Salut à tous,
Est-ce que n'importe qui a l'information sur le bulletin officiel decrée par Joffre dans 1915 qui ont installé « le mélange » de nouvelles recrues des différentes régions géographiques de la France ? Je n'ai pas pu trouver beaucoup de détails sur ce sujet. Bien sur, avant que Joffre ait fait le changement, le système du recrutement a été fondé de la géographie -- la France étant divisée en 21 régions de corps d'armée. Des régiments ont été constitués des hommes d'une subdivision spécifique dans une région de corps d'armée, avec des divisions composées de régiments de la même région.
Cependant, a un point pendant 1915 ceci a changé de sorte que de nouvelles recrues aient été affectées aux régiments d'autres régions de corps d'armée, dehors de leurs regions de domicile. C'était d'éviter la concentration des pertes humaines pour une région particulière (ou même la subdivision), qui a été produite après les pertes lourdes en 1914. Est-ce que n'importe qui connaît la date spécifique où le système a changé en celui du mélange ?
Merci bcp,
John
Le brassage de 1915
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Re: Le brassage de 1915
John Bracken
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- Charraud Jerome
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Re: Le brassage de 1915
Bonsoir
John, je ne peux te faire une réponse précise, mais je peux cependant t'indiquer une peu de lecture:
"Du recrutement régional au recrutement national pendant la grande guerre" - Philippe Boulanger - Revue Historique des Armées - 1998-3
Je lis:
Le premier plan de recrutement national est établi en janvier 1915: Les hommes sans spécialité des 1e, 6e, 9e, 11, 13e, 15e, 16e et 17e régions sont incorporés en priorité dans la 8e Région.
A lire aussi:
http://www.cairn.info/revue-annales-de- ... age-11.htm
Cordialement
Jérôme Charraud
John, je ne peux te faire une réponse précise, mais je peux cependant t'indiquer une peu de lecture:
"Du recrutement régional au recrutement national pendant la grande guerre" - Philippe Boulanger - Revue Historique des Armées - 1998-3
Je lis:
Le premier plan de recrutement national est établi en janvier 1915: Les hommes sans spécialité des 1e, 6e, 9e, 11, 13e, 15e, 16e et 17e régions sont incorporés en priorité dans la 8e Région.
A lire aussi:
http://www.cairn.info/revue-annales-de- ... age-11.htm
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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- Stephan @gosto
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Re: Le brassage de 1915
Bonsoir,
En quelques mots, quelques généralités sur le sujet :
Le recrutement a continué à rester "régional" tout au long de la guerre, si l'on met à part les régiments dont les dépôts ont été transférés en divers points du territoire suite à l'avancée des allemands au nord et à l'est.
Ce qui a changé, c'est la façon de constituer puis de répartir les renforts. Des bataillons de marche ont été formés (automne 1914), puis des bataillons d'instruction (printemps 1915), rattachés ensuite à des Centres d'instruction d'Armée (dans la zone des Armées). Ces Centres recevaient alors les contingents disponibles formés dans les dépôts, et les répartissaient entre les différents bataillons d'instruction qu'ils administraient. C'est, le plus souvent, à cette occasion que l'on retrouva des creusois avec des normands, des bretons avec des varois, etc...
Exemple :
300 hommes du dépôt du 74e, à Rouen, sont envoyés au Centre d'instruction duquel dépend le bataillon d'instruction du 74e. Là, 150 sont versés au bataillon du 74e et 150 sont versés au bataillon 144e R.I. qui est également affecté à ce Centre. Voilà donc des normands qui se retrouvent avec des bordelais.
Par la suite, ces bataillons fournissent des renforts aux unités en ligne. Reprenons nos 300 gugusses. Les 150 qui ont été affectés au bataillon du 74e peuvent tout aussi bien être envoyés au 74e R.I. que dans n'importe quel autre régiment dépendant de l'Armée qui administre le Centre. Idem pour les 150 qui furent versés au bataillon du 144e R.I. Ainsi donc, à ce niveau, nouveaux "mélanges" possibles...
Ajoutons à cela les spécificités liées aux engagements volontaires ainsi que les besoins accrus en hommes et/ou en techniciens nécessités par les nouvelles armes développées au cours de la guerre, et cela nous fait une belle macédoine !
Bonne fin de soirée.
Stéphan
En quelques mots, quelques généralités sur le sujet :
Le recrutement a continué à rester "régional" tout au long de la guerre, si l'on met à part les régiments dont les dépôts ont été transférés en divers points du territoire suite à l'avancée des allemands au nord et à l'est.
Ce qui a changé, c'est la façon de constituer puis de répartir les renforts. Des bataillons de marche ont été formés (automne 1914), puis des bataillons d'instruction (printemps 1915), rattachés ensuite à des Centres d'instruction d'Armée (dans la zone des Armées). Ces Centres recevaient alors les contingents disponibles formés dans les dépôts, et les répartissaient entre les différents bataillons d'instruction qu'ils administraient. C'est, le plus souvent, à cette occasion que l'on retrouva des creusois avec des normands, des bretons avec des varois, etc...
Exemple :
300 hommes du dépôt du 74e, à Rouen, sont envoyés au Centre d'instruction duquel dépend le bataillon d'instruction du 74e. Là, 150 sont versés au bataillon du 74e et 150 sont versés au bataillon 144e R.I. qui est également affecté à ce Centre. Voilà donc des normands qui se retrouvent avec des bordelais.
Par la suite, ces bataillons fournissent des renforts aux unités en ligne. Reprenons nos 300 gugusses. Les 150 qui ont été affectés au bataillon du 74e peuvent tout aussi bien être envoyés au 74e R.I. que dans n'importe quel autre régiment dépendant de l'Armée qui administre le Centre. Idem pour les 150 qui furent versés au bataillon du 144e R.I. Ainsi donc, à ce niveau, nouveaux "mélanges" possibles...
Ajoutons à cela les spécificités liées aux engagements volontaires ainsi que les besoins accrus en hommes et/ou en techniciens nécessités par les nouvelles armes développées au cours de la guerre, et cela nous fait une belle macédoine !
Bonne fin de soirée.
Stéphan
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Re: Le brassage de 1915
Bonsoir,
D'une façon générale et simplificatrice (trop ?) on peut dire qu'il n'y a pas de règles instituant le mélange des origines géographiques ,pas de textes, à mon avis, instituant un melting pot. Les historiens français ont étudié cette question sans rien trouver de probant...ceci ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de recommandations orales, ici ou là, suggérant d'envoyer dans une unité plutôt que dans une autre, tel ou tel groupe de recrutés.
Ce que l'on sait, de façon quasi certaine, c'est que les unités fortement régionalisées, au sein desquelles l'encadrement était de la même origine géographique, résistaient plus que les autres aux "pressions" du commandement. Il est certain qu'à partir de février-mars 15 les choses ont évolué les régiments étant "réapprovisionné" avec ce que l'on trouvait dans les dépots. Cordialement CC
D'une façon générale et simplificatrice (trop ?) on peut dire qu'il n'y a pas de règles instituant le mélange des origines géographiques ,pas de textes, à mon avis, instituant un melting pot. Les historiens français ont étudié cette question sans rien trouver de probant...ceci ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu de recommandations orales, ici ou là, suggérant d'envoyer dans une unité plutôt que dans une autre, tel ou tel groupe de recrutés.
Ce que l'on sait, de façon quasi certaine, c'est que les unités fortement régionalisées, au sein desquelles l'encadrement était de la même origine géographique, résistaient plus que les autres aux "pressions" du commandement. Il est certain qu'à partir de février-mars 15 les choses ont évolué les régiments étant "réapprovisionné" avec ce que l'on trouvait dans les dépots. Cordialement CC
- Charraud Jerome
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Re: Le brassage de 1915
Bonsoir
Me voici de retour:
Le principe date d'avant le conflit. Le conflit, n'a fait que finalement "précipiter" les choses.
Toujours dans la RHA, je lis:
"Les conditions de fonctionnement [du recrutement national] ont d'ailleurs été déterminées quelques mois seulement avant le déclenchement de la guerre par la circulaire du 6 décembre 1913 (1). Le Service de recrutement de la 1e région miliatire peut, par exemple, en cas de déficience en effectifs pour la formation de certaines unités, puiser dans les ressources des 2e, 3e, et 6e Régions et dans le Gouvernenment de Paris. ..."
(1): SHAT (SHD) 7N26
Je lis aussi:
"Conçu en 1872 pour des raisons idéologiques,le recrutement national n'apparait pleinement dans ses dimensions humaine, politique et militaire, qu'à partir de 1915."
Bref, il y a 10 pages à lire.
Cordialement
Jérôme Charraud
Me voici de retour:
Le principe date d'avant le conflit. Le conflit, n'a fait que finalement "précipiter" les choses.
Toujours dans la RHA, je lis:
"Les conditions de fonctionnement [du recrutement national] ont d'ailleurs été déterminées quelques mois seulement avant le déclenchement de la guerre par la circulaire du 6 décembre 1913 (1). Le Service de recrutement de la 1e région miliatire peut, par exemple, en cas de déficience en effectifs pour la formation de certaines unités, puiser dans les ressources des 2e, 3e, et 6e Régions et dans le Gouvernenment de Paris. ..."
(1): SHAT (SHD) 7N26
Je lis aussi:
"Conçu en 1872 pour des raisons idéologiques,le recrutement national n'apparait pleinement dans ses dimensions humaine, politique et militaire, qu'à partir de 1915."
Bref, il y a 10 pages à lire.
Cordialement
Jérôme Charraud
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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