Il y a quelques jours, je me suis présenté sur ce forum. Si je recommence, c'est pour vous expliquer la photo qui est dorénavant associée à mon pseudo, ainsi que l'inscription juxtaposée "Ni schtroumf, ni épouvantail". Voilà, l'histoire est simple. Je vis dans un petit village de la Loire, qui est situé à plusieurs centaines de kilomètres des combats de la Grande Guerre. Il y a peu, la mairie de mon village a décidé de repeindre le soldat fixé sur le MAM. C'est celui de la photo. Notre village étant loin du front, nous n'avons pas la culture du souvenir, de la commémoration qui existe dans les lieux concernés par la guerre. Aussi, le bleu éclatant qui fait revivre la mémoire de nos soldats, (je trouve donc la démarche de cette restauration vivement colorée salutaire et fondamentale), a profondément fait jaser mes concitoyens. Le malheureux soldat fraichement repeint a fait l'objet de vives critiques, (courriers, protestations). Certains l'ont raillé, s'en sont moqués, le qualifiant de "Schtroumf", en référence à son bleu vif. Du comique on passe à la tragédie complète, puisque d'autres l'ont qualifié "d'épouvantail terrifiant" susceptible de faire peur aux enfants. Moi je suis fier de ce soldat Mort pour la France. C'est "ni un schtroumf, ni un épouvantail". Un simple soldat mort pour notre liberté. C'est un peu cette polémique qui est à l'origine de ma recherche sur les 50 soldats de mon petit village. J'ai commencé cette recherche, qui m'a conduit au Chemin des Dames, au Mont sans Nom, au Bois des Caurièrres, au Bois Raquette, à Verdun, à N.D de Lorette, dans les Vosges, en Alsace, en Artois, dans la Somme, sur le croiseur Sant'Anna torpillé par un sous marin au large de la Tunisie, dans un camp de prisonnier bavarois, dans les hopitaux. Certains sont touchés par Vingré, d'autres par les mutineries. Mais que tout cela est passionnant !
Enfin, sur un plan plus sociologique, je travaille sur les souffrances psychiques des Gueules Cassées, dans leurs relations sociales après la guerre.
Bien à vous tous
Christophe
