voici le courrier envoyé par M. AGOSTINI sergent du 373e R.I. de réserve aux sénateurs et députés en février 1933
"messieurs les sénateurs, messieurs les députés,
Bientôt en votant le budget, vous allez être appelés à discuter et peut être à réviser la loi du 31 mars 1919. Cette révision s'impose pour redresser les abus, mais aussi pour réparer les injustices.
En corse, vous ne l'avez jamais ignoré, nous avons eu deux classes mobilisées contrairement à la loi : les classes 1887 et 1888. Les hommes appartenant à ces classes se trouva dégagées de toutes obligations militaire en 1914.
Aucun homme appartenant à ces classes n'a été mobilisé dans toute la france continentale, la corse seule a fait exception.
Dans ce département placé hors la loi, non seulement ces vieilles classes ont été mobilisées, mais, contrairement à tout esprit de justice, elles ont été immédiatement versées dans un régiment d'actif, et le 24 septembre 1914, elles étaient en première ligne. Beaucoup d'entre eux ont assisté au combat de la chapelotte et nombreux ceux qui dorment de leur sommeil glorieux dans les bois des vosges.
Du camp de la halte, nous avons adressé une pétition à M. le ministre de la guerre, lui demandant pour quelles raisons les corses des classes 1887 et 1888 se trouvaient sur le front, alors que les hommes appartenant à ces mêmes classes dans les départements de l'est étaient encore chez eux.
La réponse que nous avons reçu de M. le ministre a été : "la loi dispose mais la guerre oblige".
Nous avons passé huit mois aux tranchés et nous avons tous fait notre devoir. A cette époque, la poussée allemande s'étant produit vers le nord, tout avait été désorganisé dans l'est; pas de médicaments, pas de médecins,pas de tranchés.On était tout le temps dans l'eau, on couchait dans la boue. La consigne était : "tenir ou mourir".
Ces deux classes ont été libérées en avril 1915, sans même passer une visite sommaire, avec la mention portée sur leur livret militaire : "renvoyé du front comme ,ayant appartenu à une classe non encore mobilisée".
Nous sommes rentrés dans nos foyers malades et presque des loques.
Après guerre, croyant avoir fait notre devoir, comme ceux qui revenait du front et surtout beaucoup mieux que les soldats de l'arrière, devant l'énormité des abus commis, nous avons osé nous présenter devant la commission de réforme.
Certes, ce n'étaient pas les maladies qui manquaient pour faire valoir nos droits, mais c'était des certificats d'origine et ces mêmes médecins qui nous avaient trouvé si jeunes en 1914, ont attribué nos maladies à la vieillesse.
Si les certificats de maladie nous manquaient, était ce de notre faute ou la faute à la mauvaise organisation de cette époque?
Comment pouvoir obtenir un certificat d'origine sans jamais avoir vu un médecin.
Les hommes envoyés au front, appartenant à cette classe étaient au nombre d'environ deux cents.Il en restera aujourd'hui une centaine.
Vous pourriez, messieurs les sénateurs et les député faire entendre au gouvernement que devant tous les scandales commis en matière de pensions, il ferait une oeuvre humanitaire et de justice en accordant aux malheureux survivants de ces vieilles classes, un pourcentage, voire même un 10% pour leur permettre de pouvoir obtenir un cabinet médicale pour se soigner.
M. le minsitre des pensions doit facilement pouvoir admettre qu'un homme à 46 ou 47 ans, qui a passé huit mois dans les tranchés, dans des conditions aussi déplorables que celles du début de guerre, n'a pas besoin de certificat d'origine de maladie pour prouver qu'il a perdu le dixième de ses forces.
Vous pouvez aussi, messieurs les représentants, affirmer au gouvernement, sans crainte de vous tromper, que ces cents loques qui restent, et dont les jours sont comptés, n'auront pas longtemps à bénéficier de cette largesse.
Comptant sur votre précieux concours pour une cause aussi légitime et si juste, veuillez agréer, avec mes remerciements anticipés, l'assurance de mes sentiments respectueux."
je ne pourrais vous dire quelle rèponse a été apportée par les autorités de l'époque a cette légitime requête.
qu'en pensez vous?
reconnaissance
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