MEZLY - Trois mâts barque

Memgam
Messages : 3648
Inscription : lun. nov. 23, 2009 1:00 am

Re: MEZLY - Trois mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

Lettre adressée par le capitaine du Mezly, François Hervé, à son épouse, qui avait quitté le bord juste avant le chargement du charbon.

Port Talbot, le 17 décembre 1906,

Ma Jeannette bien-aimée,

Une formidable explosion s'est produite ce matin à bord du Mezly. Si tu avais été à bord, Dieu seul pourrait dire ce que tu serais devenue. Je partais pour aller à terre et je me trouvais sur un bateau à vapeur qui est le long de nous, quand la catastrophe s'est produite.
J'ai sept hommes à l'hôpital, à Swansea, dont six de chez nous. On en sauvera quelques-uns, mais je crains que déjà Loisel, Robert et le maître ne soient morts. C'est épouvantable. Je viens d'écrire à mes armateurs, sur la Jacqueline qui m'a donné l'hospitalité. Pour ce soir je ne t'en écris pas plus long. Je suis tellement fatigué que je ne sais plus si j'ai encore des jambes.
A bientôt. Le navire est je crois, perdu. Il est coulé dans le port.

Je vous embrasse tous tendrement."

Source : Brigitte et Yvonnick Le Coat, Cap Horn, une vie, un mythe, Pascal Galodé éditeurs, 2008, page 62.

Cordialement.
Memgam
olivier 12
Messages : 4029
Inscription : ven. oct. 12, 2007 2:00 am

Re: MEZLY - Trois mâts barque

Message par olivier 12 »

Bonjour à tous,

Une autre photo du MEZLY après son accident de Port Talbot

Image

Cdlt
olivier
Memgam
Messages : 3648
Inscription : lun. nov. 23, 2009 1:00 am

Re: MEZLY - Trois mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

Sur la photo présentée ci-dessus, on note la présence sur la dunette de deux policiers en uniforme, à la fois pour préserver la scène pour l'enquête et également de tout pillage.
L'enquête menée par le Coroner et validée par 12 jurés acquittera le capitaine et l'équipage de toute faute ou négligence ayant pu provoquer l'explosion.

Source : Ouest-Eclair n° 2904 du 23 décembre 1906, où l'on trouve aussi l'intégralité du rapport de mer du capitaine Hervé, comme cité dans un message plus haut.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
Messages : 15328
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

MEZLY ― Trois-mâts barque ― Société nouvelle d’armement.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,

L’Ouest-Éclair — éd. de Rennes —, n° 2.900, Mercredi 19 décembre 1906,
p. 4, en rubrique « Dépêches maritimes ».


VOILIERS L0NG-COURRIERS

L’EXPLOSION DU MEZLY

Le navire a coulé. — L’état des blessés.

Port-Talbot, 18 décembre. — Pour éteindre l’incendie allumé hier matin à son bord par l’explosion de gaz que je vous ai annoncée, le voilier nantais Mezly a coulé dans les docks de Port-Talbot. On va décharger le navire, afin de pouvoir le renflouer plus aisément.
Il y a eu exactement sept hommes de l’équipage blessés, qui ont été conduits hier à l’hôpital de Swansea. Tous sont sérieusement atteints. Voici leurs noms : Pierre Huet (charpentier), Joseph Loizel (matelot léger), Pierre Gorry, François Robert, Charles Lemaire, François Charmelet, François Picard, tous bretons.
L’état de Huet et Loizel est si grave qu’avant leur transport à l’hôpital, on leur a administré les derniers sacrements ; on ne croit pas qu’ils survivront à leurs blessures.


L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 2.904, Dimanche 23 décembre 1906,
p. 4, en rubrique « Dépêches maritimes ».


L’explosion de Mezly

Le rapport du capitaine Hervé. — Le trois-mâts coulé après l’explosion.
— Devant le Coroner. — Acquittement général.

Swansea, 22 décembre. — Voici le rapport du capitaine Hervé, commandant le Mezly, à la suite du grave accident qui s’est produit à son bord :

Je soussigné François Hervé, capitaine du trois-mâts français Mezly, du port de Nantes, armateur : Société nouvelle d’armement, jaugeant 1.390 tonneaux 96 et armé de 21 hommes d’équipage, se trouvant en partance de Port Talbot pour Caleta Coleso (Chili), avec un complet chargement de charbon à vapeur de la Mine North Navigation, déclare :

Que le 17 décembre 1906, à 10 h. 15 du matin, au moment où je me trouvais sur le vapeur Baroda, amarré le long du Mezly, m’en allant à terre pour expédier le navire en douane, il s’est produit à bord une formidable explosion qui, partant du panneau de l’avant ouvert, a suivi comme une traînée de poudre jusqu’à l’arrière où le panneau était également ouvert, faisant sauter le pont et les superstructures d’un bout à autre du navire. A tribord en dessous des préceintes, il s’est produit une déchirure de plus de 20 mètres.
Sept homme de l’équipage et un jeune homme des « Port Talbot Graving Docks » travaillant aux réparations ont été brûlés dans l’explosion, deux plus grièvement qui venaient de descendre dans la cale, les nommés François Robert et Joseph Loisel. Les autres blessés moins grièvement sont les nommés : Huet, Kermelet, Coya, Picard et Lemarié, ce dernier est hors de tout danger.
Grâce à la célérité déployée par le capitaine du port, les blessés ont pu être dirigés presque aussitôt par train spécial sur l’hôpital de Swansea, après avoir reçu les premiers soins des docteurs accourus en hâte sur les lieux.
Les capitaines français présents sur rade sont venus aussitôt avec des hommes de leurs équipages pour donner des secours. Le canot de la Jacqueline est arrivé premier avec une pompe à incendie qui du reste n’a pas servi, le feu n’ayant pris que dans quelques débris dont se sont rendus maitres les pompiers du port.
Le navire faisant de l’eau par l’avant, apparemment à bâbord, j'ai fait mettre à la pompe, mais la voie d'eau était trop considérable pour que l’on put espérer maintenir le navire à flot. Ce que voyant, j’ai insisté auprès du capitaine de port pour qu’il fit conduire le navire dans un endroit moins profond au moyen du remorqueur des docks ; mais le capitaine du port a refusé, prétextant qu'il prenait le navire sous sa responsabilité étant maître des docks.
Il ne restait plus qu’à sauver le plus tôt possible le matériel du navire. Les équipages français ont commencé à 12 h. 30, aidés plus tard vers 2 heures par des ouvriers anglais. Tout ce qu’on a pu sauver en fait de papiers de bord, toiles, voiles et filins a été remisé à terre en lieu sûr sous la surveillance de la police.
A 6 heures du soir, le navire coulait par 27 pieds d’eau, le gaillard et la dunette seuls émergeant.
A quoi faut-il attribuer l’explosion ? L’enquête l’établira et il ne m’appartient pas de trancher cette question. Tout ce que je puis dire et affirmer, c'est que le navire a terminé son chargement le 13 à 9 heures du matin, que tous les panneaux sont restés ouverts jusqu’au 15 au soir, c’est-a-dire plus de 48 heures après la fin du chargement. Le 15 au soir seulement, j’ai fait condamner le grand panneau, paré à prendre la mer. Mais le panneau de l’avant et celui de l’arrière sont restés ouverts tout le temps ainsi que les puits à air de l'avant et de l’arrière, établissant ainsi un courant d’air qui eut dû être suffisant.
Pour rendre justice à l’exacte vérité, je dois reconnaître que l’on a trouvé après l’explosion le puits à air de l’avant fermé, mais je ne puis expliquer le cas que par un choc en retour produit pendant l’explosion, qui aurait rabattu le couvercle sur l’ouverture après avoir fait larguer le crochet de retenue.
Tel est mon rapport que je déclare véritable en tout son contenu.
Je ne veux pas terminer sans exprimer ma reconnaissance à mes officiers et à tous mes hommes restés indemnes qui m’ont aidé dans cette triste circonstance avec un dévouement admirable et sont resté jusqu’à la nuit sans prendre pour ainsi dire aucune nourriture.
Je dois ajouter que les ravages de l’explosion dans le poste de l’équipage furent tels que les marins n'ont pu sauver que très peu de leurs effets d’habillements et encore ces débris sont-ils pour ainsi dire inserviables.
En prévision de la suite que comportera ce terrible accident, je me réserve le droit d’amplifier le présent rapport si nécessaire.

Fait a Port Talbot, le 18 décembre 1906.
Le capitaine,
F. Hervé.


Ajoutons que la Cour anglaise, composée du Coroner et de douze jurés, a acquitté à l’unanimité le capitaine et les officiers de toute négligence ayant pu occasionner l’accident. En France, pour l’opinion publique qui les connaît, nos estimés compatriotes étaient acquittés d’avance.


L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 2.909, Vendredi 28 décembre 1906,
p. 4, en rubrique « Dépêches maritimes ».


VOILIERS L0NG-COURRIERS

L’EXPLOSION DU MEZLY

De nouveaux détails sur l'explosion. — Cinq victimes ont succombé.

Le Havre, 27 décembre. — Les hommes composant le Mezly, qui fit récemment explosion à Port-Talbot, viennent de rentrer en France. En arrivant au Havre, l’un d’eux, le matelot Allanic, a donné sur l’événement des détails inédits dans les termes suivants :

« Tous les hommes étaient occupés à terminer les préparatifs en vue de l’appareillage.
« Cinq hommes : le maître d’équipage Kermarec, le charpentier Huet, les matelots Picard et Robert, le matelot léger Loisel, se trouvaient dans la cale, occupés à arrimer 100 madriers qui devaient nous servir à former des bardis pour la cargaison de nitrate que nous devions prendre au retour. D’autres se trouvaient dans les soutes à voiles ou dans la mâture.
« Le capitaine venait de quitter le bord pour aller à terre régler ses comptes et préparer ses papiers. Il n’avait pas encore atteint le quai qu’une violente détonation ébranla l’air. Une explosion s’était produite au panneau avant, et les débris du pont allaient briser, en s’éparpillant, les agrès et les cale-haubans.
« Un matelot, le nommé Cohit, âgé de 23 ans, originaire de Bordeaux, qui se trouvait sur la vergue de misaine, fut enlevé et retomba dans le panneau de la cale mais, à ce moment, la flamme ayant gagné la partie arrière, provoqua une nouvelle déflagration des gaz.
« Cohit se trouva à nouveau soulevé, avant d’avoir atteint le chargement et fut projeté sur le pont. Sa chute fut en quelque sorte amortie et il dut à cette circonstance de n’être que légèrement blessé.
« Malheureusement, d’autres marins étaient plus gravement atteints, notamment les cinq malheureux qui se trouvaient dans la cale.
« Le pauvre charpentier, affolé, les vêtements en feu, ne sachant où il allait, se sauva dans la mâture, où il demeura désespérément cramponné. Je dus aller le chercher pour le ramener sur le pont.
« Avec mes autres camarades, nous sommes allés ensuite dans la cale pour tâcher de sauver les autres victimes. D’abord Robert, puis Loisel et Kermarec, enfin, Picard furent tirés de la cale. Ce dernier était défiguré, méconnaissable, horrible. Tous étaient brûlés, les vêtements en lambeaux.
« Un autre marin, Marier, avait reçu sur les reins la vole que nous avions disposée sur le roof. Il était assez fortement contusionné.
« Au bruit produit par l’explosion, le capitaine s’empressa de regagner le bord, pendant que de tous côtés arrivaient les remorqueurs et les embarcations. Un quart d’heure plus tard deux voitures d’ambulance emportaient vers l’hôpital nos cinq camarades.
« Marier et Cohit, dont l’état n’est pas grave, y sont encore. Quant aux cinq autres, après avoir vécu plusieurs jours, ils sont morts successivement dans d’horribles souffrances. »


Seuls le capitaine et le second sont restés à Port-Talbot pour s’occuper du navire.
Dernière modification par Rutilius le sam. oct. 27, 2018 9:39 am, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Memgam
Messages : 3648
Inscription : lun. nov. 23, 2009 1:00 am

Re: MEZLY - Trois mâts barque

Message par Memgam »

Bonjour,

"Bordeaux, 15 novembre. Le trois-mâts Mezly quittant notre port pour Port Talbot, est entré en collision avec le vapeur anglais Eila Sager. Le vapeur a une tôle enfoncée et sa passerelle est endommagée. Le Mezly a brisé son bout-dehors."

Source : Ouest-Eclair du 16 novembre 1906.

Cordialement.
Memgam
Rutilius
Messages : 15328
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

MEZLY ― Trois-mâts barque ― Société nouvelle d’armement.

Message par Rutilius »

Bonsoir à tous,


Le dernier capitaine du trois-mâts barque Mezly


— DROGUET Eugène Victorien Marie, né le 13 juin 1883 à Dinard-Saint-Énogat (Ille-et-Vilaine) et décédé le 16 septembre 1941 à Saint-Malo (– d° –) (L’Ouest-Éclair – éd. de Rennes –, n° 16.345, Jeudi 18 sept. 1941, p. 4). Capitaine au long-cours, inscrit à Saint-Malo, n° 720 [Initialement, inscrit au même quartier, n° 121] ; rayé de la matricule des gens de mer le 3 décembre 1927. Classe 1903, n° 506 au recrutement de Saint-Malo ; enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire (27 août 1917).

Image


Fils de François Pierre Marie DROGUET, né le 24 octobre 1850 à Plévenon (Côtes-du-Nord – aujourd’hui Côtes-d’Armor –), préposé des Douanes, et d’Eugénie Marie JOLIVET, née le 24 février 1855 à Dinard-Saint-Énogat et y décédée, le 22 juin 1883 ; époux ayant contracté mariage à Dinard-Saint-Énogat, le 27 juin 1882 (Registre des actes de mariage de la commune de Dinard-Saint-Enogat, Année 1882, f° 7, acte n° 11 ~ Registre des actes de naissance de la commune de Dinard-Saint-Enogat, Année 1883, f° 12, acte n° 56 ).

Petit-fils de :

– François Marie DROGUET, né le 28 juin 1820 à Plévenon, maçon, et d’Aspasie Françoise HAINS, née le 20 septembre 1821 à Plévenon, sans profession ; époux ayant contracté mariage à Plévenon, le 19 novembre 1849 (Registre des actes de mariage de la commune de Plévenon, Année 1849, acte n° 13).

– Pierre Mathurin JOLIVET, né le 22 mai 1817 à Dinard-Saint-Énogat, mort en mer le 11 janvier 1857 au large de Tarnos (Landes) lors du naufrage de son bâtiment (Registre des actes de décès de la commune de Dinard-Saint-Enogat, Année 1857, f° 2, acte n° 12 – Transcription), maître au cabotage ; et d’Azéline Marie LOTELIER, sans profession, son épouse.

Époux d’Anaïse Jeanne Marie LEVÊQUE, née le 1er octobre 1886 à Plévenon et décédée le 10 décembre 1952 à Saint-Malo (Registre des actes de naissance de la commune de Plévenon, Année 1886, f° 13, acte n° 23), avec laquelle il avait contracté mariage à Plévenon, le 18 août 1908.

Fille de Jacques Marie LEVÊQUE, né le 23 février 1841 à Plévenon, maître au cabotage, et de Marie Louise Hyacinthe BESNIER, née le 24 avril 1847 à Plévenon, « ménagère », époux ayant contracté mariage à Plévenon, le 29 juillet 1872 (Registre des actes de mariage de la commune de Plévenon, Année 1872, f° 9, acte n° 8).

Distinctions honorifiques


Par arrêté ministériel du 3 avril 1919 ](J.O. 5 avr. 1919, p. 3.561), inscrit au tableau spécial de la Légion d’honneur pour le grade de chevalier dans les termes suivants :

« M. l’enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire Droguet (Eugène-Victorien), Saint-Malo 720 : officier de haute valeur morale et professionnelle. A rendu des services remarqués lors de son passage à la Mission navale en Grèce, faisant preuve des plus belles qualités de sang-froid et d’intelligente initiative. Avait déjà montré une endurance et une force de caractère exceptionnelles lors du torpillage par un sous-marin ennemi du trois-mâts Mezly qu’il commandait. S’est embarqué avec une partie de l’équipage dans un vieux canot et a réussi, après sept jours de la plus dure navigation, à ramener à terre tous ses hommes qu’il n’a pas cessé de réconforter.

Cette nomination comporte l’attribution de la Croix de guerre avec palme.
»


Par décret du 11 août 1930 (J.O. 15 août 1930, p. 9.482), promu au grade d’officier dans l’Ordre du Mérite maritime. Alors vice-président de la Fédération des pensionnés de la Marine marchande.


Par décret du 7 août 1931 (J.O. 10 août 1931, p. 8.761), promu au grade d’officier dans l’Ordre de la Légion d’honneur au titre du Ministère de la Marine marchande. Alors secrétaire général de l’Association Nord-Bretagne des pensionnés de la marine du commerce.


Extraits de la note en date du 31 juillet 1931 produite par le Ministère de la Marine marchande à l’appui du projet de décret de nomination (Base Léonore, Dossier LH/805/7) :

« Situations diverses (fonctions électives, professions, officiers de réserve ou auxiliaire, etc.).

– Enseigne de vaisseau de 1re classe auxiliaire.

– Conseiller municipal de Saint-Malo depuis les dernières élections.

– Membre de la Chambre de commerce de Saint-Malo.

– Vice-président de la Fédération nationale des pensionnés de la Marine de commerce.

– Secrétaire général :

1°) de l’Association Nord-Bretagne des pensionnés de la Caisse des invalides et de la Caisse de prévoyance ;
2°) de l’Union des capitaines et patrons de pêche naviguant à la pêche à Terre-Neuve ;
3°) de l’Association malouine et dinannaise des patrons borneurs brevetés. [...]

Services rendus dans les établissements de bienfaisance, les commissions... — Membre du Comité des régates municipales de Saint-Malo.

Publications littéraires, scientifiques, artistiques. — Mission navale de Grèce (12 nov. 1917~15 févr. 1919).

Distinctions honorifiques. — Croix de guerre avec palmes. Chevalier de la Légion d’honneur du 3 avril 1919. Officier du Mérite maritime.

Détails des services extraordinaires rendus par le candidat. — A particulièrement contribué à faire aboutir les revendications des pensionnés de la Marine de commerce, en groupant les intéressés dans la région Nord-Bretagne, en les représentant dans de nombreux congrès et en plaidant leur cause auprès des membres du Parlement et des pouvoirs publics.

Observations. — Sa promotion au grade d’officier de la Légion d’honneur serait la juste récompense de son dévouement aux capitaines et aux marins, et serait approuvée unanimement par ses concitoyens.

L’administrateur du quartier a toujours trouvé dans le capitaine Droguet un collaborateur empressé, intelligent et dévoué. Sa modestie n’a d’égal que sa popularité.
»


Par décret des 24 et 25 février 1933 (J.O. 4 mars 1933, p. 2.208), promu au grade d’officier dans l’Ordre du Mérite maritime. Alors vice-président de la Fédération des pensionnés de la Marine marchande. [Nouvelle promotion, résultant vraisemblablement d’une erreur administrative].


Par décrets des 15 et 20 février 1936 (J.O. 23 févr. 1936, p. 2.194), promu au grade de commandeur dans l’Ordre du Mérite maritime. Alors vice-président de la Fédération des pensionnés de la Marine marchande.
Dernière modification par Rutilius le sam. oct. 27, 2018 10:03 am, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
Rutilius
Messages : 15328
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

MEZLY ― Trois-mâts barque ― Société nouvelle d’armement.

Message par Rutilius »

Bonjour à tous,


Le capitaine en second du trois-mâts barque Mezly lors de la perte de ce bâtiment


— CHASSARD Jacques Étienne Eugène, né le 20 mai 1882 à Montbéliard (Doubs) et décédé le 1er juin 1919 à Toulon (Var) à bord du cinq-mâts schooner Vailly. Capitaine au long-cours, inscrit le 17 décembre 1907 au quartier de Nantes, n° 16.792 – certificat d’aptitude professionnelle théorique de capitaine au long-cours, avec brevet supérieur, obtenu le 14 mars 1906 à Dieppe.

• Fils d’Eugène CHASSARD, né vers 1840, négociant, et de Louise Angèle VAVASSEUR, née vers 1846, sans profession, son épouse (Registre des actes de naissance de la ville de Montbéliard, Année 1882, acte n° 100).

Principaux embarquements


— Trois-mâts carré La Pérouse (Société générale d’armement, Nantes). Armé au long-cours à Nantes, n° 539 ; désarmé à Nantes, n° 449. Embarqué à Rotterdam, le 22 juin 1913 ; débarqué à Cardiff, le 22 juin 1914. Second capitaine.

— Trois-mâts barque Sainte-Françoise-d’Amboise (Société générale d’armement, Nantes). Armé au long-cours au Havre, n° 388 ; désarmé à Nantes, n° 95. Embarqué au Havre, le 29 septembre 1914 ; débarqué à Ipswich, le 21 février 1916. Second capitaine.

— Trois-mâts barque Mezly (Société générale d’armement, Nantes). Armé au long-cours à Nantes, n° 187 ; désarmé à Nantes, n° 95. Embarqué à Ipswich, le 16 mars 1916. Second capitaine.

— Trois-mâts barque Joinville (Société générale d’armement, Nantes). Armé au long-cours à Nantes, n° 387 ; désarmé à Nantes, n° 4. Embarqué à Falmouth, le 19 juin 1917 ; débarqué à Dakar, le 1er juin 1918. Second capitaine.

— Cinq-mâts schooner Général-Baratier (État français). Armé au long-cours à Bordeaux, n° 630 ; désarmé à ..., n° ... Embarqué à Bordeaux, le 7 septembre 1918 ; débarqué à ..., le... Capitaine.

« [S’était] engagé le 19 août 1918 à se rendre à San-Francisco pour embarquer comme second sur le schooner 16. »

— Cinq-mâts schooner Vailly (État français). Embarqué le 12 mars 1919, vraisemblablement aux États-Unis ; décédé à bord à Toulon, le 1er juin 1919. Capitaine.

Venant des États-Unis, ce bâtiment était arrivé à Toulon fin Mai 1919 (La Croix, n° 11.115, Jeudi 29 mai, Dimanche 30 mai 1919, p. 2, en rubrique « Sur mer »).

____________________________________________________________________________________________

Archives départementales de Loire-Atlantique, Quartier de Nantes, Matricules de 1883, Matricules des inscrits définitifs, Matelots de service et officiers mariniers, n° 16792, Cote 7 R 4/1246*, p. num. 21.
Dernière modification par Rutilius le sam. oct. 27, 2018 10:11 am, modifié 1 fois.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
vdonval29
Messages : 10
Inscription : mar. mars 09, 2010 1:00 am

Re: MEZLY - Trois mâts barque

Message par vdonval29 »

Bonjour à tous,
J'aurai une petite question concernant la perte du Mezly en mai 1917
- que sont devenus les documents de bord des grands voiliers arraisonnés puis coulés par les sous-marins allemands, documents souvent récupérés par le capitaine du sous-marin. Sont-ils toujours en Allemagne et où? Comment les consulter?
Actuellement, après avoir reconstitué un dossier j'ai réalisé les plans et j'ai presque fini la maquette :
Image
Je vous remercie pour votre aide.
Cordialement
Vincent
Rutilius
Messages : 15328
Inscription : mar. avr. 22, 2008 2:00 am

MEZLY ― Trois-mâts barque ― Société nouvelle d’armement.

Message par Rutilius »

Bonjour,

Tous les capitaines des navires de commerce arraisonnés et coulés, ou torpillés par des sous-marins alle-mands, avaient pour consigne impérative, avant de quitter leur bâtiment, de détruire les documents de bord ou de les jeter à la mer dans un sac lesté, généralement préparé à l’avance. Dans la mesure où ils le purent matériellement, la plupart s’y conformèrent strictement.
Bien amicalement à vous,
Daniel.
vdonval29
Messages : 10
Inscription : mar. mars 09, 2010 1:00 am

Re: MEZLY - Trois mâts barque

Message par vdonval29 »

Bonjour Daniel,
Merci pour votre réponse. J'ai en ma possession le rapport qu'Eugène Droguet a fait à son arrivée. il est bien stipulé que le Mezly a été pillé et saccagé et que trois marins allemand ont bien récupéré du matériel tels que les chronomètres, les compas, le pavillon etc... Ainsi que les conserves et boissons. Mais que le journal de bord et papiers épars ont bien été récupérés par le capitaine.... J'ai aussi en ma possession le rôle d'équipage.
Cordialement
Vincent
Répondre

Revenir à « Navires et équipages »