les aviateurs = des embusqués ?

[benzouil]

Bonjour, je recherche pour mes études des opinions des poilus a propos des aviateurs, étaient-ils considérés comme des soldats à l'écart des violences des combats ? ou autrement
toutes les opinions sont acceptées !!
BEN

[Sylvain5]

Bonjour Ben

A mon avis, c'est une bonne question mais dans la catégorie aérienne, je pense que vous trouverez davantage de personnes aptes à vous répondre plus certainement que moi !

Cordialement
Sylvain

[LABARBE Bernard]

Bonjour à tous,
Je ne pense pas que les aviateurs étaient considérés comme des embusqués. J'en suis même certain.
Cela dit il est fort probable que les poilus éprouvaient une certaine jalousie. Si l'aviateur connait le danger, celui ci n'est pas quotidien. L'aviateur vit les pieds au sec et proprement, il dort dans un lit et prend ses repas chauds à table. Il est le filleul préféré des marraines de guerre, admiré et courtisé. Il est bien habillé. Les citations pleuvent. Il risque la blessure ou la mort mais pas une agonie le ventre ouvert dans la bouillasse des tranchées.
Mon grand-père fantassin a vu Guynemer... Il était sous une grande tente dans un champ d'aviation, près du lieu où se trouvait le régiment. il se reposait sur un lit. Alors on a fait défiler nombre de soldats dont mon GP devant le lit de Guynemer afin de leur montrer ce que c'était qu'un héros. Souvenir très lointain mais je crois que mon GP en avait gardé une certaine fierté. Je me demande à quoi pouvait bien penser Guynemer en voyant passer le troupeau.
Cordialement,
Bernard

[flafla91]

Bonjour à tous,
Je ne pense pas que les aviateurs étaient considérés comme des embusqués. J'en suis même certain.
Cela dit il est fort probable que les poilus éprouvaient une certaine jalousie. Si l'aviateur connait le danger, celui ci n'est pas quotidien. L'aviateur vit les pieds au sec et proprement, il dort dans un lit et prend ses repas chauds à table. Il est le filleul préféré des marraines de guerre, admiré et courtisé. Il est bien habillé. Les citations pleuvent. Il risque la blessure ou la mort mais pas une agonie le ventre ouvert dans la bouillasse des tranchées.
Mon grand-père fantassin a vu Guynemer... Il était sous une grande tente dans un champ d'aviation, près du lieu où se trouvait le régiment. il se reposait sur un lit. Alors on a fait défiler nombre de soldats dont mon GP devant le lit de Guynemer afin de leur montrer ce que c'était qu'un héros. Souvenir très lointain mais je crois que mon GP en avait gardé une certaine fierté. Je me demande à quoi pouvait bien penser Guynemer en voyant passer le troupeau.
Cordialement,
Bernard

Bonjour,
je vous donne une autre impression de mon GP :

"3 octobre 1917 à Verdun.
Notre aviation continue a être en dessous de tout malgré les racontars des journaux et les avions boches surveillent continuellement nos lignes à faible
hauteur sans être inquiétés le moins du monde par nos avions de chasse.
Les plus blâmables ne sont pas ceux de l’aviation de reconnaissance qui trop souvent se font descendre bravement, mais bien cette fameuse aviation de chasse qui fourni soit disant tant de héros, zéros faudrait-il lire. Tous ces malins n’obéissent qu’à leur impulsion propre et ne veulent sans doute voler que quand çà leur plait. Les boches eux sont presque toujours groupés et marchent la main dans la main. On sent qu’il y a de la méthode et de la discipline. Chez nous, non ! Aussi les résultats sont nuls chez nous et les boches ici du moins sont incontestablement les maîtres de l’air"

cela est la réflexion d'un jour ce qui ne l'empêche pas, je pense, d'apprécier les aviateurs en général car il a pris un certain nombre de photos d'avions ...

Cordialement.
Fabien

[LABARBE Bernard]

Bonjour Fabien,
Effectivement un exemple dans l'histoire du 57ème R.I. de survols et mitraillages par des escadrilles allemandes en juin 1918, et un ciel vide d'avions français, alors qu'à cette époque nous avions (oui désolé nous avions...) beaucoup d'avions (c'est nul). A la fin de la guerre le nombre s'élevait à 3600. Mais n'oublions pas que les missions de cette "armée de l'air" qui n'existait pas encore en tant que telle, était dictées par des généraux de "Terre", peut-être vieilles ganaches douteuses de l'efficacité de cette arme nouvelle dans ce que l'on appelle aujourd'hui je crois "l'appui au sol".
Cela dit cette citation de votre GP est fort intéressante car elle suscite une question: Par qui et quand, des missions de chasse, de combat, étaient-elles décidées ? Par les ganaches ?
Sylvain avait raison, ça dérive sur la rubrique "aviation", un transfert de la part de la modération serait souhaitable.
Cordialement,
Bernard

[lorrain54]

Bonsoir a tous, l'aviation mal utilisée probablement ou plutôt certainement, néanmoins le pourcentage effectif volant / mort pour la France ne doit pas être bien différent que celui des autres armes, bonne soirée , Jean-Louis.

[CTP]

Bonsoir
En plus de ma réponse à Ben dans la rubrique Aviation sur "les aviateurs et les mutineries", quelques chiffres.

Entre le 3 août 1914 et le 11 novembre 1918, 16 876 diplômes militaires de pilote furent délivrés sous la responsabilité du colonel Girod, inspecteur général des écoles

Plusieurs milliers perdirent la vie, victimes non seulement des combats aériens mais aussi du manque de fiabilité des appareils de l'époque ( je travaille actuellement sur la mise au point du Farman 50 qui "tua" un certain nombre de pilotes et bombardiers du fait de ses problèmes de motorisation) ou des méthodes de formation comme en témoigne le cimetière de l'école d'aviation d'Avord.

Aviateurs français

1’945 pilotes et observateurs tués

1’461 disparus
2’922 blessés

Appareils détruits en combat 3’128 pour environ 51'000 fabriqués au total de 1914 à 1918

Il faudrait commenter ces chiffres, ce que je ferais volontiers si vous le souhaitez.
De même que les questions de savoir qui décidait des missions et comment elles étaient organisées sont intéressantes.
En préparation de futurs débats:

http://asoublies14-18.cosadgip.com

Et Rendez-vous à la rubrique Aviation
Bien cordialement

Message pour Fabien: Je serai très heureux d'un contact direct, par le biais du forum ou du site As oubliés de 14-18. Mrci
Claude

[francois mattart]

Bonjour,
Un exemple de pilotes ( Anglais ) non embusqués.
Tombes se trouvant à quelques kms de chez moi.


La RAF(l'héritière du Royal Flying Corps) a été crée le 1er avril 1918.
Cordialement
François

[Eric15]

Bonjour,


je rejoins certains posts...Un certain nombre de poilus jalousaient les conditions de vie des aviateurs...Mais reconnaissaient les risques qu'ils prenaient...Comme l'aviation était une arme nouvelle, elle sucitait bcp de curiosités et de fantasmes...Tout nouveau tout beau...il est vrai que les aviateurs étaient assez pimpans en ville et les conquêtes étaient faciles...Avec les conditions de vie plutôt confortables qu'ils avaient, il est clair qu'ils pouvaient avoir plus d'allure quand il venait en permission...que les pauvres poilus hirsutes ayant croupis des semaines dans un boyaux au milieu des cadavres et de la boue Et puis les combats aériens apparaissent comme chevalersques, ce sont des duels...On les présente comme propre ...pas de boue, pas de corps déchiquetés qui pourrissent sur le champ de bataille...Donc tout ça pouvait créer une animosité...
EN revanche on oublie que l'aviation compte aussi bon nombre de rampants ( aujourd'hui une proportion de 50 pour 1 avion dans le ciel)...Les mécanos, les cuistos sur les aérodromes et même les troupes de garde ou autres ne croupissaient pas dans les tranchées...d'ailleurs très peu ont eu la carte du combattant lorsqu'ils étaient affecté dans des unités aériennes, je pense que eux devaient être traités de planqués par les poilus....Mais je m'avance peut être un peu...