Une petite suite aux propos :
"Vannes sous les armes - Les débits de boisson
Les débits de boisson et les café sont, depuis le 19 septembre, par ordre du Général commandant en chef la Région, consignés aux militaires de tous grades depuis 8 heures jusqu’à 17 heures .
Par exception, les cafés pourront recevoir les officiers de midi à 2 heure . Cette mesure ne concerne pas les restaurants , mais elle est applicable aux cafés-restaurants .
L’heure de fermeture n’est pas modifiée ."
(Le Nouvelliste du Morbihan - n° du mardi 22.09.1914)
A partir du mois de Février 1916, changement de programme :
Les Militaires dans les cafés
Le Général commandant la 11e Région fixe ainsi qu’il suit les heures auxquelles les militaires de tous grades auront accès dans les débits, cafés et restaurants de la Région.
« En semaine de l’ouverture à 8 heures dans tous les débits, cafés et restaurants pour petit déjeuner et boissons hygiéniques, mais pas aux terrasses ; de 10 heures à 14 heures dans les restaurants seulement pour déjeuner mais non pour prendre une consommation et pas aux terrasses ; de 17 heures à 21 heures dans tous les débits cafés et restaurants y compris les terrasses.
Les dimanches et jours fériés, de l’ouverture à 8 heures dans les mêmes conditions que la semaine ; de 10 heures à 21 heures dans tous les débits, cafés et restaurants y compris en terrasses .
En outre l’accès en tout temps des débits et cafés, y compris les terrasses, sera permis aux officiers de 12 heures à 14 heures et de 21 heures à la fermeture .
Les militaires descendant des trains pourront se restaurer à toute heure aux buvettes intérieures des gares .
Les permissionnaires étrangers à la garnison auront accès dans les cafés et établissements similaires pendant la durée d’ouverture fixée par les restaurants ; toutefois l’accès des terrasses ne leur sera permis que de 17 heures à 21 heures en semaine et de 10 heures à 21 heures les dimanches et jours fériés . Ils devront être en mesure de présenter leur titre de permission à toute réquisition des autorités ayant qualité pour assurer la police de la place .
Les prescriptions relatives au même objet et en particulier celles de l’ordre général n°8 du 17 septembre 1914 sont abrogées » .
(Le Morbihannais - n°14 du vendredi 18.02.1916)
Et quand les dits débits (et leurs clients) n’observaient pas les consignes , ce qui arrivait régulièrement :
"Vannes - Débits consignés
Par décision du Colonel commandant d’armes, le débit de boissons tenu à Bilaire par HERVO a été consigné à la troupe pendant 30 jours.
Par décision du Colonel commandant d’armes à VANNES, les débits de boissons de la route de SENE tenus par GUILLANTON et LE FOL ont été consignés à la troupe pendant 30 jours pour avoir servi à boire à des militaires en dehors des heures permises ."
(Le Progrès du Morbihan - n° du 12.02.1916)
Réglementation et fermetures n’empêchant pas ce genre d’exploit :
"Vannes - Tristes exploits d’artilleurs
Deux artilleurs du 35e, ERY et GROSS, se trouvaient sous l’influence de la boisson quand, en passant dans la rue de l’Arsenal, ils pénétrèrent chez un négociant en cafés et voulurent se faire servir de la bière . Le négociant leur répondit qu’il ne tenait pas un débit de boissons et les invita à sortir . Ceux-ci obtempèrent, mais non sans avoir porté des coups .
Dans la rue, ils frappèrent une livreuse et brisèrent une partie du matériel d’un débit.
Ramenés au Quartier et mis en prison, ils parvinrent à s’échapper. L’un vient d’être arrêté BREST, l’autre à PARIS ."
(Le Nouvelliste du Morbihan - n°239 du mercredi 11.10.1916)
Les deux sus-dits devaient être particulièrement « amochés » pour confondre un négoce de cafés avec un … « café » ! D’où sans doute l’idée de partager quelques coups avec le négociant
.Bien cordialement
Jean-Yves