douilles atrribuées à la Bataille de la Marne

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l'artiflot02
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douilles atrribuées à la Bataille de la Marne

Message par l'artiflot02 »

Bonjour à tous,

Je viens de récupérer dans la maison de mes parents partis en maison de retraite, des étuis de 8x57 JR, Mauser donc, dont de nombreux de la 2e GM (toutes antérieures au conflit d’ailleurs ?) d’une collection constituée par mon père dans son enfance.
Parmi celle-ci, j’ai retrouvé 7 étuis fabriqués antérieurement à la 1ère GM.
Marquage :
D. 12 06 S, douille tirée, dans un état impeccable (1 ex)
D. 9 10 S, douille tirée, ayant séjourné dans le sol (1 ex)
S 1 11 S, douille sauvagement vidée, à l’amorce grossièrement martelée (1 ex)
S 3 11 S, 1 douille tirée, l’autre traitée comme les précédentes (2 ex donc)
S 4 14 S, 1 douille tirée, l’autre vidée, son amorce restée intacte (2 ex donc)
Et un clip laiton non daté ayant séjourné dans le sol
J’ai la quasi-certitude que ces étuis ont été récupérés suite au combat du 10/09/1914 à Pierre-Morains, soit par mon grand-père paternel et/ou son frère, soit par mon arrière-grand-père, père de ma grand-mère, tous agriculteurs et fils d’agriculteurs.
J’ai remarqué, coïncidence ou pas, qu’ils avaient été fabriqués, 2 à Dresde et le reste à la citadelle de Spandau (Berlin). Or j’ai indentifié les troupes allemandes comme appartenant soit à 2 voire 3 régiments de Grenadiers de la Garde (casernés autour de Berlin) et des régiments de réserve saxons basés eux à Dresde et alentours ?
La question que je me pose, « est-ce que les allemands sont partis en guerre avec des munitions fabriquées dans leurs provinces respectives ? »
J’ai aussi récupéré une douille de 7,7 cm, pour canon de campagne FK96 n/A marquée St GG 45 DEBR 1909 (poinçon de contrôle GG 63 sur 2 lignes, passablement conservée pour avoir longtemps servi de vase au cimetière du village.
Elle aussi a été fabriquée à la citadelle de Spandau par GG qui se lirait Geschützgiesserei (fonderie de canon), marquage utilisé de avril 1909 à août 1913, succédant au marquage AWS (lettres liées, pour Artillerie Werkstatt Spandau), succédé par GFSP, Geschoss Fabrik Spandau (fabrique d’obus de Spandau) utilisé de septembre 1913 à au moins janvier 1918, d’après mes recherches, confirmées et complétée par le travail de M Bernard Delsert « L’artillerie de campagne de l’armée impériale » en 5 tomes, principalement le volume 2 « Les fabrication de guerre », le 3 « 7,7cm Feld Kanone 96 nA et le 5 « 7,7cm Feld Kanone 16 ».
Je n’ai pour l’heure identifié que le tir d’une unique batterie du 24e Régiment d’artillerie de réserve saxon, ceux-ci n’ayant pas encore de fabrication propre dans leur province. En effet, il faudra attendre de l’AWDr (Artillerie Werkstatt Dresde, lettre liées) commençant à produire en octobre 1915 jusqu’au moins octobre 1918, et le rare fabricant HS dans un « soleil » que j’ai identifié comme Hugo Schneider à Leipzig (même poinçon de contrôle AWDr 60 que pour l’AWDr, attribué jusque là, avec doute, à Siemens Halske à Berlin (qui aurait dû avoir un poinçon de contrôle de type Sp plus chiffre comme à Spandau) Cet atelier, dont on peut voir une bonne photo d’un culot de 7,7 sur le site espagnol municion.org/(Fuego central/CF)/(>19mm/>.76 /77x230 R Krupp) en fin de page, qui a fonctionné à partir de février 1917 à au moins décembre 1917, seulement 38 lots connus à ce jour. Hugo Schneider est devenu HASAG, gros fournisseur de la Wehmacht, 2e GM, d’abord fabricant civil de lampes d’où le halo d’une lampe autour du logo et pas d’un « soleil ».
Les saxons n’ayant donc pas de fabricant local en 1914 ont été forcés de s’approvisionner ailleurs, pourquoi pas Spandau, à moins que l’artillerie de la Garde ait aussi tiré ce jour-là.
J’ai l’intention d’aller sur le terrain cet hiver pour cartographier les schrapnells qui ne sont pas de même diamètre pour le 75 français et le 7,7 allemand, et pourquoi pas retrouver des étuis de cartouches. Enfant, j’avais trouvé une fusée, un corps d’obus et un diaphragme d’obus à balle de 75, (reliques perdues lors du déménagement de mes parents) sur la zone des combats (voir ma contribution d’hier, complétée ce matin) sur la discussion « La plaque d’identité militaire en 1914 » initiée par moick le 17/02/2011.

A suivre,
Jean-Luc
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l'artiflot02
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Re: douilles atrribuées à la Bataille de la Marne

Message par l'artiflot02 »

Décidément, j'oublie toujours quelque chose dans mes textes ce jours-ci, ce doit être la fatigue.
En effet j'ai omis de préciser que la succession AWS/GG/GFSP est tirée des travaux de M Delsert, je n'avais fait que de le supposer, il est allé beaucoup plus loin à partir de sources allemande pour établir celà, dont acte !
D'autre part pour aller voir le culot sur le site municion.org des parenthèses on été omise, à partir du moment où l'on tombe sur l'onglet >19mm/>.76" qu'on obtient une liste, où il faut valider le ligne 77x229 R Krupp, en outre, pour apprécier le logo, plutôt petit ( j'en possède une douille du lot 26 d'août 1917, hélas salopée par un début de gravure de mauvais goût (d'un art triste de tranchée, n'est-ce pas Bernard !)) il faut cliquer sur la photo proposée pour en avoir un excellent agrandissement.

milles excuses,
Jean-Luc
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p Lamy
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Re: douilles atrribuées à la Bataille de la Marne

Message par p Lamy »

Bonjour,

les approvisionnements en munitions n'ont pas forcément de rapport avec les régions de mobilisation de leurs détenteurs. De même un régiment Bavarois, Prussien ou Saxon n'a pas forcément un effectif de soldats sa régions, surtout durant le conflit. Pour exemple, les régiments dits Lorrains ou Alsaciens comme par exemple ceux du XVIe AK de Metz ou du XXI AK de Saarbrücken comptaient essentiellement un contingent prussien dans leurs effectifs; pour les munitions, les provenances étaient également diverses, bien que je ne pense pas qu'une étude ait pu être menée en ce sens. Pour revenir à vous douilles il s'agit toutes de douilles à alliage de cuivre et zinc (marquage ou 2e marquage "S" pour S Hulse), devenu ensuite S67 durant le conflit pour 67% de cuivre dans l'alliage.
Les cartouches de fusil étaient fabriqués par des arsenaux et également par des sociétés privées, et l'approvisionnement vers les troupes était surtout dicté par la logistique, donc la proximité des lignes par rapport aux unités engagées. La priorité en temps de guerre étant bien sûr l'approvisionnement, peu importe l'origine.

Pour les 8 x 57 de 1940-1945, il semblerait que certains marquages soient introuvables sur le front ouest et inversement sur le front est, ce qui accréditerait cette thèse de la proximité entre usines et unités combattantes.

Des spécialistes nous ont diront plus ?

Bien cordialement.
P. Lamy
"C'est le Vin qui a fait gagner la Guerre"
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
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