Brevet d'aptitudes militaires

[lignard2]

Bonjour à tous,
Ange Pech, né à Lézignan, département de l'Aude, instituteur dans le civil , signe un engagement pour le 148ème ri et rejoint le régiment à Givet le 10 octobre 1911 comme soldat de seconde classe.

Mais avant, le 21 juillet 1911, il a obtenu le brevet d'aptitudes militaires.
plusieurs questions à ce sujet...
Brevet d'aptitudes militaires avant de s'engager?
C'est la première fois que je rencontre l'existence de ce brevet parmi tous les engagés volontaires du 148ème (une cinquantaine).

1) lui a-t-il fallu ce brevet avant de s'engager (pour cause de santé ou...)?

Subsidiairement...
2) Comment se fait-il qu'un gars de l'Aude, en 1911, soit envoyé dans un régiment du Nord, ( le 148ème est à Givet). est-ce une demande de sa part, un hasard ..... une décision du bureau de recrutement????
Après 1914, on a des soldats venant des différents départements (vu que les Ardennes et le Nord sont en zone occupée) mais en 1911....
Merci de votre bonne attention
Cordialement
Lignard

[Achache]

Bonjour,

On a parlé de la PM il y a peu de temps sur ce Forum.
Voyez:
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k ... m.r=brevet

Le recrutement "régional" était le plus courant, pas l'obligation universelle.
Bien à vous,

[b sonneck]

Bonjour,

Même si le principe d'un régiment d'infanterie par subdivision militaire visait à réaliser une répartition assez équilibrée sur l'ensemble du territoire métropolitain, la densité des implantations militaires était quand même plus élevée dans la partie nord-est. C'est ainsi que la 6e région (Châlons), avec ses 4 subdivisions, mettait sur pied 3 divisions d'infanterie ; la 7e (Besançon) avait certes 8 subdivisions, mais mettait elle aussi 3 divisions sur pied ; la 20e (Nancy), 4 subdivisions et 2 divisions d'infanterie. Sans compter les unités de cavalerie, stationnées également en plus grand nombre dans l'Est. Le recrutement local ne pouvait donc pas suffire à alimenter toutes ces unités et il fallait bien puiser dans les ressources, excédentaires, des régions moins chargées.
Par ailleurs, après 1907 et les événements de Béziers, le recrutement a cessé d'être, pour le service actif, résolument local ; il ne l'est resté que pour les affectations dans la réserve.
Cordialement
Bernard

[lignard2]

Bonjour Achache,

Merci pour cette réponse (qui me donne également d'autres informations pour un autre "problème").
Donc ce brevet lui aurait été profitable pour postuler à Saint-Maixant. Nommé sergent en 1912, il n'a peut-être pas eu le temps de le faire avant guerre et les événements en ont décidé autrement..
Mort en septembre 1914 à la ferme de La Chapelle (Servon-Melzicourt), sa veuve a reçu un secours de 150 fr.
Son corps a été rapatrié vers Lézignan

extrait journal.JPG (73.48 Kio) Consulté 1352 fois

document reçu de Frody

Cordialement
Lignard

Ils étaient deux à venir du Sud (l'un du Var et lui de l'Aude). Quel dépaysement pour eux.

[lignard2]

Bonjour Bernard,

Voilà un complément d'informations intéressant.

"Le recrutement local ne pouvait donc pas suffire à alimenter toutes ces unités et il fallait bien puiser dans les ressources, excédentaires, des régions moins chargées".
à mettre en parallèle avec
"le recrutement "régional" était le plus courant, pas l'obligation universelle" de Achache
Merci
cordialement
Lignard

[b sonneck]

re-bonjour

Pour compléter et préciser ce que j'ai dit plus haut : si le recrutement a cessé d'être local après 1907, il est néanmoins resté fortement régional. Simplement, au lieu d'être affectés au régiment d'infanterie de leur subdivision, les recrues étaient dirigées vers celui d'une autre subdivision de la même région militaire, et de préférence dans un autre département. Cela tout en fournissant les contingents destinés aux régiments de l'Est, ou à la marine (à ne pas oublier).
Je m'étais "amusé" avant 2014 à dépouiller les registres matricules des deux subdivisions de la Mayenne pour les classes 1911, 1912 et 1913, celles qui étaient au service à la déclaration de guerre. Le plus gros est allé rejoindre les deux régiments de la Sarthe, à Mamers et au Mans ; ceux qui sont restés en Mayenne ont été affectés au régiment de l'autre subdivision du département (ceux de Laval à Mayenne et vice-versa) ; tous les artilleurs, cavaliers, sapeurs et autres tringlots ont, par la force des choses, quitté le département ; un certain nombre de fantassins sont partis pour Toul, Nancy, Epinal, etc.
Cordialement
Bernard

[lignard2]

re-re-Bonjour

Merci de ce nouveau complément d'informations. Le problème est bien cerné et mes idées plus claires (oui cela m'arrive .
Donc, si l'envoi d'hommes d'autres départements n'est pas inhabituel (sans oublier que le recrutement régional prime néanmoins), leur présence à Givet reste néanmoins curieuse. Dans leur "histoire", je soulignerai le fait qu'ils étaient seulement deux sous-officiers montés de leur Sud natal. d'où un dépaysement total.
L'un sera tué le 23 août 14 à Onhaye (Belgique), le second tué le 13 septembre 14 à Servon-Melzicourt.
Merci

Sans vouloir ouvrir un nouveau débat, je reprends une intervention précédente dans laquelle vous écrivez
"Par ailleurs, après 1907 et les événements de Béziers",
Vous voulez certainement parler des mouvements dans le milieu viticole, (grève et répression par l'armée). Le 148ème a été indirectement concerné par ce mouvement ouvrier.
En 1911, le 20 août, lors d'un concert choral dans la région de Givet, un des groupes a interprété un chant écrit, en 1908, pour célébrer l’attitude du 17è ri qui avait fraternisé avec les manifestants. Une chanson aux accents antimilitaristes.
Des soldats du 148ème, assistant au spectacle, manifestent leur colère et le capitaine Deminuid donne l’ordre d’arrêter le dénommé Guibault, le responsable de la chorale....
Nos deux sergents n'étaient pas encore au régiment.
Cordialement
Lignard

[Achache]

Bonjour,

Pour info, ce doc. que je viens de trouver par hasard :

BREVET L'Auto-vélo_ _automobilisme_cyclisme_athlétisme_[...]_bpt6k46309287_2 - Copie.jpeg (84.25 Kio) Consulté 1232 fois

Bien à vous

[lignard2]

Bonjour Achache,

Merci de ce complément.
Cordialement
Lignard