Bonjour,
Suite des recherches, et grâce à une amie, nous avons trouvé l'existence d'un HOE n°12 à Troyes, avec une existence de une a deux semaines en septembre 1914. Est-ce que quelqu'un aurait des informations plus précise (mise en place, date, provenant de ou etc....)?
Nous avons aussi fait la découverte d'un HA n°111 à Méry-sur-Seine mais sans autre précisions, ainsi qu'une annexe de l'Hôpital n°2 des jacobins, a Saint-julien les villas, mais sans plus de précisions....
Merci par avance si quelqu'un a un renseignement complémentaire...
J'ai fais un organigramme complet des hôpitaux de l'Aube, que je mettrais prochainement en ligne sur le forum....
amicalement
patrice
Hôpitaux Militaires: 20ème RM.
- grognardriceys
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- Inscription : lun. juil. 30, 2007 2:00 am
Re: Hôpitaux Militaires: 20ème RM.
Bonjour
S'agit-il de l'hôpital auxiliaire N°6 figurant dans la liste ?
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2bacb73eff
S'agit-il de l'hôpital auxiliaire N°6 figurant dans la liste ?
http://www.memoiredeshommes.sga.defense ... 2bacb73eff
Cordialement
Jeff
Je cherche toutes informations ou document sur la ville de Denain(59) mais j'apporte aussi mon aide.
Jeff
Je cherche toutes informations ou document sur la ville de Denain(59) mais j'apporte aussi mon aide.
Re: Hôpitaux Militaires: 20ème RM.
Bonjour Jean,
L'hôpital complémentaire de Bar-sur-Aube existait en février 1915, puisque plusieurs Garibaldiens y seront internés entre le 9 février et le début. Quelques uns y décèderont également.
Ce n'est pas grand chose...
Cordialement,
Mikaël.
HC n° 5 Bar-sur-Aube - Collège Communal de Garçons, 9 rue du Collège - 301 lits - Fonctionne du (? au ?) -
L'hôpital complémentaire de Bar-sur-Aube existait en février 1915, puisque plusieurs Garibaldiens y seront internés entre le 9 février et le début. Quelques uns y décèderont également.
Ce n'est pas grand chose...
Cordialement,
Mikaël.
Re: Hôpitaux Militaires: 20ème RM.
Bonsoir
Je viens ajouter un hôpital complémentaire
HC32 de Flavigny sur Moselle
Je possède la marque postal
Pour ceux qui sont intéressés je peux mettre en ligne celle ci
Bien cordialement
Raymond
Je viens ajouter un hôpital complémentaire
HC32 de Flavigny sur Moselle
Je possède la marque postal
Pour ceux qui sont intéressés je peux mettre en ligne celle ci
Bien cordialement
Raymond
Raymond_Molitor1
Re: Hôpitaux Militaires: 20ème RM.
Bonjour,
Auriez-vous des informations concernant le Scottish Women's Hospital (hôpital auxiliaire bénévole 301) installé à Sainte Savine ?
bonne journée à toutes et à tous
Auriez-vous des informations concernant le Scottish Women's Hospital (hôpital auxiliaire bénévole 301) installé à Sainte Savine ?
bonne journée à toutes et à tous
"The rain will stop, the night will end, the hurt will fade.
Hope is never so lost that it can't be found."
Ernest Hemingway
Hope is never so lost that it can't be found."
Ernest Hemingway
Re: Hôpitaux Militaires: 20ème RM.
Bonjour,
Quelques CPA de l'Hôpital HAB301 de Sainte Savine :
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: Hôpitaux Militaires: 20ème RM.
Bonjour,
Quelques éléments sur l’hôpital des Dames écossaises à Sainte-Savine. Ces établissements, composés de personnel féminin hautement qualifié, s’inscrivent à la fois dans la tradition d’excellence de la médecine écossaise et dans le mouvement féministe des suffragettes.
Dédaignées par les autorités britanniques — « My good lady, go home and sit still » (« Ma bonne dame, rentrez chez vous et restez tranquille ») — ces doctoresses écossaises furent mieux accueillies à l’étranger, où elles accomplirent un travail aujourd’hui célébré au Royaume-Uni.
Elles étaient déjà reconnues en France, ainsi citées en exemple dans un discours du président Poincaré à l’université de Glasgow en novembre 1919 :
J’ai souvent vu la Croix-Rouge écossaise à l’œuvre, et j’ai rendu plusieurs visites à ses ambulances, que ce soit à Paris ou dans la zone des armées. J’admirais tout particulièrement, à l’Hôpital de Royaumont, les services dirigés par une chirurgienne de grand mérite, Mademoiselle Mary Ivens. Plus de sept mille blessés français ont été pris en charge dans cet établissement seul, et pendant les offensives de la Somme, du Chemin des Dames, de Malmaison, de Montdidier, les médecins et infirmières écossaises travaillaient avec un profond sentiment d’abnégation et de sacrifice auquel je me réjouis aujourd’hui de rendre, devant un public écossais, mon hommage solennel.
Transcription original anglais :
I often saw the Scottish Red Cross at work, and I paid several visits to its ambulances, either in Paris or in the zone of the armies. I especially admired in the Hospital of Royaumont the services directed by a lady surgeon of great worth, Miss Mary Ivens. More than seven thousand wounded Frenchmen were taken care of in this one establishment, and during the offensives of the Somme, of the Chemin des Dames, of the Malmaison, of Montdidier, the Scottish doctors and nurses toiled with a deep feeling of self-abnegation and sacrifice to which to-day I rejoice to pay, before a Scottish audience, my solemn homage.
Président Poincaré, Glasgow 1919.
L’unité Girton & Newnham, déployée d’abord à Troyes puis à Salonique, a fait l’objet, il y a une dizaine d’années, de recherches et de publications en Grande-Bretagne et en France.
Les traductions de deux documents de 1917 suivent.
SALONIQUE (Girton et Newnham Unit) C.M.O. : Dr Louise McIlroy
Administratrice – Hébergement : 300 lits
Cette unité se trouvait auparavant à Troyes, en France, où elle avait été créée à la demande expresse des autorités militaires françaises. Lors du départ des forces militaires françaises pour Salonique, le ministre de la Guerre ordonna qu’elle accompagne l’armée. C’est l’un des rares cas où un hôpital volontaire a été rattaché à une force expéditionnaire.
Au cours des seuls mois de juillet et août 1916, 1 000 patients furent admis et soignés. La majorité des cas pendant l’été étaient médicaux, comprenant principalement des cas de paludisme et de dysenterie. Cependant, au cours des derniers mois de l’année, un nombre considérable de cas chirurgicaux furent également pris en charge.
Pour témoigner de leur reconnaissance des services rendus par cette unité, les autorités françaises décorèrent son C.M.O. [Chief Medical Officer / Médecin-chef], le Dr Louise McIlroy, de la Croix de Guerre.
Source : The Scottish Women's Hospital at the French Abbey of Royaumont, par Antonio de Navarro, éditeur George Allen & Unwin Ltd, Londres, 1917.
LE TRAVAIL D’UNE UNITÉ DES HÔPITAUX DES DAMES ÉCOSSAISES EN FRANCE, EN SERBIE ET À SALONIQUE.
Par A. Louise McIlroy, M.D., D.Sc.,
Médecin-chef.
Les Hôpitaux des Dames Écossaises pour le service à l’étranger furent inaugurés peu après le déclenchement de la guerre, à l’automne 1914. À cette époque, il n’était pas certain que les armées accepteraient un hôpital entièrement dirigé et géré par des femmes, et c’est pourquoi le projet fut présenté de manière très discrète et modeste. Une unité fut proposée au War Office britannique, mais, en raison du trop grand nombre de candidatures venant du corps médical, elle ne fut pas acceptée.
L’attention des promotrices du projet — parmi lesquelles la Dr Elsie Inglis, d’Édimbourg — se tourna alors vers les besoins de nos Alliés, à qui l’aide fut offerte. La Serbie accepta, et la première unité, comprenant 100 lits et composée de femmes médecins, infirmières et aides-soignantes, fut envoyée pour travailler aux côtés de l’armée serbe.
En novembre 1914, une unité de 200 lits fut acceptée par la Croix-Rouge française et installée à l’Abbaye de Royaumont, où elle travaille depuis lors sous la direction de Miss Frances Ivens.
Au printemps 1915, deux autres unités furent envoyées en Serbie, l’une d’elles dirigée par la Dr Elsie Inglis. Ces équipes travaillèrent plusieurs mois en Serbie, mais, à la suite des revers subis par l’armée serbe, elles furent faites prisonnières durant la retraite, et leurs membres rentrèrent en Grande-Bretagne après de nombreuses et périlleuses aventures.
En mai 1915, le ministère de la Guerre français fit savoir qu’il était disposé à accepter une nouvelle unité ; ainsi nous fûmes envoyées avec 200 lits, installés sous tentes. L’emplacement choisi se situait à Troyes, en Champagne, et un beau jardin avec maison de maître fut obtenu pour loger le personnel. Mme Harley, sœur de Lord French, assura l’administration de l'hôpital et contribua beaucoup à promouvoir son essor et ses bonnes relations avec les autorités.
L’hôpital fut placé directement sous l’autorité du ministère de la Guerre français, et, dès le début, nous n’avons reçu que courtoisie et bienveillance de la part des officiers français. Aucun officier français résident ne fut désigné pour nous superviser, et à aucun moment notre travail médical ou chirurgical ne fut remis en cause. Une totale liberté de jugement fut accordée pour les traitements et pour toutes les opérations. La Dr Laura Sandeman était la médecin responsable des lits de médecine.
Au début de la guerre, les Français avaient utilisé tous les bâtiments disponibles (écoles, salles, etc.) pour l’accueil hospitalier, et recouraient peu aux tentes, sauf pour les ambulances et les services de campagne. Le fait que ce petit hôpital écossais fût sous tentes suscita donc beaucoup d’intérêt parmi les autorités. Le général de Torcy, commandant la région militaire, et le général Tousseau, directeur du Service de Santé, furent d’une sollicitude constante. [Texte original anglais "General de Torcy, the officer in command, and General Tousseau, the medical director, were unfailing in their help." Peut-être le médecin-inspecteur Troussaint, directeur du Service de Santé.]
Les lits étaient installés dans de grandes tentes de vingt places, dotées de planchers de bois par sections, ce qui améliorait le confort et l’aspect général. Les salles étaient éclairées à l’électricité. Le bloc opératoire avait été aménagé dans l’orangerie, offrant lumière et espace parfaits. Le laboratoire de bactériologie et la pharmacie se trouvaient dans le bâtiment principal, et le service de radiologie dans une écurie de la cour. Le personnel logeait dans la maison de maître, à l’exception de quelques médecins et de l’équipe de nuit, logés sous tentes derrière un rideau d’arbres.
Le système sanitaire de la maison suivait le système français habituel : une fosse septique souterraine à vider régulièrement grâce à une pompe. Pour les patients, des latrines en bois avec seaux furent construites dans le parc ; les seaux étaient vidés chaque soir par un employé municipal sous contrat.
Durant l’été, les combats en Champagne connurent un répit, si bien que les cas de blessures récentes par balles ou éclats étaient rares. Cependant, un flux constant de cas médicaux et chirurgicaux arriva des camps voisins, Troyes étant le quartier général d’une division. La plupart des cas chirurgicaux concernaient des plaies non cicatrisées, avec séquestres osseux ou éclats d’obus restés dans les tissus. Ces plaies furent opérées et traitées à l’air libre et au soleil.
Les résultats du traitement par exposition solaire furent très encourageants. Chaque matin, des rangées de patients étaient installés sur des lits ou des chaises longues, exposant leurs plaies au soleil. Il fallut doser avec précision la durée d’exposition, de dix à trente minutes selon les cas, car un excès provoquait une hyperémie des tissus. Les plaies étaient protégées par une fine gaze humidifiée de sérum physiologique, arrosée régulièrement grâce à un flacon spécial.
Des expériences avec des filtres en verre coloré furent tentées à la fin de l’été, mais les résultats restèrent incomplets. Les massages, manuels ou électriques, furent employés pour stimuler la cicatrisation et limiter les tissus cicatriciels. Dans certains cas, l’ionisation fut utilisée. Des mouvements passifs traitèrent les lésions nerveuses responsables d’atrophie musculaire, avec de bons résultats. On pratiqua aussi des opérations de hernie, appendicite, ganglions, etc.
En septembre, lors de l’offensive française, l’hôpital dut se préparer à recevoir de nouveaux blessés. On opéra pour extraire balles et éclats d’obus, pallier aux hémorragies, etc. À cette époque, le ministère de la Guerre demanda que l’hôpital suive le corps expéditionnaire français en Méditerranée orientale, la situation en Serbie nécessitant la présence des armées alliées. La demande visait notre hôpital, aisément mobile car sous tentes. Nous acceptâmes cet honneur avec reconnaissance.
Divers lieux furent envisagés (Bizerte, Rhodes, Mytilène), mais jugés inadaptés. Finalement, un télégramme ordonna d’évacuer tous les blessés, de préparer le matériel et de rejoindre Salonique avec le personnel. (...)
Le succès de l’hôpital fut largement dû au travail des chirurgiennes de l'unité — Dr Honoria Keer, Dr Barbara MacGregor, Dr Mary Alexander, Dr Mary McNeill —, à la bactériologiste Dr Isabel Emslie, et à la radiologiste Miss Edith Stoney. Un immense mérite revient également au personnel infirmier, pour son savoir-faire et son dévouement auprès des malades et blessés que le ministère de la Guerre français nous avait confiés en toute confiance.
Traduction d'extraits de The Works of a Unit of the Scottish Women's Hospitals in France, Serbia and Salonica, dans Glasgow Medical Journal, volume 88, 1917, par A.L. McIlroy.
Bien cordialement.
Eric
Ressources :
- Film Scottish Women's Hospital à Villers-Cotterêts et Salonique, 1917, source The National Library of Scotland.
https://movingimage.nls.uk/film/0035?se ... _fuzzy=yes
- Biographie Docteur Anne Louise McIlroy (1874 - 1968), Université de Glasgow :
https://www.universitystory.gla.ac.uk/r ... erson/4481
- Inauguration d'une plaque à Ballycastle, en Irlande du Nord, en 2025. BBC :
https://www.bbc.com/news/articles/ckgde9577d2o
- The Belfast Telegraph, 28 mars 2025. Dame Louise McIlroy :
https://m.belfasttelegraph.co.uk/news/n ... 38688.html
- Vidéo YouTube sur la fondatrice de ces hôpitaux des Dames écossaises, origine National Galleries of Scotland (Édimbourg, Écosse) :
https://youtu.be/zojAJsNOp1E?si=RopNKl6NuYeVYw_j
Quelques éléments sur l’hôpital des Dames écossaises à Sainte-Savine. Ces établissements, composés de personnel féminin hautement qualifié, s’inscrivent à la fois dans la tradition d’excellence de la médecine écossaise et dans le mouvement féministe des suffragettes.
Dédaignées par les autorités britanniques — « My good lady, go home and sit still » (« Ma bonne dame, rentrez chez vous et restez tranquille ») — ces doctoresses écossaises furent mieux accueillies à l’étranger, où elles accomplirent un travail aujourd’hui célébré au Royaume-Uni.
Elles étaient déjà reconnues en France, ainsi citées en exemple dans un discours du président Poincaré à l’université de Glasgow en novembre 1919 :
J’ai souvent vu la Croix-Rouge écossaise à l’œuvre, et j’ai rendu plusieurs visites à ses ambulances, que ce soit à Paris ou dans la zone des armées. J’admirais tout particulièrement, à l’Hôpital de Royaumont, les services dirigés par une chirurgienne de grand mérite, Mademoiselle Mary Ivens. Plus de sept mille blessés français ont été pris en charge dans cet établissement seul, et pendant les offensives de la Somme, du Chemin des Dames, de Malmaison, de Montdidier, les médecins et infirmières écossaises travaillaient avec un profond sentiment d’abnégation et de sacrifice auquel je me réjouis aujourd’hui de rendre, devant un public écossais, mon hommage solennel.
Transcription original anglais :
I often saw the Scottish Red Cross at work, and I paid several visits to its ambulances, either in Paris or in the zone of the armies. I especially admired in the Hospital of Royaumont the services directed by a lady surgeon of great worth, Miss Mary Ivens. More than seven thousand wounded Frenchmen were taken care of in this one establishment, and during the offensives of the Somme, of the Chemin des Dames, of the Malmaison, of Montdidier, the Scottish doctors and nurses toiled with a deep feeling of self-abnegation and sacrifice to which to-day I rejoice to pay, before a Scottish audience, my solemn homage.
Président Poincaré, Glasgow 1919.
L’unité Girton & Newnham, déployée d’abord à Troyes puis à Salonique, a fait l’objet, il y a une dizaine d’années, de recherches et de publications en Grande-Bretagne et en France.
Les traductions de deux documents de 1917 suivent.
SALONIQUE (Girton et Newnham Unit) C.M.O. : Dr Louise McIlroy
Administratrice – Hébergement : 300 lits
Cette unité se trouvait auparavant à Troyes, en France, où elle avait été créée à la demande expresse des autorités militaires françaises. Lors du départ des forces militaires françaises pour Salonique, le ministre de la Guerre ordonna qu’elle accompagne l’armée. C’est l’un des rares cas où un hôpital volontaire a été rattaché à une force expéditionnaire.
Au cours des seuls mois de juillet et août 1916, 1 000 patients furent admis et soignés. La majorité des cas pendant l’été étaient médicaux, comprenant principalement des cas de paludisme et de dysenterie. Cependant, au cours des derniers mois de l’année, un nombre considérable de cas chirurgicaux furent également pris en charge.
Pour témoigner de leur reconnaissance des services rendus par cette unité, les autorités françaises décorèrent son C.M.O. [Chief Medical Officer / Médecin-chef], le Dr Louise McIlroy, de la Croix de Guerre.
Source : The Scottish Women's Hospital at the French Abbey of Royaumont, par Antonio de Navarro, éditeur George Allen & Unwin Ltd, Londres, 1917.
LE TRAVAIL D’UNE UNITÉ DES HÔPITAUX DES DAMES ÉCOSSAISES EN FRANCE, EN SERBIE ET À SALONIQUE.
Par A. Louise McIlroy, M.D., D.Sc.,
Médecin-chef.
Les Hôpitaux des Dames Écossaises pour le service à l’étranger furent inaugurés peu après le déclenchement de la guerre, à l’automne 1914. À cette époque, il n’était pas certain que les armées accepteraient un hôpital entièrement dirigé et géré par des femmes, et c’est pourquoi le projet fut présenté de manière très discrète et modeste. Une unité fut proposée au War Office britannique, mais, en raison du trop grand nombre de candidatures venant du corps médical, elle ne fut pas acceptée.
L’attention des promotrices du projet — parmi lesquelles la Dr Elsie Inglis, d’Édimbourg — se tourna alors vers les besoins de nos Alliés, à qui l’aide fut offerte. La Serbie accepta, et la première unité, comprenant 100 lits et composée de femmes médecins, infirmières et aides-soignantes, fut envoyée pour travailler aux côtés de l’armée serbe.
En novembre 1914, une unité de 200 lits fut acceptée par la Croix-Rouge française et installée à l’Abbaye de Royaumont, où elle travaille depuis lors sous la direction de Miss Frances Ivens.
Au printemps 1915, deux autres unités furent envoyées en Serbie, l’une d’elles dirigée par la Dr Elsie Inglis. Ces équipes travaillèrent plusieurs mois en Serbie, mais, à la suite des revers subis par l’armée serbe, elles furent faites prisonnières durant la retraite, et leurs membres rentrèrent en Grande-Bretagne après de nombreuses et périlleuses aventures.
En mai 1915, le ministère de la Guerre français fit savoir qu’il était disposé à accepter une nouvelle unité ; ainsi nous fûmes envoyées avec 200 lits, installés sous tentes. L’emplacement choisi se situait à Troyes, en Champagne, et un beau jardin avec maison de maître fut obtenu pour loger le personnel. Mme Harley, sœur de Lord French, assura l’administration de l'hôpital et contribua beaucoup à promouvoir son essor et ses bonnes relations avec les autorités.
L’hôpital fut placé directement sous l’autorité du ministère de la Guerre français, et, dès le début, nous n’avons reçu que courtoisie et bienveillance de la part des officiers français. Aucun officier français résident ne fut désigné pour nous superviser, et à aucun moment notre travail médical ou chirurgical ne fut remis en cause. Une totale liberté de jugement fut accordée pour les traitements et pour toutes les opérations. La Dr Laura Sandeman était la médecin responsable des lits de médecine.
Au début de la guerre, les Français avaient utilisé tous les bâtiments disponibles (écoles, salles, etc.) pour l’accueil hospitalier, et recouraient peu aux tentes, sauf pour les ambulances et les services de campagne. Le fait que ce petit hôpital écossais fût sous tentes suscita donc beaucoup d’intérêt parmi les autorités. Le général de Torcy, commandant la région militaire, et le général Tousseau, directeur du Service de Santé, furent d’une sollicitude constante. [Texte original anglais "General de Torcy, the officer in command, and General Tousseau, the medical director, were unfailing in their help." Peut-être le médecin-inspecteur Troussaint, directeur du Service de Santé.]
Les lits étaient installés dans de grandes tentes de vingt places, dotées de planchers de bois par sections, ce qui améliorait le confort et l’aspect général. Les salles étaient éclairées à l’électricité. Le bloc opératoire avait été aménagé dans l’orangerie, offrant lumière et espace parfaits. Le laboratoire de bactériologie et la pharmacie se trouvaient dans le bâtiment principal, et le service de radiologie dans une écurie de la cour. Le personnel logeait dans la maison de maître, à l’exception de quelques médecins et de l’équipe de nuit, logés sous tentes derrière un rideau d’arbres.
Le système sanitaire de la maison suivait le système français habituel : une fosse septique souterraine à vider régulièrement grâce à une pompe. Pour les patients, des latrines en bois avec seaux furent construites dans le parc ; les seaux étaient vidés chaque soir par un employé municipal sous contrat.
Durant l’été, les combats en Champagne connurent un répit, si bien que les cas de blessures récentes par balles ou éclats étaient rares. Cependant, un flux constant de cas médicaux et chirurgicaux arriva des camps voisins, Troyes étant le quartier général d’une division. La plupart des cas chirurgicaux concernaient des plaies non cicatrisées, avec séquestres osseux ou éclats d’obus restés dans les tissus. Ces plaies furent opérées et traitées à l’air libre et au soleil.
Les résultats du traitement par exposition solaire furent très encourageants. Chaque matin, des rangées de patients étaient installés sur des lits ou des chaises longues, exposant leurs plaies au soleil. Il fallut doser avec précision la durée d’exposition, de dix à trente minutes selon les cas, car un excès provoquait une hyperémie des tissus. Les plaies étaient protégées par une fine gaze humidifiée de sérum physiologique, arrosée régulièrement grâce à un flacon spécial.
Des expériences avec des filtres en verre coloré furent tentées à la fin de l’été, mais les résultats restèrent incomplets. Les massages, manuels ou électriques, furent employés pour stimuler la cicatrisation et limiter les tissus cicatriciels. Dans certains cas, l’ionisation fut utilisée. Des mouvements passifs traitèrent les lésions nerveuses responsables d’atrophie musculaire, avec de bons résultats. On pratiqua aussi des opérations de hernie, appendicite, ganglions, etc.
En septembre, lors de l’offensive française, l’hôpital dut se préparer à recevoir de nouveaux blessés. On opéra pour extraire balles et éclats d’obus, pallier aux hémorragies, etc. À cette époque, le ministère de la Guerre demanda que l’hôpital suive le corps expéditionnaire français en Méditerranée orientale, la situation en Serbie nécessitant la présence des armées alliées. La demande visait notre hôpital, aisément mobile car sous tentes. Nous acceptâmes cet honneur avec reconnaissance.
Divers lieux furent envisagés (Bizerte, Rhodes, Mytilène), mais jugés inadaptés. Finalement, un télégramme ordonna d’évacuer tous les blessés, de préparer le matériel et de rejoindre Salonique avec le personnel. (...)
Le succès de l’hôpital fut largement dû au travail des chirurgiennes de l'unité — Dr Honoria Keer, Dr Barbara MacGregor, Dr Mary Alexander, Dr Mary McNeill —, à la bactériologiste Dr Isabel Emslie, et à la radiologiste Miss Edith Stoney. Un immense mérite revient également au personnel infirmier, pour son savoir-faire et son dévouement auprès des malades et blessés que le ministère de la Guerre français nous avait confiés en toute confiance.
Traduction d'extraits de The Works of a Unit of the Scottish Women's Hospitals in France, Serbia and Salonica, dans Glasgow Medical Journal, volume 88, 1917, par A.L. McIlroy.
Bien cordialement.
Eric
Ressources :
- Film Scottish Women's Hospital à Villers-Cotterêts et Salonique, 1917, source The National Library of Scotland.
https://movingimage.nls.uk/film/0035?se ... _fuzzy=yes
- Biographie Docteur Anne Louise McIlroy (1874 - 1968), Université de Glasgow :
https://www.universitystory.gla.ac.uk/r ... erson/4481
- Inauguration d'une plaque à Ballycastle, en Irlande du Nord, en 2025. BBC :
https://www.bbc.com/news/articles/ckgde9577d2o
- The Belfast Telegraph, 28 mars 2025. Dame Louise McIlroy :
https://m.belfasttelegraph.co.uk/news/n ... 38688.html
- Vidéo YouTube sur la fondatrice de ces hôpitaux des Dames écossaises, origine National Galleries of Scotland (Édimbourg, Écosse) :
https://youtu.be/zojAJsNOp1E?si=RopNKl6NuYeVYw_j
- Pièces jointes
-
- Billet de banque écossais à l'effigie de la Dr Elsie Inglis, fondatrice des Scottish Women's Hospitals, 2009.
- 36317_img904.jpg (508.4 Kio) Consulté 136 fois
Dernière modification par Ingouf le lun. sept. 08, 2025 10:25 am, modifié 4 fois.
Re: Hôpitaux Militaires: 20ème RM.
Bonjour et un grand merci pour toutes ces données 
Je vais lire tout ceci avec attention
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"The rain will stop, the night will end, the hurt will fade.
Hope is never so lost that it can't be found."
Ernest Hemingway
Hope is never so lost that it can't be found."
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