Et enfin :
14 juillet 1917 : à Nesle libérée, des officiers anglais distribuent des friandises aux enfants. (Détail).
Bien cordialement.
Eric
NESLE
Re: NESLE
Bonjour à tous,
Bonjour Eric,
Je reste toujours aussi impressionné par tous vos apports très documentés.
Cette incription anti-anglaise que l'on pourrait traduire par " Que Dieu punisse l'Angleterre" était également placardée par les Allemands sur les murs une grange à Carrépuis, village situé entre Nesle et de Roye. On peut supposer qu'elle a dû être peinte dans d'autres lieux dans la Somme dans le but de marquer les esprits. On devine l'animosité des troupes britanniques quand elles découvrirent ces messages infamants lors de leur avancée après le repli des Allemands au printemps 1917.
Bonjour Eric,
Je reste toujours aussi impressionné par tous vos apports très documentés.
Cette incription anti-anglaise que l'on pourrait traduire par " Que Dieu punisse l'Angleterre" était également placardée par les Allemands sur les murs une grange à Carrépuis, village situé entre Nesle et de Roye. On peut supposer qu'elle a dû être peinte dans d'autres lieux dans la Somme dans le but de marquer les esprits. On devine l'animosité des troupes britanniques quand elles découvrirent ces messages infamants lors de leur avancée après le repli des Allemands au printemps 1917.
Cordialement
Eric ABADIE
Eric ABADIE
Re: NESLE
Bonjour à tous,
Journal de la Casualty Clearing Station N°21 à Nesle, Somme, France, The National Archives (Royaume-Uni), référence WO 95/414/8. Traduction d'extraits.
1er avril 1917 : envoyé 6 camions de Neuville à Nesle avec tentes et du personnel comme avant-garde. Je me suis rendu sur place et me suis occupé de l'installation des tentes.
2 avril : progression des travaux dans le nouveau camp plutôt faible. Météo : mauvaise.
5 avril : QG transféré ce jour à Nesle. On monte les tentes et on trace des accès.
6 avril : transfert de tous les matériels ce jour de Neuville à Nesle.
8 avril : temps toujours mauvais.
9 avril : peu à peu le camp s'organise.
11 avril : visite du DMS [Directeur des Services Médicaux] ce jour.
13 avril : longue mise en place de la salle d'opérations. Arrivée de deux infirmières. ["Two nursing sisters arrived"]
14 avril : mise en place du matériel dans les tentes de soin.
15 avril : paré à recevoir des patients.
16 avril : patients admis.
19 avril : mise en place d'un jardin.
21 avril : lumière électrique installée dans la salle d'opération, la salle de pansement et les principales tentes de soin.
27 avril : commençons à prendre les cas médicaux.
28 avril : [changement de C.O. : transfert commandement au Major Waters, RAMC.]
29 avril : Je prends le commandement du CCS 21 en remplacement du Lieutenant-Colonel H.E.M Douglas, VC, CMG, DSO, RAMC, à dater de ce jour. Le capitaine W. Stott, RAMC, TF, se dirige vers Boulogne pour permission en Angleterre. Beau temps ensoleillé.
30 avril : Me suis présenté en personne au DMS de la 4e armée. Appareil rayons X arrivé. Toujours du beau temps ensoleillé. [signé] Major Waters, RAMC, CCS 21.
1er mai 1917 : départ du colonel H.E.M Douglas, VC, CMG, DSO, AMS pour prendre ses fonctions au service médical de la 29e division. Progrès dans le nettoyage du camp et établissement de sanitaires. Les infirmières A. Waterman et E. Raven se sont présentées pour prendre leur service.
2 mai 1917 : le beau temps ensoleillé se maintient. Travaux comme précédemment. Un patient non-officier bon pour le service. 4 transférés au CCS 37. 1 mort.
3 mai : beau temps ensoleillé. Visite de l'unité par le colonel D. Sinclair, AMS [Service médical de l'armée] médecin attaché à la 4e armée. 10 patients, 6 renvoyés à l'unité, 2 morts, 2 transférés à la CCS 13.
4 mai : beau, ensoleillé, chaud. Inspecté le cimetière pour déterminer combien de place il y reste. Je dirais 100.
5 mai : le colonel Sinclair, AMS, visite l'hôpital. Le médecin général McPherson, AMS, accompagné du major Martin, ont visité le CCS. Évacué 11 officiers et 278 sous-officiers et hommes du rang, ainsi que 5 Allemands. 5 transferts à d'autres CCS, 2 morts. Le caporal Gomersall de cette unité aussi évacué. Temps beau et chaud.
6 mai 1917 : 4 transferts vers d'autres CCS et 1 mort. Vent froid du nord-est suivi de pluie cette nuit. Mise en place d'une cuisine amovible dans le pavillon des officiers.Tente pour les ablutions en état de fonctionnement.
8 mai : journée pluvieuse après une nuit humide. À 15 heures, évacuation de 14 officiers, 154 sous-officiers et hommes du rang sur civière, 119 assis. 1 mort, 1 vers la CCS 38, 1 renvoyé à son corps.
9 mai : visite de la structure par le colonel Sinclair, AMS. 1 mort, 4 transferts au CCS 38. Retour à l'emploi pour 1 officier et 3 gradés.
10 mai : beau temps. Orages et averses orageuses en soirée. 1 mort personnel non-officier, 1 transfert au CCS 38, 3 retours à l'unité, 1 Français non-officier transféré vers l'"hôpital d'évacuation". [en français dans le texte].
11 mai : beau temps chaud. 1 caporal Cotterill transféré hôpital. Visite du CCS par ADMS 61e division. [Assistant Director Medical Services]. 1 personnel non-officier mort, 4 renvoyés à leur unité.
12 mai : évacués par le train ambulance 31, 19 officiers, 486 sous-officiers et soldats, 2 Allemands.
13 mai : me suis déplacé aux bureaux des services médicaux pour m'enquérir du mouvement de l'unité. Admis 5 officiers, 227 sous-officiers et hommes du rang ; retour au service pour 1 officier et 46 hommes de troupe.
14 mai : colonel Lloyd, DADMS, RAMC, dans l'unité pour mouvement de l'unité. [Deputy Assistant Director Medical Services].
15 mai : passé aux bureaux de la DMS et me suis informé de la nouvelle implantation avec le lieutenant-colonel Lloyd. Admis 4 officiers, 112 hommes de troupe, 1 Allemand. 2 officiers, 6 non-officiers renvoyés au service.
16 mai : journée humide et triste. Admissions 14 officiers, 100 hommes de troupe, 1 interprète français. 1 mort à l'admission. 1 transféré à la CCS 34, le deuxième classe Brown de notre unité admis.
18 mai : journée sombre et nuageuse, du vent, me déplace au QG de la 4e armée et sur le terrain pour le futur déplacement de l'unité.
19 mai : beau temps avec averses résiduelles. Alarme incendie à 15 heures pour exercice. Visite du lieutenant-colonel Lloyd, RAMC, et de l'infirmière générale ["Matron-in-Chief"] Miss Beadsmore Smith, QAIMNS. Admis 3 officiers, 39 sous-officiers et soldats, armée française 1. Retour à l'unité : 7 hommes du rang.
20 mai : 3 personnels non-officier nous rejoignent en renfort. Le deuxième classe Parks de retour de l'hôpital néo-zélandais. Le soldat [illisible, raturé] admis à l'hôpital. Admis 2 officiers, 42 soldats. 6 retours à l'unité. Transferts vers d'autres hôpitaux : 3.
21 mai : le deuxième classe Mount ASC [Army Service Corps] au CCS 23 admis à l'hôpital. Officiers admis : 1. Sous-officiers et soldats : 17. Armée française : 2. Transferts vers d'autres hôpitaux : 2 soldats, 1 armée française.
22 mai : nuageux et pluvieux. Admis officier 1, soldats 23, mort 1.
23 mai : 1 officier admis, 33 soldats. Évacués 11 officiers, 254 personnels non-officier. Chaud.
24 mai : admis 1 officier, soldat 1. Soldat mort 1. 2 Français transférés à Amiens. Renvoyés à l'unité : 2 officiers, 8 soldats.
25 mai : admis officier 1, Français 3. Retour à l'unité : officier 1, soldat 1. Le dépôt de matériel à la nouvelle implantation de Ytres se poursuit.
26 mai : 1 soldat de cette unité admis à l'hôpital. Sir Anthony Bowlby et le colonel D. Sinclair visitent l'hôpital. Admis 1 officier, capitaine Finn, RAMC, de cette unité. Soldats 4, Français 1. Retour unité soldat 1. Chaud et estival.
27 mai : 1 officier admis, 1 soldat, 2 Français. 3 officiers transférés au CCS 55, 16 soldats. Vers Amiens, 4 Français. Retour à l'unité, 2 soldats. Sir Anthony Bowlby et le colonel Sinclair ont visité la nouvelle implantation à Ytres.
28 mai : nuageux. Déménagement presque fini, tentes affalées prêtes au départ. Admis 1 soldat. Transférés 4 soldats, retour unité 1.
30 mai : préparation du déménagement. Chargement demain matin.
1er juin 1917 : cette unité a été transportée aujourd'hui par train de Nesle à Ytres. 150 soldats de l'armée française ont aidé à charger le train. Temps chaud.
Note du traducteur : j'ai omis quelques observations météorologiques et de nombreux "nothing to report".
Qui est le médecin militaire qui a commandé la CCS à Nesle ?
Walter James Waters est né le 19 mai 1876. Il a fait ses études de médecine au St. Thomas' Hospital de Londres et a été chirurgien civil en Afrique du Sud de 1899 à 1900.
Nommé lieutenant au R.A.M.C. (service de santé de l'armée britannique) en novembre 1900, il a servi pendant la guerre des Boers lors de l'avancée sur Kimberley, incluant les batailles de Belmont et de Modder River, la levée du siège de Kimberley et la bataille de Paardeberg.
Après la guerre des Boers, il a servi en Inde de 1902 à 1903, d'où il a été rapatrié pour raison de santé, à nouveau en Inde de 1904 à 1906, et en Chine du Nord de 1911 à 1914. Il a été promu capitaine en novembre 1903 et major en novembre 1912.
Pendant la Grande Guerre, il a servi en France de 1915 à 1919, a été nommé lieutenant-colonel à titre temporaire ("Acting Lieutenant-Colonel") en novembre 1916, et a été commandant d'hôpitaux entre 1916 et 1919. Pour ses services en temps de guerre, il a été décoré de l'O.B.E. (Ordre de l'Empire britannique) en 1919 et a été cité trois fois.
Après la guerre, il a servi en Inde de 1921 à 1923, étant nommé lieutenant-colonel le 1er février 1923. Mis à la retraite en avril 1923, il a cessé d'être membre de la réserve des officiers en mai 1931. Il est décédé le 15 février 1951 à Saint-Aubin, sur l'île de Jersey.
Le journal de l'unité hésite parfois sur son patronyme, Waters devenant Walters.
Au 18 juin 1917, les infirmières de l'unité sont : E.M. Ruck (infirmière en chef, "sister in charge"), sister H. Daly, sister M.H. Griffiths, et les staff nurses A. Lithgow, H. Williams, M. Slater, M. Downing, L. Cox et E. Raven.
Fin 1917, un rapport précise :
La CCS 21, qui est à côté de la CCS 48 à Ytres, et fonctionne exactement de la même manière, chacune prend 200 blessés à tour de rôle, le travail ainsi que les conditions sont pratiquement les mêmes. La salle d’opération est équipée de six tables d'opération fonctionnant en continu, jour et nuit, depuis plusieurs semaines. Une grande salle de soins adjacente comprend six tables supplémentaires, destinées aux pansements et aux interventions mineures. Il y a 12 équipes chirurgicales qui travaillent dans cette unité. Les deux hôpitaux sont excellents à tous égards et ont la chance d’avoir des infirmières en chef qui sont d'une rare compétence dans ce type de travail.
De manière générale, sur le fonctionnement de ces Casualty Clearing Stations. Traduction en français d'un extrait d'un article du site spécialisé "RAMC in the Great War".
Casualty Clearing Station, CCS
Les CCS étaient destinées à faciliter le transfert des blessés du champ de bataille vers les hôpitaux. La règle générale était d’avoir une CCS par division, mais elles relevaient du Corps d’armée plutôt que du contrôle de la division. À ce jour, 72 ont été recensées.
Une station de triage des blessés était une grande unité, pouvant accueillir au minimum 50 lits et 150 civières, afin de traiter au minimum deux cents malades et blessés à la fois. Dans des conditions normales, l’équipe se composait de sept médecins militaires, d’un intendant et de soixante-dix-sept autres hommes ; un dentiste, un pathologiste, sept infirmières QAIMNS et d’autres personnels non médicaux y étaient également attachés. En période de tension, ce nombre pouvait être augmenté et une équipe chirurgicale spécialisée pouvait être envoyée en renfort. En raison de leur taille, les CCS nécessitaient un vaste terrain.
Chaque CCS apportait ses propres tentes et huttes en bois pour créer des services médicaux et chirurgicaux, cuisines, installations sanitaires, dispensaire, blocs opératoires, stocks médicaux et chirurgicaux, incinérateur, installations de toilette et morgue, ainsi que des logements pour les infirmières, officiers et soldats de l’unité. Les installations sanitaires étaient creusées et l’approvisionnement en eau assuré.
Elles étaient généralement situées à environ 20 kilomètres derrière les lignes de front, approximativement à mi-chemin entre la ligne de front et l'arrière, et à environ 500 mètres d’une ligne ferroviaire principale ou d’un réseau fluvial. Le transport vers une CCS pouvait se faire par ambulance à cheval ou motorisée. C’était la première ligne de chirurgie et le personnel infirmier le plus avancé, mais le traitement restait limité.
Les stations de triage étaient généralement regroupées par deux ou trois et fonctionnaient en relais : l’une recevait et traitait les blessés pour évacuation par train ou ambulance vers l'arrière, tandis que l’autre était vide et prête à recevoir de nouveaux blessés. Lorsqu’elle était remplie, elle fermait, mais la première étant alors vide, elle pouvait à nouveau accueillir de nouveaux blessés. Une troisième ne traitait que les malades mais pouvait évacuer pour recevoir des blessés de combat en urgence. Les CCS collectaient les blessés des Main Dressing Stations (MDS - poste de secours) en envoyant les convois d’ambulances motorisées (Motor Ambulance Convoys, MAC) qui leur étaient attachés. Les ambulances des MAC étaient des véhicules du Army Service Corps (ASC), chacun avec un conducteur ASC et un aide du RAMC. Dans des circonstances exceptionnelles, une ambulance de campagne pouvait être attachée pour assistance.
Il y avait six unités mobiles de radiographie au service du Corps expéditionnaire britannique pendant la Grande Guerre, envoyées pour assister les CCS lors des grandes batailles. Le tube de Röntgen était utilisé depuis la guerre des Boers (1899-1902), et chaque CCS disposait très tôt dans la Grande Guerre d’un équipement complet de radiographie sur remorque.
La capacité d’accueil était d’environ quatre semaines, le temps de renvoyer les hommes dans leurs unités ou de les transférer par train-ambulance ou transport fluvial vers un hôpital. La gravité de nombreuses blessures mettait à l’épreuve les installations des stations de triage, et leurs emplacements sont aujourd’hui marqués par de grands cimetières militaires.
Source : RAMC in the Great War.
Témoignage de Charles Campion, engagé dans une autre CCS pendant la guerre (témoignage disponible sous forme manuscrite sur le site de la collection Wellcome). Traduction d'un passage :
Comme nous étions tous heureux lorsque nous avons appris que la vaillante troupe des infirmières militaires était arrivée de Grande-Bretagne. La Casualty Clearing Station était désormais prête et les blessés commencèrent à affluer. Bientôt, l’hôpital fut rempli de soldats venus de la ligne de front ; la plupart furent soignés et renvoyés dans leurs unités, les cas plus graves furent pris en charge puis envoyés vers les hôpitaux de l’arrière et en Angleterre. Malheureusement, certains ne survécurent pas et furent enterrés au cimetière militaire voisin, avec tous les honneurs militaires, tandis que le clairon de l’hôpital sonnait "The Last Post" (sonnerie aux morts). En tant qu’ordonnance de l’aumônier, il était de mon devoir d’assister à chaque enterrement.
Bien cordialement.
Eric
Journal de la Casualty Clearing Station N°21 à Nesle, Somme, France, The National Archives (Royaume-Uni), référence WO 95/414/8. Traduction d'extraits.
1er avril 1917 : envoyé 6 camions de Neuville à Nesle avec tentes et du personnel comme avant-garde. Je me suis rendu sur place et me suis occupé de l'installation des tentes.
2 avril : progression des travaux dans le nouveau camp plutôt faible. Météo : mauvaise.
5 avril : QG transféré ce jour à Nesle. On monte les tentes et on trace des accès.
6 avril : transfert de tous les matériels ce jour de Neuville à Nesle.
8 avril : temps toujours mauvais.
9 avril : peu à peu le camp s'organise.
11 avril : visite du DMS [Directeur des Services Médicaux] ce jour.
13 avril : longue mise en place de la salle d'opérations. Arrivée de deux infirmières. ["Two nursing sisters arrived"]
14 avril : mise en place du matériel dans les tentes de soin.
15 avril : paré à recevoir des patients.
16 avril : patients admis.
19 avril : mise en place d'un jardin.
21 avril : lumière électrique installée dans la salle d'opération, la salle de pansement et les principales tentes de soin.
27 avril : commençons à prendre les cas médicaux.
28 avril : [changement de C.O. : transfert commandement au Major Waters, RAMC.]
29 avril : Je prends le commandement du CCS 21 en remplacement du Lieutenant-Colonel H.E.M Douglas, VC, CMG, DSO, RAMC, à dater de ce jour. Le capitaine W. Stott, RAMC, TF, se dirige vers Boulogne pour permission en Angleterre. Beau temps ensoleillé.
30 avril : Me suis présenté en personne au DMS de la 4e armée. Appareil rayons X arrivé. Toujours du beau temps ensoleillé. [signé] Major Waters, RAMC, CCS 21.
1er mai 1917 : départ du colonel H.E.M Douglas, VC, CMG, DSO, AMS pour prendre ses fonctions au service médical de la 29e division. Progrès dans le nettoyage du camp et établissement de sanitaires. Les infirmières A. Waterman et E. Raven se sont présentées pour prendre leur service.
2 mai 1917 : le beau temps ensoleillé se maintient. Travaux comme précédemment. Un patient non-officier bon pour le service. 4 transférés au CCS 37. 1 mort.
3 mai : beau temps ensoleillé. Visite de l'unité par le colonel D. Sinclair, AMS [Service médical de l'armée] médecin attaché à la 4e armée. 10 patients, 6 renvoyés à l'unité, 2 morts, 2 transférés à la CCS 13.
4 mai : beau, ensoleillé, chaud. Inspecté le cimetière pour déterminer combien de place il y reste. Je dirais 100.
5 mai : le colonel Sinclair, AMS, visite l'hôpital. Le médecin général McPherson, AMS, accompagné du major Martin, ont visité le CCS. Évacué 11 officiers et 278 sous-officiers et hommes du rang, ainsi que 5 Allemands. 5 transferts à d'autres CCS, 2 morts. Le caporal Gomersall de cette unité aussi évacué. Temps beau et chaud.
6 mai 1917 : 4 transferts vers d'autres CCS et 1 mort. Vent froid du nord-est suivi de pluie cette nuit. Mise en place d'une cuisine amovible dans le pavillon des officiers.Tente pour les ablutions en état de fonctionnement.
8 mai : journée pluvieuse après une nuit humide. À 15 heures, évacuation de 14 officiers, 154 sous-officiers et hommes du rang sur civière, 119 assis. 1 mort, 1 vers la CCS 38, 1 renvoyé à son corps.
9 mai : visite de la structure par le colonel Sinclair, AMS. 1 mort, 4 transferts au CCS 38. Retour à l'emploi pour 1 officier et 3 gradés.
10 mai : beau temps. Orages et averses orageuses en soirée. 1 mort personnel non-officier, 1 transfert au CCS 38, 3 retours à l'unité, 1 Français non-officier transféré vers l'"hôpital d'évacuation". [en français dans le texte].
11 mai : beau temps chaud. 1 caporal Cotterill transféré hôpital. Visite du CCS par ADMS 61e division. [Assistant Director Medical Services]. 1 personnel non-officier mort, 4 renvoyés à leur unité.
12 mai : évacués par le train ambulance 31, 19 officiers, 486 sous-officiers et soldats, 2 Allemands.
13 mai : me suis déplacé aux bureaux des services médicaux pour m'enquérir du mouvement de l'unité. Admis 5 officiers, 227 sous-officiers et hommes du rang ; retour au service pour 1 officier et 46 hommes de troupe.
14 mai : colonel Lloyd, DADMS, RAMC, dans l'unité pour mouvement de l'unité. [Deputy Assistant Director Medical Services].
15 mai : passé aux bureaux de la DMS et me suis informé de la nouvelle implantation avec le lieutenant-colonel Lloyd. Admis 4 officiers, 112 hommes de troupe, 1 Allemand. 2 officiers, 6 non-officiers renvoyés au service.
16 mai : journée humide et triste. Admissions 14 officiers, 100 hommes de troupe, 1 interprète français. 1 mort à l'admission. 1 transféré à la CCS 34, le deuxième classe Brown de notre unité admis.
18 mai : journée sombre et nuageuse, du vent, me déplace au QG de la 4e armée et sur le terrain pour le futur déplacement de l'unité.
19 mai : beau temps avec averses résiduelles. Alarme incendie à 15 heures pour exercice. Visite du lieutenant-colonel Lloyd, RAMC, et de l'infirmière générale ["Matron-in-Chief"] Miss Beadsmore Smith, QAIMNS. Admis 3 officiers, 39 sous-officiers et soldats, armée française 1. Retour à l'unité : 7 hommes du rang.
20 mai : 3 personnels non-officier nous rejoignent en renfort. Le deuxième classe Parks de retour de l'hôpital néo-zélandais. Le soldat [illisible, raturé] admis à l'hôpital. Admis 2 officiers, 42 soldats. 6 retours à l'unité. Transferts vers d'autres hôpitaux : 3.
21 mai : le deuxième classe Mount ASC [Army Service Corps] au CCS 23 admis à l'hôpital. Officiers admis : 1. Sous-officiers et soldats : 17. Armée française : 2. Transferts vers d'autres hôpitaux : 2 soldats, 1 armée française.
22 mai : nuageux et pluvieux. Admis officier 1, soldats 23, mort 1.
23 mai : 1 officier admis, 33 soldats. Évacués 11 officiers, 254 personnels non-officier. Chaud.
24 mai : admis 1 officier, soldat 1. Soldat mort 1. 2 Français transférés à Amiens. Renvoyés à l'unité : 2 officiers, 8 soldats.
25 mai : admis officier 1, Français 3. Retour à l'unité : officier 1, soldat 1. Le dépôt de matériel à la nouvelle implantation de Ytres se poursuit.
26 mai : 1 soldat de cette unité admis à l'hôpital. Sir Anthony Bowlby et le colonel D. Sinclair visitent l'hôpital. Admis 1 officier, capitaine Finn, RAMC, de cette unité. Soldats 4, Français 1. Retour unité soldat 1. Chaud et estival.
27 mai : 1 officier admis, 1 soldat, 2 Français. 3 officiers transférés au CCS 55, 16 soldats. Vers Amiens, 4 Français. Retour à l'unité, 2 soldats. Sir Anthony Bowlby et le colonel Sinclair ont visité la nouvelle implantation à Ytres.
28 mai : nuageux. Déménagement presque fini, tentes affalées prêtes au départ. Admis 1 soldat. Transférés 4 soldats, retour unité 1.
30 mai : préparation du déménagement. Chargement demain matin.
1er juin 1917 : cette unité a été transportée aujourd'hui par train de Nesle à Ytres. 150 soldats de l'armée française ont aidé à charger le train. Temps chaud.
Note du traducteur : j'ai omis quelques observations météorologiques et de nombreux "nothing to report".
Qui est le médecin militaire qui a commandé la CCS à Nesle ?
Walter James Waters est né le 19 mai 1876. Il a fait ses études de médecine au St. Thomas' Hospital de Londres et a été chirurgien civil en Afrique du Sud de 1899 à 1900.
Nommé lieutenant au R.A.M.C. (service de santé de l'armée britannique) en novembre 1900, il a servi pendant la guerre des Boers lors de l'avancée sur Kimberley, incluant les batailles de Belmont et de Modder River, la levée du siège de Kimberley et la bataille de Paardeberg.
Après la guerre des Boers, il a servi en Inde de 1902 à 1903, d'où il a été rapatrié pour raison de santé, à nouveau en Inde de 1904 à 1906, et en Chine du Nord de 1911 à 1914. Il a été promu capitaine en novembre 1903 et major en novembre 1912.
Pendant la Grande Guerre, il a servi en France de 1915 à 1919, a été nommé lieutenant-colonel à titre temporaire ("Acting Lieutenant-Colonel") en novembre 1916, et a été commandant d'hôpitaux entre 1916 et 1919. Pour ses services en temps de guerre, il a été décoré de l'O.B.E. (Ordre de l'Empire britannique) en 1919 et a été cité trois fois.
Après la guerre, il a servi en Inde de 1921 à 1923, étant nommé lieutenant-colonel le 1er février 1923. Mis à la retraite en avril 1923, il a cessé d'être membre de la réserve des officiers en mai 1931. Il est décédé le 15 février 1951 à Saint-Aubin, sur l'île de Jersey.
Le journal de l'unité hésite parfois sur son patronyme, Waters devenant Walters.
Au 18 juin 1917, les infirmières de l'unité sont : E.M. Ruck (infirmière en chef, "sister in charge"), sister H. Daly, sister M.H. Griffiths, et les staff nurses A. Lithgow, H. Williams, M. Slater, M. Downing, L. Cox et E. Raven.
Fin 1917, un rapport précise :
La CCS 21, qui est à côté de la CCS 48 à Ytres, et fonctionne exactement de la même manière, chacune prend 200 blessés à tour de rôle, le travail ainsi que les conditions sont pratiquement les mêmes. La salle d’opération est équipée de six tables d'opération fonctionnant en continu, jour et nuit, depuis plusieurs semaines. Une grande salle de soins adjacente comprend six tables supplémentaires, destinées aux pansements et aux interventions mineures. Il y a 12 équipes chirurgicales qui travaillent dans cette unité. Les deux hôpitaux sont excellents à tous égards et ont la chance d’avoir des infirmières en chef qui sont d'une rare compétence dans ce type de travail.
De manière générale, sur le fonctionnement de ces Casualty Clearing Stations. Traduction en français d'un extrait d'un article du site spécialisé "RAMC in the Great War".
Casualty Clearing Station, CCS
Les CCS étaient destinées à faciliter le transfert des blessés du champ de bataille vers les hôpitaux. La règle générale était d’avoir une CCS par division, mais elles relevaient du Corps d’armée plutôt que du contrôle de la division. À ce jour, 72 ont été recensées.
Une station de triage des blessés était une grande unité, pouvant accueillir au minimum 50 lits et 150 civières, afin de traiter au minimum deux cents malades et blessés à la fois. Dans des conditions normales, l’équipe se composait de sept médecins militaires, d’un intendant et de soixante-dix-sept autres hommes ; un dentiste, un pathologiste, sept infirmières QAIMNS et d’autres personnels non médicaux y étaient également attachés. En période de tension, ce nombre pouvait être augmenté et une équipe chirurgicale spécialisée pouvait être envoyée en renfort. En raison de leur taille, les CCS nécessitaient un vaste terrain.
Chaque CCS apportait ses propres tentes et huttes en bois pour créer des services médicaux et chirurgicaux, cuisines, installations sanitaires, dispensaire, blocs opératoires, stocks médicaux et chirurgicaux, incinérateur, installations de toilette et morgue, ainsi que des logements pour les infirmières, officiers et soldats de l’unité. Les installations sanitaires étaient creusées et l’approvisionnement en eau assuré.
Elles étaient généralement situées à environ 20 kilomètres derrière les lignes de front, approximativement à mi-chemin entre la ligne de front et l'arrière, et à environ 500 mètres d’une ligne ferroviaire principale ou d’un réseau fluvial. Le transport vers une CCS pouvait se faire par ambulance à cheval ou motorisée. C’était la première ligne de chirurgie et le personnel infirmier le plus avancé, mais le traitement restait limité.
Les stations de triage étaient généralement regroupées par deux ou trois et fonctionnaient en relais : l’une recevait et traitait les blessés pour évacuation par train ou ambulance vers l'arrière, tandis que l’autre était vide et prête à recevoir de nouveaux blessés. Lorsqu’elle était remplie, elle fermait, mais la première étant alors vide, elle pouvait à nouveau accueillir de nouveaux blessés. Une troisième ne traitait que les malades mais pouvait évacuer pour recevoir des blessés de combat en urgence. Les CCS collectaient les blessés des Main Dressing Stations (MDS - poste de secours) en envoyant les convois d’ambulances motorisées (Motor Ambulance Convoys, MAC) qui leur étaient attachés. Les ambulances des MAC étaient des véhicules du Army Service Corps (ASC), chacun avec un conducteur ASC et un aide du RAMC. Dans des circonstances exceptionnelles, une ambulance de campagne pouvait être attachée pour assistance.
Il y avait six unités mobiles de radiographie au service du Corps expéditionnaire britannique pendant la Grande Guerre, envoyées pour assister les CCS lors des grandes batailles. Le tube de Röntgen était utilisé depuis la guerre des Boers (1899-1902), et chaque CCS disposait très tôt dans la Grande Guerre d’un équipement complet de radiographie sur remorque.
La capacité d’accueil était d’environ quatre semaines, le temps de renvoyer les hommes dans leurs unités ou de les transférer par train-ambulance ou transport fluvial vers un hôpital. La gravité de nombreuses blessures mettait à l’épreuve les installations des stations de triage, et leurs emplacements sont aujourd’hui marqués par de grands cimetières militaires.
Source : RAMC in the Great War.
Témoignage de Charles Campion, engagé dans une autre CCS pendant la guerre (témoignage disponible sous forme manuscrite sur le site de la collection Wellcome). Traduction d'un passage :
Comme nous étions tous heureux lorsque nous avons appris que la vaillante troupe des infirmières militaires était arrivée de Grande-Bretagne. La Casualty Clearing Station était désormais prête et les blessés commencèrent à affluer. Bientôt, l’hôpital fut rempli de soldats venus de la ligne de front ; la plupart furent soignés et renvoyés dans leurs unités, les cas plus graves furent pris en charge puis envoyés vers les hôpitaux de l’arrière et en Angleterre. Malheureusement, certains ne survécurent pas et furent enterrés au cimetière militaire voisin, avec tous les honneurs militaires, tandis que le clairon de l’hôpital sonnait "The Last Post" (sonnerie aux morts). En tant qu’ordonnance de l’aumônier, il était de mon devoir d’assister à chaque enterrement.
Bien cordialement.
Eric
- Pièces jointes
-
- Deux des visiteurs du 5 mai 1917 à la CCS 21 de Nesle apparaissent sur ce cliché représentant la hiérarchie du service de santé britannique en France. Photographie prise le 28 mai 1918 au château de Marconne, à Hesdin (62). On y reconnaît Fould (armée française), le major M. B. H. Ritchie, le major H. Wingfield, le major Buckley (interprète), le major R. B. Black, le major-général Sir W. McPherson, le lieutenant-général Sir Arthur Sloggett ainsi que le lieutenant-colonel J. F. Martin.
Source : Collection Wellcome, Royaume-Uni. - default.jpg (392.99 Kio) Consulté 111 fois