Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Sadjyk
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par Sadjyk »

Bonjour à tous,

Est-ce l'un d'entre vous aurait des précisions en ce qui concerne le stationnement des troupes françaises en Alsace au lendemain de l'Armistice de 1918. En effet, j'ai cru comprendre que toutes les unités françaises auraient été, à un moment ou un autre de cette période d'après guerre très tumultueuse, envoyée en garnison dans les départements rattachés à la France à titre honorifique.

Auriez-vous plus d'informations à ce sujet ?

Par ailleurs, existe-t-il des témoignages de ces entrées en Alsace et de ces garnisons particulières ? Je suis en train de faire quelques recherches à ce sujet mais je suis parvenu à mettre la main que sur très peu de sources.

D'avance merci

Sadjyk
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armand
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par armand »

bonjour

Marche triomphale du 132e R. I. à travers l’Alsace libérée.

Ce fut, le 18 novembre 1918, que le 132e R. I. passa la frontière, arriva en Lorraine naguère annexée et redevenue française, se dirigeant vers l’Alsace reconquise. Partout, l’accueil des populations libérées fut enthousiaste et chaleureux. Partout ce ne furent que des fleurs, des arcs de triomphe avec ces inscriptions : « Vive la France ! Gloire à nos libérateurs ! Soyez les bienvenus ! ». Partout la plus franche gaieté régna, partout des acclamations frénétiques, des larmes de joie pour fêter l’Armée, la France qui revenait …

Dés l’arrivée à la frontière lorraine, le 18 novembre, bien avant l’entrée à Niederhof, un groupe important de jeunes filles et d’enfants du village apportait au 132e, avec ses souhaits affectueux et ses gracieux sourires, des guirlandes et des fleurs Plus près du village, à deux kilomètres environ, les notables de la commune et une grande partie de la population, suivie des vétérans de 70, vint au devant du régiment et adressèrent au Colonel Perret un touchant message de bienvenue. L’émotion des habitants et de tous les soldats fût indicible. Tout, du reste, était d’accord pour rendre cette entrée particulièrement émouvante : une population qui n’avait jamais reçu de soldats français et qui avait tant souffert pendant l’occupation allemande ; un ciel serein dans un crépuscule d’automne ; l’allure martiale de nos fiers combattants défilant, au soin d’une musique entraînante, devant les trois couleurs, devant toutes ces victimes de la barbarie teutonne, dans un pays charmant, hospitalier, aux maisons pavoisées, aux rues enguirlandées ; le bonheur sur tous les visages et dans les cœurs, le sourire sur toutes les lèvres, des larmes dans tous les yeux …
Ce fut, dans ce pays et dans cette atmosphère de réconfortante sympathie, que commença la marche glorieuse du 132e à travers les pays reconquis. Dès lors, partout où il passa le régiment connut les mêmes joies, les mêmes émotions, les mêmes triomphes. Le 19, ce fut à Hommert, le 21 à Marmoutier. Dans cette ville, l’ovation faite au 132e dépassa encore en beauté les précédentes. Le défilé se fit à travers les rues de la petite cité, au milieu d’une population enthousiaste, avec de jeunes et nombreuses Alsaciennes qui avaient revêtu le costume traditionnel. Sur la place de l’hôtel de ville, une foule énorme se pressait et de partout, au passage des soldats, des cris de «Vive la France » très nourris se faisaient entendre, cependant que les hommes enlevaient leur chapeau, et que les jeunes filles envoyaient des baisers et des fleurs… Du haut de son balcon, le Maire de Marmoutier, ceint de son écharpe tricolore, entouré du Conseil Municipal et du Clergé de la commune, exprima la joie que tous éprouvaient de revoir et de recevoir les Français, leurs libérateurs. « C’est la joie » dit-il, « qu’éprouveraient des enfants, séparés injustement de leur mère depuis longtemps, la retrouvant enfin, plus belle, plus glorieuse que jamais ! » Après avoir assuré la France et l’Armée, représentée par le Général Demetz, commandant la 56e D. I., et par le Colonel Perret, commandant le 132e R. I., de la reconnaissance, de l’attachement, du dévouement de l’Alsace à la France, le maire laissa la parole au curé de la paroisse. Celui-ci en des paroles vibrantes de patriotisme, salua la France libératrice et généreuse, gardienne respectueuse des traditions et des croyances. Le Général Demetz, en des termes émus, remercia alors le maire et le curé, trouva dans leurs éloquents discours « le vibrant témoignage du profond et fidèle attachement de l’Alsace à la France » ; dans l’accueil si chaleureux de la commune « une preuve de plus que la France avait eu raison de garder sa foi à l’Alsace ». Après avoir salué, en la personne des vétérans, « les gloires du passé », le Général termina par cette acclamation : « Frères d’Alsace, citoyens et soldats de la France, unis dans une même pensée d’amour pour la Patrie, saluons les couleurs françaises » « au Drapeau ! » et aussitôt le Drapeau s’avança, salué par les soldats qui présentaient les armes, par les habitants qui se découvraient cependant que la cloche de l’église sonnait en volée, que les clairons jouaient « Au Drapeau », au milieu du silence religieux de la foule et dans un recueillement vraiment impressionnant.

L’ère des fêtes, à l’occasion du retour des Français, si bien commencée ne pouvait que continuer. Elle se poursuivit sans relâche les jours suivants.
Le 22 novembre, le régiment, précédé par des civils à cheval, faisait son entrée à Wintzenheim, où le maire, pour tout discours fondit en larmes et embrassa le Colonel ; le 23, il arrivait à Vendenheim : une véritable apothéose ; le 24, ce fut à Brumath, où le Maréchal Pétain vint encore rehausser l’éclat de la manifestation et où, sous les yeux de toute la population en larmes, la musique du 132e, le Drapeau et le 3e bataillon « aussi beau à la parade qu’au feu » défilèrent et se firent acclamer.

Mais là où la réception des troupes françaises frisa le délire et l’invraisemblable, ce fut, sans conteste, le 26 novembre à Haguenau. La traversée de la ville, sous les nombreux et splendides arcs de triomphe, sur les jonchées de fleurs, jetées sous nos pieds, le Drapeau précédé, encadré et suivi d’Alsaciennes aux costumes magnifiques, devant le Général Gérard, commandant la VIIIe Armée, devant le Général Duport, commandant le 6e Corps d’Armée et originaire de la ville, fut des plus émouvantes. Une ville entière rendant hommage aux libérateurs. Une ville importante acclamant les sauveurs de la petite patrie ! Ce fut de la frénésie, du délire !

Le même soir, le régiment allait cantonner à Bischwiller. Malheureusement, l’heure tardive de l’entrée du 132e et le mauvais temps empêchèrent les habitants de cette coquette et patriotique bourgade alsacienne de manifester, par une fête marquante, la joie qu’ils ressentaient. Aussi, le lendemain, dès le matin, la municipalité, les notables, le comité du Souvenir Français et le comité pour la réception des troupes, se firent un devoir de venir présenter leurs hommages au Colonel et d’inviter les officiers du régiment à un vin d’honneur. Au cours de cette réunion, pleine de cordialité, les discours suivants furent prononcés :

Discours de M. le Maire de Bischwiller.

Chers compatriotes !
Je regrette de n’avoir pu vous recevoir hier à votre entrée à Bischwiller, la nuit nous en empêchait. Je sais que votre régiment a beaucoup souffert pendant cette longue guerre, que cette année, il a combattu avec une bravoure extrême devant Montdidier les 27 et 28 mars et devant Roye le 26 août. Je vous remercie, au nom des habitants de Bischwiller, d’avoir participé à nous délivrer des hordes barbares. Ce que les Alsaciens ont enduré, sous leurs mains de fer, surtout pendant la guerre, est inexprimable !
Vous formiez, en temps de paix, une partie de la garnison de Reims, aujourd’hui hélas ! anéantie par les canons boches. Nous ne pouvons pas vous remplacer ce que les canons maudits vous ont détruit, mais nous vous recevons à bras ouverts et ferons tout ce que nous pourrons pour vous rendre le séjour aussi agréable que possible. Soyez donc les bienvenus dans nos murs et soyez persuadés que tous nos cœurs se portent vers vous. Jamais nous n’oublierons ce que nous devons à la France, à notre patrie chérie. Vivent la France et ses Alliés ! Vive l’Armée ! Vive le 132e R. I.

Réponse du Lieutenant-Colonel Perret commandant le 132e R. I.

Monsieur le Maire !
Je vous remercie du fond du coeur au nom de mon glorieux régiment de l’accueil si cordial qui nous a été fait par la ville de Bischwiller. Je vous remercie des sentiments de reconnaissance affectueuse que vous venez d’exprimer au nom de votre cher et beau pays, pour l’effort que nous avons fourni pour arriver à vous délivrer d’un joug odieux. La victoire est si belle, son résultat est si grand, que nous sommes heureux et fiers d’avoir tant souffert pour les obtenir.

Le 132e R. I. qui a l’honneur d’être reçu par vous et qui vient pour vous protéger après vous avoir libérés, a eu une des plus glorieuses page de cette longue guerre. Il n’a jamais perdu un pouce de terrain qu’il avait à garder. Sa devise est « 1 contre 8 » : il a bien mérité de la conserver.

Au début de la campagne, il a lutté avec acharnement dans la Meuse contre un ennemi très supérieur en nombre et a conquis la crête des Eparges, après 6 mois de lutte et de souffrances ininterrompues ; dans les attaques de Champagne de 1915, il a mérité les félicitations les plus flatteuses pour son ardeur et son courage ; à Verdun, en 1916, il a opposé aux ennemis, autour du fort de Vaux, une barrière infranchissable dans les circonstances les plus pénibles. Sur la Somme, à Bouchavesnes, il a soutenu héroïquement les plus rudes assauts, ayant la tâche ingrate d’attirer sur lui tout l’effort de l’ennemi pour permettre de manœuvrer ailleurs ; sur l’Aisne, au Chemin des Dames, malgré de lourdes pertes, il a arraché aux Allemands des terres françaises. En 1918, à Montdidier, la ruée allemande s’est brisée devant ses fusils et ses mitrailleuses. Les barbares, se croyant déjà sûrs de la victoire, ont reculé devant ses attaques impérieuses dans une disproportion de forces de plus de 10 Allemands contre 1 Français. Sur l’Avre et sur l’Oise, en août et octobre, il a bousculé, battu, poursuivi l’ennemi pendant plus de 80 kilomètres avec un mordant et une énergie incomparables . C’est avec cette couronne de gloire que le 132e vient vous apporter son dévouement, son cœur et la solidité de ses bras, pour vous défendre et vous conserver à tout jamais à notre patrie commune. Je m’en porte garant, au nom de mes officiers et de tout mon régiment : le Boche n’entrera plus ici.

J’ai grandi, Monsieur le Maire, avec la haine du Prussien dans le cœur. Tout petit, j’ai perdu mon père, tué par lui en 1870, à Bessoncourt, en défendant Belfort. Au commencement de cette horrible guerre, j’ai perdu mon fils, brave petit sous-lieutenant de 19 ans, tué par l’Allemand à Massiges.

J’ai assisté avec tous mes braves aux horreurs et aux ignominies de cette horde immonde. Cette haine déborde chez nous tous. Elle est immense. C’est un nouveau lien qui nous unit. Cette haine nous est commune. Tant est magnifique cette fête qui nous réunit ici, qu’il me semble que nous sommes comme des frères d’une famille tendrement unie, qui, après avoir été séparés, violemment, cruellement, se retrouveraient enfin, après une absence de 48 ans. Vous en êtes très heureux ! Nous le sommes aussi et nous vous promettons de vivre dans une union étroite, affectueuse que le Boche, battu et étranglé, ne brisera plus jamais.

Je bois à votre santé, Monsieur le Maire, à celle du Conseil Municipal, à la jolie et patriotique cité de Bischwiller, à l’Alsace, à la France ! »

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Les dames de Bischwiller, qui avaient fait entre elles une collecte, offrirent alors au Colonel la somme réunie au profit des veuves du 132e. Le Colonel Perret, ému jusqu’aux larmes de cette délicatesse, remercia les généreuses donatrices en ces termes :
« Les dames de Bischwiller me remettent une enveloppe contenant mille quarante marks pour les veuves du régiment. Profondément touché de cette délicate pensée, je vous remercie au nom de celles dont vous soulagerez les souffrances. C’est vers elles que doivent être tournés nos regards ! Ceux qui souffrent dans une famille sont ceux qu’on doit aimer d’abord et qu’on doit entourer de plus d’affection. Merci pour celles qui pleurent ! Merci pour votre charité bien française ! Au nom de tous mes officiers et de tout mon régiment, Merci ! »

En résumé, ces jours de réception, de réunion de l’Alsace à la France ont été et resteront des jours de fête inoubliables, les plus beaux qu’aient connues les Armées victorieuses de la France et, parmi elles, le 132e de Reims la Martyre.

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Le 132e a trouvé dans sa marche triomphale la plus magnifique des récompenses.
Désigné pour rendre honneur au Maréchal Pétain à Brumath, au Général commandant la 8e Armée à Haguenau et au Président de la République à Strasbourg, il a su montrer qu’il en était digne.
Les compliments faits sur sa fière allure et sa belle tenue ont pris une valeur particulière, adressés au Lieutenant-Colonel Perret par le Maréchal Foch lui-même :
« Le 132e a montré dans son défilé, la puissance, la solidité, la discipline qui doivent caractériser une troupe d’infanterie. »
Une dernière satisfaction lui a été donnée par sa désignation pour accomplir en pays ennemi une mission spéciale. A Crastatt, où est formé un Centre de Rapatriement, le 132e inspire à l’Allemand, qui le regarde, la crainte et le respect de la France.

Source : Histo du 132
Cdt
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
monique baudry
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par monique baudry »

Bonjour
Je ne sais si ma réponse peut vous être utile? Je possède un document qui peut répondre à votre question. Il s'agit d'une photo, genre carte postale,montrant: L'entrée solennelle du Ml Pétain le 25 NOV 1918, et le défilé des troupes, Pont du FRg National.à Strasbourg.
Au dos, le commentaire suivant :
L'armistice signé le 11 NOV 1918, met fin aux combats. Il s'agit, alors, de marcher vers les territoires de l'Est, libérés de l'armée prussienne.
Le 19, le commandant en chef, Philippe Pétain, entre dans Metz avec la 10ème armée de Mangin (absent, victime d'un accident de cheval). Le 21, la 3ème armée américaine traverse Luxembourg. Le 22, les Anglais atteignent Namur, le 23,les souverains Belges sont accueillis par Bruxelles. Le 25, Stasbourg acclame Pétain et ses troupes. Quelques temps après, le général Joffre déclarera à Thann, à l'adresse des Alsaciens et des Lorrains :" Notre retour est définitif, vous êtes Français pour toujours !"
Mais le vent de l'histoire tournera encore . . .

J'ajouterais que mon père avec le 173emeRI, part occuper la Rhénanie, prêts à reprendre les opérations en cas de refus de la part de l'Allemagne de signer le traité de paix. Les opérations arrêtées, le 173ème vient stationner à wiesbaden, ou il demeure jusqu'au 14 Aout 1919, jour de son embarquement pour la France. Mon père rentre chez lui le 9 Aout 1919.

Cela peut-il vous éclairer?

Cordialement

M.BAUDRY




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Eric Mansuy
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par Eric Mansuy »

Bonsoir à tous,
Une première série de témoignages, que j'ai déjà mis en ligne (mais où... ? :???: ) :

1914-1918
Retour à la mère patrie
NOVEMBRE 1918


Au matin du 17, notre bataillon - le 3e du 47e R.I. - qui avait pour mission d’aller prendre position devant Strasbourg, au pont de Kehl, franchit l’ancienne frontière au pied du Donon. Instant solennel. Notre émotion était intense et je puis assurer qu’elle a laissé dans le cœur de tous des traces vives encore. A la même minute nous accueillait le premier sourire de l’Alsace. Trois jeunes femmes descendaient allègrement la route à notre rencontre, le rire aux lèvres et dans les yeux le plaisir d’être les premières à voir des soldats de France. Elles nous annoncèrent que « toute l’Alsace nous attendait au bord des routes ».
Et en effet, dès que nous eûmes abordé la descente sur Grandfontaine, nous fûmes constamment acclamés jusqu’à Schirmeck par des haies d’Alsaciens et d’Alsaciennes de toutes conditions. Des maisons éloignées de la route arrivaient aussi des vivats, et des fermes isolées dans la montagne partaient des pétarades qui n’avaient rien d’hostile : ceux qui n’avaient pu quitter leurs occupations participaient ainsi de loin à la fête.
Les vieilles gens surtout nous regardaient avec attendrissement. Sans doute de vieux souvenirs montaient-ils à leur cœur. Je revois toujours une grand-mère, toute courbée, qui s’était avancée pour soulever le pan de la capote d’un poilu et, les yeux mouillés de larmes, s’étonnait en un français qu’elle avait du mal à retrouver, de ne point découvrir ce fameux pantalon garance qui avait émerveillé ses jeunes années.
Oui, c’était bien « la vieille et loyale Alsace » qui nous accueillait à chaque pas.
A Schirmeck où tout le régiment devait cantonner, nous attendait la première réception organisée. Elle fut chaleureuse. Toute la population était sur la place. Ovation. Et puis ce fut à qui accaparerait un soldat français. Le soir, réception officielle à l’Hôtel de Ville et bal.
A Molsheim, nous attendait une réception dont il m’est difficile de rendre l’ardeur. La place était pleine à éclater au point que la colonne y put à peine pénétrer et fut aussitôt saluée par une gracieuse farandole de jeunes filles revêtues de ce magnifique costume alsacien qui les fait ressembler à de belles fleurs. Et en un instant nous fûmes assaillis - c’est le mot. Le bataillon fait prisonnier, volatilisé, disparut et ne fut reformé qu’à grand peine. Le lendemain, la fête devait recommencer pour la réception du colonel du régiment demeuré à Mutzig et des officiers généraux de la division. Le vin d’Alsace, de nouveau, étincela dans les verres. Farandoles, Te Deum, réception, bals. Molsheim était en liesse.

Le 21, le bataillon reprit sa marche et malgré l’heure matinale, salué tout le long de la route par les mêmes acclamations que les jours précédents. Dans tous les bourgs, des jeunes filles nous offraient le vin de l’amitié. Nous portions la santé des habitants et les applaudissements de crépiter aussi drus que la fusillade au long des tranchées dans les nuits de 1914.
Souvenir émouvant : à une fenêtre de je ne sais plus quelle localité, un vieil officier du second empire qui, pour honorer notre passage, avait revêtu son uniforme rutilant, se figea au garde à vous, la main au képi. Nous lui rendîmes son salut et les acclamations de redoubler.

Strasbourg enfin fut en vue. Mais Strasbourg était réservée à des entrées plus solennelles que la nôtre. A nous, interdiction de traverser la ville, de la déflorer. A juste titre cet honneur était réservé aux grands chefs qui nous avaient conduits à la victoire.
A la vérité, un détachement du 25e R.I. l’avait traversée la nuit pour aller placer quelques sentinelles aux deux ponts.
Contournant la ville et passant par ses faubourgs à l’Est, nous atteignîmes les jardins où se dresse le monument du général Desaix auquel nous rendîmes les honneurs.
Peu après la compagnie Boucher prenait position, vers les 11 heures du matin, à l’entrée du pont routier de Kehl, libérait deux sentinelles du 25e R.I. qui y avaient été placées la nuit ainsi que les gardes civiques qui s’étaient constitués aussitôt après le départ des troupes allemandes, et accueillait les Alsaciens déportés en Allemagne qui, libérés, débouchaient du pont en colonne serrée.

Nous terminions ici une marche qui, depuis Raon-l’Etape, avait été triomphale. Si nous n’en avions pas été convaincus, la preuve nous en aurait été donnée par un sous-lieutenant allemand, très jeune Prussien de Potsdam, qui nous avait en cours de route livré un dépôt d’armes et de munitions et qui, pris par nous en subsistance, avait ainsi assisté à toutes les démonstrations d’amitié dont nous avions été l’objet. Parlant un français correct et maniant l’ironie avec aisance, il avait, en prenant congé, dit au capitaine Baudart, qui commandait la compagnie de mitrailleuses : « Je ne vous savais pas si détestés ».
Toutes les dispositions prises, le capitaine Baudart et moi-même fîmes un temps de galop le long de la berge, jusqu’à ce qu’enfin nos chevaux puissent descendre au fleuve et s’y abreuver. Manifestation puérile, peut-être : mais nous avions si souvent concentré nos espoirs dans ce futur geste ! Peu après, les commandants de compagnie en faisaient autant et inclinaient sur le fleuve leurs glorieux fanions.
Parallèlement à nous, un bataillon du 25e R.I. avait pris position au pont du chemin de fer.
A peu près à la même heure, de la frontière suisse à Lauterbourg, les soldats français avaient repris, après près de 50 ans, la garde au Rhin.
Alors M. Hamel pouvait reprendre sa classe, et les amis du vieux Moser aller crier sur son tombeau : « Moser ! Moser ! c’est fait ! »

L’Alsace et la Lorraine étaient redevenues françaises. Redevenues ? Non ! Elles l’étaient toujours restées.
Allaient se poursuivre ensuite les entrées officielles à Strasbourg et dans les principales villes des provinces recouvrées. Déjà nos grands chefs étaient entrés le 17 à Mulhouse, le 19 à Metz, le 22 à Colmar. Ce même jour, Gouraud fait dans Strasbourg une entrée inoubliable. Le vieux soldat des campagnes d’Afrique, le mutilé des Dardanelles, le glorieux vainqueur de Champagne et dans sa personne toute l’armée française, reçoit les acclamations sans fin d’une ville débordant d’enthousiasme et de joie. On s’écrasait sur les trottoirs ; aux fenêtres se penchaient des grappes humaines et toutes les mains agitaient des mouchoirs qui, tel un vol de papillons blancs, voletaient au long des façades, mêlés aux trois couleurs de France.
L’accueil des personnalités officielles qu’accompagnaient de jolies guirlandes de jeunes filles - fleurs, fut salué d’un formidable vivat.
Strasbourg, enfin libre, criait son amour pour la France.
La vieille cité devait connaître, dans les jours qui suivirent, d’autres entrées triomphales plus officielles encore : mais celle-ci, sans conteste, fut la plus impressionnante, la plus émouvante, la plus spontanée pour tout dire, celle qui pénétra le plus profondément dans les cœurs de ceux qui y participaient. Strasbourg nous accueillait moins parce que nous étions les vainqueurs que parce que nous étions la France.
Suivirent avec le même cérémonial et les mêmes festivités, l’entrée dans la capitale alsacienne, de Pétain, le 25, de Foch, le 27. Le généralissime des Armées alliées, pour nous passer en revue et saluer nos drapeaux, portait le sabre de Kléber.
Enfin, le 9 décembre, Poincaré et Clémenceau qui, la veille, avaient été reçus à Metz en compagnie des maréchaux français et anglais, reçoivent à Strasbourg les clés de la ville en présence des présidents des deux Assemblées, de maréchaux et de nombreux parlementaires. Toute l’Alsace est là ; toutes les villes, toutes les campagnes, avec leurs sociétés, leurs corporations, arborant leurs bonnets et leurs costumes. Tout est fleuri, pavoisé : maisons, voitures, chevaux. Tout retentit de vivats, de fanfares, de Marseillaise. Tout vibre d’un enthousiasme prodigieux.

C’est la consécration officielle : les cartes de France ne porteront plus le deuil.

Albert VAZEILLES,
Journaliste honoraire,
Chef de Bataillon du 3/47 en 1918.
in Guide touristique Vosges – Alsace de la M.A.A.I.F., édition 1959, pages 76-77.

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L'Oie de la victoire

Et pourtant, c’était bien vrai. A 11 heures, ce jour-là, pour la première fois depuis août 1914, les canons se turent...
Notre régiment, le 47e R.I., était alors cantonné à Frizon, petite localité voisine d’Épinal, où nous nous préparions à participer à la grande offensive qui devait être lancée en direction de Longwy et de Metz. Et voici qu’au lieu de nous donner l’ordre d’attaquer, on nous faisait reposer les armes. Nous devions pourtant participer à une autre avance, mais celle-là triomphale à travers la plaine d’Alsace.
Le 17 novembre, nous franchissions les Vosges au col du Donon, salués par les habitants de Schirmeck qui étaient venus à notre rencontre. Le 21, nous arrivions aux portes de Strasbourg et nous cantonnions dans un faubourg. Cette nuit-là, nous n’avons pas beaucoup dormi, car toutes les jeunes filles du quartier voulaient danser avec les poilus. Comme il n’y avait pas de salle assez grande pour nous recevoir, ce fut dans la rue que se déroula cette fête populaire, aux accents d’un piano mécanique qu’un cafetier avait installé devant son établissement. Ce cafetier était d’ailleurs si heureux de nous voir là qu’il distribuait gratuitement sa bière.
Le lendemain 22 novembre, ce fut l’entrée à Strasbourg. On nous avait dit de soigner notre tenue mais nos capotes étaient encore toutes tachées par la boue des tranchées. Qu’importe !…
Nous voici donc défilant à travers la ville de la porte de Schirmeck au Palais de l’Empereur, en passant naturellement par la place Kléber. Nous marchions par rangs de huit sans parvenir à maintenir le moindre ordre dans nos colonnes, car les jeunes Alsaciennes s’étaient mêlées à nous et nous prenaient le bras. En quelques minutes, ma section avait vu doubler son effectif et elle comptait autant de jeunes filles que de poilus.
Sur les trottoirs, il y avait foule et tout ce monde riait et criait. On nous jetait des fleurs et des cigares.
Le défilé terminé, nous avions traversé le parc des Contades, puis gagné une caserne où nous ne pensions demeurer que quelques instants car nous espérions avoir rapidement quartier libre afin de pouvoir rejoindre en ville toutes ces charmantes Alsaciennes qui nous attendaient pour danser. Mais voici que le clairon sonne le « rassemblement » et que nous recevons l’ordre de mettre sac au dos. Il faut repartir...
Pour calmer les poilus qui rouspètent un peu, on nous explique qu’il y a là, à la porte de la caserne, des gens venus d’une ville voisine qui demandent à ramener chez eux des soldats français. Chaque ville et chaque village veut, en effet, avoir ses poilus. Notre bataillon doit donc quitter Strasbourg pour s’en aller cantonner à quelques kilomètres de là, à Illkirch Graffenstaden.
Quand nous y arrivons la nuit est déjà tombée. J’installe mes hommes dans un cinéma que les Allemands avaient transformé en cantonnement et je vais aux nouvelles. Le fourrier nous dit que le ravitaillement ne nous a pas suivis car les cuistots, avec leurs roulantes, nous cherchent à Strasbourg où nous aurions dû être mais où nous n’étions plus.
Fort heureusement, les habitants d’Illkirch Graffenstaden nous offrent aussitôt l’hospitalité et pour ma part, je suis adopté par un coiffeur qui avait acheté une oie pour la servir au premier soldat français qu’il recevrait à sa table. Cette oie payée 100 marks constituait alors une pièce de luxe.
Bref, nous voici donc, un camarade et moi, chez ce coiffeur où nous accueillent sa femme et sa fille. L’oie est sur la table, dodue, bien rôtie et ornée de rubans tricolores. Un seul ennui. Nos hôtes ne savent pour ainsi dire pas un mot de français. Toute conversation est donc impossible mais la joie qui se lit sur leurs visages traduit leurs sentiments et cela suffit.
Je n’ai jamais oublié cette oie, dégustée près de Strasbourg le 22 novembre 1918. Je m’imagine encore qu’elle avait une saveur toute particulière et pour la différencier de toutes les volatiles de son espèce que j’ai pu manger depuis, je lui ai donné un nom : l’oie de la victoire.

Job de ROINCÉ
L’Almanach du combattant 1972

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Un immense cri de joie accueillit l’armistice au 47e R.I.

Le 47e R.I. appartenait à la 20e D.I. qui devait participer à la puissante offensive qui allait être déclenchée en Lorraine ; naturellement nous ne connaissions pas la date exacte du jour J, mais nous la sentions imminente. On nous avait relevés des premières lignes dans les premiers jours de novembre et ramenés dans le camp retranché d’Epinal où se trouvait déjà la fameuse division marocaine.
Le 10 novembre au matin, cette dernière était enlevée en camion, et le 47e R.I. quittait Epinal, par la route, pour se rapprocher du Front et venait cantonner aux deux petits villages de Frizon. Le colonel, la C.H.R. et le 1er bataillon à Frizon-Haute, les deux autres bataillons à Frizon-Basse. A peine étions-nous arrivés qu’un ordre était transmis aux compagnies : « Préparez vos sacs, car nous allons partir en camions demain à la première heure ». Nos sacs étaient prêts, mes jeunots de la liaison –j’aurais pu être le père de la plupart d’entre eux– ayant appris qu’il y aurait bal à Frizon-Basse me quittèrent, dès la soupe du soir, pour aller danser.
Le 11 novembre au matin, alors qu’il faisait à peine jour, nous parvinrent des appels pressants du colonel, en pyjama, à une fenêtre du premier étage de la Cure : « Arrivez, les gars ! Arrivez, les gars !... Mais arrivez donc ! ». Nous étions bientôt réunis une cinquantaine au moins, dans la rue, devant la Cure, et le colonel s’adressant à un téléphoniste dont nous n’avions pas remarqué la présence, lui dit : « Lis-leur ça, toi ! ». Ce dernier sortit alors sa dépêche : « L’Armistice a été signé ce matin à 5 heures, les hostilités cesseront à 11 heures ».
Un immense cri de joie accueillit cette lecture et tous les présents se précipitèrent dans leurs cantonnements pour annoncer la bonne nouvelle aux copains : il faut dire que la plupart furent plutôt mal reçus par des copains incrédules et ne réussirent qu’à déchaîner le répertoire poilu, si riche en invectives.
Cependant le jour était arrivé, et on n’apercevait pas les véhicules annoncés la veille, personne ne parlait de rassembler les compagnies, on ne voyait d’ailleurs pas d’officiers ; par contre, comme depuis quelques jours, malgré la distance, nous percevions distinctement les explosions des obus de gros calibre que l’artillerie lourde sur voie ferrée déversait sur les forts de Metz, voici que ce matin-là les explosions redoublaient ; surpris quelque peu et décontenancés, ceux-là mêmes qui avaient assisté à la lecture du télégramme se demandaient ce qui se passait sur le Front.
Heureusement, 11 heures sonnant, voici que les cloches de la petite église de Frizon-Haute mêlaient leur voix grêle à celle de tous les clochers de France et comme on n’entendait plus d’explosions, tout le monde, militaires et civils, comprit alors que c’était bien la fin des hostilités.

L’Armistice est signé, les Allemands ont trente et un jours pour évacuer la rive gauche du Rhin.
Le colonel, en portant cette heureuse nouvelle à la connaissance du régiment, adresse à tous ses plus chaleureuses félicitations, car c’est à la bravoure, à la constance, à l’abnégation et à la discipline de l’Infanterie française qu’est dû en grande partie ce succès. Fantassins des années 14-15-16-17 et 18, soldats de la Grande Guerre, soyez fiers, vous avez sauvé la Patrie, la douce France.
Nos morts tressaillent de joie dans leur tombeau.
Merci à vous tous, mes chers compagnons d’armes, mes gars et mes officiers, vous m’avez permis de réaliser le seul rêve de ma vie : revenir en Alsace, la terre de mes vieux.
Le colonel Bulher,
commandant le régiment.

Comment se termina cette journée, personnellement, tout à la pensée de la joie que devaient ressentir ce jour-là ceux qui là-bas, femme et enfants, attendaient mon retour, je n’en ai conservé qu’un souvenir plutôt confus. Le vin est rare dans ces régions de l’est, nous avons dû nous rabattre sur la bière, dont il fut fait une ample consommation, car jusqu’à une heure avancée de la nuit ce ne furent que chants et cris divers, dans une ambiance de kermesse, à laquelle prenait part toute la population civile.
Le 12 novembre au matin, le régiment prenait la route de Thaon, des Vosges en direction de l’Alsace, où nous devions, après une marche triomphale parmi une population chez laquelle chaque jour nous remplacions les Allemands en retraite, faire notre entrée dans Strasbourg, le 22 novembre, à la suite du général Gouraud, 20e D.I. et 130e D.I. du 10e C.A., alors commandé par le général alsacien Vandenberg, au milieu d’un peuple immense, ivre de joie ; journée mémorable qui compte dans une existence, journée dont le souvenir impérissable va nous accompagner jusqu’à la tombe.
Le même jour nous établissions nos avant-postes sur la rive gauche du Rhin que les Allemands venaient d’évacuer.

C. LARCHEVEQUE, Lorris (Loiret) (Classe 1899)
L’Almanach du combattant 1968

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Autres sources "incontournables" sur le sujet (parmi d'autres, je verrai ça demain...) :
- Heures Inoubliables, Novembre - Décembre 1918, de Martin Béhé
- En Alsace avec l'Armée Gouraud, de Paul Bouchard

Bien cordialement,
Eric Mansuy

PS Et l'entrée en Alsace des Américains ? ;)

"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
chanteloube
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par chanteloube »

rebonsoir,
Il y a un article intitulé "une fraternité imaginaire" que vous pourriez lire avec intérêt dans l'excellent ouvrage de
Bruno Cabannes: La victoire endeuillée
paru au seuil en 2004

Cordialement
CC
Sadjyk
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par Sadjyk »

Bonjour !

Merci à tous pour ces réponses.

Je suis pour le moment en possession de quelques cartes postales (il me semble que celle du défilé le long de l'avenur du faubourg national à Strasbourg n'y figure pas) et de quelques ouvrages, dont notamment celui de Martin Béhé et un autre de Henri Bordeaux intitulé Le Rhin, dans lequel celui-ci relate les fêtes qui ont eu lieu lors de l'entrée des troupes françaises dans Metz et Strasbourg.

En plus de cela, j'ai découvert quelques témoignages intéressants, dont notamment celui de Gérard Gazier qui relate l'entrée du 333e RI dans Sainte-Marie-aux-Mines.

En fait le travail qui m'occupe en ce moment consiste à essayer de présenter l'état d'esprit des combattants français lors de leur entrée en Alsace et surtout de voir quel accueil leur a été réservé par les populations locales. (ce qui n'est pas forcément l'aspect le plus évident de la chose).

En ce qui concerne les entrées des Américains en Alsace, je dois avouer que je ne me suis pas trop intéressé à la question, étant donné que je pensais principalement axer ma recherche sur la thématique des retrouvailles entre la France et ses territoires annexés en 1871 et de ce fait, il me semblait que les réactions des combattants américains par rapport à cet évènement devaient être assez différentes des sentiments exprimés par les Français pour qui celui-ci représentait bien plus qu'un simple franchissement de frontière.

En tout cas merci à vous une fois de plus pour toutes ces informations complémentaires.

Cordialement

Sadjyk
chanteloube
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par chanteloube »

Bonjour,
C'est trés précisément le sujet de l'article dont je parlais. Cordialement CC
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Eric Mansuy
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par Eric Mansuy »

Bonjour à tous,
Chose promise, chose due : une bibliographie (pas nécessairement exhaustive…) dans laquelle le sujet de l’entrée des Français en Alsace est plus ou moins largement évoqué. J’ai également intégré les titres concernant, plus globalement, l’Armistice et ses lendemains.

Articles

L’Almanach du Combattant
1958 : Commandant NEVEU, « 1870 – 1918, quarante-huit ans après » [d’Urmatt à Strasbourg en novembre 1918] (pages 69 à 71)

1972 : Job de ROINCE, « L’oie de la victoire » [de Frizon à Strasbourg avec le 47e R.I. en novembre 1918] (pages 218-219)

Almanach Sainte-Odile
février 2005 : François UBERFILL, « 1918-1919, le retour de l’Alsace à la France : le tri des populations » (pages 24-25)

Annuaire de la Société d’Histoire et d’archéologie de Molsheim et environs
1998 : Grégory OSWALD, « D’un anniversaire à l’autre... Novembre 1918 à Molsheim : autour des festivités de l’armistice » (pages 99 à 108)

Bulletin du Cercle d’Histoire de Hégenheim et environs
n°3, 1999 : Paul-Bernard MUNCH, « La libération de Hégenheim » (pages 90-91)

Bulletin de la Société d’Histoire du Canton de Lapoutroie – Val d’Orbey
n°18, 1999 : Yvette BARADEL, « Au lendemain du 11 Novembre 1918 » (pages 53 à 56)
n°18, 1999 : Lucien JECKER, « Le général Dufieux à Lapoutroye, 17 novembre 1918 » (pages 51-52)

Cahiers du bilinguisme
1984 : Jean-Claude RICHEZ, « La "Révolution de Novembre" en Alsace »

L’Essor
n°73, juillet 1969 : Jacques GRANIER, « Novembre 1918 en Alsace »

n°141, décembre 1988 : Christian LAGANIER, « Novembre 1918, l’arrivée en Alsace racontée par des soldats français » (pages 29 à 31)

Mémoires de la Société d’Emulation du Doubs
8e série, tome 10, 1919 –1920 : Georges GAZIER, « L’armistice sur le front. L’entrée en Alsace » [Sainte-Marie-aux-Mines] (pages 41 à 59)

Revue de la Gendarmerie Nationale
Hors-série n°2 / 2000 : Georges PHILIPPOT, « Le colonel Michel et ses gendarmes en Alsace-Lorraine après 1918 » (pages 113 à 130)

Revue de Paris
1919, tome 2 (mars – avril 1919) : André CHEVRILLON, « Aux Pays d'Alsace et de Lorraine (décembre 1918). I. Strasbourg » (pages 449 à 476)
1919, tome 2 (mars – avril 1919) : André CHEVRILLON, « Aux Pays d'Alsace et de Lorraine (décembre 1918). II. Colmar » (pages 811 à 846)

1920, tome 2 (mars – avril 1920) : « La restauration des régions libérées et le paiement par l’Allemagne » (pages 744 à 782)

Revue des Sciences sociales de la France de l’Est
12 – 12 bis, 1983 : Jean-Claude RICHEZ, « Ordre et désordre dans la fête : les fêtes de réception des troupes françaises en Alsace en novembre 1918 » (pages 158 à 177)

S’Lindeblätt, Les Cahiers du Patrimoine du Haut-Florival
11-1994 : Hubert MARTIN, « Novembre 1918 : armistice et libération »

Ouvrages

ANONYME, Le Président de la République en Lorraine et en Alsace, 7 – 11 décembre 1918, Paris, Imprimerie Nationale, 1919.
BEHE (Martin), Heures inoubliables, Paris, Berger-Levrault, 1920, 447 pages.
de BELINAY (Frédéric), Sur le Sentier de la guerre, Paris, Beauchesne, 1920, 240 pages. [« Trois jours en Alsace » ; « La cathédrale de Strasbourg » ; « Le chant du retour en Alsace »]
BOUCHARD (Paul), En Alsace avec l’Armée Gouraud, Paris, Beauchesne, 1919, 54 pages.
FISCHER (Carlos), En Alsace : la joie du retour, Paris, Baudinière, 1927, 251 pages.
GAZIER (Georges), L’Armistice du 11 Novembre sur le Front. L’entrée en Alsace, Besançon, Imprimerie Dodivers, 1921, 19 pages.
GRANIER (Jacques), Novembre 18 en Alsace, Strasbourg, Dernières Nouvelles d’Alsace, 1968, 159 pages.
HUSSER (Philippe), Un Instituteur alsacien entre France et Allemagne : Journal de Philippe Husser, 1914 – 1951, Paris, Hachette, 1989, 427 pages.
LABY (Lucien), Les Carnets de l’aspirant Laby, médecin dans les tranchées (28 juillet 1914 – 14 juillet 1919), Paris, Bayard, 2001, 345 pages.
MADELIN (Louis), Les Heures merveilleuses d’Alsace et de Lorraine, Paris, Hachette, 1919, 247 pages.
MEININGER (Ernest), Histoire de Mulhouse, Mulhouse, Imprimerie Ernest Meininger, 1923, 221 pages.
NOURY, Les Premiers Libérateurs de Mulhouse (35e et 42e R.I., 47e R.A), Mulhouse, 1919.
R.B.V. (lieutenant), Fin de Campagne. Vosges et Alsace. Septembre 1918 – janvier 1919 (extraits d’un journal de guerre), Mayenne, Imprimerie Charles Colin, 1920, 107 pages.
de ROINCE (Job), Le Livre de l’Armistice : l’Allemagne à genoux (novembre 1918), Rennes, Imprimerie Les Nouvelles, 1968, 127 pages.
ROSSIGNOL (Elisa), Une enfance en Alsace, 1907-1918, Paris, Editions Sand, 1990, 296 pages.
SAINT-MALC, En mission. Vagabondage presque littéraire en Lorraine et Alsace. (26 novembre-3 décembre 1918), Paris, Floury, 89 pages.
SCHUHLER (abbé), Ceux du 1er Corps : souvenirs, impressions, récits de la guerre par un aumônier militaire, Colmar, Editions d’Alsace, 1931, 432 pages.
SPINDLER (Charles), L’Alsace pendant la Guerre, Strasbourg, Treuttel et Wurtz, 1925, 763 pages.
TUFFRAU (Paul), Nos jours de gloire. De la Moselle à la Sarre en novembre 1918, Paris, Cahiers de la Quinzaine (quatrième cahier, dix-neuvième série), 71 pages.
WEISS (R.), Le premier voyage officiel en Alsace-Lorraine française (8, 9, 10 décembre 1918), Paris, 1919, 260 pages.
ZINK (Georges), Une Enfance à Hagenbach. Histoire de quand j’étais petit, Aubenas, Imprimerie Lienhart, 1995, 120 pages.
ZUNDEL (Auguste), 1914-1918, Journal de la Grande Guerre vécue à Mulhouse, Colmar, Jérôme Do Bentzinger Editeur, 2004, 214 pages.

Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
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Re: Présence de troupes françaises en Alsace en 1918

Message par wintzenheim »

Bonjour,

17 novembre 1918 : entrée triomphale des troupes françaises à Wintzenheim (Haut-Rhin)

http://wintzenheim1418.free.fr/liberati ... ration.htm

Certaines unités sont restées jusqu'en 1919 :

http://wintzenheim1418.free.fr/1919/1919.htm

http://wintzenheim1418.free.fr/arbre/arbre.htm

Cordialement

Guy FRANK
Société d'Histoire de Wintzenheim
SHW
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