415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918

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415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918


JAMOT Émile Étienne (1894 - 1918)

Né le 18 juin 1894 à la Villatte commune de Cressat, canton d'Ahun, département de la Creuse, à huit heures du soir.
Il exerce la profession d'agriculteur dans son village natal à la veille de la Grande Guerre. Il n'a pas connu son père Antoine, cultivateur et maçon, décédé en 1895 alors qu'il est âgé de seulement 16 mois. Sa mère, Jeanne Augustine Tixier, s'occupe seule à partir de cette date de ces deux fils, Pierre Germain, l'aîné né en 1874, qui se marie en 1905, puis du seul cadet Emile.
Au cours de l'été 1914, Émile est convoqué devant le conseil de révision cantonal qui le juge apte au service armé. Il sera le n° matricule au recrutement 189.
Le jeune homme mesure 1 mètre 70 et présente un degré d'instruction assez élevé pour l'époque (niveau 3). Il a les cheveux châtain clair, les yeux bleus, le front fuyant, le nez rectiligne et le visage large.
Septembre 1914, depuis un mois la mobilisation générale a été décrétée. Le 5 septembre, alors qu'il vient de recevoir son avis d'appel sous les drapeaux, il se met en route pour rejoindre le casernement du 152e régiment d'infanterie. Il y arrive trois jours plus tard, le 8 septembre 1914, et y est incorporé comme soldat de 2e classe, n° matr. au corps : 9592.
Il est blessé à la poitrine à l'Hartmannswillerkopf (Alsace), le 7 avril 1915, dans les rangs du 152e RI, qui commence alors à être surnommé le régiment "des Diables Rouges" par les Allemands à partir de ces combats.
Il passe au 415e régiment d'infanterie le 29 juin 1916 et reçoit un autre numéro matricule au corps, le 15129.
D'Émile JAMOT, un écrit est resté, une lettre datée du 10 juillet 1916, alors qu'il bénéficie de quelques jours de repos. Ce courrier est adressé à son ancien instituteur, hussard noir de la République, issu de l'Ecole Normale de Guéret où il fit ses études, Monsieur JEAN-BAPTISTE (Jean-Cyprien) né à Moutier-d'Ahun en 1861. Ce dernier enseigna probablement à Cressat ou près d'Ahun. "Recevez Monsieur et Madame, l'assurance de mon profond respect ; votre ancien élève affectueux" signé : Émile JAMOT
Il explique dans sa narration, dans un langage soutenu, d'une belle et agréable écriture, le parcours de son nouveau régiment dont voici un extrait : "dont le dépôt est à Marseille et son effectif composé en majeure partie de gens du midi et de Corses". A cette date, avec son régiment, il occupe les tranchées dans le Secteur des Éparges à 20 kms à l'Est de Verdun. Il raconte à celui qui l'a formé sur les bancs de l'École de la République, "C'est à dire Les Éparges.. c'est la guerre des mines et des crapouillots et de plus on est dans la boue jusqu'au genou" (sic). Il est depuis peu à la 1ère section de la C.M.R.1. "Comme j'ai fait un stage de mitrailleur je suis affecté à la première compagnie de mitrailleuses 1ère section mais ca ne vaut pas mieux qu'être tirailleur car à présent les mitrailleurs sont trop nombreux. Nous avons trois compagnies pour le régiment, c'est à dire le quart de l'effectif."
Il est à nouveau blessé le 27 août 1916, alors qu'il se trouve toujours aux Éparges.
quatorze mois plus tard, Émile JAMOT est cité à l'ordre du régiment N° 577 du 23 octobre 1917 :
"Bon soldat ayant toujours bravement accompli son devoir. S'est signalé à nouveau au cours de la période difficile du 6 septembre au 4 octobre 1917."
Le régiment se trouve alors dans le secteur de Verdun, zone d'Hardaumont, dans un premier temps puis à Bezonvaux où l'ennemi prononce une violente attaque le 1er octobre.
Présent dans la Somme fin mars 1918, il sera blessé une troisième fois le 3 avril 1918 (à Moreuil)
Il est finalement tué à l'ennemi le 10 novembre 1918 au combat de la Meuse (Dom-le-Mesnil), village situé sur la rive sud de la Meuse près de Vrigne-sur-Meuse lors de la dernière action offensive pour franchir le fleuve. "Mort pour la France" - Avis officiciel du ministère de la guerre du 10 décembre 1918 N° EP bis 55 426.

Sources : archives départementales de la Creuse
Jamot, né en 1894, à Cressat, Creuse


Journal officiel du 7 juin 1921 page 2445

JAMOT (Emile), matricule Rt 189, soldat : soldat mitrailleur, tireur d'élite. Au cours des affaires du 10 novembre 1918 s'est défendu avec la dernière énergie, jusqu'à l'épuisement complet de ses munitions. A été mortellement frappé à son poste de combat, le 10 novembre 1918. A été cité.

415e RI JAMOT.jpg
415e RI JAMOT.jpg (59.68 Kio) Consulté 671 fois

le 10 novembre 1918
« Les mitrailleuses se déchaînent : au tactac sec et saccadé des Hotchkiss, les Maxim répondent avec un pouf-pouf sourd et lent. Et les fusils mitrailleurs mêlaient leur teuf-teuf à ce concert meurtrier », note le sous-lieutenant Rémi Frouté dans ses Mémoires
Sur les événements du 10 novembre 1918 vécus par les soldats du 415e d'infanterie VOIR :
https://www.anori.fr/wp-content/uploads ... n157-4.pdf
page 21
&
https://journals.openedition.org/rha/291
paragraphe 18
Cordialement
Eric ABADIE
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415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918


Auguste Victor Bernard LAURENT
Mort pour la France le 11 novembre 1918 à Vrigne-sur-Meuse (Ardennes)
Né le 15 novembre 1894 à Montpellier (Hérault)
23 ans, 11 mois et 26 jours
aspirant au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
Classe 1914 - Bureau de recrutement de Montpellier (Hérault) - Matricule au Rt : 1913
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Montpellier (Hérault) le 15 mai 1919.

LAURENT Auguste Victor Bernard
Ce jeune instituteur, résidant à Montpellier, est appelé comme sa classe, sous les drapeaux début septembre 1914. Il mesure 1 mètre 68, a les cheveux comme les yeux noirs, le front large, le nez rectiligne et le visage long. Comme on peut s'y attendre son degré d'instruction est estimé au niveau 4.
Il est incorporé au 163e d'infanterie à Nice à compter du 6 septembre et arrive à la caserne le lendemain 7 septembre 1914 comme soldat de 2e classe.
Il est blessé le 15 décembre 1914 à Nieuport, d'un coup de sabre à la face interne de la cuisse gauche.
Il passe au 415e régiment d'infanterie le 9 mars 1915. En fait son incorporation au 415e d'infanterie prend effet le 1er avril 1915 où il est immatriculé sous le numéro : 2516.
Il est blessé d'un éclat d'obus à l'épaule, le 25 septembre 1915 à Perthes-les-Hurlus.
Il passe au 141e d'infanterie le 29 septembre 1915.
Il est détaché au Centre d'Instruction de Joinville-le-Pont le 24 septembre 1916 n° matricule au corps : 16383. Nommé élève aspirant circulaire ministérielle n° 7920 du 8 septembre 1916. En subsistance à Joinville du 26 septembre 1916 au 15 février 1917. Nommé successivement caporal le 15 décembre 1916, sergent le 15 janvier 1917, aspirant le 15 février 1917.
Il est affecté au 415e régiment d'infanterie le 5 mars 1917 et arrive au corps deux jours plus tard le 7 mars 1917.
Il est intégré à la 7e Cie du 2e bataillon du régiment. Plus tard, il passera à la 9e Cie (fin de guerre).
Il est blessé par éclat d'obus à l'épaule droite, le 25 septembre 1917 à Vaux.
Tout laisse à supposer qu'il était présent sur le champ de bataille de Moreuil (bataille de l'Avre).
Le 14 juin 1918, il est victime de contusions multiples par éclatement d'obus à Taissy (secteur de Prunay).
Un mois plus tard, il est intoxiqué par les gaz le 16 juillet 1918 probablement dans le secteur de la voie romaine près de la ferme des Marquises.
Son hospitalisation et sa convalescence ont dû le tenir éloigner de la zone des Armées pendant plusieurs semaines sinon plusieurs mois peut-être jusqu'à la mi-octobre 1918.
Il est tué à l'ennemi le 10 ou le 11 novembre 1918 au combat de Dom-le-Mesnil - avis officiel RP du 11 décembre 1918 n° 55423 "Mort por la France"

Citation à l'ordre du régiment N° 577 du 23 octobre 1917 : "Chef de section calme et énergique, a fait preuve de qualités solides. S'est distingué dans des patrouilles offensives. Blessé pour la troisième fois en effectuant une reconnaissance le 25 septembre 1917."
Croix de guerre avec étoile de bronze.

Sources : archives départementales de l'Hérault
1 R 1272 Lodève - Montpellier. Matricules 1751 à 2000. 1914

10 novembre 1918 - L'aspirant fait partie de la 9e compagnie commandée par le lieutenant BERNARD.
"C'est en dirigeant le repli de sa section, à la 9e, que l'aspirant LAURENT fut frappé, aux côtés du sergent BRUGNEAUX. Il y a trois semaines, il se trouvait encore en convalescence, achevant de se guérir de cinq blessures antérieures. Rentré à son dépôt de Marseille, il avait insisté pour revenir immédiatement au front, disant simplement que "c'était son devoir". Cher aspirant, il avait bien voulu, hier, me promettre, pour ce matin, une chapelle "ornée et à l'abri du vent". Et voici qu'il avait soudain pris son envol pour la demeure magnifique, éternellement abritée, où il n'y a plus de larmes ni de chants de douleur."
Extrait du livre, "La Poursuite victorieuse" de Georges Guitton, aumônier militaire, page 200
Cordialement
Eric ABADIE
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415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918


Soldats du 415e R.I. Morts pour la France dans des hôpitaux dans la deuxième quinzaine d'avril 1918 - décès consécutifs à des blessures de guerre ou des maladies contractées dans la Somme.



François SINQUIN
Mort pour la France le 18 avril 1918 à Châlons-en-Champagne - hôpital n° 19, (Marne)
Né le 16 avril 1887 à Bannalec (Finistère)
31 ans et 2 jours
soldat au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
Classe 1904 - Bureau de recrutement de Quimper (Finistère) - Matricule au Rt : 2787
Mention : Mort pour la France
Date de transcription du décès : 19-04-1918
Lieu de transcription du décès : Bannalec (Finistère)
Géographie historique : Châlons-sur-Marne se nomme Châlons-en-Champagne depuis le 4 janvier 1998.


Pierre BAQUEY
Mort pour la France le 21 avril 1918 à Rouen - hôpital mixte, (Seine-Maritime) (ex Seine-Inférieure)
Né le 3 juin 1886 à Saint-Médard-en-Jalles (Gironde)
31 ans, 10 mois et 18 jours
soldat au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
Classe 1906 - Bureau de recrutement de Bordeaux (Gironde) - Matricule au recrutement : 226
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : saint-Médard-en-Jalles (Gironde)
Acte de décès envoyé à la mairie de Saint-Médard-en-Jalles (Gironde) le jour du décès

Ce cultivateur dans son village natal a les cheveux, les sourcils comme les yeux châtains, le front couvert, un menton rond et un visage ovale. Il mesure 1 mètre 66. Le niveau 3 lui est attribué pour évaluer son degré d'instruction.
Affecté à la Poudredrie de Saint-Médard comme poudrier, il esr remis à la disposition de l'autorité militaire en décembre 1916. Il passe alors au 15e d'infanterie avant de rejoindre le 415e régiment d'infanterie le 21 mars 1917. Il arrive à la 4e Cie du régiment, le lendemain 22 mars 1917. Il est évacué blessé et entre à l'hôpital de Rouen le 21 avril 1918. Il y décède le même jour. Il est blessé le 20 avril 1918 par balle, séton face externe avant bras droit - plaie de poitrine base thorax gauche avec fractures des côtes.

Sources : archives départementales de la Gironde - 1 R 1218 226
Cote : 1 R 1218 226
Nom : Baquey
Prénom : Pierre Eloi
Date de naissance : 1886-06-03
lieu de naissance : Saint-Médard-en-Jalles (Gironde, France)
bureau de recrutement : Bordeaux


Eugène Jean Louis CROCY
Mort pour la France le 26 avril 1918 à Beauvais - Hôpital temporaire (Oise) des suites de blessures de guerre.
Né le 19 décembre 1896 à Libourne (Gironde)
21 ans, 4 mois et 7 jours
soldat au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
Classe 1916 - Bureau de recrutement de Libourne (Gironde) - Matricule au Rt : 1549
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Paris 20e arrondissement (ex Seine)

Signalement : Il mesure 1 mètre 74 et possède un degré d'instruction de niveau 3.
Il a les cheveux blond foncé, les yeux bleu clair, un front moyen, un nez rectiligne
Agriculteur à Libourne, il est incorporé à compter du 28 août 1916, d'abord au 144e R.I. puis au 57e d'infanterie, avant de rejoindre le 415e régiment où il passe le 26 octobre 1917. Le n° matricule au corps qui lui est attribué alors est le 20922.
Il est blessé le 5 avril 1918 au combat de Moreuil (Somme).
Il décède le 26 avril 1918 des suites de blessures de guerre à l'Hôpital temporaire 14 à Beauvais (Oise). "Mort pour la France" - Avis du ministère de la guerre J.A. n° 163 du 4 mai 1918.

Sources : archives départementales de la Gironde - 1 R 1578 1549
Cote : 1 R 1578 1549
Nom : Crocy
Prénom : Eugène Jean Louis
Date de naissance : 1896-12-19
lieu de naissance : Libourne (Gironde, France)
bureau de recrutement : Libourne

J.O. du 8 février 1919 page 1469
Attribution de la Médaille militaire
(Pour prendre rang du 18 avril 1918.)

CROCY (Eugène), matricule 1549, soldat (réserve) à la compagnie de mitrailleuses du 415e régiment d'infanterie, excellent mitrailleur, courageux et dévoué. A fait preuve des plus belles qualités militaires au cours des journées du 29 mars au 4 avril 1918. A été grièvement blessé, à son poste de combat, devant Moreuil, le 4 avril.

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415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918


Le cas de ce soldat pose problème. Quelque chose cloche. Toutes les sources parlent d'un décès à Moreuil-Morisel ... mais le 15 août 1918. Hors à cette date, le lieu ne peut plus correspondre.
première explication : le scribe à l'origine s'est trompé en écrivant le mois, 4 pour avril est devenu 8 pour août. Les autres sources ont recopié l'erreur sans chercher plus d'éclaircissements.
autre hypothèse : le lieu est erroné et le décès a bien été constaté le 15 août 1918.


Paul Jacques Gaston DESPAUX
Mort pour la France le 15-08-1918 (sic) à Moreuil (Somme)
Décès constaté sur le champ de bataille
Né le 6 juillet 1897 à Tournous-Darré (Hautes-Pyrénées)
21 ans, 1 mois et 9 jours
soldat au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
Classe 1917 - Bureau de recrutement de Tarbes (Hautes-Pyrénées) - Matricule au recrutement : 411
Mention : Mort pour la France
Jugement rendu le 17 mai 1920 par le tribunal de Tarbes
Jugement transcrit le 30 juin 1920
Lieu de transcription du décès : Tournous-Darré (Hautes-Pyrénées)


J.O. du 10 mai 1922 page 2027
1922/05/10-1922/05/31. (23 mai 1922)

DESPAUX Paul, matricule au Rt : 411, soldat : brave soldat. Tombé à l'ennemi, le 15 août 1918 à Moreuil-Morisel, en faisant vaillamment son devoir. Croix de guerre avec étoile de bronze.

DESPAUX Paul-Jacques - surnom Gaston
Ce jeune cultivateur d'un mètre 64 se présente devant le conseil de révision cantonal à Trie est ajourné dans un premier temps pour faiblesse. Il a les cheveux châtain clair, les yeux marron clair, un nez rectiligne et le visage long. Son degré d'instruction est évalué au niveau 3.
Il est cependant incorporé à compter du 28 août 1916 au 18e d'infanterie. Il passe au 415e régiment d'infanterie le 25 octobre 1917 où il reçoit un nouveau matricule au corps le : 21019
Décès constaté sur le champ de bataille le 15 - 8 - 1918 n° 7439 à Moreuil. - Avis officiel du 23 - 9 - 1918 n° PC 18 187. "Mort pour la France".

La fiche matricule ajoute à la confusion :
Campagne contre l'Allemagne du 28 août 1914 au 23 - 9 - 1918


Sources : archives départementales des Hautes-Pyrénées
1917-1 R 213-Registre matricules n° 1 - 500


Paul Jacques Gaston DESPAUX
Mort pour la France le 15-08-1918 (sic) (Moreuil, Somme)
Né le 6 juillet 1897 à Tournous-Darré (Hautes-Pyrénées)
21 ans, 1 mois et 9 jours
soldat au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
Classe 1917 - Bureau de recrutement de Tarbes (Hautes-Pyrénées) - Matricule au recrutement : 411
Mention : Mort pour la France
Lieu de sépulture : Montdidier (Somme)
Nom du site de sépulture : nécropole nationale de "Montdidier"
Type de sépulture : tombe individuelle
Numéro de la sépulture : 2271

415e RI DESPAUX.jpg
415e RI DESPAUX.jpg (48.44 Kio) Consulté 513 fois

Le décès est bien constaté sur le champ de bataille comme indiqué, le 15 août 1918 mais la disparition de ce soldat date bien de début avril 1918.


Une demande d'éclaircissement a été envoyée à
Service historique de la défense
Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (DAVCC)
Rue Neuve du Bourg l'Abbé
14037 Caen cedex
https://www.servicehistorique.sga.defen ... temporains
Courriel : [email protected]
Dernière modification par ae80 le jeu. sept. 12, 2024 6:12 pm, modifié 2 fois.
Cordialement
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Message par ae80 »

415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918


Le cas n'est pas unique. D'autres cas similaires constatent la même date de décès :

Le décès est bien constaté sur le champ de bataille comme indiqué, le 15 août 1918 mais la disparition de ce soldat date bien de début avril 1918.


Celui de Pierre LALANDE
si trois sources indiquent bien une date de décès au 3 avril 1918 à Moreuil,
le Journal officiel du 10 mai 1922 page 2029 avance :
LALANDE Pierre, matricule 1685, soldat : brave soldat. Tué à l'ennemi, le 15 août 1918, au cours du combat de Moreuil-Morisel, en faisant son devoir. Croix de guerre avec étoile de bronze.

Tiens, Tiens... "Tué à l'ennemi, le 15 août 1918, au cours du combat de Moreuil-Morisel" comme le soldat Despaux Paul (ci-dessus).


Pierre LALANDE
Mort pour la France le 3 avril 1918 à Moreuil - sur le champ de bataille, (Somme)
Né le 17 septembre 1883 à Salles (Gironde)
34 ans, 6 mois et 16 jours
soldat au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
Classe : 1903 - Bureau de recrutement de Bordeaux (Gironde) - Matricule au Rt : 1685
Mention : Mort pour la France
Lieu de transcription du décès : Belin-Béliet (Gironde)

Pierre LALANDE
Mort pour la France le 3 avril 1918 à Moreuil (Somme)
Lieu de sépulture : Montdidier (Somme)
nécropole nationale de "Montdidier"
tombe individuelle - Numéro de la sépulture : 2249

J.O. du 4 janvier 1923 page 461 (23 avril 1923)
1923/01/04-1923/12/31.Note : GG14181.Appartient à l'ensemble documentaire : GG14181

LALANDE (Pierre-Elie), matricule 8937, soldat : soldat courageux et plein d'entrain. A trouvé une mort glorieuse, le 3 avril 1918, devant Moreuil. Croix de guerre avec étoile de bronze.


================================================


André Jean LAFON
Mort pour la France le 4 avril 1918 à Moreuil (Somme)
Né le 22 août 1896 à Mios (Gironde)
21 ans, 7 mois et 13 jours
soldat au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
Classe 1916 - Bureau de recrutement de Bordeaux (Gironde) - Matricule au Rt : 1293
Mention : Mort pour la France
Jugement rendu le 7 novembre 1921 par le tribunal de Bordeaux
Lieu de transcription du décès : Mios (Gironde) le 9 janvier 1922

Fils de Jean LAFON et de Pétronille DUCASSE, il est scieur de profession, et exerce son métier dans son village natal, dans le canton d'Audenge. Il mesure 1 mètre 59 (taille rectifiée à 1 mètre 61) et sait lire et écrire. Il a les cheveux et les yeux châtain foncé, le visage long.
Tout d'abord ajourné pour faiblesse, il finit par être incorporé au 18e R.I. le 8 août 1916. Il passe au 415e régiment d'infanterie le 25 octobre 1917. Le n° matricule qui lui est attribué au corps est le : 21070.
Disparu le 3 avril 1918 à Moreuil (combats de la Somme)
Décédé le 15 août 1918 à Moreuil (sic). Décès constaté le 15 août 1918 sur le champ de bataille de Moreuil Morisel (Somme) - avis ministériel du 23 septembre 1918 N° PC 18185.
Campagne contre l'Allemagne du 8 août 1916 au 15 août 1918.
Cette date du 15 août 1918 reste incongrue.

Sources : archives départementales de la Gironde - Cote : 1 R 1561 1293
LAFON Jean André
Date de naissance : 1896-08-22
lieu de naissance : Mios (Gironde, France)
bureau de recrutement : Bordeaux
Dernière modification par ae80 le ven. sept. 13, 2024 8:12 am, modifié 3 fois.
Cordialement
Eric ABADIE
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Re: 415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918

Message par ae80 »

415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918


Un ajout à été apporté sur les pertes allemandes dans l'attaque du 4 avril 1918
article du Petit Marseillais du 26 avril 1918
&
estimation des unités allemandes ayant combattues devant la 163e division d'infanterie commandée par le général BOICHUT, ce 4 avril 1918.
163e division d'infanterie : J.M.O. - 26 N 455/4
J.M.O. du 1er janvier au 27 juillet 1918 (page 33)



VOIR la journée du 4 avril 1918 à la page 2 de ce sujet.
Cordialement
Eric ABADIE
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Re: 415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918

Message par loloastre »

Bonjour,
Pour DESPAUX, la transcription du jugement valant acte de décès ne laisse aucune doute : il est décédé officiellement le 15 août 1918.
Lien vers l'acte : https://archivesenligne65.fr/ark:64982/ ... 924f5785e7
Cordialement,
loloastre
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Re: 415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918

Message par ae80 »

Bonjour loloastre,
Merci pour ce lien du jugement déclaratif de décès du soldat DESPAUX.
Vous avez parfaitement raison et personne ne peut contester la date de décès "officielle" du 15 août 1918 qui restera valable pour ces soldats.
Pourtant, cette date du 15 août 1918 ne repose sur rien. Alors, Moreuil est encore dans la zone des combats après la reconquête du Santerre depuis la périphérie d'Amiens, et ce à partir du 8 août 1918, le fameux "jour noir pour l'armée allemande" de Ludendorff. Mais indiquer que le décès de ces soldats à été constaté sur le champ de bataille à Moreuil-Morisel ne peut être valable chronologiquement que quatre mois plus tôt, début avril 1918.
Le 415e régiment d'infanterie a quitté les lieux au bout de la première semaine d'avril 1918 et combat au delà de Reims en août 1918.
Je pense que cette date du 15 août 1918 a été retenue lors des jugements déclaratifs de décès car c'est à cette date après la reconquête que les tombes de ces soldats ont été redécouvertes.





Bien cordialement
Eric Abadie
Cordialement
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Re: 415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918

Message par ae80 »

415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918


Eugène Léon RAMOND
Mort pour la France le 13 mai 1918 à Clermont-Ferrand - hôpital auxiliaire n° 101, (Puy-de-Dôme) des suites de ses blessures de guerre
Né le 15 août 1892 à Saint-Affrique (Aveyron)
25 ans, 8 mois et 29 jours
soldat au 415e régiment d'infanterie (415e RI)
N° matricule au corps : 6188/15066
Classe 1912 - Bureau de recrutement de Montpellier (Hérault) - Matricule au recrutement : 1829
Mention : Mort pour la France
Acte de décès envoyé au dernier domicile connu à Saint-Affrique (Aveyron)

RAMOND (Eugène-Léon)
Etudiant aux Postes, au moment où il se présente devant le conseil de révision de Saint-Affrique (Aveyron). Il est le fils de Frédéric RAMOND et de Louise FABRE, domiciliés dans cette ville du département de l'Aveyron.
Ce jeune d'un mètre 78, a un degré d'instruction noté : 1-2-3
Il a les cheveux châtains, les yeux gris, le front large, le nez busqué et un visage large.
Il est incorporé avec sa classe le 10 octobre 1913 (services comptant du 1er octobre 1913.
C'est à Marseille que cet Aveyronnais rejoint son corps, le 141e régiment d'infanterie - n° matricule au corps : 6188. Il y arrive ce 10 octobre 1913 comme soldat de 2e classe.

On ignore la date de son passage au 415e régiment d'infanterie.

Il décède le 13 mai 1918, des suites de ces blessures, à l'hôpital auxiliaire 101 de Clermont-Ferrand (P-de-D)
Avis du ministère de la guerre Y.A. n° 2167 du 28 mai 1918.
Campagne contre l'Allemagne du 2 août 1914 au 23 mai 1918

Citation à l'ordre du régiment N° 88 du 18 octobre 1915 :
"Est allé sous un feu violent chercher son commandant tombé en avant des lignes françaises. A eu son casque traversé par une balle."

Sources : archives départementales de l'Aveyron 1 R 963
Bureau de Rodez-Montpellier - Ramond Eugène Léon Classe 1912 matricule 1829


J.O. du 11 octobre 1920 page 15294

RAMOND (Eugène-Léon), matricule 6188, soldat : soldat d'une bravoure exemplaire, toujours volontaire pour les missions pérIlleuses, a donné maintes fois les preuves de son noble esprit de sacrifice. Blessé grièvement, le 3 avril 1918, en assurant une liaison difficile.
Est mort glorieusement pour la France des suites de ses blessures, le 13 mai 1918. Une blessure et une citation antérieures. Croix de guerre avec étoile d'argent.

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Cordialement
Eric ABADIE
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ae80
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Re: 415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918

Message par ae80 »

415e régiment d'infanterie à Moreuil au printemps 1918


Le 415e régiment d'infanterie est appelé à plusieurs reprises "régiment de marche". En effet, il a été créé en mars 1915 ; c'est un régiment créé provisoirement, en vue d'opérations militaires, sur la base de recrutements non conventionnels. Ceux-ci ont pu être opérés par des prélèvements sur d'autres unités régulières, notamment le 141e régiment d'infanterie, caserné à Marseille.
La tenue est particulière. Le soldat est coiffé d'un béret moins large que ceux des chasseurs alpins. En cette année 1915, en pleine pénurie de tissu, l'habillement est disparate et se fait avec des restes d'effets de magasins militaires.
Des deux photos ci-dessous montrent deux soldats du régiment sans que l'on puisse les dater précisément.
Pour l'un d'eux, trois chevrons sur le bras gauche indique deux années aux armées (1 an+deux fois six mois). Pour l'autre, une Croix de guerre épinglée sur la poitrine, un chevron sur le bras gauche (1 an aux armées) et un autre chevron sur le bras droit pour une blessure de guerre.
A noter dans les deux cas, la culotte de soldat côtelée en velours, équipement civil (?) recyclé au service des armées.

Que le lecteur soit indulgent avec moi qui ne suis pas grand spécialiste des tenues militaires. Toute remarque constructive est la bienvenue.

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VOIR le sujet : Chevrons de Front
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Cordialement
Eric ABADIE
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