VERDUN ― Trois-mâts goélette ― S.A. « La Morue française ».

[Rutilius]

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Bonsoir à tous,

04/12 VERDUN VOILIER 184 30 milles SW Armen coulé par un sous-marin. Trois mâts, La Morue Française etc…canon (J.-P. C. : Pertes de la Marine marchande).

Lu dans Ouest-Eclair - éd. de Caen -, n° 6247 du 8 décembre 1916, p. 4 :

" NOUVELLES MARITIMES. - [...] LE TROIS-MATS GOELETTE VERDUN COULE. -

NANTES, 7 décembre. - Le trois-mâts goélette Verdun a été torpillé par un sous-marin. L'équipage, recueilli par un vapeur, a été débarqué sur nos côtes."

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[Yves D]

Le 3 Dec 1916, le sous-marin UC 21, Oblt z.S. Reinhold Saltzwedel, a coulé au canon le trois-mâts goelette Verdun vers le point 47.19N 05.32W.
Encore un "torpillage" improprement rapporté par la presse.
Cdlt
Yves

[Ar Brav]

Bonjour à tous,

Il y a au moins 3 bateaux du même nom qui ont été coulés :

VERDUN - SECHERIES DE FECAMP
VERDUN - VEUVE MARIA BORDE FRETIGNY
VERDUN - PASCAL ELISALT

C'est pas gagné, surtout avec un voilier répertorié nulle part (enfin, de connu)

Cordialement,
Franck

[kgvm]

But no "Verdun" in Lloyd's Register 1913

[Ar Brav]

Bonjour à tous,

Je remonte ce sujet pour mise à jour à venir,

Cordialement,
Franck

[Rutilius]

Bonsoir à tous,

■ L’Ouest-Eclair – éd. de Caen –, n° 6248, Samedi 9 décembre 1916, p. 4, en rubrique « Nouvelles maritimes » :

« RESCAPÉS. ― L’équipage, composé de 8 hommes, du trois-mâts français Verdun, coulé par un sous-marin, a été débarqué par le vapeur Mervyn (*) à Palais (Belle-Ile). »
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(*) Mervyn ― Cargo de 2.118 t, lancé le 14 juillet 1908 à Southwick (Royaume-Uni) par le chantier Pickersgill, pour le compte de la société armatrice Martyn Martyn & C°. Victime d’un abordage, le 17 février 1917, à 20 milles dans le Sud de Land’s End (Miramar Ship Index, ID n° 1121638).
_________________________________

Bien amicalement à vous,
Daniel.

[Michael Lowrey]

Bonsoir à tous,

Verdun is also not listed in 1914 Bureau Veritas Registre or the 1916/1917 edition of Lloyd's Register. So she must be either new construction or have been renamed.

Best wishes,
Michael

[olivier 12]

Bonjour à tous,

VERDUN

Trois-mâts goélette de 283 tx JN
Immatriculé à Saint Pierre et Miquelon
Armateur : Société « La Morue Française et Sécheries de Fécamp sis à Paris 80 rue Taitbout.

Effectue une traversée Halifax – Saint Malo
Capitaine Louis PEN Capitaine au Long Cours
Equipage de 8 hommes en tout
Chargement : 1500 barils de pommes à dessert et 30 tonnes de pois en sacs.

Rapport du capitaine

Quitté Halifax le 12 Novembre. La traversée s’est effectuée normalement jusqu’au 27 Novembre, favorisée par des vents dominants d’Ouest.
Le 28 Novembre, par 48°20 N et 12°15 W le vent s’établit faible de direction ENE et nous contraint à tirer des bordées.
Le 2 Décembre, nous apercevons plusieurs vapeurs courant Nord – Sud. Le 3 décembre nous traversons la ligne Finisterre-Ouessant et croisons plusieurs vapeurs.

Le 4 Décembre à 10h10, nous faisons route au N80E à 5 nœuds quand notre attention est attirée par la détonation d’un coup de canon. Une minute après, l’éclair d’un second coup nous signale la présence d’un sous-marin distant de 1 mille. J’ordonne de continuer la route, mais un 3e coup passe au dessus du navire et un 4e tombe à 200 m sur notre avant. La position est alors 47°22 N et 05°30 W. Beau temps avec brise de NNE. Je compris que nous ne pourrions échapper à ce sous-marin ennemi.

Mis vent dessus et fait préparer l’embarcation avec un dispositif d’insubmersibilité. Quelques minutes après, le sous-marin, qui avait cessé de tirer était près de nous portant le pavillon allemand et le signal du code international « AB », abandonnez le navire le plus vite possible.Il passa sur notre arrière, lut notre nom et ordonna au porte-voix « Quittez le vaisseau, je vous donne 15 minutes ». Ce furent les seules paroles qui nous furent adressées, en français, et sans aucun accent étranger.
Je fis remarquer que 15 minutes étaient peu pour dessaisir, armer et déborder l’embarcation d’un petit navire à voile dépourvu de bossoir approprié, et que nous étions loin de terre. Mais aucune réponse ne fut donnée.
L’embarcation fut donc débarquée le plus rapidement possible et l’équipage y embarqua. J’embarquai moi-même en dernier, emportant les papiers du bord et fis écarter l’embarcation du navire. Je me dirigeai vers le sous-marin quand un signe fait par un officier nous dit de nous écarter en désignant le côté de la terre.

Aussitôt, le sous-marin tira 8 coups de canon sur VERDUN d’une distance de 200 à 300 m, dont 4 l’atteignirent. Persuadé que le navire était bien atteint au ras des œuvres vives, il se dirigea vers le Nord. VERDUN s’inclina quelques minutes sur tribord puis chavira.
Je me dirigeai alors à la voile vers la terre avec l’intention d’atterrir à Penmarch que je savais être la terre la plus proche.

Vers 20h00, ayant parcouru 25 milles avec notre embarcation, nous aperçûmes la lueur du feu de Penmarch. Le vent ayant halé au NE ne nous permettait plus d’atterrir à la voile. De plus, la température était basse et je fis remarquer à l’équipage qu’il était préférable de ramer pour se réchauffer, que de rester inerte dans l’embarcation. La voile fut donc amenée et les avirons bordés. Toute la nuit nous nageâmes à tour de rôle vers Penmarch. Le 5 à 08h00, le vapeur anglais MERVYN, du port de Newport, passa à nous ranger, nous prit à son bord ainsi que notre canot, et nous reçut sympathiquement. Nous étions alors à 14 milles dans l’Ouest de Penmarch.

MERVYN était chargé pour Bordeaux et le capitaine proposa de nous débarquer à Belle Ile, ce que j’acceptai. MERVYN passa alors à terre de Belle Ile et débarqué notre canot. Nous y reprîmes place et c’est dans ce canot, avec tout mon équipage, que j’arrivai sans encombre dans le port du Palais vers 16h30 le 5 Décembre.

Tel est mon rapport dont j’affirme le contenu sincère et véritable, me réservant de l’amplifier si besoin était.

Voici la signature du capitaine Louis PEN.



Description du sous-marin

Type UB 18-29 selon le catalogue anglais des silhouettes que je possédais à bord.
30 m de long
Kiosque de 1 m de diamètre sur 1 m de hauteur
Un canon fixe sur l’avant de plus de 47 mm
1 mâtereau de 2 m sur l’arrière du kiosque
2 gros montants de chaque côté du kiosque, peints en jaune clair et supportant des étais allant de l’avant à l’arrière
Peinture gris clair récente
Commandant âgé de 35 à 40 ans
Vu 5 marins en tenue de travail.

Voici sa silhouette



Le sous-marin attaquant

C’était en réalité l’UC 21 de l’Oblt z/s Rheinhold SALTZWEDEL.

Il est d’ailleurs curieux que le capitaine Pen n’ait pas remarqué l’avant surélevé de ce sous-marin de type UC. Il a certainement été influencé par le registre des silhouettes de sous-marins qu’il possédait à son bord. La silhouette qu’il dessine est d’ailleurs plutôt celle d’un type UB, de même que la dimension qu’il donne.

Rapport d’enquête

Il reprend tous les éléments du rapport du capitaine. Il ajoute que dans l’équipage du VERDUN il y avait un matelot anglais qui semble attacher une grande importance à l’un des coups de canon du sous-marin qui aurait atteint le nom du navire « VERDUN ». Il y voit un acte d’hostilité contre le nom de VERDUN.
Mais le capitaine dit que si le sous-marin a bien contourné 2 fois la goélette, il a tiré dans toutes les directions. Il se peut qu’un obus ait touché le tableau arrière, mais il ne croit pas à un acte prémédité.
Le capitaine avait détruit les instructions secrètes. Il a gardé les papiers et n’a pas été interrogé. Il a fait preuve d’énergie et de sang froid et ne pouvait opposer aucune résistance au sous-marin.

Cdlt

[markab]

Bonjour,

Un entrefilet sur la perte du voilier VERDUN (Gallica) :

VERDUN L'Homme Enchainé 1916-12-08.jpg (57.97 Kio) Consulté 195 fois

A bientôt.