Je fais appel à vos connaissances pour "traduire" son lieu de déces et m'éclairer sur l'ambulance 9/6.
Merci par avance de vos lumières.
Cordialement
Marc BARBIERI

Amicalement,Dans la nuit du 14 au 15 Mai, le Régiment remonte en ligne dans le même secteur, mais plus à droite, en liaison avec le 409e R. I. qui occupe le Bois du Seigneur et une portion de la tranchée de Lemberg.
Le 6e Bataillon (Commandant WORBE) relève un Bataillon du 128e R. I.
La 22e Compagnie (Lieutenant PICARD) occupe une partie de la tranchée de Lemberg, une compagnie du 409e R. I. l'autre partie.
Cette portion de la tranchée de Lemberg, tranchée principale allemande, avait été enlevée à l'ennemi le 4 Mai par un bataillon du 128e R. I. Mais cette portion de tranchée ne formait qu'une petite partie de cette tranchée principale et il était à prévoir qu'un jour ou l'autre, si nous n'élargissions pas notre gain, à droite et à gauche de la portion occupée, l'ennemi chercherait à la récupérer. C'est ce qu'il fit le 15 Mai à l'aube.
La Compagnie PICARD (22e) avait relevé la Compagnie DARCAIGNE (128e), seul, le Lieutenant de compagnie était resté pour passer les consignes.
Vers 4 heures du Matin, le Colonel VERMOT, son adjoint et sa liaison arrivent dans le boyau du Colombier où se trouve le P. C. du Régiment. En entrant dans ce boyau, ils constatent qu'il se passe quelque chose d'anormal à la droite du secteur que nous occupons. Violent bombardement bien localisé sur une partie de la première ligne et sur les arrières. Les avions ennemis volent bas, toujours au même point et mitraillent les tranchées. Le Capitaine adjoint propose au Colonel de se rendre au P. C. du Colonel du 128e pour avoir des renseignements. Il lui est répondu qu'il en est ainsi depuis la veille après-midi et pendant la nuit, mais qu'il n'y a rien d'anormal en ligne.
Les consignes sont passées.
Vers 5 h. 30, le bombardement cesse complètement, les avions ennemis ont disparu, le calme renaît dans le secteur.
Vers 6 h. 30, le Capitaine adjoint propose au Colonel de se rendre en ligne pour apprendre ce qui avait pu se passer. En cours de route, il rencontre un brancardier du 6e Bataillon, qui, affolé, se rendait au poste de secours du Régiment. Le Capitaine l'arrête : " Où allez-vous ? " - " Mon Capitaine, il n'y a plus de 22e, les boches ont attaqué à 5 heures du matin et toute la Compagnie est prisonnière, ainsi qu'une Compagnie du 409e R. I. à notre droite. " C'était vrai ! Que s'était-il passé ?
L'ennemi avait repris la portion de la tranchée de Lemberg que le 128e lui avait enlevée le 4 Mai.
Le bombardement de l'après-midi du 14 et de la nuit du 14 au 15 avait eu pour but de faire terrer les hommes pour faire avancer à portée d'attaque leurs troupes d'assaut.
Ici, je laisse la parole à SELLIER, de Saint-Maulvis (Somme) :
" Il y eut, dit-il, un moment d'accalmie et, vers 5 heures, les boches culbutent les barrages, massacrent les sentinelles et, armés jusqu'aux dents, pénètrent en masse dans les boyaux et rendent visite avec des grenades à tous les gourbis. Nous sommes cernés et je me retrouve avec le lieutenant RIVIÈRE, les sergents DHÉE, BIAULET, les caporaux HARELLE, SAMSAN etc...
Au dernier barrage, je charge THUILLIER sur mes épaules, ce dernier a un pied emporté et ne peut marcher. Je le dépose au premier poste de secours ennemi. »
Dans la matinée, visite du général NEREL :
" C'est une tache sur la robe blanche de votre régiment, dit-il, et votre fourragère est foutue. En tous cas, il faut reprendre la tranchée perdue."
Malgré quelques contre-attaques, le tranchée ne put être reprise car elle faisait partie du système défensuf principal de défense ennemi.
Au contraire il y eut de larges modifications dans notre ligne de défense et l'on finit par où l'on aurait du commencer, ne voulant ou ne pouvant exploiter le succès du 4 mai.
Enfin, le régiment était relevé par le 128e au bout de quelques jours et retournait au repos à Prouilly.