Bonjour,
Recherche des descendants du soldat anglais William Yelton : quelques documents complémentaires qui illustrent la publication précédente ci-dessus. Provenance : travail généalogique de Madame Lorna Conaghan, groupe mémoriel Girvan and District Great War Project, Girvan, Écosse.
Recensement de 1911
Le père John Edward YELTON, 58 ans, né à Dublin, Irlande. Son fils William âgé de 21 ans est alors célibataire. Il exerce la profession de mineur de fond : "coal miner hewer".
Recensement de 1921
Après le décès de William, Edna s'est remariée à un mineur ("coal miner hewer").
Recensement de 1939
Edna et son fils John Edward Yelton domiciliés 34 Collins Terrace, Maryport.
Recensement de 1939
La fille de William Yelton, Catherine Thompson née Yelton, réside avec son époux au 8 Collins Terrace, Maryport. Deux enfants masqués avec mention "this record is officially closed / dossier fermé au public jusqu’au décès de la personne".
Impressionnés par la qualité et la minutie de votre travail, nous vous souhaitons d'aboutir dans vos recherches.
Bien cordialement.
Eric
Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
Re: Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
UN GRAND MERCI à tous, à Michel et à Eric (Ingouf), à tous nos amis britanniques et écossais.
Je suis impressionné, Eric, par l'abondance des documents que vous et vos amis britanniques contributeurs ont gracieusement ajoutés à cette enquête. Toutes les questions qui étaient restées en suspens jusqu'alors ont trouvées réponse. Je n'oublie pas Michel Leclercq qui a travaillé parallèlement de son côté et permis de faire évoluer grandement aussi cette énigme concernant ce soldat britannique.
Reste à espérer que la présidente du Souvenir français d’Amiens, Annie Butez, ait eu connaissance de tout le travail de recherches que vous avez tous deux accompli. Bravo à vous.
Bien Cordialement à Tous.
Eric A.
UN GRAND MERCI à tous, à Michel et à Eric (Ingouf), à tous nos amis britanniques et écossais.
Je suis impressionné, Eric, par l'abondance des documents que vous et vos amis britanniques contributeurs ont gracieusement ajoutés à cette enquête. Toutes les questions qui étaient restées en suspens jusqu'alors ont trouvées réponse. Je n'oublie pas Michel Leclercq qui a travaillé parallèlement de son côté et permis de faire évoluer grandement aussi cette énigme concernant ce soldat britannique.
Reste à espérer que la présidente du Souvenir français d’Amiens, Annie Butez, ait eu connaissance de tout le travail de recherches que vous avez tous deux accompli. Bravo à vous.
Bien Cordialement à Tous.
Eric A.
Cordialement
Eric ABADIE
Eric ABADIE
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michel leclercq
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Re: Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
bonsoir,
ce type d'infos, n'est pas toujours aussi abondant car les certaines archives britannique ont subi les foudres du Blitz de 1940 à 1941.
tout comme les archives allemande de berlin.
les seuls archives encore disponible sont celles de la Bade et de la Bavière (gratuite mais il faut se mettre au Sutterlin).
j'ai transmis à mes amis anglais l'article de presse du courrier picard.
sait on jamais qu'un membre de la famille se manifeste car il existerait un arbre généalogique.
au plaisir.
michel
ce type d'infos, n'est pas toujours aussi abondant car les certaines archives britannique ont subi les foudres du Blitz de 1940 à 1941.
tout comme les archives allemande de berlin.
les seuls archives encore disponible sont celles de la Bade et de la Bavière (gratuite mais il faut se mettre au Sutterlin).
j'ai transmis à mes amis anglais l'article de presse du courrier picard.
sait on jamais qu'un membre de la famille se manifeste car il existerait un arbre généalogique.
au plaisir.
michel
Re: Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
Bonjour,
Le 32e bataillon du Machine Gun Corps au combat en France en août 1918. Journal de l'unité, référence WO 95/2385/4, the National Archives, Royaume-Uni.
Cette unité participe le 4 août 1918 à une prise d'arme commémorant le début du conflit sur l'aérodrome de Proven (Belgique). Elle reçoit l'ordre de faire route le 6 août par train pour prendre part à la bataille d'Amiens.
7 août 1918 : le 32e bataillon du MGC gagne le bois de Gentelles (Somme, France). Il progresse les jours suivants vers Parvillers, le long de la route Amiens- Roye, il est à l'extrémité sud du dispositif anglo-canadien, précisément entre la 96e Brigade à sa droite, et la 97e Brigade à sa gauche. Le 10 août, on atteint le Bois-en-Équerre (Damery). La résistance allemande y est déterminée.
Transcription du journal de l'unité à la date du 11 août :
Casualties : 2/lt GB Dallas wounded – 14 O.R. [other ranks] killed – 35 O.R. wounded. Division held up at Boche front line. Relieved by 3rd Canadian Division.
Traduction en français, journal de l'unité au jour de la disparition du soldat Yelton :
Pertes : sous-lieutenant Dallas blessé – 14 personnels non-officier tués – 35 personnels non-officier blessés. Division bloquée sur la ligne de front boche. Relevés par la 3e division canadienne.
Le 11 août 1918, l'assaut sur Parvillers et Damery tourne mal. Extrait du récit officiel britannique : Military Operations France and Belgium 1918, volume 4, par le Brigadier-General Sir James E. Edmonds. Une traduction.
La 14ᵉ brigade (général de brigade L. P. Evans), qui n’avait pas été engagée la veille, mena l’attaque de la 32ᵉ division, avec une compagnie de la 96ᵉ brigade et un bataillon (moins une compagnie) de la 97ᵉ en renfort. Le premier objectif était la ligne Bois de Damery–Damery–Parvillers–La Chavatte. Cependant, Damery et Parvillers, ainsi que l’espace entre les deux, ne devaient pas être attaqués de front : ils devaient être maintenus sous un feu nourri d’artillerie et de mitrailleuses pendant que l’infanterie les dépassait. À Zéro + 62 minutes, lorsque le tir se déplacerait au-delà de ces positions, les deux villages devaient être pris d’assaut par les flancs et par l’arrière.
La marche d’approche fut effectuée et le déploiement achevé sans être détectés ; mais ensuite, tout se passa mal.
La 126ᵉ division française, lorsqu’elle attaqua à 4 h 30, échoua à s’emparer du bois en Z ; le flanc droit fut donc pris en enfilade. Le barrage roulant, tiré par trois brigades d’artillerie de campagne, tomba, selon les rapports, à 500 yards (environ 450 mètres) au lieu de 300 yards (270 mètres) devant la ligne de départ, laissant ainsi de nombreuses mitrailleuses allemandes intactes. Une ligne de mitrailleuses, en particulier, située dans un fossé à 200 yards (180 mètres) devant Parvillers, continua à tirer sans être inquiétée. Des mortiers de tranchée allemands, dissimulés dans des entonnoirs d’obus, purent également tirer sans entrave. Enfin, une ceinture de fils de fer barbelés, profonde de 30 à 50 pieds et haute jusqu’à la taille, arrêta les assaillants.
Douze des seize chars furent rapidement mis hors de combat. Des huit chars du 5ᵉ bataillon arrivés à temps et dirigés vers Damery, six furent détruits par des tirs directs ; les deux autres pénétrèrent dans Damery et la nettoyèrent deux fois, mais l’infanterie, principalement en raison des feux d’enfilade venant du nord et du sud, ne put en tirer parti.
Des huit chars du 4ᵉ bataillon dirigés vers Parvillers, mais arrivés en retard, trois furent détruits par un canon antichar, trois s’enlisèrent gravement dans les anciennes lignes défensives, et les deux restants, reconnaissant l’impossibilité de leur mission, regagnèrent leur point de ralliement.
Transcription texte original anglais :
The 14th Brigade (Br.-General L. P. Evans), not engaged on the previous day, led the attack of the 32nd Division, with one company of the 96th Brigade and a battalion (less one company) of the 97th attached. The first objective was the line Damery Wood-Damery-Parvillers-La Chavatte. Damery and Parvillers, with the space between them, were not, however, to be attacked frontally, but kept under heavy artillery and machine-gun fire, whilst the infantry pushed by them; at Zero +62 minutes when fire lifted from them, the two villages were to be assaulted from the flanks and rear.
The approach march was made and the forming up completed without detection; but after that all went wrong. The French 126th Division when it attacked at 4.30 a.m. had failed to gain possession of Z Wood; so the right flank was enfiladed; the rolling barrage fired by three brigades of field artillery dropped, it was stated, five hundred instead of three hundred yards ahead of the starting line and thus left many German machine guns untouched; a line of machine guns in a ditch two hundred yards in front of Parvillers, in particular, continued in undisturbed action; German trench mortars, too, concealed in shell holes also fired without hindrance; finally a belt of wire 30 to 50 feet deep and waist high held up the attackers. Twelve out of the sixteen tanks were quickly put out of action. Of the eight tanks of the 5th Battalion which arrived in time and were directed towards Damery, six were knocked out by direct hits, the other two entered and cleared Damery twice; but the infantry, owing mainly to enfilade fire from north and south, could not take advantage of this. Of the eight tanks of the 4th Battalion directed towards Parvillers, which arrived late, three were put out of action by an anti-tank gun, three were badly ditched in the old defensive system, and the remaining two recognizing the impossibility of their task returned to their rendezvous.
Source : Military Operations France and Belgium 1918, volume 4, 8th August - 26th September, the Franco-British offensive, by Brigadier-General Sir James E. Edmonds, His Majesty's Stationery Office, London, 1947.
De manière plus générale, sur le Machine Gun Corps, un extrait du témoignage de George Coppard. On trouvera l'original anglais, particulièrement technique, ci-dessous.
Une traduction :
Le 5 février 1916, la section de mitrailleuses du 6ᵉ bataillon du Queen’s fut intégrée à la 37ᵉ compagnie de mitrailleuses du Machine Gun Corps. Nous devînmes la « section A », probablement en raison de notre ancienneté régimentaire. Tout le personnel reçut de nouvelles plaques d’identité, et mon nouveau numéro régimentaire fut le 19012. J’éprouvai quelques regrets à l’idée de perdre l’insigne du Queen’s, avec l’agneau, mais j’accueillis favorablement le nouveau, représentant deux mitrailleuses Vickers croisées surmontées de la couronne britannique.
Il y avait de nouveaux visages partout, surtout parmi les officiers. C’était excitant de sentir que nous ne faisions plus partie d’une petite unité soumise aux caprices et aux ordres de chaque officier ou sous-officier d’infanterie. À partir de ce moment-là, en tant que membres d’un corps spécialisé, nous dépendions de nos propres supérieurs. Concrètement, cela signifiait qu’un caporal à titre temporaire, chargé d’une mitrailleuse en action et séparé de ses supérieurs, serait seul juge du meilleur emplacement pour son arme et du moment et de l’endroit où elle devrait tirer.
Notre premier commandant était le capitaine D. K. Anderson, un Écossais, et, pour dire vrai, réellement un dur à cuire. J’entends par là qu’il se consacrait entièrement à la tâche de mettre sa nouvelle compagnie à un degré d’efficacité quasi brutal. La manœuvre standard pour se mettre en position de tir était complexe, et il fallait de longues et dures heures d’entraînement pour qu’une équipe soit vraiment performante.
Au coup de sifflet, le numéro Un bondissait de cinq mètres avec le trépied, libérait les jambes avant maintenues par cliquet de façon qu’elles basculent vers l’avant, toutes deux pointées vers l’extérieur, et les bloquait solidement en resserrant les poignées du cliquet. S’asseyant, il retirait deux goupilles métalliques de la tête du trépied, tandis que le numéro Deux plaçait la mitrailleuse sur le trépied. Le numéro Un remettait aussitôt les goupilles en place, et l’arme était alors prête à être chargée.
Le numéro Trois se précipitait avec une boîte de munitions contenant une bande de toile compartimentée pour 250 cartouches. Le numéro Deux introduisait l’extrémité en laiton de la bande dans le bloc d’alimentation, sur le côté droit de l’arme. Le numéro Un saisissait l’extrémité ressortant du côté gauche, la tirait d’un coup sec tout en ramenant deux fois le levier de manœuvre, ce qui achevait l’opération de chargement. Pour la visée, un simple mouvement du doigt faisait jaillir la tige du cran de mire arrière en position verticale, et une molette à ressort permettait un réglage rapide de la distance, en la tournant vers le haut ou vers le bas selon le besoin.
Lors des exercices de tir au stand, une partie de l’entraînement consistait à renverser des plaques cibles en acier, et nous étions censés le faire par la précision de la visée, non en observant la poussière soulevée par les balles. À Gonnehem, nous nous entraînions des heures durant, jour après jour, et peu à peu, des progrès apparurent dans toute la compagnie. Le capitaine Anderson n’était jamais satisfait tant que nos mains ne saignaient pas : plus nous perdions de bouts de peau, mieux cela lui convenait.
Démonter l’arme pour changer le canon ou remplacer une pièce cassée, puis la remonter rapidement, était un exercice d’une grande importance. Plusieurs heures étaient même consacrées à effectuer ces tâches les yeux bandés, afin d’acquérir une parfaite familiarité avec chaque composant de la mitrailleuse. Les différents types d’enrayement étaient identifiables à la position du levier de manœuvre lorsque le tir cessait, et tous les tireurs étaient entraînés à en éliminer la cause en quelques secondes. Notre commandant n’était pas homme à distribuer des éloges, mais il semblait plutôt satisfait de sa nouvelle compagnie après dix jours de dur labeur.
Transcription original anglais :
On 5th February 1916 the machine gun section of the 6th Battalion, the Queen's, was brigaded into the 37th Machine Gun Company of the Machine Gun Corps. We became 'A' Section, probably owing to our regimental seniority. All personnel were issued with new identity discs, and my new regimental number was 19012. I had some regrets at losing the Queen's badge with the lamb, but welcomed the new one with two crossed Vickers guns surmounted by the British crown.
There were new faces everywhere, especially among the officers. It was exciting to feel that we were no longer in a small unit, subject to the whims and dictates of every infantry officer and NCO. From then on, as members of a specialised corps, we came under the orders of our own superiors. Carried down the scale, this meant that an unpaid lance-corporal in charge of a gun in action, who became detached from his own superiors, would be the sole judge as to the best position for his gun, and when and where it should be fired.
Our first CO was Captain D. K. Anderson, a Scot, and a bit of a Tartar to boot. By this I mean that he was dedicated to the task of bringing his new company to a condition of almost brutal efficiency. The standard drill for going into action was complicated, and long and hard practice was needed to get a team into really good shape. On the blow of a whistle, Number One dashed five yards with the tripod, released the ratchet-held front legs so that they swung forward, both pointing outwards, and secured them rigidly by tightening the ratchet handles. Sitting down, he removed two metal pins from the head of the tripod, whereupon Number Two placed the gun in position on the tripod. Number One whipped in the pins and the gun was then ready for loading. Number Three dashed forward with an ammunition box containing a canvas belt, pocketed to hold 250 rounds. Number Two inserted the brass tag-end of the belt into the feed-block on the right side of the gun. Number One grabbed the tag-end poking through the left side, jerked it through, at the same time pulling back the crank handle twice, which completed the loading operation. For sighting, the flick of a finger sprang the stem of the rear sight into a vertical position, and a rapid selection of ranges was provided by a spring-loaded wheel, turned up or down as necessary. Part of the drill when practising on the butts was to knock over steel target plates, and we were expected to do this by accuracy of aim, and not by watching the dirt fly as a guide to the target. At Gonnehem we practised for hours, day after day, and gradually improvement came throughout the entire company. Captain Anderson was never satisfied unless our hands were bleeding. The more bits of skin that were knocked off the better he liked it.
Stripping the gun to change a barrel or replace broken parts, and reassembling at speed, was a drill of great importance. Several hours were actually spent in doing some of the jobs when blindfolded, in order to achieve the utmost familiarity with the different parts of the gun. The different types of stoppages were indicated by the position of the crank handle when firing ceased, and all gunners were trained to remove the cause of a stoppage in a matter of seconds. Our CO was not a man to give fulsome praise, but he looked pretty satisfied with his new company after ten days' hard work.
Source : With a machine gun to Cambrai, by George Coppard, His Majesty's Stationery Office, London, 1969.
On ne peut qu'être touché par la grande rectitude qui consiste à vouloir restituer un siècle après un objet ayant appartenu à un combattant britannique. Bravo à Eric et Michel d'avoir si précisément éclairé les circonstances de ce soldat et de son unité.
Bien cordialement.
Eric
Le 32e bataillon du Machine Gun Corps au combat en France en août 1918. Journal de l'unité, référence WO 95/2385/4, the National Archives, Royaume-Uni.
Cette unité participe le 4 août 1918 à une prise d'arme commémorant le début du conflit sur l'aérodrome de Proven (Belgique). Elle reçoit l'ordre de faire route le 6 août par train pour prendre part à la bataille d'Amiens.
7 août 1918 : le 32e bataillon du MGC gagne le bois de Gentelles (Somme, France). Il progresse les jours suivants vers Parvillers, le long de la route Amiens- Roye, il est à l'extrémité sud du dispositif anglo-canadien, précisément entre la 96e Brigade à sa droite, et la 97e Brigade à sa gauche. Le 10 août, on atteint le Bois-en-Équerre (Damery). La résistance allemande y est déterminée.
Transcription du journal de l'unité à la date du 11 août :
Casualties : 2/lt GB Dallas wounded – 14 O.R. [other ranks] killed – 35 O.R. wounded. Division held up at Boche front line. Relieved by 3rd Canadian Division.
Traduction en français, journal de l'unité au jour de la disparition du soldat Yelton :
Pertes : sous-lieutenant Dallas blessé – 14 personnels non-officier tués – 35 personnels non-officier blessés. Division bloquée sur la ligne de front boche. Relevés par la 3e division canadienne.
Le 11 août 1918, l'assaut sur Parvillers et Damery tourne mal. Extrait du récit officiel britannique : Military Operations France and Belgium 1918, volume 4, par le Brigadier-General Sir James E. Edmonds. Une traduction.
La 14ᵉ brigade (général de brigade L. P. Evans), qui n’avait pas été engagée la veille, mena l’attaque de la 32ᵉ division, avec une compagnie de la 96ᵉ brigade et un bataillon (moins une compagnie) de la 97ᵉ en renfort. Le premier objectif était la ligne Bois de Damery–Damery–Parvillers–La Chavatte. Cependant, Damery et Parvillers, ainsi que l’espace entre les deux, ne devaient pas être attaqués de front : ils devaient être maintenus sous un feu nourri d’artillerie et de mitrailleuses pendant que l’infanterie les dépassait. À Zéro + 62 minutes, lorsque le tir se déplacerait au-delà de ces positions, les deux villages devaient être pris d’assaut par les flancs et par l’arrière.
La marche d’approche fut effectuée et le déploiement achevé sans être détectés ; mais ensuite, tout se passa mal.
La 126ᵉ division française, lorsqu’elle attaqua à 4 h 30, échoua à s’emparer du bois en Z ; le flanc droit fut donc pris en enfilade. Le barrage roulant, tiré par trois brigades d’artillerie de campagne, tomba, selon les rapports, à 500 yards (environ 450 mètres) au lieu de 300 yards (270 mètres) devant la ligne de départ, laissant ainsi de nombreuses mitrailleuses allemandes intactes. Une ligne de mitrailleuses, en particulier, située dans un fossé à 200 yards (180 mètres) devant Parvillers, continua à tirer sans être inquiétée. Des mortiers de tranchée allemands, dissimulés dans des entonnoirs d’obus, purent également tirer sans entrave. Enfin, une ceinture de fils de fer barbelés, profonde de 30 à 50 pieds et haute jusqu’à la taille, arrêta les assaillants.
Douze des seize chars furent rapidement mis hors de combat. Des huit chars du 5ᵉ bataillon arrivés à temps et dirigés vers Damery, six furent détruits par des tirs directs ; les deux autres pénétrèrent dans Damery et la nettoyèrent deux fois, mais l’infanterie, principalement en raison des feux d’enfilade venant du nord et du sud, ne put en tirer parti.
Des huit chars du 4ᵉ bataillon dirigés vers Parvillers, mais arrivés en retard, trois furent détruits par un canon antichar, trois s’enlisèrent gravement dans les anciennes lignes défensives, et les deux restants, reconnaissant l’impossibilité de leur mission, regagnèrent leur point de ralliement.
Transcription texte original anglais :
The 14th Brigade (Br.-General L. P. Evans), not engaged on the previous day, led the attack of the 32nd Division, with one company of the 96th Brigade and a battalion (less one company) of the 97th attached. The first objective was the line Damery Wood-Damery-Parvillers-La Chavatte. Damery and Parvillers, with the space between them, were not, however, to be attacked frontally, but kept under heavy artillery and machine-gun fire, whilst the infantry pushed by them; at Zero +62 minutes when fire lifted from them, the two villages were to be assaulted from the flanks and rear.
The approach march was made and the forming up completed without detection; but after that all went wrong. The French 126th Division when it attacked at 4.30 a.m. had failed to gain possession of Z Wood; so the right flank was enfiladed; the rolling barrage fired by three brigades of field artillery dropped, it was stated, five hundred instead of three hundred yards ahead of the starting line and thus left many German machine guns untouched; a line of machine guns in a ditch two hundred yards in front of Parvillers, in particular, continued in undisturbed action; German trench mortars, too, concealed in shell holes also fired without hindrance; finally a belt of wire 30 to 50 feet deep and waist high held up the attackers. Twelve out of the sixteen tanks were quickly put out of action. Of the eight tanks of the 5th Battalion which arrived in time and were directed towards Damery, six were knocked out by direct hits, the other two entered and cleared Damery twice; but the infantry, owing mainly to enfilade fire from north and south, could not take advantage of this. Of the eight tanks of the 4th Battalion directed towards Parvillers, which arrived late, three were put out of action by an anti-tank gun, three were badly ditched in the old defensive system, and the remaining two recognizing the impossibility of their task returned to their rendezvous.
Source : Military Operations France and Belgium 1918, volume 4, 8th August - 26th September, the Franco-British offensive, by Brigadier-General Sir James E. Edmonds, His Majesty's Stationery Office, London, 1947.
De manière plus générale, sur le Machine Gun Corps, un extrait du témoignage de George Coppard. On trouvera l'original anglais, particulièrement technique, ci-dessous.
Une traduction :
Le 5 février 1916, la section de mitrailleuses du 6ᵉ bataillon du Queen’s fut intégrée à la 37ᵉ compagnie de mitrailleuses du Machine Gun Corps. Nous devînmes la « section A », probablement en raison de notre ancienneté régimentaire. Tout le personnel reçut de nouvelles plaques d’identité, et mon nouveau numéro régimentaire fut le 19012. J’éprouvai quelques regrets à l’idée de perdre l’insigne du Queen’s, avec l’agneau, mais j’accueillis favorablement le nouveau, représentant deux mitrailleuses Vickers croisées surmontées de la couronne britannique.
Il y avait de nouveaux visages partout, surtout parmi les officiers. C’était excitant de sentir que nous ne faisions plus partie d’une petite unité soumise aux caprices et aux ordres de chaque officier ou sous-officier d’infanterie. À partir de ce moment-là, en tant que membres d’un corps spécialisé, nous dépendions de nos propres supérieurs. Concrètement, cela signifiait qu’un caporal à titre temporaire, chargé d’une mitrailleuse en action et séparé de ses supérieurs, serait seul juge du meilleur emplacement pour son arme et du moment et de l’endroit où elle devrait tirer.
Notre premier commandant était le capitaine D. K. Anderson, un Écossais, et, pour dire vrai, réellement un dur à cuire. J’entends par là qu’il se consacrait entièrement à la tâche de mettre sa nouvelle compagnie à un degré d’efficacité quasi brutal. La manœuvre standard pour se mettre en position de tir était complexe, et il fallait de longues et dures heures d’entraînement pour qu’une équipe soit vraiment performante.
Au coup de sifflet, le numéro Un bondissait de cinq mètres avec le trépied, libérait les jambes avant maintenues par cliquet de façon qu’elles basculent vers l’avant, toutes deux pointées vers l’extérieur, et les bloquait solidement en resserrant les poignées du cliquet. S’asseyant, il retirait deux goupilles métalliques de la tête du trépied, tandis que le numéro Deux plaçait la mitrailleuse sur le trépied. Le numéro Un remettait aussitôt les goupilles en place, et l’arme était alors prête à être chargée.
Le numéro Trois se précipitait avec une boîte de munitions contenant une bande de toile compartimentée pour 250 cartouches. Le numéro Deux introduisait l’extrémité en laiton de la bande dans le bloc d’alimentation, sur le côté droit de l’arme. Le numéro Un saisissait l’extrémité ressortant du côté gauche, la tirait d’un coup sec tout en ramenant deux fois le levier de manœuvre, ce qui achevait l’opération de chargement. Pour la visée, un simple mouvement du doigt faisait jaillir la tige du cran de mire arrière en position verticale, et une molette à ressort permettait un réglage rapide de la distance, en la tournant vers le haut ou vers le bas selon le besoin.
Lors des exercices de tir au stand, une partie de l’entraînement consistait à renverser des plaques cibles en acier, et nous étions censés le faire par la précision de la visée, non en observant la poussière soulevée par les balles. À Gonnehem, nous nous entraînions des heures durant, jour après jour, et peu à peu, des progrès apparurent dans toute la compagnie. Le capitaine Anderson n’était jamais satisfait tant que nos mains ne saignaient pas : plus nous perdions de bouts de peau, mieux cela lui convenait.
Démonter l’arme pour changer le canon ou remplacer une pièce cassée, puis la remonter rapidement, était un exercice d’une grande importance. Plusieurs heures étaient même consacrées à effectuer ces tâches les yeux bandés, afin d’acquérir une parfaite familiarité avec chaque composant de la mitrailleuse. Les différents types d’enrayement étaient identifiables à la position du levier de manœuvre lorsque le tir cessait, et tous les tireurs étaient entraînés à en éliminer la cause en quelques secondes. Notre commandant n’était pas homme à distribuer des éloges, mais il semblait plutôt satisfait de sa nouvelle compagnie après dix jours de dur labeur.
Transcription original anglais :
On 5th February 1916 the machine gun section of the 6th Battalion, the Queen's, was brigaded into the 37th Machine Gun Company of the Machine Gun Corps. We became 'A' Section, probably owing to our regimental seniority. All personnel were issued with new identity discs, and my new regimental number was 19012. I had some regrets at losing the Queen's badge with the lamb, but welcomed the new one with two crossed Vickers guns surmounted by the British crown.
There were new faces everywhere, especially among the officers. It was exciting to feel that we were no longer in a small unit, subject to the whims and dictates of every infantry officer and NCO. From then on, as members of a specialised corps, we came under the orders of our own superiors. Carried down the scale, this meant that an unpaid lance-corporal in charge of a gun in action, who became detached from his own superiors, would be the sole judge as to the best position for his gun, and when and where it should be fired.
Our first CO was Captain D. K. Anderson, a Scot, and a bit of a Tartar to boot. By this I mean that he was dedicated to the task of bringing his new company to a condition of almost brutal efficiency. The standard drill for going into action was complicated, and long and hard practice was needed to get a team into really good shape. On the blow of a whistle, Number One dashed five yards with the tripod, released the ratchet-held front legs so that they swung forward, both pointing outwards, and secured them rigidly by tightening the ratchet handles. Sitting down, he removed two metal pins from the head of the tripod, whereupon Number Two placed the gun in position on the tripod. Number One whipped in the pins and the gun was then ready for loading. Number Three dashed forward with an ammunition box containing a canvas belt, pocketed to hold 250 rounds. Number Two inserted the brass tag-end of the belt into the feed-block on the right side of the gun. Number One grabbed the tag-end poking through the left side, jerked it through, at the same time pulling back the crank handle twice, which completed the loading operation. For sighting, the flick of a finger sprang the stem of the rear sight into a vertical position, and a rapid selection of ranges was provided by a spring-loaded wheel, turned up or down as necessary. Part of the drill when practising on the butts was to knock over steel target plates, and we were expected to do this by accuracy of aim, and not by watching the dirt fly as a guide to the target. At Gonnehem we practised for hours, day after day, and gradually improvement came throughout the entire company. Captain Anderson was never satisfied unless our hands were bleeding. The more bits of skin that were knocked off the better he liked it.
Stripping the gun to change a barrel or replace broken parts, and reassembling at speed, was a drill of great importance. Several hours were actually spent in doing some of the jobs when blindfolded, in order to achieve the utmost familiarity with the different parts of the gun. The different types of stoppages were indicated by the position of the crank handle when firing ceased, and all gunners were trained to remove the cause of a stoppage in a matter of seconds. Our CO was not a man to give fulsome praise, but he looked pretty satisfied with his new company after ten days' hard work.
Source : With a machine gun to Cambrai, by George Coppard, His Majesty's Stationery Office, London, 1969.
On ne peut qu'être touché par la grande rectitude qui consiste à vouloir restituer un siècle après un objet ayant appartenu à un combattant britannique. Bravo à Eric et Michel d'avoir si précisément éclairé les circonstances de ce soldat et de son unité.
Bien cordialement.
Eric
Dernière modification par Ingouf le mer. nov. 05, 2025 6:54 pm, modifié 5 fois.
Re: Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
Merci Eric d'avoir retracé le parcours du Machine Gun Corps du 32e bataillon au combat en France en août 1918.
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A propos du 2/lt GB Dallas blessé le 11 août 1918
G B DALLAS
Died 1919
British Army Lieutenant Machine Gun Corps (Infantry)
death Source: 9438924 : 1st September 1919
burial Archangel Allied Cemetery CWGC Cemetery/Memorial Russian Federation Source : 9438924
Sources :
https://livesofthefirstworldwar.iwm.org ... ry/7694356
sans plus de précisions car le site du Commonwealth War Graves Commission semble ce matin avoir quelques soucis.
Merci Eric d'avoir retracé le parcours du Machine Gun Corps du 32e bataillon au combat en France en août 1918.
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A propos du 2/lt GB Dallas blessé le 11 août 1918
G B DALLAS
Died 1919
British Army Lieutenant Machine Gun Corps (Infantry)
death Source: 9438924 : 1st September 1919
burial Archangel Allied Cemetery CWGC Cemetery/Memorial Russian Federation Source : 9438924
Sources :
https://livesofthefirstworldwar.iwm.org ... ry/7694356
sans plus de précisions car le site du Commonwealth War Graves Commission semble ce matin avoir quelques soucis.
Dernière modification par ae80 le mer. nov. 05, 2025 11:08 am, modifié 2 fois.
Cordialement
Eric ABADIE
Eric ABADIE
Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
Bonjour à tous,
« HAVEUR » : « Mineur pratiquant le havage ».
« HAVAGE » : « 1. — Procédé qui consiste à pratiquer de profondes entailles parallèles à la stratifica-tion (d’une roche), afin d’en faciliter l’abattage (dans une mine). — Découpage d’un bloc par ce procé-dé. »
Équivalent français :
« HAVEUR » : « Mineur pratiquant le havage ».
« HAVAGE » : « 1. — Procédé qui consiste à pratiquer de profondes entailles parallèles à la stratifica-tion (d’une roche), afin d’en faciliter l’abattage (dans une mine). — Découpage d’un bloc par ce procé-dé. »
[• Dictionnaire culturel en langue française, sous la direction d’Alain Rey, Dictionnaires Le Robert, Paris, 2005, en quatre tomes. Tome II., D. à L., p. 1.576.]
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Daniel.
Re: Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
Private W YELTON 32e Battalion Machine Gun Corps
Même si cette information est plus anecdotique, elle nous permet de cerner plus avant la personnalité de William YELTON. Ce mineur de profession, a 20 ans, comme tout bon britannique faisait partie d'une équipe de Football locale, celle de Fothergill, hameau du Cumberland (Cumbria) au sud de Maryport.
Voir la photographie jointe par Eddie DAWSON
texte :
ABOVE : Fothergill NU football team. Winners of the 1910 Cumberland Intermediate Competition and winners of the 1911 NU shield. Back, from feft, J SLOAN, H McAVOY, Mr. ROBINSON, Mr. IRVING, Mr. HUDSON, G HODGSON. Middle : J W LIGHTFOOT, D GRAHAM, J HUDDART, G SMITH, J HODGSON, J ADDISON, J SMITH (president), J ADAIR, J McAVOY, J HOLLIDAY, A LITTLE, W WINN (secretary), R McKEOWN. Front : G ADDISON, W YELTON, J LEWIS, S HUDDART (captain), G HUDDART, J ACKERLAY, W ENGLISH, KNEELING, C MURRAY, G PARKER.
Sources
https://fr.findagrave.com/memorial/5641 ... iam-yelton
Même si cette information est plus anecdotique, elle nous permet de cerner plus avant la personnalité de William YELTON. Ce mineur de profession, a 20 ans, comme tout bon britannique faisait partie d'une équipe de Football locale, celle de Fothergill, hameau du Cumberland (Cumbria) au sud de Maryport.
Voir la photographie jointe par Eddie DAWSON
texte :
ABOVE : Fothergill NU football team. Winners of the 1910 Cumberland Intermediate Competition and winners of the 1911 NU shield. Back, from feft, J SLOAN, H McAVOY, Mr. ROBINSON, Mr. IRVING, Mr. HUDSON, G HODGSON. Middle : J W LIGHTFOOT, D GRAHAM, J HUDDART, G SMITH, J HODGSON, J ADDISON, J SMITH (president), J ADAIR, J McAVOY, J HOLLIDAY, A LITTLE, W WINN (secretary), R McKEOWN. Front : G ADDISON, W YELTON, J LEWIS, S HUDDART (captain), G HUDDART, J ACKERLAY, W ENGLISH, KNEELING, C MURRAY, G PARKER.
Sources
https://fr.findagrave.com/memorial/5641 ... iam-yelton
Cordialement
Eric ABADIE
Eric ABADIE