Bonjour à tous,
Après quelques recherches infructueuses, je me permets de poster ces photos en espérant que vous pourrez m'aider...
Je recherche des informations sur mon arrière-grand-père, Charles Annen (1887-1966), dont j'ai retrouvé la trace dans les registres de matricule (AD des Vosges). Hélas, sa page est vide. Aucune information sur son régiment ni sur les campagnes auxquelles il a participé. J'ai pourtant sa carte d'ancien combattant...
Tout ce que j'ai, ce sont ces deux photographies où il est en uniforme, avec le numéro 36 sur le col. Quelqu'un pourrait-il m'aider à identifier son régiment ? Ainsi que m'aider à comprendre l'inscription sur l'ardoise : "Les as de la S.E.A." ?
Je vous remercie pour toute l'aide que vous pourrez m'apporter !
36e régiment ?
36e régiment ?
- Pièces jointes
-
- 1914-1918 sl Charles Mangin en haut à droite.jpeg (1.15 Mio) Consulté 1518 fois
-
- 1914-1918 sl Charles Annen et Hortense Thomassin.jpeg (1.06 Mio) Consulté 1518 fois
Re: 36e régiment ?
Bonsoir,
Dans les 2 cas, l'unité est le 36e régiment d'infanterie.
D'après l'uniforme, la photo du couple a été prise circa 1916.
La photo de groupe est plus tardive puisque le 36e R.I. reçoit la fourragère aux couleurs de la croix de guerre le 24 septembre 1918. Surtout, on remarque 2 hommes (debout au centre, assis à droite) qui portent un petit numéro 319 agrafé sur leur fourragère. Cela signifie que c'est en combattant au sein de cette unité qu'ils ont obtenu à titre individuel le droit de la porter. Or, comme tous les régiments de réserve, le 319e R.I. est dissous dans les mois suivant l'armistice (mars 1919 en l'occurrence).
Mon hypothèse est donc celle d'une photo prise au printemps 1919, mêlant des "anciens" du 36e R.I. et des nouveaux venus issus du 319e, versés au 36e R.I. en attendant leur démobilisation.
Cordialement,
Marc
Dans les 2 cas, l'unité est le 36e régiment d'infanterie.
D'après l'uniforme, la photo du couple a été prise circa 1916.
La photo de groupe est plus tardive puisque le 36e R.I. reçoit la fourragère aux couleurs de la croix de guerre le 24 septembre 1918. Surtout, on remarque 2 hommes (debout au centre, assis à droite) qui portent un petit numéro 319 agrafé sur leur fourragère. Cela signifie que c'est en combattant au sein de cette unité qu'ils ont obtenu à titre individuel le droit de la porter. Or, comme tous les régiments de réserve, le 319e R.I. est dissous dans les mois suivant l'armistice (mars 1919 en l'occurrence).
Mon hypothèse est donc celle d'une photo prise au printemps 1919, mêlant des "anciens" du 36e R.I. et des nouveaux venus issus du 319e, versés au 36e R.I. en attendant leur démobilisation.
Cordialement,
Marc
Sur les traces de mes ancêtres, recherche docs & photos sur 44e RIT, 13e RI et 16e BCP. Merci.
- Stephan @gosto
- Messages : 5598
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
- Localisation : Paris | Chartres | Rouen
- Contact :
Re: 36e régiment ?
Bonjour,
Pour S.E.A., je propose Section d'Engins d'Accompagnement.
Bon dimanche,
Stéphan
Pour S.E.A., je propose Section d'Engins d'Accompagnement.
Bon dimanche,
Stéphan
Re: 36e régiment ?
Merci beaucoup pour ces informations !!
Le 36e régiment d'infanterie était composé de Normands et de Parisiens, mobilisés à Caen. Comment expliquer qu'un Vosgien en ait fait partie ? Cela vous semble possible ? (désolé si ma question semble très naïve, je n'ai aucune idée de la façon dont les régiments étaient mobilisés).
Le 36e régiment d'infanterie était composé de Normands et de Parisiens, mobilisés à Caen. Comment expliquer qu'un Vosgien en ait fait partie ? Cela vous semble possible ? (désolé si ma question semble très naïve, je n'ai aucune idée de la façon dont les régiments étaient mobilisés).
Re: 36e régiment ?
Bonsoir,
La désignation "Section d'engins d'accompagnement" confirme les explications de Marcus pour une datation du début de 1919.
En effet, en 1918, les personnels des régiments d'infanterie servant le canon de 37 TR, les mortiers d'accompagnement et les engins de tranchée de faible puissance appartiennent au Peloton des Sapeurs-Bombardiers et au Peloton de 37. A la fin de 1918, ces petites unités sont en voie de former un Peloton d'Engins d'Accompagnement. Finalement l'appellation Section d'Engins d'Accompagnement prendra corps.
Cordialement,
Guy François.
La désignation "Section d'engins d'accompagnement" confirme les explications de Marcus pour une datation du début de 1919.
En effet, en 1918, les personnels des régiments d'infanterie servant le canon de 37 TR, les mortiers d'accompagnement et les engins de tranchée de faible puissance appartiennent au Peloton des Sapeurs-Bombardiers et au Peloton de 37. A la fin de 1918, ces petites unités sont en voie de former un Peloton d'Engins d'Accompagnement. Finalement l'appellation Section d'Engins d'Accompagnement prendra corps.
Cordialement,
Guy François.
Re: 36e régiment ?
Bonjour et un grand merci pour toutes ces précisions !! Elles sont précieuses et vont vraiment m'aider. J'admire votre maîtrise du sujet.
Toutefois, une question demeure : est-il normal/habituel qu'un Vosgien se retrouve dans un régiment d'infanterie basé à Caen ? ...
Je vous remercie d'avance et vous souhaite une belle semaine.
Sébastien
Toutefois, une question demeure : est-il normal/habituel qu'un Vosgien se retrouve dans un régiment d'infanterie basé à Caen ? ...
Je vous remercie d'avance et vous souhaite une belle semaine.
Sébastien
Re: 36e régiment ?
Bonsoir,
Mais la belle organisation du temps de paix ne résiste pas au prolongement du conflit, qui entraîne pêle-mêle : créations de nouveaux régiments, modifications de la structure des unités existantes, besoins de remplacements, passages des hommes par des dépôts qui alimentent chacun plusieurs régiments, etc.
Toutes ces raisons expliquent que les soldats puissent être affectés à des régiments éloignés de leur domicile et qu'ils connaissent souvent plusieurs unités pendant la guerre.
Cordialement,
Marc
En 1914, le recrutement est à base régionale.
Mais la belle organisation du temps de paix ne résiste pas au prolongement du conflit, qui entraîne pêle-mêle : créations de nouveaux régiments, modifications de la structure des unités existantes, besoins de remplacements, passages des hommes par des dépôts qui alimentent chacun plusieurs régiments, etc.
Toutes ces raisons expliquent que les soldats puissent être affectés à des régiments éloignés de leur domicile et qu'ils connaissent souvent plusieurs unités pendant la guerre.
Cordialement,
Marc
Sur les traces de mes ancêtres, recherche docs & photos sur 44e RIT, 13e RI et 16e BCP. Merci.
Re: 36e régiment ?
Bonjour Sébastien,
En effet, même si on peut supposer qu'il avait été mobilisé dans une unité "locale" (étant donné qu'il était alors dans l'armée territoriale et en supposant qu'il habitait toujours dans les Vosges), il avait pu ensuite changer d'unité, avec plusieurs explications possibles :
- son unité de départ aurait pu être dissoute ?
- il a pu être blessé, et affecté à une autre unité une fois guéri (cas très courant pour des blessés qui passent par un temps d'instruction dans un dépôt avant de repartir sur le front) ;
- il s'était peut-être spécialisé dans le maniement de certaines armes, d'où une réaffectation ensuite dans une unité qui disposait de ce type d'armes ?
- …
Je profite de ce message pour mettre le lien vers sa fiche au registre matricule (classe 1908, matricule 1618 au recrutement d'Épinal) : https://recherche-archives.vosges.fr/ar ... ogrp/0/117
À noter qu'il fait partie d'une classe plus élevée que celle de son année de naissance.
Explications possibles :
- omis lors de la formation de la classe 1907 ?
- devenu français après la formation de la classe 1907 ?
Cordialement
loloastre
La présence d'un Vosgien dans une unité basée à un autre bout de la France est tout à fait possible.est-il normal/habituel qu'un Vosgien se retrouve dans un régiment d'infanterie basé à Caen ? ...
En effet, même si on peut supposer qu'il avait été mobilisé dans une unité "locale" (étant donné qu'il était alors dans l'armée territoriale et en supposant qu'il habitait toujours dans les Vosges), il avait pu ensuite changer d'unité, avec plusieurs explications possibles :
- son unité de départ aurait pu être dissoute ?
- il a pu être blessé, et affecté à une autre unité une fois guéri (cas très courant pour des blessés qui passent par un temps d'instruction dans un dépôt avant de repartir sur le front) ;
- il s'était peut-être spécialisé dans le maniement de certaines armes, d'où une réaffectation ensuite dans une unité qui disposait de ce type d'armes ?
- …
Je profite de ce message pour mettre le lien vers sa fiche au registre matricule (classe 1908, matricule 1618 au recrutement d'Épinal) : https://recherche-archives.vosges.fr/ar ... ogrp/0/117
À noter qu'il fait partie d'une classe plus élevée que celle de son année de naissance.
Explications possibles :
- omis lors de la formation de la classe 1907 ?
- devenu français après la formation de la classe 1907 ?
Cordialement
loloastre
Dernière modification par loloastre le sam. août 17, 2024 2:50 pm, modifié 1 fois.
Re: 36e régiment ?
Je tiens encore à vous remercier pour toutes ces informations. Elles sont précieuses et me permettent de mieux comprendre les choses. Vous êtes d'une efficacité redoutable !
Comme vous avez pu le voir, sa fiche matricule est désespérément vide. Quel dommage !... Il est né français par sa naissance sur le sol français en 1887 (tandis que son père est suisse). Il a dû être omis lors de la formation de la classe 1907.
Bien cordialement à vous tous,
Sébastien
Comme vous avez pu le voir, sa fiche matricule est désespérément vide. Quel dommage !... Il est né français par sa naissance sur le sol français en 1887 (tandis que son père est suisse). Il a dû être omis lors de la formation de la classe 1907.
Bien cordialement à vous tous,
Sébastien
Re: 36e régiment ?
Bonjour,
Peu de temps après sa naissance est votée la loi du 26 juin 1889, qui dit que seuls les enfants nés en France d'un étranger lui-même né en France sont Français d'office.
Je vous laisse explorer les subtilités de cette loi grâce à ce lien, fourni par Willelmus dans ce message…
… et vérifier si cette loi s'applique bien à son cas.
Cordialement,
loloastre
Pas forcément…SebAnnen a écrit :Il est né français par sa naissance sur le sol français en 1887 (tandis que son père est suisse).
Peu de temps après sa naissance est votée la loi du 26 juin 1889, qui dit que seuls les enfants nés en France d'un étranger lui-même né en France sont Français d'office.
Je vous laisse explorer les subtilités de cette loi grâce à ce lien, fourni par Willelmus dans ce message…
… et vérifier si cette loi s'applique bien à son cas.
Cordialement,
loloastre