Bonjour à tous,
Ci-joint un CIRCE franchissant le pont de Bénouville sur le canal de Caen (extrait de "La Mar Mar" de Jérome Billard)
Toutefois j'hésite entre le CIRCE 1 (1903-1943) et le CIRCE 2 lancé en 1926 à Blainville et démoli en 1959
Le CIRCE 1 avait été rebaptisé JAN VAN RIJSWIJCK en 1925, puis PRODE en 1933. Il termina sa carrière à Leros (baie de Salamine)
In the book Kampf um die Ägäis by P.Schenk the following photo of Porto Lago appears with the caption "Ροrtο di Roma, BYMS 72 and Prode at Portolago in 1944".
PRODE (ex-CIRCE I) should be the wreck on the right of the photo.
Although personally I think that this wreck might also be the BUCINTORO, also sunk at Porto Lago. BUCINTORO was raised postwar while there is no information on raising PRODE.
Vapeur CIRCE 1257 tonnes
Armateur Société Navale Caennaise (Lamy et Cie)
Capitaine LE MASSON Roland. Capitaine au cabotage brevet supérieur. Paimpol 373
Navire muni de TSF
Armé d’un canon de 90 mm matricule 1877 n° 5070
Rencontre avec un sous-marin du 12 Juillet 1917. Rapport du capitaine
Je soussigné, capitaine du CIRCE, certifie être parti de Caen le Mercredi 11 Juillet 1917 à 13h00 à destination de Swansea, navire sur lest. Pris la route à 13h00, suivant les instructions de l’Amirauté et pris le convoi à 7 milles au NNW de Ouistreham à 17h30.
Convoyé jusqu’à la côte anglaise. Continué ensuite la route conforme aux instructions lorsque par 50°36 N et 03°02 W, route à l’Ouest vrai, je suis prévenu par le 2e capitaine, Monsieur Pasturel de quart sur la passerelle de la présence d’un périscope de sous-marin sur notre gauche à 80 degrés de l’avant. Immédiatement venu à droite toute pour parer le danger d’une torpille et ordonné d’ouvrir le feu sur le périscope en vue. Mis la machine à sa plus grande vitesse possible et pris la route en zigzags en direction du Nord, vers la terre. Temps brumeux, vue limitée. Il était 11h20 du matin le 12.
Après le premier coup de canon, les canonniers rechargent la pièce pour un 2e coup et au moment de fermer la culasse, une violente explosion se produit. Je suis prévenu immédiatement par Monsieur Pasturel que le canon est hors de combat et que deux hommes sont blessés.
Continué ma route en zigzags et perdu de vue le périscope. Lorsque je l’ai revu, j’avais gagné de distance sur lui, et bientôt je ne le revis plus à cause de la brume. Arrivé à courte distance de terre que je distinguais très bien, je fis donner des soins aux blessés. Longer le plus près possible la côte jusqu’à Brixham où j’ai relâché et appelé un médecin auprès des blessés, les nommés Agneray, quartier maître, et Blaisot, breveté, l’état de ce dernier étant assez grave.
Avisé tant par les autorités que par le médecin, je quittai Brixham à 18h30 le même jour pour continuer ma route sur Swansea. Dans la nuit, l’état de Blaizot s’est aggravé et à 22h50, il est mort des suites de ses blessures par 50°16 N et 04°26 W.
Grâce au coup d’œil très vigilant du second Pasturel, nous avons réussi à échapper à temps à ce sous-marin, et son sang froid dans l’organisation du passage des munitions et autres travaux a été remarquable. Le Chef mécanicien, Mr. Bessier, avec un entrain de bravoure remarquable, a mené à merveille sa direction de chef de service, très bien secondé et aidé de tout son personnel machine. Le QM canonnier Agneray, malgré sa blessure douloureuse, s’est montré au dessus de sa tâche, très courageux et brave. La pièce étant hors d’état de servir, il a demandé au plus vite un mécanicien pour l’aider à trouver si possible un moyen de réparation pour rendre sa pièce utilisable.
En général, j’ai à me louanger du calme et du grand sang froid de tout mon équipage dont la conduite a été exemplaire, entre autre du malheureux Blaizot qui a donné l’exemple de bravoure et de dévouement résolu. Je regrette très sincèrement sa mort.
Traversé effectuée sur le reste du parcours sans avoir rien à signaler. Entré à Swansea le Vendredi 13 Juillet au soir où je dépose mon présent rapport.
Déposition du QM AGNERAY Antoine
C’est moi qui ai tiré le 1er coup de canon, chargé à l’avance avec une hausse de 500 m. Rien d’anormal ne se produisit. Le périscope était très visible à 600 ou 700 m. La charge était de la poudre B. Le 2e obus venait d’être chargé et le servant Blaisot fermait la culasse quand une explosion se produisit au moment où il poussait la culasse en avant. La pastille d’allumage et une faible partie de la gargousse avaient explosé. La plus grande partie d la gargousse n’a pas brûlé, mais s’est simplement émiettée. Malheureusement, Blaisot a été blessé au sein droit par la culasse projetée en arrière et n’a pas survécu à sa blessure. Je ne sais à quelle cause est dû cet accident.
Avec ce canon, nous avions fait deux tirs d’exercices de 5 coups en tout.
Déposition du matelot électricien TSF SAINT René
J’étais dans la cabine TSF et dès que le périscope fut aperçu je reçus l’ordre de me tenir prêt à envoyer un message. Le groupe convertisseur fut mis en marche.
Déposition du chef mécanicien BESSIER Albert, OM1
J’étais à manger lors d l’attaque et je descendis aussitôt dans la machine sans m’arrêter à regarder le sous-marin. Je fis pousser les feux et mettre à toute vitesse. Le chauffeur QUEFFELEC, qui complétait l’armement de la pièce descendit aussi immédiatement dans la machine, sur mon ordre, pour pousser les feux.
Rapport de la Commission d’enquête
Cette commission se compose du CF SAVIDAN, de l’Administrateur Principal LEFAUCONNIER, et du Capitaine au Long Cours BESNIER.
Elle interroge le 21 Juillet 1917 à Cherbourg :
- LE MASSON Roland Capitaine
- AGNERAY Antoine, QM canonnier
- HENAFF Corentin, fusilier auxiliaire
- SAINT René, matelot électricien
- RIO Alexandre, matelot timonier
Elle conclut :
Le sous-marin qui a attaqué le vapeur CIRCE a été mis en fuite par le 1er coup de canon. Malheureusement, un accident que la commission ne peut expliquer a mis hors de service le canon, blessant mortellement un servant. Le capitaine et son équipage ont fait leur devoir et aucun reproche ne parait devoir leur être adressé.
La commission croit devoir cependant recommander au capitaine de signaler à l’avenir par TSF tout sous-marin en vue lorsqu’il aperçoit un périscope. L’attaque du sous-marin au canon, ordonnée par le capitaine a, en la circonstance sauvé le vapeur CIRCE et sur ce point la commission ne peut que l’en féliciter.
Récompenses
Citation à l’Ordre de l’Armée
BLAIZOT Eugène Canonnier breveté 36550.1
Blessé en service commandé lors d’une attaque de sous-marin, a fait preuve d’une énergie exceptionnelles. Mort des suites de ses blessures
Citation à l’Ordre de la Division
AGNERAY Antoine QM Canonnier 31184.1
Blessé en service commandé lors d’une attaque de sous-marin. A fait preuve d’une énergie exceptionnelle et a servi d’exemple à tous.
Témoignage Officiel de Satisfaction
LE MASSON Roland Capitaine au Cabotage Paimpol 373
Pour l’esprit de décision et l’énergie dont il a fait preuve lors d’une attaque de sous-marin
BESSIER Albert Chef mécanicien Le Havre 6968
Pour l’exemple de sang froid et d’énergie qu’il a donné à son personnel lors d’une attaque de sous-marin
Le sous-marin aperçu
N’est pas identifié.
On pourrait toutefois penser à l’UB 31 de l’Oblt z/s Thomas BIEBER qui la veille se trouvait juste au Sud de Start Point. Il ne semble d’ailleurs pas qu’il ait véritablement attaqué CIRCE.
olivier 12 a écrit : ↑jeu. janv. 10, 2008 11:41 am
Bonjour à tous,
Ci-joint un CIRCE franchissant le pont de Bénouville sur le canal de Caen (extrait de "La Mar Mar" de Jérome Billard)
Toutefois j'hésite entre le CIRCE 1 (1903-1943) et le CIRCE 2 lancé en 1926 à Blainville et démoli en 1959
Le CIRCE 1 avait été rebaptisé JAN VAN RIJSWIJCK en 1925, puis PRODE en 1933. Il termina sa carrière à Leros (baie de Salamine)
Bonjour,
La CPA disparue du CIRCE II (et le pont de Bénouville ou Pegasus Bridge sauf erreur de ma part) :
CIRCE II SNC.jpg (63 Kio) Consulté 215 fois
A bientôt.
Cordialement / Best regards
Marc.
A la recherche des navires et des marins disparus durant la Grande Guerre.