Bonjour à tous,
Trois mâts barque FRANCOIS
Trois-mâts barque type Eugénie Fautrel (type CA), lancé le 25 Août 1900 aux chantiers de la Loire à Saint Nazaire pour l’armateur Ehrenberg, de Paris.
2212 tx JB 1944 tx JN 3110 t tpl
Pris au neuvage par le capitaine Arnaudtison.
En 1902 fait l’une des plus longues traversées San Francisco-Falmouth : 210 jours, ayant rencontré 100 jours de calme plat !
Acheté en 1910 par la Société des Armateurs Nantais.
Extrait du rôle de désarmement
Trois-mâts barque FRANCOIS immatriculé à Nantes n° 716
Armé au long cours à Nantes le 20 Mai 1913 par la Société des Armateurs Nantais
Equipage embarqué à Liverpool le 20 Mai 1913
Capitaine Jean-Marie MORVAN CLC né le 15 Septembre 1884 à Plouezec Inscrit à Paimpol
Second Charles LE ROL LLC né le 16 Janvier 1887 à Malestroit Inscrit à Lorient
Voyage effectué
Liverpool départ 31 Mai 1913
Melbourne (Australie) Novembre 1913 (via Bonne Espérance)
Valparaiso (Chili) Février 1914
Newcastle (Australie) Juillet 1914
Antofagasta (Chili) Octobre à Décembre 1914
Portland (Orégon) Mars 1915 (charge du grain)
puis retour sur l’Europe via le Horn.
Après un voyage de 27 mois, coulé au retour en Europe, à l’entrée de la Manche le 10 Août 1915.
Extrait du rapport de mer établi par le capitaine Morvan le 13 Août 1915 à Dublin
« Le trois-mâts FRANCOIS a été canonné par un sous-marin allemand le 10 Août 1915 à 14h00 à 60 milles environ dans le SSW de Fastnet.
L’équipage s’est sauvé dans les deux baleinières du bord. La baleinière montée par le capitaine et neuf hommes est entrée dans l’anse de Baltimore le 11 Août au matin. Celle montée par le second et dix hommes est arrivée à Crookhaven le 11 Août vers midi. »
Le capitaine Morvan a donc sauvé tout son équipage. Mais il avait appareillé de Portland avec un homme de moins que l’effectif réglementaire et n’a pas présenté la dérogation consulaire ; les services de l’Inscription Maritime s’en étonnent et il doit donc se fendre d’une belle lettre de justification dont l’original est conservé avec le rôle. En voici le texte :
30 Avril 1915 Monsieur l’Administrateur de l’Inscription Maritime de Nantes
« J’ai l’honneur de vous informer que lors du naufrage de mon navire, le trois-mâts FRANCOIS, les papiers du bord ont été intégralement perdus par accident au moment de l’évacuation par l’équipage, ainsi qu’il en est fait mention dans mon rapport de mer déposé au consulat de France à Dublin.
En conséquence, l’attestation consulaire de Portland relative au manque de matelots français dans ce port, ainsi que celle affirmant que le navire devait partir avec un homme de moins que son effectif normal, les matelots français comme étrangers faisant totalement défaut, et qui étaient jointes aux papiers du bord, sont aussi perdues.
J’affirme que je possédais à bord ces deux pièces. Je devais les remettre à mon armateur en même temps que l’extrait du registre des traversées, à mon arrivée au port de destination, ainsi que je l’ai toujours fait auparavant ».
Veuillez agréer, Monsieur l’Administrateur l’assurance de mon profond respect.
Signé Morvan
Que le navire ait été torpillé, que les marins aient ramé toute la nuit pour s’en sortir, qu’ils aient tous été sauvés, c’est une chose, mais pour les hommes des bureaux …la règlementation et les papiers avant tout... c'est important que diable ! Toutefois, l’explication dut satisfaire car aucune réponse à ce courrier ne figure en archive.
Le sous-marin attaquant
Il s’agissait du fameux U 35, alors sous le commandement du KK Waldemar Kophamel et qui, à partir de Novembre 1915 allait s’illustrer sous les ordres de Lothar von Arnauld de la Périère.
La position donnée par le KTB du sous-marin est 50°40 N 10°51 W.
Cdlt
Olivier
FRANCOIS Trois-mâts barque
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Re: FRANCOIS Trois-mâts barque
olivier
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Re: FRANCOIS Trois-mâts barque
Bonjour à tous,
Un complément sur le naufrage du FRANCOIS
Rapport de la commission d’enquête
Le 10 Août 1915 vers 14h00, le trois-mâts barque français FRANCOIS, de Nantes, venant de Portland (Orégon) à destination de Queenstown (Irlande) avec une cargaison de blé, capitaine MORVAN, équipage 21 hommes tout compris dont quatre Anglais, se trouvait par 50°46 N et 13°14 O (Paris) par jolie brise de SSW, toutes voiles hautes, cap à l’ENE, vitesse 6 nœuds.
L’officier de quart était sur la dunette avec le capitaine, le timonier à la barre et un homme de vigie lorsqu’à trois quarts bâbord avant surgit un sous-marin se dirigeant à toute vitesse sur le navire.
Le capitaine Morvan fait appeler tout le monde sur le pont. Au même instant, le sous-marin émerge complètement, hisse le pavillon allemand, tire deux coups de canon à blanc et hisse le signal AB du code international (abandonnez le navire immédiatement)
Le capitaine Morvan fait mettre en panne, hisser l’aperçu et le pavillon national, amener les embarcations, embarquer l’équipage et les papiers du bord. Mais les papiers tombent à la mer lors de la mise à l’eau de l’embarcation les contenant.
(nota : lors de la mise à l’eau, une lame souleva le canot et le palan arrière se décrocha tout seul. Le canot resta un moment suspendu par son seul palan avant et tout ce qu’il contenait partit à la mer. Les marins purent heureusement prendre place dans l’embarcation et récupérer les vivres qui flottaient, ainsi que le baril d’eau douce. Mais les papiers, enfermés dans une boite en fer, coulèrent comme un plomb de sonde, au grand dam de l’administration…)
A 14h20, les deux embarcations avec tout l’équipage poussent du bord et s’en écartent. Après quelques minutes, le sous-marin tire douze coups de canon sur le navire. Le FRANCOIS s’incline sur tribord et s’enfonce par l’avant. Le pavillon national disparaît en dernier.
Le sous-marin accoste alors l’embarcation du second capitaine Le Rol. L’accostage est brutal et la chaloupe se remplit d’eau, manquant de peu de chavirer. Le commandant pose quelques questions au second capitaine, consignées dans son rapport. Le second capitaine constate que le sous-marin mesure environ 65 m, qu’il est muni d’un canon de 88mm sur l’avant du kiosque, qu’il paraît être en mer depuis longtemps. Dix hommes sont sur le pont, armés de revolvers seulement. Le sous-marin disparaît ensuite dans la direction de l’WSW.
Les deux embarcations naviguent ensemble jusqu’à minuit, se dirigeant sur Fastnet, puis se perdirent de vue. La nuit était sombre, avec grains.
A 09h30 le 11 Août 1915 l’embarcation commandée par le capitaine Morvan atterrit dans l’anse de Baltimore. Les autorités locales firent conduire les rescapés à Cork, puis à Dublin.
L’embarcation commandée par le second capitaine Le Rol, après avoir perdu de vue sa compagne, continua sur Fastnet. Vers 07h00 le 11, elle fut prise en remorque par le chalutier anglais armé en guerre BLUE BELL. A la demande du second capitaine, BLUE BELL fit des recherches pour retrouver l’embarcation du capitaine Morvan, mais sans succès. Vers 10h00, une dépêche avisa le capitaine du BLUE BELL que cette embarcation était arrivée à terre.
BLUE BELL, ayant toujours en remorque l’embarcation du second, arriva à Crookhaven à midi. Les rescapés rejoignirent leurs camarades à Cork.
Conclusions de la commission d’enquête
De l’exposé des faits par le capitaine Morvan et le second Le Rol, approuvés sous serment par l’équipage, la commission d’enquête locale de Dieppe :
Constate que l’abandon du voilier français FRANCOIS par son équipage et son capitaine après sommation d’un sous-marin allemand doit être considéré comme un cas de force majeure. Le voilier FRANCOIS n’était pas armé et ne pouvait fuir vu sa faible vitesse. Le capitaine Morvan ne pouvait que s’incliner devant la force.
En conséquence, la responsabilité du capitaine et de l’équipage dans l’abandon du navire ne peut être retenue.
Equipage ayant contresigné le rapport du capitaine
LE ROL Lorient
CAVELAN Paimpol
CHAPEL Paimpol
SOYER Auray
MICHEL Auray
ARTHURO Auray
CHANTOUX Yves Auray
CHANTOUX François Auray
THOMAS Belle Ile
BAZANTAISLa Rochelle
GOURET Le Croisic
AUBIN Saint Nazaire
HILPRON Cancale (peut-être coulé à nouveau sur MARTHE le 2 Août 1917)
LE RAY Saint Nazaire
RIME Toulon
BERSON Le Croisic
Les quatre matelots anglais, restés en Angleterre n’ont pas signé.
Cdlt
Un complément sur le naufrage du FRANCOIS
Rapport de la commission d’enquête
Le 10 Août 1915 vers 14h00, le trois-mâts barque français FRANCOIS, de Nantes, venant de Portland (Orégon) à destination de Queenstown (Irlande) avec une cargaison de blé, capitaine MORVAN, équipage 21 hommes tout compris dont quatre Anglais, se trouvait par 50°46 N et 13°14 O (Paris) par jolie brise de SSW, toutes voiles hautes, cap à l’ENE, vitesse 6 nœuds.
L’officier de quart était sur la dunette avec le capitaine, le timonier à la barre et un homme de vigie lorsqu’à trois quarts bâbord avant surgit un sous-marin se dirigeant à toute vitesse sur le navire.
Le capitaine Morvan fait appeler tout le monde sur le pont. Au même instant, le sous-marin émerge complètement, hisse le pavillon allemand, tire deux coups de canon à blanc et hisse le signal AB du code international (abandonnez le navire immédiatement)
Le capitaine Morvan fait mettre en panne, hisser l’aperçu et le pavillon national, amener les embarcations, embarquer l’équipage et les papiers du bord. Mais les papiers tombent à la mer lors de la mise à l’eau de l’embarcation les contenant.
(nota : lors de la mise à l’eau, une lame souleva le canot et le palan arrière se décrocha tout seul. Le canot resta un moment suspendu par son seul palan avant et tout ce qu’il contenait partit à la mer. Les marins purent heureusement prendre place dans l’embarcation et récupérer les vivres qui flottaient, ainsi que le baril d’eau douce. Mais les papiers, enfermés dans une boite en fer, coulèrent comme un plomb de sonde, au grand dam de l’administration…)
A 14h20, les deux embarcations avec tout l’équipage poussent du bord et s’en écartent. Après quelques minutes, le sous-marin tire douze coups de canon sur le navire. Le FRANCOIS s’incline sur tribord et s’enfonce par l’avant. Le pavillon national disparaît en dernier.
Le sous-marin accoste alors l’embarcation du second capitaine Le Rol. L’accostage est brutal et la chaloupe se remplit d’eau, manquant de peu de chavirer. Le commandant pose quelques questions au second capitaine, consignées dans son rapport. Le second capitaine constate que le sous-marin mesure environ 65 m, qu’il est muni d’un canon de 88mm sur l’avant du kiosque, qu’il paraît être en mer depuis longtemps. Dix hommes sont sur le pont, armés de revolvers seulement. Le sous-marin disparaît ensuite dans la direction de l’WSW.
Les deux embarcations naviguent ensemble jusqu’à minuit, se dirigeant sur Fastnet, puis se perdirent de vue. La nuit était sombre, avec grains.
A 09h30 le 11 Août 1915 l’embarcation commandée par le capitaine Morvan atterrit dans l’anse de Baltimore. Les autorités locales firent conduire les rescapés à Cork, puis à Dublin.
L’embarcation commandée par le second capitaine Le Rol, après avoir perdu de vue sa compagne, continua sur Fastnet. Vers 07h00 le 11, elle fut prise en remorque par le chalutier anglais armé en guerre BLUE BELL. A la demande du second capitaine, BLUE BELL fit des recherches pour retrouver l’embarcation du capitaine Morvan, mais sans succès. Vers 10h00, une dépêche avisa le capitaine du BLUE BELL que cette embarcation était arrivée à terre.
BLUE BELL, ayant toujours en remorque l’embarcation du second, arriva à Crookhaven à midi. Les rescapés rejoignirent leurs camarades à Cork.
Conclusions de la commission d’enquête
De l’exposé des faits par le capitaine Morvan et le second Le Rol, approuvés sous serment par l’équipage, la commission d’enquête locale de Dieppe :
Constate que l’abandon du voilier français FRANCOIS par son équipage et son capitaine après sommation d’un sous-marin allemand doit être considéré comme un cas de force majeure. Le voilier FRANCOIS n’était pas armé et ne pouvait fuir vu sa faible vitesse. Le capitaine Morvan ne pouvait que s’incliner devant la force.
En conséquence, la responsabilité du capitaine et de l’équipage dans l’abandon du navire ne peut être retenue.
Equipage ayant contresigné le rapport du capitaine
LE ROL Lorient
CAVELAN Paimpol
CHAPEL Paimpol
SOYER Auray
MICHEL Auray
ARTHURO Auray
CHANTOUX Yves Auray
CHANTOUX François Auray
THOMAS Belle Ile
BAZANTAISLa Rochelle
GOURET Le Croisic
AUBIN Saint Nazaire
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LE RAY Saint Nazaire
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BERSON Le Croisic
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Cdlt
olivier
Re: FRANCOIS Trois-mâts barque
Bonjour,
Un lien vers le site WreckSite et la fiche du FRANCOIS : https://www.wrecksite.eu/wreck.aspx?147384
A bientôt.
Un lien vers le site WreckSite et la fiche du FRANCOIS : https://www.wrecksite.eu/wreck.aspx?147384
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
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Re: FRANCOIS Trois-mâts barque
Bonjour,
Un lien vers le site Cap-horniers et la fiche du FRANCOIS : https://www.caphorniersfrancais.fr/voiliers/106
A bientôt.
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A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: FRANCOIS Trois-mâts barque
Bonjour,
Une photographie du FRANCOIS est en ligne sur le site australien State Library South Australia
https://collections.slsa.sa.gov.au/reso ... 1373/48/65
A bientôt.
Une photographie du FRANCOIS est en ligne sur le site australien State Library South Australia
https://collections.slsa.sa.gov.au/reso ... 1373/48/65
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
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Re: FRANCOIS Trois-mâts barque
Bonjour,
Un article de presse sur l'attaque du FRANCOIS publié dans le journal "L'Ouest Eclair" du 14 aout 1915 (Gallica) :
A bientôt.
Un article de presse sur l'attaque du FRANCOIS publié dans le journal "L'Ouest Eclair" du 14 aout 1915 (Gallica) :
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.
Re: FRANCOIS Trois-mâts barque
Bonjour,
Le journal "Le Phare de la Loire" dans son édition du 13 aout 1915, a publié la liste de l'équipage du FRANCOIS (RetroNews) :
A bientôt.
Le journal "Le Phare de la Loire" dans son édition du 13 aout 1915, a publié la liste de l'équipage du FRANCOIS (RetroNews) :
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
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