Bonjour à toutes et à tous,
Bonjour Xavier,
Maurice Barrès rapporte dans ses Chroniques de la Grande Guerre un témoignage sur la mort glorieuse de Guy de Cassagnac dont je cherche une photo ou un portrait.
…Dans la cour de ce lycée bordelais transformé en caserne et dont les murs tout blancs réverbéraient le terrible soleil d’août, la mobilisation battait son plein. Quelle fièvre joyeuse! Le plus pacifique des réservistes n’était pas à demi habillé qu’il réclamait son fusil et, sachant Mulhouse prise, criait qu’il n’arriverait jamais à temps pour la prise de Strasbourg. A tout instant, d’une chambre ou d’une autre, une voix s’élevait, juste et encore, qui entonnait la Marseillaise ou le Chant du départ. Et comme il n’y avait pas là que des Gascons, je vous jure que le chœur ne traînait pas.
Je m’amusais à ce spectacle ardent, prélude de la grande tragédie qui allait se jouer, et je m’efforçais de tout retenir et de tout noter de ces minutes qui ne reviendraient pas. Mais un homme, vite aperçu, me fit oublier tous ces hommes ; ses gestes éclipsèrent les mouvements de cette foule. « Cassagnac ! » m’écriai-je, en courant vers lui. C’tait Guy de Cassagnac, en effet, qui venait d’être affecté comme sous-lieutenant de réserve, à mon régiment et, comble de bonheur, à ma compagnie.
Des rapports anciens nous liaient. Je lui devais d’avoir un peu débroussaillé pour moi les toujours difficiles débuts du métier d’écrivain et, bien que nous nous fussions trouvés en contradiction et presque en hostilité plusieurs fois à propos de la doctrine ou de personne politiques, je lui restais sincèrement attaché. Qui eût d’ailleurs résisté au charme de ce gentilhomme dont l’orgueil même avait une extraordinaire qualité de jeunesse ?
A bordeaux, dès ce moment, à la caserne et dans la ville, nous nous retrouvions plusieurs fois par jour et, chaque fois, ce m’était un plaisir nouveau. Nous ne causions que de la guerre et des espoirs sans limite qu’elle ouvrait à la France. Il nous tardait de partir.
Guy de Cassagnac était très brave et très beau. Il avait, en outre, cette noblesse d’allure, cette grâce naturelle du geste par quoi certains prêtent une vie et un caractère aux choses dont-ils se vêtent. A part le calot, qu’il n’aimait pas et qu’il remplaçait - pour la plus grande joie de ses soldats gascons - par un béret, sa tenue était celle de tout officier français en campagne. Et pourtant je me rappelle certaines marches de nuit où sa haute silhouette drapée dans le manteau que relevait le sabre, très long, était l’apparition véritable d’un de ces seigneurs d’autrefois, chez qui le souci d’élégance ne se séparait pas de celui de l’honneur.
Guy de Cassagnac créait autour de lui l’héroïsme et la dignité. Je viens de parler de son épée, qui était fort belle et longue ; il l’aimait beaucoup et, souvent, ne la tirait du fourreau que pour le plaisir de la faire étinceler au soleil. Ses troupiers, qui l’adoraient, venaient à chaque instant lui demander de la leur montrer, ce qu’il accordait toujours, heureux de trouver persistant, dans ces âmes si diverses, l’amour et la vénération de cette chose noble entre toutes : le glaive.
C’était, d’ailleurs, par sa propre noblesse que le lieutenant de Cassagnac s’était imposé au respect et à l’affection des hommes qu’il commandait. On savait ses duels, l’hérédité de vaillance dont son nom était chargé. Sa stature puissante imposait aux simples ; sa ferme justice et sa bonté souriante lui gagnaient tous les dévouements. Dans sa section, bien sûr, il y avait beaucoup de mauvaises têtes, farcies d’anticléricalisme bête. Nul, cependant, n’aurait osé sourire en voyant le jeune officier pénétrer dans l’église des villages que nous traversions; s’agenouiller et prier, le front dans ses deux mains.
Nous passâmes trois jours à errer, de cantonnement en cantonnement, dans ces villages lorrains, quelquefois sordides, mais pleins de joliesses imprévues, et où je ne sais quel air de résignation grave et douce vous avertit que vous traversez une terre de longue souffrance. Là, nous avons eu, Cassagnac et moi, des causeries qui m’ont laissé le plus charmant souvenir de son esprit. Sa parole, qui zézayait un peu, semblait toucher aux idées comme une main gantée touche aux choses et laissait tomber les mots plus qu’elle ne les disait. J’admirais que, dressé, semblait-il, pour la violente polémique et l’invective, il fût attentif à saisir les plus fines nuances de l’âme humaine. Je lui fis part de mes projets ; il voulut bien me confier quelques-uns des siens et des nouveaux pas qu’il comptait faire dans cette voie du roman, où il avait débuté par des livres d’une psychologie délicate.
Nos admirations étaient identiques, mais il en était une sur laquelle nos propos revenaient le plus souvent et le plus naturellement en ces lieux…Il aimait surtout les Amitiés françaises et la
Le 19 août, drapeau déployé, l’arme sur l’épaule et baïonnette au canon, nous franchissions la frontière en chantant la Marseillaise à pleine voix. Le moment tant attendu, tant désiré, tant appelé, était venu ; nos âmes frémissaient ; le sol était élastique sous nos pas. Guy de Cassagnac regarda sa montre à l’instant précis où il enjambait la ligne désormais effacée : « Onze heures vingt-huit ! » me jeta-t-il. Je n’oublierai jamais cette seconde de ma vie.
« Mon lieutenant, disent les hommes, il faut arracher le poteau frontière ! » Il y avait plusieurs jours déjà que la besogne était faite, des combats d’avant-garde, heureux pour nous, ayant eu lieu sur ce point. Mes pauvres Bordelais qui aiment tant le théâtre qu’ils en font parfois les gestes sans s’en douter, étaient un peu déçus. Leur lieutenant, pour les consoler, alla dévisser avec eux la plaque de fonte qui indiquait, en langue allemande, le nom du village et la distance d’avec les villages voisins.
Une marche très longue et dure suivit cette allégresse. Le soleil tapait dur, les sacs étaient lourds, la forêt où nous cheminions, nous arrêtant fréquemment, paraissait mystérieuse ; peu à peu, les chansons cessèrent, les conversations s’espacèrent. Les hommes fatigués et un peu inquiets, se taisaient. Cassagnac, alors, parla. Ce qu’il dit n’était pas une harangue, mais l’énoncé très simple des bonnes nouvelles que l’on recevait de notre offensive, avec quelques commentaires très clairs. Et cela releva l’enthousiasme éteint, aida à faire les derniers kilomètres. Il annonça aussi, qu’à partir de ce jour, il prenait à sa charge les frais somptuaires de la section, tout ce que l’ordinaire ne fournissait pas.
Le soir, quand nous atteignîmes le village de Fonteny, en plein territoire annexé, le soleil se couchait, inondant de pourpre l’horizon, pendant que vers l’est des vapeurs violettes montaient, crépuscule de gloire et de deuil, sublimes préparatifs que les dieux devaient faire aux funérailles proches d’un héros.
Maintenant, je n’ai plus de Guy de Cassagnac que deux visions brèves et brillantes.
Dans le matin lumineux du 20 août, le régiment se rassemble pour aller au combat, car des forces allemandes descendent de Metz pour briser notre marche en avant. Déjà, des flocons blancs des shrapnells éclatent dans le ciel immaculé. Le canon gronde violemment, mais nos âmes se grisent du fracas grandissant de ce tonnerre. J’atteste que, dans cette matinée, on aurait tout pu demander aux soldats, tant leur confiance était absolue. J’entends encore un homme criant à un clairon: « J’espère que tu vas nous sonner vivement, cette charge, hein, petit ! » Le plus joyeux de nous tous, à coup sûr, était Cassagnac. Pendant que sa section se formait, il eut un geste que n’oublieront aucun de ceux qui l’ont vu. Sans affectation, il alla vers une meule de paysan et, avec soin, il aiguisa son épée.
Voici, maintenant, la dernière vision que j’eus de notre ami. Nous venions de gravir plusieurs coteaux et de gagner une crête d’où notre attaque devait partir. Les gros obus tombaient et les balles chantaient à nos oreilles leur méchante chanson.
Notre colonel, qui devait être frappé peu après, donna à ma compagnie ordre de charger.
Alors, mon capitaine réunit les chefs de section et, s’excusant de ne pouvoir faire à chacun ce même honneur, pria le lieutenant de Cassagnac de partir le premier. Cassagnac, resplendissant de bonheur, inclina sa haute taille, en remerciant le capitaine, en s’excusant auprès de ses camarades, en prenant congé de tous.
Ainsi, sur ce plateau que la mort venait battre, une atmosphère de haute politesse régnait. Face aux lourdes brutes dont le flot s’avançait, deux hommes, deux gentilshommes deux officiers français faisaient assaut de courtoisie, et avant que de mourir, se saluaient tout comme en un salon.
Et puis, ce fut l’ouragan de la bataille…
Quand, le soir, brisés, vaincus, désespérés, il nous fallut regagner Nancy pour recommencer et, cette fois, gagner la partie, sur le chemin où les convois, les blessés, les soldats égarés se pressaient en un désordre de déroute, je connus des heures affreuses. A la démoralisation de la défaite venait s’ajouter l’incertitude du sort de mes compagnons et, avant tous les autres, de Guy de Cassagnac. Suivant les uns, il était blessé, suivant d’autres il avait été fait prisonnier; quelques-uns redoutaient qu’il fût mort. Ceux-là, hélas ! avaient raison.
J’ai fait tous mes efforts sans pouvoir obtenir un récit de ce trépas héroïque. Ce n’est qu’aujourd’hui que sa citation toute récente, à l’ordre de l’armée, nous renseigne enfin. Je recopie :
« A fait preuve de la plus grande bravoure et d’un véritable mépris de la mort. Blessé une première fois, a continué à commander et à entraîner sa section en avant. A été tué au moment où, ayant pris le commandement de sa compagnie, il exaltait par ses paroles et son attitude le moral de ses hommes. Se sentant perdu, n’a pas voulu qu’on l’emporta, disant qu’il voulait rester en territoire annexé. »
Sa volonté est faite, il repose sur la route de ce Rhin qui, tant de fois, vit nos armes heureuses et où nous irons bientôt reporter la frontière de France. Comme le bâton de Condé jeté dans les rangs ennemis, sa tombe lointaine et qu’aucun soin honore est pour ses amis la gage sacré de notre retour définitif dans la terre lorraine.
On aura noté, dans ce récit, les deux images prises le matin du combat et qui rayonnent d’une incomparable beauté. Qu’il est charmant ce jeune sous-officier remerciant ses chefs, s’excusant auprès de ses camarades quand il est désigné pour entrer le premier sous le feu! La Grèce aurait retenu, pour le mettre sous une stèle du céramique, dans le champ silencieux des morts, ce jeune guerrier qui, au soleil levant, affûte sans mot dire son épée. Pour nous il demeure intact, tel que nous le connaissions, et pourtant transfiguré par la mort. Nous le voyons debout auprès de son frère Paul blessé à l’ennemi et cité à l’ordre de l’armée, auprès de sa mère, que je prie d’agréer mes respects et qu’il couvre d’honneur.
Cordialement.
J.Didier
Les Bordelais dans la Grande Guerre
- jacques didier
- Messages : 379
- Inscription : mar. oct. 31, 2006 1:00 am
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Merci Jacques pour ce beau témoignage.
On a beau critiquer les Bordelais pour leur société "fermée", ce sont des "gentlhommes" au sens noble du terme, dignes héritiers des "cadets de Gascogne".
Je rends hommage à mes parents girondins qui sont allés au combat "la fleur au fusil" et toujours avec une extrême courtoisie envers leurs frères d'arme.
Je suis fier d'être "bordeluche" ! Qu'à cela ne plaise ...
Xavier
On a beau critiquer les Bordelais pour leur société "fermée", ce sont des "gentlhommes" au sens noble du terme, dignes héritiers des "cadets de Gascogne".
Je rends hommage à mes parents girondins qui sont allés au combat "la fleur au fusil" et toujours avec une extrême courtoisie envers leurs frères d'arme.
Je suis fier d'être "bordeluche" ! Qu'à cela ne plaise ...
Xavier
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Bonsoir,
Je souhaiterais que l'on ajoute dans la liste André RECAPET, né en 1895 et décédé en 1916, MPF, à l'âge de 21 ans.
C'était le fils unique de son père, Léonce (1858-1943).
Xavier (le "bordeluche")
Je souhaiterais que l'on ajoute dans la liste André RECAPET, né en 1895 et décédé en 1916, MPF, à l'âge de 21 ans.
C'était le fils unique de son père, Léonce (1858-1943).
Xavier (le "bordeluche")
- Stephan @gosto
- Messages : 5598
- Inscription : dim. oct. 17, 2004 2:00 am
- Localisation : Paris | Chartres | Rouen
- Contact :
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Bonsoir Xavier,
Et en couleur, je vous prie !
Heureux de voir que tu connais André Récapet et que tu rappelles son souvenir ici.
Ce jeune bordelais était égaré au 74e R.I. et fut blessé mortellement à Douaumont.
Je suis en contact avec sa famille et je présenterai prochainement sur mon blog ce jeune élève ingénieur de l'Institut Agricole International de Beauvais et les documents que sa famille a eu la gentillesse de porter à ma connaissance.
Une place porte son nom à Bordeaux. Denis a eu la gentillesse d'aller faire quelques photos ; je n'ai pas pu le suivre à Noël, mais en 2009, promis - après le Pineau -, on y retournera !

Amicalement,
Stéphan
Et en couleur, je vous prie !

Heureux de voir que tu connais André Récapet et que tu rappelles son souvenir ici.
Ce jeune bordelais était égaré au 74e R.I. et fut blessé mortellement à Douaumont.
Je suis en contact avec sa famille et je présenterai prochainement sur mon blog ce jeune élève ingénieur de l'Institut Agricole International de Beauvais et les documents que sa famille a eu la gentillesse de porter à ma connaissance.
Une place porte son nom à Bordeaux. Denis a eu la gentillesse d'aller faire quelques photos ; je n'ai pas pu le suivre à Noël, mais en 2009, promis - après le Pineau -, on y retournera !


Amicalement,
Stéphan
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Fantastique Stéphan !
Je te contacte en MP.
Amitiés.
Xavier
Je te contacte en MP.
Amitiés.
Xavier
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Bonsoir.
N'oublions pas Georges Joseph Roger Jean DAUREL, disparu le 25.09.1915 à Ville-sur-Tourbe (Marne).
Xavier
N'oublions pas Georges Joseph Roger Jean DAUREL, disparu le 25.09.1915 à Ville-sur-Tourbe (Marne).
Xavier
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Bonjour à toutes et à tous.
Bonjour Xavier.
Voici un portrait de Jean DAUREL.

Bien cordialement.
Denis
Bonjour Xavier.
Voici un portrait de Jean DAUREL.

Bien cordialement.
Denis
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Bonsoir à toutes et à tous.
Voici une nouvelle liste d'officiers tués tout au long du conflit...
OFFICIERS MORTS POUR LA FRANCE DU 344e R.I.
Chefs de bataillon
-MARY Adolphe : 1866 (Audes) - 20 août 1914 (Faxe-Fonteny).
-CHEVALIER Pierre : 1866 ( ?) - 1918 ( Braine).
Capitaines
-SOUDOIS Marie : 1865 (Le Château-d’Oléron) - 1914 (Faxe-Fonteny).
-MAILLY Louis : 1866 (Semur-en-Auxoix) - 1914 (Viviers).
-SALINIER Jean : 1887 (Charolles) – 1916 (Verdun).
Citation à l’ordre de l’armée :
« Officier d’élite, commandant de compagnie se dépensant sans compter pour ses hommes. D’une grande élévation morale, a toujours fait preuve du plus magnifique esprit de sacrifice. Blessé le 24 août 1916, n’a pas voulu quitter sa compagnie. A été tué, le 26 août 1916, au milieu de ses hommes. »
-LAFONT Jean : 1883 (Bayonne) - 1917 (Pierrepont).

se signaler à nouveau dans l’organisation difficile d’un secteur soumis à un bombardement presque incessant. »
-DUTEN Jean : 1883 (Bordeaux) - 1916 (Vaux-Chapitre).
-GALY Alfred : 1881 (Bordeaux) -1915 (Flirey).
-RAFFIN Maurice : 1887 (Lesparre) - 1916 (Verdun).
Capitaine adjudant-major. Tombé glorieusement devant Fleury dans un trou d’obus où il donnait des ordres à son adjudant de bataillon, le 25 août 1916.
Citation à l’ordre de l’armée :
« Le 30 et 31 décembre 1914, a fait preuve d’une très grande bravoure à l’attaque d’une tranchée allemande, située à Flirey, faisant lui-même le coup de feu avec ses hommes et les électrisant par son exemple. A repoussé brillamment les contre-attaques d’un ennemi très supérieur en nombre. »
Citation à l’ordre de l’armée :
Capitaine adjudant-major du 6e bataillon.
« Commandant un bataillon par intérim, constamment au front depuis le début de la campagne, a occupé le 25 août avec son bataillon une position conquise la veille, en a commencé l’organisation. Tué à son poste de combat.
Signé général Nivelle.
-GALLERAND Fernand : Rien trouvé
....
Bien cordialement.
Denis
Voici une nouvelle liste d'officiers tués tout au long du conflit...
OFFICIERS MORTS POUR LA FRANCE DU 344e R.I.
Chefs de bataillon
-MARY Adolphe : 1866 (Audes) - 20 août 1914 (Faxe-Fonteny).
-CHEVALIER Pierre : 1866 ( ?) - 1918 ( Braine).
Capitaines
-SOUDOIS Marie : 1865 (Le Château-d’Oléron) - 1914 (Faxe-Fonteny).
-MAILLY Louis : 1866 (Semur-en-Auxoix) - 1914 (Viviers).
-SALINIER Jean : 1887 (Charolles) – 1916 (Verdun).
Citation à l’ordre de l’armée :
« Officier d’élite, commandant de compagnie se dépensant sans compter pour ses hommes. D’une grande élévation morale, a toujours fait preuve du plus magnifique esprit de sacrifice. Blessé le 24 août 1916, n’a pas voulu quitter sa compagnie. A été tué, le 26 août 1916, au milieu de ses hommes. »
-LAFONT Jean : 1883 (Bayonne) - 1917 (Pierrepont).

se signaler à nouveau dans l’organisation difficile d’un secteur soumis à un bombardement presque incessant. »
-DUTEN Jean : 1883 (Bordeaux) - 1916 (Vaux-Chapitre).
-GALY Alfred : 1881 (Bordeaux) -1915 (Flirey).
-RAFFIN Maurice : 1887 (Lesparre) - 1916 (Verdun).
Capitaine adjudant-major. Tombé glorieusement devant Fleury dans un trou d’obus où il donnait des ordres à son adjudant de bataillon, le 25 août 1916.
Citation à l’ordre de l’armée :
« Le 30 et 31 décembre 1914, a fait preuve d’une très grande bravoure à l’attaque d’une tranchée allemande, située à Flirey, faisant lui-même le coup de feu avec ses hommes et les électrisant par son exemple. A repoussé brillamment les contre-attaques d’un ennemi très supérieur en nombre. »
Citation à l’ordre de l’armée :
Capitaine adjudant-major du 6e bataillon.
« Commandant un bataillon par intérim, constamment au front depuis le début de la campagne, a occupé le 25 août avec son bataillon une position conquise la veille, en a commencé l’organisation. Tué à son poste de combat.
Signé général Nivelle.
-GALLERAND Fernand : Rien trouvé
....
Bien cordialement.
Denis
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Bonjour à toutes et à tous.
Suite ...
Lieutenants
-CALVEL Jean Marcellin : 1877 (Galinagues) - 1914 (Viviers).
-REY-HERME Alexandre : 1887 (Saint-Etienne) – 1914 (Flirey).
Ingénieur civil à Saint-Etienne.

Citation à l’ordre de la brigade le 15 avril 1915:
« Le 29 décembre 1914, a fait preuve d’un mépris absolu du danger, en observant les travaux d’approche de l’ennemi et en réglant le tir de ses mitrailleuses. A été tué d’une balle au front. »
Chevalier de la légion d’honneur :
« Lieutenant, très bon officier, énergique et brave. Le 29 décembre 1914, a fait preuve d’un mépris absolu du danger en observant les travaux d’approche de l’ennemi et en réglant le tir de ses mitrailleuses. A été tué d’une balle au front. A été cité.
-MONTALIEU Roger : 1886 ( Le Haillan) – 1914 (Viviers).
-THOMAS Lucien : 1887 (Fougueyrolles) – 1914 (Viviers).
Ingénieur à la maison de Hulster.

-HUYARD Élie : 1884 (Poitiers) – 1914 (Faxe-Fonteny).
-GOURDON Auguste : 1885 (Paris .18e.) – 1914 ( Fevrey).
-SULPICE Fernand : 1885 (Bordeaux) – 1916 (Vaux-Chapitre).
Elève maître à La Sauve 1901-1904.
Poste : Cestas.
Deux Citations.

-CAPDEVILLE François Marie : 1877 (Bordeaux) – 1914 (Viviers).
...
Bien cordialement.
Denis
Suite ...
Lieutenants
-CALVEL Jean Marcellin : 1877 (Galinagues) - 1914 (Viviers).
-REY-HERME Alexandre : 1887 (Saint-Etienne) – 1914 (Flirey).
Ingénieur civil à Saint-Etienne.

Citation à l’ordre de la brigade le 15 avril 1915:
« Le 29 décembre 1914, a fait preuve d’un mépris absolu du danger, en observant les travaux d’approche de l’ennemi et en réglant le tir de ses mitrailleuses. A été tué d’une balle au front. »
Chevalier de la légion d’honneur :
« Lieutenant, très bon officier, énergique et brave. Le 29 décembre 1914, a fait preuve d’un mépris absolu du danger en observant les travaux d’approche de l’ennemi et en réglant le tir de ses mitrailleuses. A été tué d’une balle au front. A été cité.
-MONTALIEU Roger : 1886 ( Le Haillan) – 1914 (Viviers).
-THOMAS Lucien : 1887 (Fougueyrolles) – 1914 (Viviers).
Ingénieur à la maison de Hulster.

-HUYARD Élie : 1884 (Poitiers) – 1914 (Faxe-Fonteny).
-GOURDON Auguste : 1885 (Paris .18e.) – 1914 ( Fevrey).
-SULPICE Fernand : 1885 (Bordeaux) – 1916 (Vaux-Chapitre).
Elève maître à La Sauve 1901-1904.
Poste : Cestas.
Deux Citations.

-CAPDEVILLE François Marie : 1877 (Bordeaux) – 1914 (Viviers).
...
Bien cordialement.
Denis
Re: Les Bordelais dans la Grande Guerre
Bonjour à toutes et à tous.
Quelques articles de presse trouvés par-ci par là...
« La Petite Gironde » du dimanche 2 août 1914.
A BORDEAUX
LA MOBILISATION GENERALE
A cinq heure quinze, samedi, le maire de Bordeaux a reçu un télégramme ainsi conçu :
« Ministre de la guerre à maire de Bordeaux,
Ordre de mobilisation générale.
Le 1er jour de la mobilisation est le dimanche 2 août. »
Lorsque quelques instants après la réception du télégramme du ministre de la guerre, M. Gambade, conseiller délégué à la direction des affaires militaires, est descendu du cabinet du maire, la foule l’a entouré.
M. Gambade, sur les marches d’entrée de sa division, a donné lecture de ce télégramme, qui a été accueilli par une longue et immense acclamation suivie de l’hymne national entonné par des centaines de voix.
Cette manifestation était profondément émouvante.
L’ORDRE DE MOBILISATION
A six heures du soir, l’ordre de mobilisation générale, que nous publions d’autre part, a été placardé sur les murs de Bordeaux.
A côté des affiches officielles de la mobilisation, le maire a fait placarder les diverses instructions relatives à cette mobilisation et un appel à la population.
De son côté, le gouvernement a fait afficher un important avis relatif aux étrangers.

Août 1914. Repos du 144e R.I. devant le lycée de Bordeaux.
APPEL A LA POPULATION BORDELAISE
« Le maire de la ville de Bordeaux, rappelle à ses concitoyens que l’ordre de mobilisation qui vient d’être affiché, leur impose des devoirs auxquels leur patriotisme comme leur intérêt leur commandent de se soumettre immédiatement.
Les militaires en permission appartenant à l’armée active doivent rejoindre sans délais. Ils seront traités comme déserteurs s’ils n’obéissent pas immédiatement à cet ordre.
Les hommes en congé de convalescence ou en congé de réforme temporaire peuvent rester dans leurs foyers jusqu’à l’expiration de leur congé.
Les hommes de la réserve et de l’armée territoriale et de la réserve de l’armée territoriale doivent se mettre en route de manière à arriver aux jours et heures indiqués soit par leur livret, soit par leur ordre individuel d’appel.
Les militaires et marins rappelés sous les drapeaux et absents de leur domicile au moment de la mobilisation doivent, s’ils ne sont pas porteurs de leur livret individuel, se présenter soit au bureau de la place, 9 rue de Cursol, soit aux bureaux militaires établis dans les gares de Bordeaux-Saint-Jean et de Bordeaux-Bastide (Orléans), munis autant que possible d’une pièce établissant leur identité. Il leur sera délivré une autorisation de départ leur permettant de rejoindre gratuitement leur corps.
Il est rappelé que les jours de mobilisation se comptent de minuit une minute à vingt-trois heures cinquante-neuf sans aucune interruption résultant des dimanches et jours fériés.
Il est recommandé à tout homme rejoignant les drapeaux de se munir des vêtements militaires qu’il peut avoir en sa possession, et en outre, de deux chemises, d’un caleçon, de deux mouchoirs, de bonnes chaussures brisées aux pieds. Ces chaussures seront remboursées si elles sont analogues au modèle du brodequin réglementaire.
Afin d’éviter toute perte de temps, les cheveux seront coupés ras avant de partir.
L’homme doit emporter des vivres pour le nombre de jours indiqués sur son fascicule de mobilisation.
Les soldats rappelés seront déclarés insoumis s’ils ne se conforment à l’ordre de route contenu dans leur livret ; ils sont passibles d’une peine 2 à 5 ans de prison, puis de l’envoi aux sections spéciales ; leurs noms seront affichés sur les murs de la ville pendant toute la durée de la guerre.
Le fait d’engager un militaire à ne pas rejoindre immédiatement est puni d’un mois à un an de prison ; celui de cacher un insoumis, de l’employer à son service, d’un emprisonnement qui peut atteindre six mois ou d’une amende de 50 à 500 francs.
Les militaire qui se trouveraient malades et se croiraient dans l’impossibilité de partir, doivent faire prévenir le commandant de recrutement dans la journée ; ils devront faire établir par un médecin un certificat constatant leur état de santé.
Les parents des militaires qui sont absents de Bordeaux et qui n’ont pas fait une déclaration régulière d’absence régulière à la gendarmerie, sont invités à faire connaître à ces militaires la nécessité de rentrer immédiatement.
M. le maire compte que ses concitoyens considéreront comme un honneur d’être rendus tous, à l’heure indiquée, sans aucune défaillance, aux points qui leur sont assignés.
La ville de Bordeaux s’efforcera de venir en aide, dans la mesure de ses ressources aux familles de ses enfants sous les drapeaux.
Fait à Bordeaux, en l’hôtel de ville, le 1er août 1914
Le maire de Bordeaux
Charles Gruet. »
Extrait du livre « le vagabond de la grande guerre » d’Alain FAVEAU.
« Dès le 2 août 1914, la 4e compagnie quitte la caserne Boudet pour aller occuper l’Alhambra, le théâtre de la ville affecté comme cantonnement de mobilisation. C’est là que la compagnie reçu son renfort d’effectif qui a été équipé dans la journée. Certains hommes mobilisés venaient d’être libérés après avoir effectué un service militaire de trois ans ».
...
Bien cordialement.
Denis
Quelques articles de presse trouvés par-ci par là...
« La Petite Gironde » du dimanche 2 août 1914.
A BORDEAUX
LA MOBILISATION GENERALE
A cinq heure quinze, samedi, le maire de Bordeaux a reçu un télégramme ainsi conçu :
« Ministre de la guerre à maire de Bordeaux,
Ordre de mobilisation générale.
Le 1er jour de la mobilisation est le dimanche 2 août. »
Lorsque quelques instants après la réception du télégramme du ministre de la guerre, M. Gambade, conseiller délégué à la direction des affaires militaires, est descendu du cabinet du maire, la foule l’a entouré.
M. Gambade, sur les marches d’entrée de sa division, a donné lecture de ce télégramme, qui a été accueilli par une longue et immense acclamation suivie de l’hymne national entonné par des centaines de voix.
Cette manifestation était profondément émouvante.
L’ORDRE DE MOBILISATION
A six heures du soir, l’ordre de mobilisation générale, que nous publions d’autre part, a été placardé sur les murs de Bordeaux.
A côté des affiches officielles de la mobilisation, le maire a fait placarder les diverses instructions relatives à cette mobilisation et un appel à la population.
De son côté, le gouvernement a fait afficher un important avis relatif aux étrangers.

Août 1914. Repos du 144e R.I. devant le lycée de Bordeaux.
APPEL A LA POPULATION BORDELAISE
« Le maire de la ville de Bordeaux, rappelle à ses concitoyens que l’ordre de mobilisation qui vient d’être affiché, leur impose des devoirs auxquels leur patriotisme comme leur intérêt leur commandent de se soumettre immédiatement.
Les militaires en permission appartenant à l’armée active doivent rejoindre sans délais. Ils seront traités comme déserteurs s’ils n’obéissent pas immédiatement à cet ordre.
Les hommes en congé de convalescence ou en congé de réforme temporaire peuvent rester dans leurs foyers jusqu’à l’expiration de leur congé.
Les hommes de la réserve et de l’armée territoriale et de la réserve de l’armée territoriale doivent se mettre en route de manière à arriver aux jours et heures indiqués soit par leur livret, soit par leur ordre individuel d’appel.
Les militaires et marins rappelés sous les drapeaux et absents de leur domicile au moment de la mobilisation doivent, s’ils ne sont pas porteurs de leur livret individuel, se présenter soit au bureau de la place, 9 rue de Cursol, soit aux bureaux militaires établis dans les gares de Bordeaux-Saint-Jean et de Bordeaux-Bastide (Orléans), munis autant que possible d’une pièce établissant leur identité. Il leur sera délivré une autorisation de départ leur permettant de rejoindre gratuitement leur corps.
Il est rappelé que les jours de mobilisation se comptent de minuit une minute à vingt-trois heures cinquante-neuf sans aucune interruption résultant des dimanches et jours fériés.
Il est recommandé à tout homme rejoignant les drapeaux de se munir des vêtements militaires qu’il peut avoir en sa possession, et en outre, de deux chemises, d’un caleçon, de deux mouchoirs, de bonnes chaussures brisées aux pieds. Ces chaussures seront remboursées si elles sont analogues au modèle du brodequin réglementaire.
Afin d’éviter toute perte de temps, les cheveux seront coupés ras avant de partir.
L’homme doit emporter des vivres pour le nombre de jours indiqués sur son fascicule de mobilisation.
Les soldats rappelés seront déclarés insoumis s’ils ne se conforment à l’ordre de route contenu dans leur livret ; ils sont passibles d’une peine 2 à 5 ans de prison, puis de l’envoi aux sections spéciales ; leurs noms seront affichés sur les murs de la ville pendant toute la durée de la guerre.
Le fait d’engager un militaire à ne pas rejoindre immédiatement est puni d’un mois à un an de prison ; celui de cacher un insoumis, de l’employer à son service, d’un emprisonnement qui peut atteindre six mois ou d’une amende de 50 à 500 francs.
Les militaire qui se trouveraient malades et se croiraient dans l’impossibilité de partir, doivent faire prévenir le commandant de recrutement dans la journée ; ils devront faire établir par un médecin un certificat constatant leur état de santé.
Les parents des militaires qui sont absents de Bordeaux et qui n’ont pas fait une déclaration régulière d’absence régulière à la gendarmerie, sont invités à faire connaître à ces militaires la nécessité de rentrer immédiatement.
M. le maire compte que ses concitoyens considéreront comme un honneur d’être rendus tous, à l’heure indiquée, sans aucune défaillance, aux points qui leur sont assignés.
La ville de Bordeaux s’efforcera de venir en aide, dans la mesure de ses ressources aux familles de ses enfants sous les drapeaux.
Fait à Bordeaux, en l’hôtel de ville, le 1er août 1914
Le maire de Bordeaux
Charles Gruet. »
Extrait du livre « le vagabond de la grande guerre » d’Alain FAVEAU.
« Dès le 2 août 1914, la 4e compagnie quitte la caserne Boudet pour aller occuper l’Alhambra, le théâtre de la ville affecté comme cantonnement de mobilisation. C’est là que la compagnie reçu son renfort d’effectif qui a été équipé dans la journée. Certains hommes mobilisés venaient d’être libérés après avoir effectué un service militaire de trois ans ».
...
Bien cordialement.
Denis