347è RI et drapeau

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christophe lagrange
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Re: 347è RI et drapeau

Message par christophe lagrange »

Bonsoir,

Une nouvelle folie m'a prise : créer un autre blog sur le régiment de réserve du 147è RI : le 347ème RI !
Ca démarre doucement.
Je viens de recevoir une copie de l'historique curieusement plus détaillé sur certains combats (Ecordal par exemple ;) Bernard Berthion) que le JMO.
Le 347è a brûlé son drapeau avant le 2 septembre dans les environs de Mesnil-Annelles sur ordre du Colonel pour éviter de lui " faire courir les hasards d'une percée de nuit."
Sur le JMO rien ne transparait si ce n'est une annotation entre parenthèses au crayon : " drapeau ", à la fin du compte rendu du 31 août juste avant l'état des pertes, le régiment se dirigeant vers Betheniville. Le 01/09/1914 il fait grand halte à Bignicourt.
Les JMO de la Brigade et de la Division n'en parle pas, en revanche ils confirment que c'était la retraite et ordre et contre-ordre se succédaien à la vitesse grand V. Le 291è et le 348è avaient quant à eux conservé leurs drapeaux.
Que se passait-il après ce genre d'événement : le régiment retrouvait-il un nouveau drapeau, ou celui-ci était-il définitivement considéré comme perdu ?

Cordialement,
Christophe
ALVF
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Re: 347è RI et drapeau

Message par ALVF »

Bonjour,

Le Commandant Andolenko dans son livre les "Drapeaux de la Grande Guerre", écrit:
"A la suite de l'affaire d'Ecordal, dans la nuit du 30 au 31 août 1914, le 347ème fut réduit à brûler son drapeau.Sa garde, le colonel, ainsi que quelques rescapés se trouvèrent complétement isolés à Mesnil-Asnelle.
Craignant pour le drapeau, le colonel fit brûler l'étoffe, la cravate et la hampe.Le fer de lance fut enterré dans la cave d'une maison".
Cordialement, Guy.
cornet thierry
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Re: 347è RI et drapeau

Message par cornet thierry »

Bonjour,

Vous trouverez ci dessous un rapport (malheureusement incomplet dans sa dernière partie) sur cet épisode.
Rapport extrait du carton 16N264.



Rapport au sujet de la destruction du drapeau du 347ème Régiment d’Infanterie
(copie de la minute du procès verbal établi à la suite de cette destruction).

Le 30 août 1914, après l’affaire d’Ecordal où le 347ème avait été engagé sur un front très étendu, les compagnies du régiment s’étaient repliées, partie par le pont d’Attigny, partie par celui de Givry.

Une fraction du régiment comprenant la Cie H.R. et la majeure partie de la 19ème Cie, en tout moins de deux cents hommes, avec le Lt Colonel et son capitaine adjoint, avait été dirigée par l’E.M. de la 52ème D.I. sur Mesnil- Asnelle où elle arrivait vers dix heures du soir.
Ce village était tellement encombré de voitures de toutes sortes que la circulation y était à peu près impossible et que le détachement du 347ème ne put y pénétrer que plus tard ; il fut abrité dans deux granges où se trouvaient déjà des gens de la campagne ayant fui devant l’ennemi.
Vers une heure, la porte de la grange où se trouvait le Lt Colonel Claudon avec son capitaine adjoint et une partie du détachement, fut brusquement ouverte et les cris de : « Alerte, les Allemands arrivent, on retraite sur le champ » furent jetés.
La route qui traverse Mesnil Asnelle était de nouveau obstruée par des voitures d’artillerie, des convois, des ambulances qui cherchaient à se frayer un passage.
D’après les renseignements obtenus auprès des uns et des autres, les Allemands avaient surpris le passage à Attigny et leur infanterie, précédé par de la cavalerie, s’avançait sur Mesnil Asnelle, dans la direction d’un village ( ?) occupé disait-on par un bataillon de Zouaves, on entendait un bruit de fusillade.
Le désordre était alors à son comble et il était impossible, au moins momentanément de sortir du village avec tout son monde en ordres.
Le Lt colonel Claudon n’ayant pu réunir autour de lui, dans l’obscurité qu’une partie des deux cents hommes qu’il avait amenés à Mesnil Asnelle et ne voulant pas que le drapeau du régiment courent le risque de tomber entre les mains de l’ennemi sans qu’on eut même la possibilité de le défendre, se décide à le détruire.
L’étoffe, la cravate et la hampe furent alors brûlées dans la cheminée d’une ………..
………. fut enterrée dans la cave de cette même maison et pourra être retrouvée par les officiers alors présents.
Destruction opérée à Mesnil Asnelle le 31 août 1914 vers 1 h 30.

Lt Colonel Claudon.


Officiers présents : Lt colonel Claudon, Cne Aubry (capitaine adjoint), Lt Bonté, S/Lt Maindron (tous deux tués à Fère Champenoise), S/Lt Jux, S/Lt Levy (nom surchargé dans le rapport).

Bie cordialement
Thierry Cornet

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christophe lagrange
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Re: 347è RI et drapeau

Message par christophe lagrange »

Bonjour,

Merci à vous deux pour ces renseignements étonnants de précision, et précieux pour moi : je ne manquerai pas d'y faire référence lors d'un prochain message sur le blog.
Que contient ce carton 16N264 ?
Un régiment sans drapeau en raison de circonstances exceptionnelles, se voyait-il remttre un nouveau drapeau ?
D'autres régiments furent-ils contraints, à votre connaissance, à la même extrémité ?
Bien cordialement,
Christophe
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christophe lagrange
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Re: 347è RI et drapeau

Message par christophe lagrange »

Bonsori,

Voici ci-dessous l'extrait de l'historique du 347è RI où figure la mention relative à la destruction du drapeau.
Si par hasard quelqu'un croise une carte postale ou une photo représentant le drapeau du 347è RI, autant dire que je serais très intéressé par une reproduction de cette illustration ;)
Cordialement,
Christophe
_________________
Sur un nouvel ordre de retraite, le régiment se retire,couvert par la 23è Cie. Son chef, le Lieutenant de réserve ARMELIN, le bras brisé par une balle, a voulu garder le commandement, malgré l'instant conseil du Colonel CLAUDON, jusqu'au moment où une seconde balle le traverse de part en part.
Privée de tous ses officiers, de 3/4 de ses effectifs, la 23è Cie fut dissoute.
Les premiers éléments du régiment avaient gagné Attigny le long du remblai de la voie ferrée. Les 3 dernières Cies, réduites à 400 hommes au plus, sont dirigées de Givry sur Mesnil-Annelles. C'étaient encore 14 km à faire dans la nuit le long des routes encombrées de voitures, par une troupe épuisée de fatigue : depuis 3 jours, avec seulement 6 h d'arrêt à St Aignan, 4 à Bouvelemont, on avait constamment marché ou combattu.
Parvenu à Mesnil-Annelles à 9 h du soir, sachant l'Aisne d'ailleurs guéable, franchie sur bien des points par l'ennemi, le Colonel CLAUDON reçoit des renseignements précis et alarmants : les habitants du pays, les mieux informés, les plus sûrs, annoncent que les cantonnements voisins, cernés, viennent d'être envahis par l'ennemi. Toutes les routes sont couvertes de fourgons, caissons, canons fuyant dans la nuit à une allure désordonnée.
Déterminé à passer coûte que coûte avec les hommes qui lui restent, le Colonel ne veut pas faire courir au drapeau les hasards d'une percée de nuit ; à 2 heures du matin, le drapeau fut brûlé.
Le lendemain, le régiment réuni à Bignicourt, forme arrière-garde de la division, la retraite continue par Pont-Faverger, le fort de la Pompelle, Verzzenay, Champigneulles, Pierre-Morains, Cauroy.

Le 2 septembre, le Colonel CLAUDON, nommé au commandement de la 104è brigade, quitte le régiment.
La 52è division est rattachée à la 9è Armée.
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