Jusqu’au bout !

[Gilles ROLAND]

Bonjour,

Texte tiré du JMO du 73e R.I. en date du 11 novembre 1918

73e R.I.
11 Novembre – Le 33e R.I. constitue l’avant garde ; le 73e R.I. passe en soutien, en arrière de la gauche.
Axe de marche : route de Trélon à Eppe-Sauvage, Montbliart, Rance.
Le 11 à 7 h 15, les éléments de tête arrivent au carrefour St Hermann.
C’est là qu’à 8 h 20, le Général Ecochard, Cdt la 51e D.I. dicte l’ordre suivant :

« Les hostilités seront arrêtées sur tout le front à partir du 11 Novembre à 11 heures.
Les troupes ne dépasseront pas jusqu’à nouvel ordre la ligne qui aura été atteinte à cette heure.

Le Général Cdt la D.I. compte que le 33e saura pousser cette ligne le plus loin possible en Belgique.
A 10 h 55, l’Artillerie de l’avant-garde, qui aura été poussée aussi près que possible des éléments avancés d’Infanterie, ouvrira, à raison de 4 coups par pièce et par minute, le feu sur des objectifs ennemis certains, et, à défaut, sur des itinéraires obligés de l’ennemi, en évitant de tirer sur les villages.
A 11 h juste, toutes les unités s’arrêteront sur place, présenteront les armes face à l’Est ; les musiques, tambours et clairons sonneront aux champs et joueront la Marseillaise. »

A 11 h précises, le 1er Bataillon est à Eppe-Sauvage ; le 3e et le 2e sur la croupe au S.E. d’Eppe-Sauvage. Les trois bataillons s’arrêtent et présentent les arme face à l’Est.

Ils restent sur leurs positions jusqu’à 15 h.

A 17 h les trois Bataillons sont cantonnés à Montbliard, premier village belge, couverts par des avant-postes.
Toute la progression s’est accomplie sans incidents, les routes couvertes de matériel et de munitions abandonnés par l’ennemi, jalonnées par des chevaux éventrés, prouvent que pour beaucoup d’éléments allemands, la retraite commençait à prendre l’allure d’une déroute.

Cordialement

Gilles [:gilles roland]

[jlk]

Bonsoir

L'analyse de cet armistice est encore ouverte et je pense que personne ne saura jamais ce qui s'est vraiment dit au niveau "politico-militaire" juste avant.
En effet, il ne s'agit pas d'une capitulation, ce qui fait encore débat sur les origines de la montée du nazisme, et la façon avec laquelle la deuxième guerre mondiale a été menée jusqu'à l'anéantissement des vaincus.

Combien de vies perdues s'il avait fallu s'attaquer à la place forte de Metz (sur laquelle l'armée Patton a butté bien plus tard); il me semble que cela faisait partie d'un plan, cette attaque et surtout son coût. J'en ai eu encore la preuve en ayant en mains de splendides photographies aériennes américaines des fortifications de Metz, réalisées par de courageux observateurs en octobre 1918.
Il en est de même pour des guerres (civiles aussi) plus récentes, la vérité est enfouie, encore plus savamment qu'à cette époque parce que les moyens d'information (et de désinformation) se sont "améliorés".
Vaste sujet très explosif...


Cordialement
Jean-Luc