La photo présentée par Rutilius, de l'Abeille 24 a été prise à l'issue de l'événement de mer qu'a été l'incendie du paquebot Atlantique de la compagnie de navigation Sud Atlantique, construit aux chantiers de Penhoët à Saint-Nazaire et lancé le 14 avril 1930. Ce navire de 44 994 tonneaux de jauge brute a été victime d'un incendie le 4 janvier 1933 en Manche lors d'un transit sans passagers de Pauillac au Havre. A l'issue d'une dérive qui l'a conduit en vue des côtes anglaises et d'un remorquage confus, le navire n'ayant plus de personnel à bord et les assistants étant nombreux, il a été ramené à Cherbourg, où l'épave est demeurée trois ans, avant de partir à la traîne de remorqueurs hollandais, pour la Grande Bretagne. Les remorqueurs intervenants ont été les français, Iroise (Union Française Maritime), Abeille 21, Abeille 24, Abeille 26 (Les Abeilles), Minotaure (Compagnie Générale Transatlantique), hollandais, Roodezee, Lauwerzee, Wittezee (L. Smit & Co internationale Sleepdienst) ; allemand, Simson (Bugsier und Bergungs Reederei). Il y avait aussi les remorqueurs Mastodonte, Ramier et Barfleur de la Marine nationale et le mouilleur de mines Pollux.
Le navire était assuré pour 170 millions de francs, l'indemnité de sauvetage, (basée sur la valeur de l'épave, 56 792 livres, une carcasse de feraille brûlée), fut de 26 750 livres (52 % de la valeur), à se partager pour 60 % entre les remorqueurs français et 40 % pour les remorqueurs étrangers (sentence arbitrale Dor, 25 mars 1936). Les seuls remorqueurs qui gagnèrent de l'argent avec l'Atlantique furent les Hollandais, quand ils le conduisirent à la démolition.
Sources : Journaux de l'époque,
Bernard Bernadac, Claude Molteni de Villermont, L'incendie de l'Atlantique, Marines éditions, 1997.
Julien Le Clère, L'assistance aux navires et le sauvetage des épaves, LGDJ, 1954.
Sur ce cliché Aginter, on reconnait l'Iroise à l'arrière de l'Atlantique et vers l'avant, le Mastodonte, entre un remorqueur hollandais et le paquebot.
