Ephemeride 14 janvier

[nono26]

Bonjour à tous,
J'ai trouvé une belle poésie dans" l'image de la guerre "N° 12 de janvier 1915.
Le sujet est le bombardement de la cathédrale de Reims .

Le silence s'est fait,lourd,dans la basilique;
Le barbare a passé sur l'asile de Dieu
Lui laissant quelques murs épargnés par le feu.
Au milieu de ses ruines, elle est là,magnifique.

Cathédrale de Reims à la splendeur antique,
Les germains n'ont pas pu te détruire à nos yeux
Puisque ton âme est là s'exhalant vers les cieux
Dans la plainte du vent qui souffle, chant mystique...

O divines statues à qui va notre amour,
Vous, hôtes aériens des porches et des tours:
Saül,Joseph, Marie....ö pierres douloureuses!...

Des paysans ont violé vos faces mystérieuses,
Et toi! Christ à la loi de bonté, de douceur,
Pour la seconde fois ils t'ont meurtri le coeur!

J.VILLETTE

J'attends vos réactions, je comprends que la poésie n'est , même liée à l'histoire, qu'une branche mineure de ce forum Cordialement Noël

[Achache]

Bonjour,

Ah, Nono, cher camarade : tu participes à cet éphéméride qui me plait bien, avec un sujet sur la cathédrale de Reims, et en prime: en poésie ! Triple raison de te remercier. Je vais chercher une dame qui te fasses 3 bises de ma part (tu vois à qui je pense ? ), car moi, les bises entre hommes, je n'y suis pas très porté...

La poésie, branche mineure...? Ouich, peut être un peu... mais on s'efforce parfois de faire grandir cette "mineure"...

Merci encore et à bientôt, j'espère.

Bien à vous,

[vincent le calvez]

Bonsoir à tous

Au 28e RI.

Jeudi 14 janvier 1915
Berry-au-Bac (Aisne, près de Reims)
Au cours de la journée un obus tombe sur le parapet du pont de Berry Nord, l’endommageant sur 3 mètres de longueur.



Bonne soirée !

Vincent

[alain chaupin]

Le 14 Janvier 1915,

le J.M.O. du 274° Régiment d’Infanterie (Journal de Marche et des Opérations) relate le fait suivant :

« A la suite de l’éclatement d’un mortier lisse de 15 cm le soldat Olivier de la 21° Compagnie est tué »


Jeudi 14 Janvier 1915

Madame,

Ce n’est pas Gaston qui vous écrit aujourd’hui sa lettre quotidienne, mais son camarade et ami Sevestre qui se charge de vous faire connaître qu’il a été sérieusement blessé tantôt à son poste de combat dans la tranchée ; je m’empresse de vous dire que le Médecin Major, que je viens de voir, m’a affirmé que la blessure est grave, il y a encore de l’espoir et que son état n’est pas désespéré . Voici dans quelles circonstances Gaston a été blessé.
Il se trouvait dans la tranchée avec son sergent et ses camarades bombardiers comme lui, quand une bombe a éclaté tout près de lui, tuant net un de ses voisins, renversant le sergent et blessant profondément à la tête votre pauvre mari.
Il a été ramené aussitôt à l’infirmerie et soigné attentivement par le docteur Debray qui a diagnostiqué une fracture du crâne.
Mon cher Gaston ne m’a pas reconnu, mais il paraît ne pas souffrir.
Je me ferai un devoir, Madame, de vous tenir au courant de l’état de votre cher mari, et vous écrirai demain matin pour vous dire comment il a passé la nuit.
Mes camarades se joignent à moi pour vous présenter , Madame, nos sentiments respectueux de sympathie dans ces circonstances pénibles, qui nous ont tous bouleversés.

Sevestre

Bonne soirée
Alain

[p Lamy]

vendredi 14 janvier 1916
"Mimile vient de revenir, ils ont congé aussi demain, la Mutte (grosse cloche de 10 tonnes de la cathédrale de Metz)a encore une fois sonné pour la prise de Cettegné (capitale du Monténégro). Si seulement elle sonnait une bonne fois pour la fin de la guerre, cela vaudrait mieux et tout le monde serait content"
Lettre de Marie de Vigy - Moselle, Lorraine annexée - à son mari Landsturm en Prusse orientale...
Cordialement.
P. Lamy

[Achache]

Le 14 Janvier 1915

Ma bonne petite L (a )

Je reçois ce soir ta lettre du
8 Janvier Je pense que tu
en auras reçu une autre
de moi J'ai bien reçu les tiennes
1° Pour mon certificat Je t'ai
déjà répondu c'était bien
cela
2° Quant à Voiries Je ne sais
où est ce pays J'ai pu avoir
l'adresse de L( ) C( )
et de P( ) Je leur ai
envoyé un mot à tous deux
et j'espère qu'il(sic) me donneront
l'adresse de leurs femmes que
je leur ai demandée -aussitôt
je te les enverrai Je t'ai envoyé
plusieurs lettres que j'ai reçues
de divers côtés je pense que
tu les as aussi dans une lettre
je t'ai dit où j'étais comme
tu me le demandais
Je pense que tu as reçu aussi
cette lettre - Pour le
reste ça va la santé à peu
près bonne et j'ai de la
chance je crois de ce côté car
c'est dur -
Tu me dis que ma petite
(4) devient sage tant
mieux et que j'aille vite la
voir .
Tu penses que si j'ai
4 sous de reste à la fin du
mois je ne les garderai pas
car maintenant (si on ne
nous diminue pas) je gagne 51 f par mois j'en
dépense un peu plus car
il y a quelques frais supplé-
mentaires etant sous-officier
mais enfin s'il m'en reste
un peu ce sera pour toi
En tout cas tu me feras
savoir aussitôt que tu auras
reçu quelque choses de ton
allocation
Ma santé est bonne, fais
bien prier les petits pour
que les sales boches foutent
le camp de chez nous et
que papa revienne quand
le bon Jésus voudra mais
priez le bien pour que je
rentre avec mes 4 pattes
le reste n'est rien, nous nous
arrangerons toujours.
Je t'ai envoyé aussi une lettre
du Bon Père (lettre imprimée)
dans laquelle il y a l'adresse
pour écrire à M. Léon Je
serai content de savoir si tu
l'as reçue accuse m'en réception
aussitôt. Je t'envois une
coupure de Journal que
papa m'a envoyé hier -
Hier 13 Janvier je t'ai
encore écrit et je t'ai mis du
papier -
A bientôt ma bonne
L( ) et que nous puissions
reprendre notre petite existence
dans le nid charmant que
nous possédions où la
Providence nous avait réunis.
Ton Toto qui t'aime
et t'embrasse bien fort
partout
Mille baisers à P(b)
maman (c) et aussi à
mes petits Dis à mon gros (1)
qu'il soit sage et à mon
(2) aussi à ma petite (3)
chérie mes plus tendres
caresses Je m'ennuie beaucoup
après elle ainsi que ma
petite (4)-
Ton Georges bien aimé
En principe dis moi toujours Jai
reçu ta lettre du --- comme
cela je verrai si tu reçois bien
tout

(a) petit nom affectueux pour son épouse, ma grand-mère
(b) et (c) petits noms de ses beaux parents, mes arrières grand père et grand-mère.
( ) noms coupés par discrétion
(1) son fils ainé; (2) autre fils, (3) sa première fille; (4) sa dernière née, le 11 Novembre 1914, ma Mère: elle a donc tout juste 2 mois à cette date, et, tué le 29 Avril 1915, il ne connaitra jamais.
Le Bon Père: le célèbre industriel Léon HARMEL. Il écrivait des lettres "circulaires" à tous ses ouvriers au front.
M. Léon, fils dudit Bon Père, alors en exercice à la direction des filatures Harmel de Warmeriville, avant la guerre, et dont G Lambert était le secrétaire.

---
Bonsoir,
Il s'agit donc d'une lettre de Georges LAMBERT, mon tendre grand père, sous officier au 361e RI (régiment rarement évoqué sur ce Forum), alors en secteur en Artois, mais au Sud d'Arras, à son épouse. On notera que, contrairement à ce qui se passe souvent, c'est lui qui envoie du papier (pour écrire) à son épouse: celle-ci est dans un minuscule village de ZA, où le ravitaillement en papier lui est plus difficile qu'à son époux.
Celles ou ceux qui voudraient mettre un visage sur les protagonistes de cette lettre pourront voir mon grand père sur une des photos du cht'imiste: photo n° (1) du 361e RI: les sous officiers de la 17e Cie, et ma grand-mère ici:

pages1418/qui-est-qui/presentation-suje ... .htm#t5878


Bien à vous,