attaque avait débuté par un traquenard : une vingtaine d'allemands se sont approchés comme s'ils avaient l'intention de se rendre pendant les pourparlers avec le Capitaine Mosser, l'infanterie allemande s'est déployée à droite et à gauche et a brusquement ouvert le feu sur nous. En même temps le clairon allemand sonnait à plusieurs reprises la sonnerie française de "Cessez le feu"............ Du reste la sonnerie des allemands a jeté la confusion dans nos rangs d'autant plus qu'ils crient aux français "France, 275 éme !! Cessez le feu".
Pas très loyal tout ça, quelqu'un aurait il d'autres anecdotes de la même espèce. (coté allemand ou français)
Salutations
FABRICE
Bonjour,
Extrai du journal de campagne de mon AGP caporal réserviste au 336 RI de Saint Lô.
A la date du dimanche 30 août 1914 (entre 07H00 et 10H00), Lors des combats de Jonval Tourteron, il écrit:
..." On se réunit avant de continuer par un petit chemin encaissé qui mène à Tourteron mais il ne faut pas donner à l’ennemi le temps de nous couper cette unique retraite : en tirailleurs nous nous engageons dans ce chemin : aussitôt nous entendons une sonnerie de « cessez-le feu ») qui nous paraît bizarre ! En effet c’est un clairon allemand qui la sonne : mais intentionnellement car aussitôt tout le chemin est criblé de balles : nombreux sont ceux qui tombent là : le Capitaine de Luçay reçoit une balle dans le bras."...
Salutations,
Gutenberg94
Re: Ruse de guerre
Extrait du JMO du 33° RI en date du 2 mars 1916, secteur de Douaumont :
"Les premiers qui furent vus furent les Allemands déboulant du fort avec des casques français. Le commandant Cordonnier qui se trouvait derrière le centre de la 11° cie cria "ne tirez pas, ce sont des Français !" et presque aussitôt tomba blessé ou tué d'une balle à la gorge, tandis que l'adjudant de bataillon Baers s'écriait "Tirez, tirez toujours ! ce sont des Allemands" faisant le coup de feu lui-même avec furie."
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html
Bonne soirée
Jacques
"Les premiers qui furent vus furent les Allemands déboulant du fort avec des casques français. Le commandant Cordonnier qui se trouvait derrière le centre de la 11° cie cria "ne tirez pas, ce sont des Français !" et presque aussitôt tomba blessé ou tué d'une balle à la gorge, tandis que l'adjudant de bataillon Baers s'écriait "Tirez, tirez toujours ! ce sont des Allemands" faisant le coup de feu lui-même avec furie."
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... iewer.html
Bonne soirée
Jacques
Un Homme n'est jamais tout à fait mort tant qu'il y a quelqu'un pour prononcer son nom.
- IM Louis Jean
- Messages : 2741
- Inscription : dim. mars 22, 2009 1:00 am
Re: Ruse de guerre
<< On peut critiquer les parlements comme les rois, parce que tout ce qui est humain est plein de fautes.
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
- Charraud Jerome
- Messages : 7096
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
- Localisation : Entre Berry et Sologne
- Contact :
Re: Ruse de guerre
Bonjour
Dans la série, voici un article intitulé "Deux ruses de guerre" et qui fut édité dans la revue de l'Amicale des anciens de la 17e Division en avril 1922
En novembre 1914, nous sommes dans les Flandres, en avant d’Ypres qui brûle. Nous baignons dans une mer de boue. Des îlots de terre molle fondent sous la pluie, comme des morceaux de glace au chocolat dans du café crème. Des brumes basses s’effilochent au ciel. Il y a la fièvre typhoïde et la pneumonie et les pieds gelés, les obus qui hurlent au passage comme le vent d’hiver sous les portes…
Un jour Robinet, l’agent de liaison, apporte au capitaine un paquet de papiers ficelés. Des affiches ! Des affiches rouges en langue boche, avec d’énormes caractères comme pour une adjudication aux enchères publiques.
Car le général a dit : « Il faut que nous soyons actifs. Je veux des prisonniers ! »
Et voici quel est le stratagème :
1) Rouler les affiches ;
2) Les attacher par une ficelle à quelque projectile : pierre, brique, morceau de bois… ;
3) Lancer le tout chez les boches dont la tranchée est à moins de dix mètres.
4) Attendre
Attendre quoi ? Attendre qui ?
Attendre les boches, parbleu !
Il parait qu’ils vont sortir de leurs trous et venir nous voir sans esprit de retour, dès qu’ils auront lu l’astucieux placard que voici :
« Braves Allemands ! Rendez-vous !
« Nous ne vous ferons aucun mal !
« Vous savez qu’il existe une mer, berceau du monde latin, qui caresse de ses flots bleus des terres françaises.
« Beaucoup de vos riches kompatriotes s’étaient déjà fixés avant cette détestable guerre dans ces contrées bénies.
« Braves Allemands ! Rendez-vous !
« La kôte d’Azur tout entière vous appartiendra, avec son klimat, ennemi du kafard, et ses majestueux hôtels pleins de konfort .»
Donc, le jour même, on tente la manœuvre.
Hélas, ni la kôte d’Azur, ni le klimat, ni le konfort n’opèrent sur les âmes rudes de ces barbares le moindre travail de persuasion. C’est un fiasco complet !
Autrefois, j’avais une grand’mère qui me promenait au Luxembourg. Elle m’avait appris que pour prendre les petits moineaux, il suffit de leur poser un grain de sel sur le bout de la queue.
Mais le général est furieux. Dans sa profonde cagnat, il tourne sur lui-même comme un ours en cage.
Qu’on me bombarde à tour de bras, s’écrie-t-il ces sales boches qui ne veulent pas de la Kote d’Azur !
Et il donne des ordres à l’artillerie.
Nous devions être relevés le soir. Comme punition, nous resterons en ligne.
C’est dur !
Le lendemain, le commandant fait sa tournée en secteur. Il avance un gourdin à la main, les jambes emmaillotées dans des sacs à terre, de l’eau jusqu’à mi-corps. Flic ! Flac ! Floc !
Son agent de liaison, le fidèle Robinet, le précède.
Brave commandant ! Si paternel avec son gros dos rond de placide notaire de province, il fait peine à voir quand il rampe à quatre pattes, barbotant dans la vase …
« Mon commandant ! »
« Qu’est ce qu’il y a, Robinet ? »
« Une caisse, mon commandant »
Le commandant s’arrête… C’est une boite à moitié recouverte par l’eau et dont le couvercle, en bois, porte des inscriptions allemandes. Quelqu’épave laissée par l’ennemi lors des premiers combats.
Et voilà le commandant qui se prend le menton … Qui tire une bouffée de sa pipe…
« Tu feras porter cela à mon PC, Robinet. N’oublie pas. »
Le commandant vient nous rendre visite. Il parle au capitaine à voix basse :
« Pourquoi ne pas dire que cette caisse… Vous comprenez ? … Des volontaires se glissent … C’est le seul moyen de sortir du pétrin où nous sommes … Nous serons relevés immédiatement … »
Et voilà comment la caisse fut portée en grande pompe à la Division.
Un compte-rendu l’accompagnait expliquant qu’à la faveur de la nuit, d’audacieux patrouilleurs avaient rampé jusqu’à la tranchée allemande, qu’ils avaient aperçu dans les broussailles une boite de forme oblongue dont ils avaient eu le bonheur de pouvoir s’emparer malgré la violence de la fusillade.
Un croquis des lieux était annexé, donnant en pointillé, l’itinéraire suivi par les héros.
Le soir même, nous étions relevés et nous gagnions Vlamertinghe.
Quatre jours à nous chauffer dans les « herbergs » à boire de la bière et du genièvre, à fumer ce tabac belge, mince comme les cheveux blonds et qui pend tout autour de la pipe comme des glycines descendent d’une suspension !
« Vous savez, dit le commandant, le général demande les noms … »
« Les noms ? »
« Oui, ceux des patrouilleurs ; il veut leur coller la médaille militaire … »
« Diable ! Nous n’avions pas pensé … »
Tout finit par s‘arranger.
On trouva trois sujets forts méritants, aussi braves que peu doués d’esprit critique et on leur expliqua que le général était très content d’eux et qu’il les décorait.
Sources: Amicale des Anciens Combattants - n°1 - Avril 1922
Pour les illustrations agrémentant cet article voir http://indre1418.canalblog.com/archives ... 86654.html
Cordialement
Jérôme Charraud
Dans la série, voici un article intitulé "Deux ruses de guerre" et qui fut édité dans la revue de l'Amicale des anciens de la 17e Division en avril 1922
En novembre 1914, nous sommes dans les Flandres, en avant d’Ypres qui brûle. Nous baignons dans une mer de boue. Des îlots de terre molle fondent sous la pluie, comme des morceaux de glace au chocolat dans du café crème. Des brumes basses s’effilochent au ciel. Il y a la fièvre typhoïde et la pneumonie et les pieds gelés, les obus qui hurlent au passage comme le vent d’hiver sous les portes…
Un jour Robinet, l’agent de liaison, apporte au capitaine un paquet de papiers ficelés. Des affiches ! Des affiches rouges en langue boche, avec d’énormes caractères comme pour une adjudication aux enchères publiques.
Car le général a dit : « Il faut que nous soyons actifs. Je veux des prisonniers ! »
Et voici quel est le stratagème :
1) Rouler les affiches ;
2) Les attacher par une ficelle à quelque projectile : pierre, brique, morceau de bois… ;
3) Lancer le tout chez les boches dont la tranchée est à moins de dix mètres.
4) Attendre
Attendre quoi ? Attendre qui ?
Attendre les boches, parbleu !
Il parait qu’ils vont sortir de leurs trous et venir nous voir sans esprit de retour, dès qu’ils auront lu l’astucieux placard que voici :
« Braves Allemands ! Rendez-vous !
« Nous ne vous ferons aucun mal !
« Vous savez qu’il existe une mer, berceau du monde latin, qui caresse de ses flots bleus des terres françaises.
« Beaucoup de vos riches kompatriotes s’étaient déjà fixés avant cette détestable guerre dans ces contrées bénies.
« Braves Allemands ! Rendez-vous !
« La kôte d’Azur tout entière vous appartiendra, avec son klimat, ennemi du kafard, et ses majestueux hôtels pleins de konfort .»
Donc, le jour même, on tente la manœuvre.
Hélas, ni la kôte d’Azur, ni le klimat, ni le konfort n’opèrent sur les âmes rudes de ces barbares le moindre travail de persuasion. C’est un fiasco complet !
Autrefois, j’avais une grand’mère qui me promenait au Luxembourg. Elle m’avait appris que pour prendre les petits moineaux, il suffit de leur poser un grain de sel sur le bout de la queue.
Mais le général est furieux. Dans sa profonde cagnat, il tourne sur lui-même comme un ours en cage.
Qu’on me bombarde à tour de bras, s’écrie-t-il ces sales boches qui ne veulent pas de la Kote d’Azur !
Et il donne des ordres à l’artillerie.
Nous devions être relevés le soir. Comme punition, nous resterons en ligne.
C’est dur !
Le lendemain, le commandant fait sa tournée en secteur. Il avance un gourdin à la main, les jambes emmaillotées dans des sacs à terre, de l’eau jusqu’à mi-corps. Flic ! Flac ! Floc !
Son agent de liaison, le fidèle Robinet, le précède.
Brave commandant ! Si paternel avec son gros dos rond de placide notaire de province, il fait peine à voir quand il rampe à quatre pattes, barbotant dans la vase …
« Mon commandant ! »
« Qu’est ce qu’il y a, Robinet ? »
« Une caisse, mon commandant »
Le commandant s’arrête… C’est une boite à moitié recouverte par l’eau et dont le couvercle, en bois, porte des inscriptions allemandes. Quelqu’épave laissée par l’ennemi lors des premiers combats.
Et voilà le commandant qui se prend le menton … Qui tire une bouffée de sa pipe…
« Tu feras porter cela à mon PC, Robinet. N’oublie pas. »
Le commandant vient nous rendre visite. Il parle au capitaine à voix basse :
« Pourquoi ne pas dire que cette caisse… Vous comprenez ? … Des volontaires se glissent … C’est le seul moyen de sortir du pétrin où nous sommes … Nous serons relevés immédiatement … »
Et voilà comment la caisse fut portée en grande pompe à la Division.
Un compte-rendu l’accompagnait expliquant qu’à la faveur de la nuit, d’audacieux patrouilleurs avaient rampé jusqu’à la tranchée allemande, qu’ils avaient aperçu dans les broussailles une boite de forme oblongue dont ils avaient eu le bonheur de pouvoir s’emparer malgré la violence de la fusillade.
Un croquis des lieux était annexé, donnant en pointillé, l’itinéraire suivi par les héros.
Le soir même, nous étions relevés et nous gagnions Vlamertinghe.
Quatre jours à nous chauffer dans les « herbergs » à boire de la bière et du genièvre, à fumer ce tabac belge, mince comme les cheveux blonds et qui pend tout autour de la pipe comme des glycines descendent d’une suspension !
« Vous savez, dit le commandant, le général demande les noms … »
« Les noms ? »
« Oui, ceux des patrouilleurs ; il veut leur coller la médaille militaire … »
« Diable ! Nous n’avions pas pensé … »
Tout finit par s‘arranger.
On trouva trois sujets forts méritants, aussi braves que peu doués d’esprit critique et on leur expliqua que le général était très content d’eux et qu’il les décorait.
Sources: Amicale des Anciens Combattants - n°1 - Avril 1922
Pour les illustrations agrémentant cet article voir http://indre1418.canalblog.com/archives ... 86654.html
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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