Bonsoir à tous les passionnés d'histoire !

[Jass]

Belge francophone, je suis tombé tout petit dans l'histoire de la Première Guerre, impressionné par les trop rares propos de mon grand-père paternel à son sujet.
Il n'en parlait guère, en effet, de cette période de son existence, mais pour rien au monde il n'aurait manqué les réunions régimentaires du souvenir qui se sont prolongées tard dans l'automne de sa vie et qui le ramenaient vers ses anciens frères d'armes dont je me souviens encore de noms.
Officier d'infanterie, il avait accompli toute la Grande Guerre dans la boue de l'Yser et en avait été marqué à vie.
A sa mort, j'ai recueilli ses souvenirs comme des trésors d'une inestimable valeur : journal de campagne complet dactylographié, cartes et nombreuses décorations, notamment.
Je suis heureux de constater qu'avec les années, et grâce au travail patient d'historiens comme le regretté Pierre Miquel, les souffrances abominables des soldats de toutes les armées belligérantes ont peu à peu reconquis la place centrale qui leur revenait, à côté des récits d'opérations militaires, d'ouvrages et articles techniques relatifs à l'armement, à l'aviation, à la marine, aux uniformes, de biographies de grands chefs, etc.
Je pars donc à la recherche de ces combattants anonymes, muni d'un appareil photo, et rien ne m'émeut tant que trouver un nom gravé dans la pierre comme un défi lancé à l'oubli, une caricature minérale sur un bout de rocher, un autel sculpté dans la paroi d'une carrière ou un blason de régiment caché par une végétation luxuriante...
Je ne chasse pas les boutons, les boucles de ceinturon, les gamelles, les bidons, les médailles d'identité, les balles, les douilles d'obus, les verrous de fusils et autres "souvenirs"...
Je ne recherche que l'émotion née d'une rencontre posthume avec ces poilus, à travers un signe, à travers un message plus fort que la mort. Cela m'a déjà valu de très beaux moments.
Voilà mon approche personnelle de la Grande Guerre, à côté de toutes les lectures de livres et de magazines, visites de champs de bataille, nécropoles militaires, monuments et musées et collection d'armes d'épaule de 14-18, encore à son début.
Dernières visites en date : le cimetière russe de St-Hilaire-le Grand, en Champagne, et, au mois d'août, le Mémorial de la Victoire de la Marne, à côté du château de Mondement, non loin de Sézanne.
Mille excuses pour avoir été si long et peut-être ennuyeux.
Bien à vous.
Xavier

[p Lamy]

Bonjour,
Ennuyeux certes non ! C'est cela, la passion, on en parle...On a tous une approche différente de la Grande Guerre, mais on se rejoints tous sur cet excellent forum.
J'ai connu aussi des moments de grande émotion auprès de pépères nonagénaires ou centenaires, et je vous comprends...Quand on trouve un témoignage gravé, comme la rencontre avec un ancien, le temps suspend son vol et...

Bienvenue Xavier.

Cordialement
P. Lamy

[Piou-Piou]

Bonjour à toutes et tous,

Le temps aujourd'hui est excécrable en belgique.
La tranchée Belge reçoit du renfort.
Bienvenue à toi Xavier et tu verras, sur ce beaux Forum qui est le nôtre, tu trouveras certainement ton bonheur.

De quel région est-tu ?.
Cordialement.
Phil.

[363eme RI]

Salut à tous,
bienvenu Xavier, et je suis d'accord avec toi: rien de plus passionnant que le témoignage d'un acteur de la GG, le poilu de base pour le nommer, qu'importe dans quel camp il combattait et soufrait, ce sont eux les vrais héros de ce conflit.
Les nombreux carnets et récits écrits par eux sont les plus intérressants, poignants par leur simplicités et bien loins des récits des batailles décrits par les experts militaires, si loin des réalités quotidiennes des simples soldats.
J'ai dans ma collection des carnets de guerre écrits par des officiers, re-édités récemment qui sont édifiants comparés aux carnets des simples soldats: malheureusement, il apparaît trop souvent dans ces carnets d'officiers de toutes les armes une préocupation constante: trouver un bon lit au prochain repos et une bonne table fournie par leur ordonnace alors que le simple biffin devait se contenter de paille pourrie et de l'ordinaire (alors qu'il avait sauté plusieurs repas en 1ère ligne).
Je ne suis pas un "anti - officier", mais il y avait à cette époque un gouffre séparant le soldat du gradé.
Mais je suis preneur de tous les carnets disponibles, et les chine régulièrement dans tous les bric à brac etautres foires aux livres!
Le but principal reste d'acquérir le maximum de témoignages, d'histoires vécues (souvent la petite histoire est plus intéressante que la grande) afin de mieux comprendre les états d'esprit et moral des soldats.. Ces réactions ont conduit aux soulèvements de 17, compréhensibles au vu des sacrifices demandés et exigés par l'état major et divers officiers subalternes.
Voilà, je ne lance pas un débat, stérile, sur les capacités des officiers supérieurs français ou allemand en 14 maisje tenais à donner mon point de vue!
Cordialement,

[Jass]

Salut à tous,
bienvenu Xavier, et je suis d'accord avec toi: rien de plus passionnant que le témoignage d'un acteur de la GG, le poilu de base pour le nommer, qu'importe dans quel camp il combattait et soufrait, ce sont eux les vrais héros de ce conflit.
Les nombreux carnets et récits écrits par eux sont les plus intérressants, poignants par leur simplicités et bien loins des récits des batailles décrits par les experts militaires, si loin des réalités quotidiennes des simples soldats.
J'ai dans ma collection des carnets de guerre écrits par des officiers, re-édités récemment qui sont édifiants comparés aux carnets des simples soldats: malheureusement, il apparaît trop souvent dans ces carnets d'officiers de toutes les armes une préocupation constante: trouver un bon lit au prochain repos et une bonne table fournie par leur ordonnace alors que le simple biffin devait se contenter de paille pourrie et de l'ordinaire (alors qu'il avait sauté plusieurs repas en 1ère ligne).
Je ne suis pas un "anti - officier", mais il y avait à cette époque un gouffre séparant le soldat du gradé.
Mais je suis preneur de tous les carnets disponibles, et les chine régulièrement dans tous les bric à brac etautres foires aux livres!
Le but principal reste d'acquérir le maximum de témoignages, d'histoires vécues (souvent la petite histoire est plus intéressante que la grande) afin de mieux comprendre les états d'esprit et moral des soldats.. Ces réactions ont conduit aux soulèvements de 17, compréhensibles au vu des sacrifices demandés et exigés par l'état major et divers officiers subalternes.
Voilà, je ne lance pas un débat, stérile, sur les capacités des officiers supérieurs français ou allemand en 14 maisje tenais à donner mon point de vue!
Cordialement,

Ton avis est vraiment le bienvenu et je le comprends jusqu'à un certain point.
Il me semble néanmoins utile de rappeler que l'armée belge se battait sous le commandement d'Albert Ier, son Roi de l'époque, et que celui-ci s'est toujours opposé aux offensives à outrance et aux "grignotages" qui auraient impliqué son armée mais qui, par contre, avaient malheureusement la faveur de l'Etat-Major Général de l'Armée française.
L'armée belge n'a donc heureusement pas connu les offensives aussi meurtrières que vaines qui ont saigné à blanc la jeunesse française et qui ont donné lieu à des "valses" successives de généraux.
Les rapports entre officiers et soldats ("jass") belges étaient donc probablement assez différents de ceux qui avaient cours dans l'Armée française, entre officiers et poilus.
L'attachement qu'a toujours manifesté mon grand-père, durant toute sa vie, pour ses anciens compagnons d'armes, même humbles, en témoigne.
Celui-ci a assuré la vice-présidence de la Fraternelle des 3ème et 23ème Régiments de Ligne durant des décennies, jusqu'à sa mort.
A l'ouverture de ses archives personnelles relatives à cette association aujourd'hui éteinte, j'ai pu voir à quel point mon aïeul s'était investi dans des démarches officielles ou non en vue de venir en aide à d'anciens compagnons en difficulté. Avec discrétion, méthode, soin et ordre.
J'ai découvert cette facette de mon grand-père après sa mort. Je ne l'en estime que plus aujourd'hui. Le mot "fraternelle" avait un sens pour lui. Même si son grade était de nature à le hisser quelque peu au-dessus du simple fantassin.
Mon grand-père a quitté définitivement l'armée, à contre-coeur, au début des années '20, pour administrer une société commerciale. Je pense que son coeur était resté à l'Armée belge et à son Roi Albert auquel, comme beaucoup de mes compatriotes, il vouait un véritable culte.
La société commerciale en question a été liquidée 30 ans plus tard mais le bureau de mon grand-père décédé est resté en l'état jusqu'en 1980 !
A cette époque, j'ai eu la surprise de constater la présence aux murs de ce local vénérable de deux grands cadres contenant, le premier, une photographie officielle d'Albert Ier, et le second, une photographie officielle de l'épouse de celui-ci, la Reine Elisabeth !
Pour mémoire, le Roi Albert Ier est mort accidentellement le 17 février 1934, au cours d'une escalade de rochers !
Tel était mon aïeul, dont un pan entier de la personnalité était resté et restera à jamais enseveli dans la boue des Flandres.

Bien à vous.

[Jass]

Bonjour à toutes et tous,

Le temps aujourd'hui est excécrable en belgique.
La tranchée Belge reçoit du renfort.
Bienvenue à toi Xavier et tu verras, sur ce beaux Forum qui est le nôtre, tu trouveras certainement ton bonheur.

De quel région est-tu ?.
Cordialement.
Phil.

Bonjour Phil !
Sympa, ton intervention ! J'apprécie beaucoup le ton cordial de ce forum ainsi que les connaissances encyclopédiques de la plupart de ses membres. Celles-ci m'impressionnent vraiment !
J'habite dans la région de Nivelles mais mon grand-père était originaire de la banlieue de Bruges. Il ne faisait aucune distinction entre Wallons et Flamands. Il parlait d'ailleurs aussi bien le Français que le Flamand. Il n'était certainement pas du genre à donner des ordres en Français à des soldats flamands et inversément !
La situation politique actuelle du pays le ferait d'ailleurs assurément mourir une seconde fois. Mais mon propos "politique" s'arrête là. Ce n'est le sujet ni de la discussion ni du forum.

Amicalement.

Xav

[Piou-Piou]

Bonsoir à toutes et tous, bonsoir Xavier,

Nous sommes pratiquement voisin, j'habite Mettet à Oret exactement.
Mes ancêtres aussi sont passé par Bruges, la Hollande avant, Hamme en Brabant flamands et ensuite mon Grand-père est atterris en wallonnie.
Lui aussi vouait un grand culte au Roi Albert 1er et la Reine Elisabeth.

Si tu passes un jour par mon coin, tu me fait signe, il fait toujours bon dans ma cagna.

Cordialement.
Phil.