Bonsoir à toute et tous
Je suis en train d'étudier les morts de ma commune, et un Sous-Lieutenant du 3° RIC est décédé au Niger en décembre 1916 lors d'une attaque de rebelles senoussis, or le JMO du 3° RIC ne parle pas de ces opérations en Afrique (ou bien j'ai mal lu) où puis-je trouver ces infos ? ont-elles été retranscrites?
Merci pour les réponses et bonne fin de soirée
Cordialement
Peyo
Bonsoir Peyo
Le 3e RIC n'était pas dans le secteur du Niger mais quelques unités des troupes de marine oui.
Votre sous-lieutenant pouvait donc avoir appartenu à ce régiment puis avoir été affecté outremer et l'histoire a gardé en mémoire cette affectation d'avant.
En décembre 1916, les opérations contre les Senoussis sont essentiellement concentrées dans la région d'Agadès (dans l'Aïr).
Je vous retranscris ce que j'ai trouvé concernant cette affaire dans "Historique des troupes coloniales pendant la guerre 1914 - 1918 (fronts extérieurs)"
Un chef touareg dissident de l'Aïr, Khaossen, était venu, en août 1916, s'installer à Ghat avec 200 réguliers senoussis, un canon, une mitarilleuse et avait proclamé son intention de chasser les Français du Sahara occidental.
Devant les menaces d'attaque qui lui parviennent très grossies, le commandant de nos postes du Tibesti les évacue sans ordre ; ce mouvement découvre Bilma. Aussitôt la réoccupation du poste de Zouar est décidée par le gouvernement français ; elle est en cours au moment où se produisent les événements d'Agadès.
Tegama, sultan de l'Aïr, résidant à Agadès, qui s'était mis en relation avec Khaossen, s'entendit bientôt avec lui pour préparer le soulèvement des populations qu'il commandait et l'enlèvement du poste d'Agadès. Il parvenait, malgré tout, à conserver la confiance du commandant du cercle d'Agadès, qui avait pourtant été mis en garde par le commandant du territoire du Niger l'invitant à surveiller attentivement les relations de ses administrés avec le sud algérien et la Tripolitaine en effervescence.
Le 7 décembre 1916, le poste d'Agadès, que commande depuis le 1er décembre le capitaine Sabathiè, est attaqué par surprise ; il est complétement encerclé le 13 ; un officier et un sous-officier européens, surpris avec de faibles escortes, sont massacrés. Khaossen commande les assaillants ; ses forces sont composées de 200 réguliers, du canon, de la mitrailleuse amenés de Ghat et d'environ 1000 rebelles de l'Aïr, dirigés par Tégama.
La garnison du poste comprend un capitaine, un lieutenant, deux sous-officiers européens, 150 tirailleurs ; elle dispose de deux mitrailleuses et est abondamment pourvue en vivres et en munitions. Plusieurs attaques menées par Khaossen échouent. Pour se ravitailler, les assiégeants razzient le Damerghou.
Le 28 décembre, la section méhariste de l'Aïr, qui revenait de Bilma et dont le chef n'avait pu être mis au courant de la situation, est surprise à 20 km d'Agadès et presque entièrement massacrée ; un officier, un médecin-major sont tués, un officier est blessé. La nouvelle de l'attaque d'Agadès ne parvient à Zinder, par courrier, que le 21 décembre 1916. Elle est connue à Dakar le lendemain.
Le commandant du territoire du Niger, le lieutenant-colonel Mourin est en tournée à N'Guigmi ; avisé télégraphiquement, il ne rentre à Zinder que le 11 janvier. Les forces méharistes du territoire, qui seules pourraient secourir immédiatement Agadès, sont dispersées ; par ailleurs, les garnisons des postes doivent conserver tous leurs éléments pour assurer la sécurité locale troublée.
L'organisation d'une colonne de secours ne peut être faite qu'après l'arrivée de renforts envoyés de Dakar. Transportés par mer, puis à travers la Nigéria anglaise, par la voie ferrée Lagos, Kano, ils parviennent dans le courant de janvier à Zinder. Les Anglais de la Nigéria occupent quelques postes du sud du territoire de Zinder, rendant ainsi disponibles leurs garnisons.
L'action pour dégager Agadès est fixée, par le général commandant supérieur de l'AOF, au mois de février. Deux colonnes partant de Zinder et de Menaka marchent sur Agadès qu'elles atteignent le 3 mars 1917. Après un violent combat commencé à 15 km du poste, celui-ci est dégagé au prix d'une trentaine de pertes (6 tués dont un sous-officier européen, 21 blessés et 5 disparus). Khaossen et Tégama s'enfuient vers le nord dans le massif de l'Aïr.
Du 25 mars au 2 mai, les deux colonnes effectuent des reconnaissances dans l'Aïr. Le 13 juillet, à Amzet (100 km au nord d'Agadès), un groupe mobile inflige une défaite complète à Khaossen. Il ne sera définitivement battu et rejeté au nord de l'Aïr qu'en février 1918.
Cordialement
Eric