Qui comptait les coups ?

[LABARBE Bernard]

Bonjour,
Le 57ème R.I. a occupé le secteur Beaulne-Verneuil (Aisne) d'octobre 14 à avril 16. Dans le JMO ou dans les cahiers du Cdt du régiment Huguenot, chaque jour les coups sont comptés, des centaines parfois plus de mille et ce, sur une zone de 4 km² environ; Inutile de faire une moyenne au km², car ces tirs visaient des ouvrages bien précis. Les jours sans bombardement doivent se compter sur les doigts d'une main, je ferai le travail plus tard.
77, 105, j'en passe, minen et autres torpilles, jets de grenades à fusil, tout est compté. Comparativement à ces déluges les pertes sont faibles. Il faut dire que le secteur a été peu à peu organisé et exploité (abris profonds creusés ou caves existantes à Beaulne) et je ne peux m'empêcher de penser à ces animaux "vus à la télé" les suricates. A la moindre alerte (le rapace) tout le monde fonce aux abris. Mais il arrive que les premiers coups touchent au but... (450 tués et x blessés durant la période quand même...)
A noter aussi la réplique immédiate de l'artillerie fr. Même chose pour les tirs de grenades à fusil. Ce serait ridicule et risible si ce n'était pas l'horreur.
Une ressemblance avec les jeux de gamins, tu me tapes je te tape ! Et nananère. Histoire en fait de montrer qu'on est là et en forme. Dramatique et couteux échanges de pruneaux, mais il fallait bien que le général commandant le secteur, qu'il soit allemand ou français, montre que chez lui, ça bouge !
Mais revenons aux coups comptés. Je suppose que dans chaque secteur, ou plutôt sous-secteur, et même dans les divers "secteurs" du sous-secteur, quelqu'un était chargé de compter les coups reçus ? Oui mais comment ? A l'oreille ? A la vue des trous après l'orage passé ? La compta était ensuite aisée mais je me pose la question du comptage, même s'il était très approximatif sans doute.
Voilà c'est tout.
Cordialement,
Bernard

[RIO Jean-Yves]

Bonjour à tous
bonjour Bernard.

Je me suis posé la même question en découvrant dans le JMO les premiers chiffres dans la Somme (quelques dizaines - faciles à comptabiliser), mais lorsque l'on atteint 1000, puis 2000 et jusqu'à 10.000 obus reçus !!! en 24 heures en Avril 1916 sur le seul secteur occupé par le 116e R.I. (carrières d'Haudromont-Bois Nawé = le "ravin de la Mort" où mon GPm passera aussi en Mai) cela dépasse l'incommensurable....
Et paradoxalement, il y a "peu" de pertes !
Puisque cela devait-être un roulement continu, de jour comme de nuit, était-ce : tant de coups/minute x 60 mn x 24 H ?

Cordialement
Jean-Yves