Cet engin n'a pas été construit en grande série et certainement même pas en petite série.
Il ne figure pas non plus dans les divers cours de formation des grenadiers dont j'ai consulté un grand nombre, l'instruction de ces spécialistes étant décentralisée dans de nombreux centres (de Région, de Corps d'Armée, de Division et même de Régiment).
Il n'a probablement pas dépassé le stade du prototype ou de la construction de quelques échantillons.
Cordialement,
Guy François.
Effectivement, le nombre d'inventions d'engins de toute sorte par des soldats du front est considérable.
Certains ont été employés en petite quantité, généralement dans le secteur du Corps d'Armée de l'inventeur, car celui-ci a généralement sollicité l'aide des Parcs d'Artillerie ou du Génie pour réaliser son projet.
Toutefois, bien peu ont atteint le stade de la construction en grande série et d'un emploi généralisé sur le front, le plus connu étant le mortier Cellerier mais il en existe bien d'autres que j'ai essayé de recenser dans mon dernier livre sur les "Crapouillots et les engins de tranchée français de la Grande Guerre".
Au hasard de la lecture des JMO, on trouve des mentions d'engins dont on ne sait malheureusement rien ou pas grand chose. C'est bien évidemment au cours de la fin de l'année 1914 et encore plus au cours de l'année 1915 (où tout était à inventer en matière d'engins de tranchée) que l'on assiste à l'éclosion d'engins mis au point sur le front. Je laisse de côté les inventions de l'arrière encore bien plus nombreuses et où les projets les plus absurdes côtoient des engins remarquables.
Pour en revenir au lance-grenades du lieutenant Grotard, il arrive bien tard, en février 1916 d'après la légende de la photographie. A cette époque, il faut bien admettre qu'il est totalement dépassé car:
-le GQG vient de commander les 50.000 premiers tromblons et des millions de grenades V.B (appelés au début "obus à fusil"). Cette "artillerie portative" du fantassin est de fait une des plus remarquables créations françaises de la guerre.
-si l'on veut tirer silencieusement, le mortier pneumatique Brandt modèle 1915 est construit à 500 exemplaires dès la fin de l'année 1915 et cet engin, lui aussi remarquable, notamment par son projectile, apparaît sur le front dès le tout début 1916. De surcroît, il existe depuis 1915 d'autres types de mortiers pneumatiques.
Dans ces conditions, l'invention du lieutenant Grotard est trop tardive et dépassée techniquement tandis que son encombrement ne plaide pas non plus pour un développement ultérieur.
Cordialement,
Guy François.
Merci à vous tous et notamment à Guy François pour vos apports.
En agrandissant la photo à partir du lien https://argonnaute.parisnanterre.fr/ark ... fd56524927
On s’aperçoit que la grenade est positionnée dans un léger creux, sans être réellement « calée ».
Elle risque de tomber lors du lancement.
Pas très rassurant pour les servants de la pièce.
Cordialement
Jean-Louis
133° RI "Les Lions du Bugey"
"Pas s'en faire, pas s'en fichtre .... Le Lion atteint toujours sa proie"
