Pour rappel :
Initialement, les cuirassiers ne devaient pas recevoir d’armes à baïonnette. Le combat à pied n’était pas envisageable pour ces unités d’élite.
Le général de Mitry, commandant le deuxième Corps de Cavalerie, écrit le 29 novembre 1914 au général Joffre pour dénoncer cette injustice :
" Les cuirassiers ont été employés dans les mêmes conditions que les cavaliers des autres armes pendant les combats sur l’Yser, ils ont dû participer avec eux au service dans les tranchées (…) Le port du mousqueton présente aucune difficulté pour les cuirassiers ; la plaque de couche de cette arme n’est pas doublée de cuir il est vrai, mais les régiments de cuirassiers pourront, par leurs propres moyens faire placé, soit sur la cuirasse elle-même, soit sur la plaque de couche du mousqueton, une feuille de cuir suffisante pour empêcher l’arme de glisser. "
Le général en chef accepte le 3 décembre et la modification adoptée, portant sur 10 000 armes, est donné par une instruction du 29 décembre 1914 : la plaque de couche en acier sera remplacée par une plaque de couche en cuir, fournie par St Etienne.
La modification est effectuée dans les corps de troupe et les dépôts en janvier 1915.
En plus des plaques de cuir, chaque régiment reçu 10 râpes à bois pour les ajustages.
Voici une arme ainsi tranformée :

Les carabines de cuirassier récupérées seront utilisées comme les carabines de cavalerie Mle 1890. Certaines subirons la modification de 1915 à savoir la réduction du fut afin de pouvoir y fixer une baïonnette.
Amicalement
Didier