Euh, s'cusez moi de vous demander pardon, mais je passais par là au hasard de ma musarderie matinale... du coup, j'ai quand même aussi envie d'ajouter:
"Et... "bataillon spécifique" pour les "subsistants" sors du corps de Violette"
Bien à vous,
P.S.
Ah, Arnaud , le temps que j'ouvre et rédige ma réponse, je n'avais pas vu la tienne, Etienne...
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
re,
Excusez-moi de mettre mon grain de sel dans un sujet que j'avais-z-ouvert moi-même mais certains propos me donnent la désagréable impression qu'on se dispute mes restes et vous me voyez sincèrement désolée, d'avoir déclenché en toute innocence une polémique aussi vive. Je voulais seulement repréciser qu'en ce qui me concerne toutes les contributions qui jusqu'ici ont émaillé ce fil ont été positives et m'ont permis d'avancer, tant pour le soldat qui motivait ma question que sur un plan plus général, et que personne n'a rien embrouillé du tout. J'ai l'air en perdition, franchement ?
Vraiment, encore merci à tous : les deux camarades cités ci-dessus l'ont été parcequ'il m'ont apporté leur aide sur les points précis de l'hôpital de Charmes pour l'un et du fonctionnement du service de santé pour l'autre, mais mes recherches avancent grâce aux contributions de tous. C'est évidemment mon cas personnel, mais je suis sûre que la grande majorité d'entre nous pourrait en dire autant.
Cordialement,
Violette
PS : Encore un petit ajout tout de même, la question du 9ème bataillon se posait en effet. Lorsque le message initial a été posté, j'ignorais que les 9èmes bataillons en question avaient une fonction spécifique, le point qui m'intriguait était que les renforts successifs provenaient tous du même bataillon. Oui, je sais, le sujet avait été abordé sur le forum, il n'aurait pas dû m'échapper mais ... si.
"Voici que point ton dernier jour - Dépose ici toute espérance - Hélas, comme un fardeau trop lourd"
F Carco in La Bohème et mon coeur
Pour eclaircir ou compliquer,je mets aussi mon grain de sel ; je fais remarquer que le 149 et le 158 sont des regiments
de la meme brigade la 85e de la 43e DI de plus j'ai un casernement à EPINAL pour le 149 et BRUYERES pour le 158 tous les deux
dans les VOSGES il me semble.
En travaillant sur la liste des tués qui figure dans l'historique du régiment du 149e R.I. , je viens de trouver cette fiche.
Le nom de cet homme est inscrit dans l'historique du 149e R.I.. La question étant de savoir s'il doit vraiment y figurer. La plupart des hommes du 149e R.I. qui sont décédés dans les ambulances à cette époque sont morts à Somme-Suippe ou à Saint-Rémy-sur-Bussy. Joseph Treffler lui, est décédé à Cuperly (toutes ces communes sont dans la Marne). Quelqu'un pourrait-il me dire dans quel secteur se trouvait le Régiment de Marche de la légion étrangère en juillet 1916 ?
Un grand merci d'avance.
Bien cordialement,
Denis.
Bonjour Denis,
En juillet 1916, le RMLE était dans la Somme. Il lançait l'attaque sur Belloy-en-Santerre le 4 juillet :
"Devant la Légion, l'infanterie coloniale avance sur son objectif, un petit village nommé Assevillers. A 9 h 30, les coloniaux ont atteint leur objectif. Ce qui est un exploit, compte tenu de la vive résistance allemande. La Légion reçoit l'ordre de relever les Marsouins. En fin d’après-midi, les hommes s’élancent. Dès le début de l’attaque, à 17 heures, les premières vagues sont abattues par les mitrailleuses allemandes. Tous les officiers sont tombés et c’est ainsi qu’un caporal d’ordinaire prend en main les restes d’une compagnie. Pourtant, le régiment parvient à passer. Les éléments de la seconde vague atteignent le village, s’infiltrant par les ruelles et les jardins. A l’éclat des clairons qui sonnent la charge, répond le crépitement des grenades et mitrailleuses. Le Régiment de Marche de la Légion Étrangère a atteint son objectif. Il prend solidement pied dans le village et ne lâche pas ses positions malgré les violentes contre-attaques allemandes. Le 7ème Régiment de Tirailleurs vient relever le régiment sur les positions conquises. Le R.M.L.E. ramène 750 prisonniers dont 15 officiers mais elle paie une fois de plus le prix fort de son exploit : un tiers de son effectif, soit 25 officiers et 844 sous-officiers et légionnaires sont mis hors de combat."
C'est ce jour là qu'est tombé Alan Seeger............
Concernant, Treffler, soldat russe de la Légion Étrangère, il avait été "mis en subsistance" (comme pas mal d'autres légionnaires d'origine russe) dans un régiment de la régulière. Concernant les russes de la LE, il y a là une particularité. En effet, en 1915 (date exacte à préciser, je suis au bureau et je ne l'ai pas sous la main mais je pourrai la donner si cela vous intéresse), j'ai trouvé les seules et uniques défections de légionnaires (au stade où j'en suis de mes recherches sur la LE, bien entendu) et comme il se doit, les seuls et uniques "fusillés pour l'exemple" de la LE. Il s'agissait de soldats d'origine russes qui ont refusé de monter en ligne non pas par couardise mais parce qu'ils étaient considérés comme étrangers alors qu'ils étaient originaire d'un pays allié. Une partie de ces légionnaires russes a donc refusé de poursuivre le combat au sein de la LE. Quelques passages en cours martiale et devant un peloton d'exécution (pour 4 ou 6 d'entre eux... là aussi, ma mémoire me joue des tours) plus tard, les russes qui le souhaitaient ont obtenu l'autorisation d'intégrer des régiments français. L'affaire s'est arrêtée là mais ces soldats affectés à des régiments d'infanterie de ligne (ils ont été dispersés dans différentes unités pour éviter de "polluer" les régiments) gardaient leur statut étranger et donc ne pouvaient pas être affectés mais "mis en subsistance" dans ces régiments. De la même manière et à titre d'exemple, les américains de l'escadrille Lafayette étaient en subsistance... mais "affecté" à la LE.
Voilà le fin mot de l'histoire.
Bien amicalement
Jean Michel
Qui sait si l'inconnu qui dort sous l'arche immense
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé
N'est pas cet étranger devenu fils de France
Non par le sang reçu mais par le sang versé.
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Un grand merci à vous pour toutes ces informations.
J'ai également retrouvé la trace d'un officier d'origine russe du nom de Jeske qui était au 149e R.I. Ce dernier semble avoir survécu à la guerre. Par contre, je ne sais pas s'il vient lui aussi de la Légion étrangère. La situation des soldats russes que vous nous décrivez précédemment peut-elle concerner un officier ?
Bien amicalement,
Denis
Bonsoir à tous et bonsoir Denis,
Oui, j'ai au moins un cas d'officier placé en subsistance. Il s'agit (même si ce n'est pas mentionné "en subsistance" sur la fiche de MdH) du Sous-Lieutenant Ferdinand Capdevielle d'origine américaine mort pour la France au 170° RI après avoir servi au 2ème Régiment de Marche du 2ème Étranger. Lors de son transfert, il était accompagné de plusieurs soldats d'origine américaine qui furent eux aussi autorisés à combattre dans l'armée française "classique".
Maintenant, il y a au moins deux explications possibles à la présence de cet officier russe au 149° :
- 1 - Votre officier a peut-être été placé en subsistance aux côtés de ses compatriotes à des fins d'encadrement linguistique..... C'est un avis, tout au moins une déduction parce que je n'ai aucune preuve de ce que j'avance.
- 2 - Il est également possible qu'il ait été détaché du corps expéditionnaire russe. Je n'en ai pas de trace sur les JMO de la légion mais je n'ai pas encore tout vérifié.
Pour moi, il s'agit probablement de ce 2e cas. Après la défection russe et les mutineries de certains soldats (avec les conséquences que l'on connaît), nombre d'officiers (restés fidèles au Tsar) se sont probablement trouvés en surnombre dans les quelques bataillons russes restant et donc sans affectation. Il est possible qu'ils aient été placés dans l'armée française. Là encore, il s'agit d'une déduction.
D'autres membres en sauront peut-être plus sur le sujet.
Bonne soirée
Bien amicalement
Jean Michel
Qui sait si l'inconnu qui dort sous l'arche immense
Mêlant sa gloire épique aux orgueils du passé
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Non par le sang reçu mais par le sang versé.
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