NOMINOË - trois mâts

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IM Louis Jean
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Re: NOMINOË - trois mâts

Message par IM Louis Jean »

Bonjour à toutes et à tous,

Le moteur de recherche ne m'a pas permis de trouver le trois mâts NOMINOË. Si le fil existe, je supprime celui-ci bien sûr :

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source Sur le front de mer. Le mémorial de la marine marchande sur gallica

Edité pour ajouter qu'il aurait été torpillé le 14 novembre 1916 :

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source Documents relatifs à la guerre 1914-1915 [-1916] Tome I [-V] : Rapports et procès-verbaux d'enquête de la commission instituée en vue de la commission instituée en vue de constater les actes commis par l'ennemi en violation du droit des gens. (Décret du 23 septembre 1914.) sur gallica

Cordialement
IM Louis Jean
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Nous épuiserions notre vie à faire le procès des choses. >> Clemenceau
Memgam
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Re: NOMINOË - trois mâts

Message par Memgam »

Bonjour,

Nominoë, trois-mâts goëlette construit en 1911, 333,19 tjb ; 253,49 tjn, capitaine Joseph Vizé. Appartenait à l'armement Eugène Louvet de Cancale;
Coulé par le sous-marin allemand UC16 ; enseigne de vaisseau Egon von Werner, le 14 novembre 1916 à 8 milles dans l'ouest du phare d'Armen.

Rapport de mer du commandant de la goëlette Nominoë

Monsieur Vizé, capitaine du trois-mâts Nominoë, déclare être parti du port de Bordeaux à destination de Saint-Malo, avec vingt trois hommes d'équipage, ayant à bord cent cinquante tonneaux de lest, deux cent quintaux de morue, issues et flétans, 123 barils de capelan, le huit novembre à huit heures du matin. Sorti de la Gironde le douze à midi et fait route pour le chenal de sécurité jusqu'à la bouée de la Baleine et continué ma route pour Saint-Malo.
Le quatorze novembre à onze heures et demie du matin, j'entends un coup de canon et l'on entend l'obus siffler. Hissé le pavillon français et le numéro du navire ; puis mis en panne où j'aperçus un sous-marin à un mille se dirigeant à toute vitesse vers nous. Aussitôt, un deuxième coup de canon. J'ai fait mettre six doris à la mer, armé chacun de deux caisses de biscuits, deux caisses d'eau, cinq avirons, d'un compas et leur fanal que j'ai pris. Pendant cette opération, troisième coup de canon : j'ai fait embarquer mon équipage dans les doris et les ai fait éloigner du bord. Le sous-marin était à une encablure de nous. Voyant mon équipage en sécurité hors du navire, je me suis embarqué dans le dernier doris avec deux hommes qui m'attendaient avec mes papiers. Aussitôt, le commandant du sous-marin dit à tous d'accoster à son bord, ce qu'il font ainsi que moi. Il nous enlève les compas qui étaient en cuivre et me demande mes papiers. Je lui donne la boîte, il l'ouvre, la regarde et la ramasse. Je lui demande mes papiers, il me répond : "NON, non". Puis il me fait débarquer du doris où je me trouve ainsi que les deux hommes qui étaient avec moi et nous fait embarquer dans un autre doris et me dit : "Maintenant, allez à terre". Pendant que nous nous trouvions le long de son bord, il nous a fait embarquer sur nos doris trois hommes anglais qui étaient à son bord depuis trois jours. Nous nous sommes écartés de lui : il a fait embarquer sur le doris qu'il a gardé quatre hommes et une bombe puis ils se sont rendus à bord de mon navire. Ces quatre hommes sont restés quarante minutes à bord, ont amené le pavillon français ainsi que le numéro du navire, puis sont retournés à leur bord. Environ cinq minutes après qu'ils étaient à bord, il s'est élevé de mon navire une fumée qui a passé par dessus la tête des mâts et le navire a commencé à piquer de l'avant ; deux minutes après il lui a envoyé un obus sur l'arrière et le navire a disparu aussitôt ; il était une heure de l'après-midi.
Entre le deuxième et le troisième coup de canon ce sous-marin avait hissé les pavillons AB. Après celà, j'ai dirigé mes doris vers le phare d'Armen que nous voyons très bien. Arrivé entre le phare d'Armen et celui de Sein, nous avons rencontré deux bateaux de pêche qui nous ont pris à leur bord. Nous avons été obligé d'abandonner deux de nos embarcations car ces bateaux étaient très petits et il y avait vent debout pour rentrer au port et pour les remorquer. Nous sommes débarqués à l'île de Sein à sept heures du soir.
Je certifie n'avoir pas eu le temps nécessaire pour sauver quoi que ce soit du bord de mon navire. Pendant que nous venions vers la terre, en se changeant pour la nage, un homme a cassé le fanal qui se trouvait d'une nullité complète que je n'ai pu retrouver en arrivant à Sein.
Tel est mon rapport que j'affirme sincère et véritable dans tout son contenu, me réservant le droit de donner de plus amples renseignements si besoin exige. Le navire est attaché au port de Saint-Malo.
Fait à Brest le 16 novembre 1916..

Source : René Richard et Jacques Roignant, Les navires des ports de la Bretagne provinciale coulés par faits de guerre 1914-1918, Association Bretagne 14-18, 2010.

"UC16, du 6 au 19 novembre 1916,

9-11-16, au soir, barrage 196a, près du bateau-feu du Royal Soverign.
10-11-16, au matin, barrage 196b, près de Beachy Head.
11-11-16, au matin, barrage 196c, près de Sainte Catherine Point, île de Wight.

Ensuite, guerre de course dans la partie occidentale de la Manche et au-delà d'Ouessant, dans la partie nord du Golfe de Gascogne. Furent coulés conformément au Réglement sur les prises :
Le 11 novembre, le vapeur norvégien Daphné, 1398 tx, trnasportant du charbon d'Angleterre en France, et le voilier anglais Veronica, 27 tx.
Le 13, le voilier français Marie-Thérèse, 156 tx.
Le 14, les voiliers français Salangane, 125 tx, Nominoë, 327 tx, et Notre Dame de Bon Secours, 81 tx.
Le 16, le voilier français Lélia, 29 tx..."

Source : Arno Spindler, La guerre sous-marine III d'octobre 1915 à janvier 1917, Payot, 1935, pages 403-404.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
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NOMINOÉ — Trois-mâts goélette terre-neuvier — Armement Eugène Louvet, Cancale.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

Nominoé — Trois-mâts goélette terre-neuvier de 333,19 tx jb et de 253,49 tx jn construit en 1911 par le chantier Eugène Gautier, de Saint-Malo. Armement Eugène Louvet, de Cancale ; capitaine Joseph Vizé.

Canonné, puis coulé au moyen de charges explosives, le 14 novembre 1916 vers 11 h. 30, par le sous-marin allemand UC-16 (Oberleutnant zur See Egon von WERNER), à 13 milles — ou 8 milles — dans l’Ouest du phare d’Ar-Men, alors qu’il allait de Bordeaux à Saint-Malo avec des tonneaux de lest et le reste du produit de sa pêche. 23 hommes d’équipage — plus trois marins britanniques qui avaient été retenus prisonniers dans le sous-marin et qui furent alors libérés par son commandant — recueillis par deux barques de pêche, dont la barque Iutan Varia Beg ar Raz, commandée par Jules Fouquet ; débarqués vers 19 h. 00 à l’Île de Sein et, de là, conduits à Brest le 15 novembre 1916 par le Torpilleur 267.


La Dépêche de Brest, n° 11.431, Jeudi 18 novembre 1916, p. 2.

NOUVEAUX EXPLOITS DES PIRATES

Voiliers torpillés

C’est d’abord le trois-mâts goélette Nominoé, de Saint-Malo, qui, mardi dernier, vers onze heures, apercevait au large un sous-marin ennemi. Le capitaine Joseph Viset [lire : Vizet], par différentes manœuvres, chercha à l’éviter. Mais, hélas ! la vitesse du pirate était bien plus grande, et le Nominoé fut bientôt rejoint. Sommé de stopper, le capitaine, voyant toute tentative de fuite inutile, obéit et fit mettre les embarcations à la mer. Le sous-marin allemand s’approcha alors d’une de ces frêles embarca-tions et y déposa trois matelots anglais. Il s’en vint ensuite accoster le trois-mâts. Un officier et quelques matelots montèrent à bord et enlevèrent toutes les victuailles.
Puis, tandis que les embarcations s’éloignaient, de fortes détonations se firent entendre et la goélette Nominoé s’engloutit.
Le pirate disparut aussitôt, laissant l’équipage, composé de 23 hommes, voguer au gré des flots. Les nau-fragés furent recueillis quelques heures plus tard par une barque de pêche et conduits à l’Île de Sein.
Les trois Anglais déposés par le pirate teuton dans une embarcation du Nominoé appartenaient à un vapeur qui fut coulé par eux trois jours auparavant. Ceux-ci, faits prisonniers, ont eu à subir, pendant leur séjour à bord du sous-marin, les pires sévices. Frappés par les officiers et l’équipage, il n’eurent pour toute nourriture que des carottes crues.

*
* *

Un autre voilier français, le Salangan, a également été torpillé le même jour, vers 9 h. 30. Les naufragés, au nombre de six, qui avaient pris place dans les embarcations du bord, s’étaient à peine éloignés que leur bateau était torpillé et disparaissait sous les flots.
Tandis que le pirate s’enfuyait, les malheureux s’efforçaient de regagner la côte. Ils furent, fort heureu-sement, sauvés par une barque de pêche, qui les ramena à l’Île de Sein.
Ces deux équipages ont été conduits à Brest par le Torpilleur 267.
Des bateaux de pêche ont été également coulés par des sous-marins allemands.
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Bien amicalement à vous,
Daniel.
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markab
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Re: NOMINOË - trois mâts

Message par markab »

Bonjour,

Quelques articles de presse complémentaires sur le voilier NOMINOE - Gallica et RetroNews :

NOMINOE Le Yacht 1912-01-13.jpg
NOMINOE Le Yacht 1912-01-13.jpg (86.24 Kio) Consulté 180 fois

NOMINOË - Chantier Edmond Gautier - Armateur M. Louvet - 1912

NOMINOE Excelsior 1916-11-18.jpg
NOMINOE Excelsior 1916-11-18.jpg (78.36 Kio) Consulté 180 fois

A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
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markab
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Re: NOMINOË - trois mâts

Message par markab »

Bonjour,

Un rapport du voilier n° 617 IUTAN VARIA BEG AR RAZ de l'Ile de Sein (Gallica) :

Annales_du_sauvetage_maritime_Société_centrale_bpt6k58022163_1.jpeg
Annales_du_sauvetage_maritime_Société_centrale_bpt6k58022163_1.jpeg (140.35 Kio) Consulté 179 fois
Patron Jules Fouquet
Patron Jules Fouquet
Annales_du_sauvetage_maritime_Société_centrale_bpt6k58022163_71.jpeg (287.24 Kio) Consulté 179 fois

A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.

A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
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