Le pressentiment de mourir

[olivier gaget]

Bonjour à tous,

Il m’arrive de rencontrer au fil de mes lectures, et sans doute à vous aussi, le fait rapporté que les soldats de tous grades ont parfois le pressentiment qu’ils vont "y rester pour de bon" lors de l’assaut projeté et ce, le jour même où ils meurent effectivement !!
Comment expliquer cela ?

Merci pour vos éclaircissements,

Amicalement,
Olivier

[Stephan @gosto]

Salut Olivier,

Je vois, pour ma part, plusieurs explications à ce trait que l'on retrouve effectivement de façon récurente dans les livres.

1 - Avant tout, avoir le pressentiment d'une mort très probable et prochaine alors que l'on sait que l'assaut sera pour le lendemain, cela me paraît être un sentiment que beaucoup d'hommes ont partagé... D'autant plus si l'on s'aperçoit, où si l'on devine que l'engagement est mal préparé ou voué à un échec certain... A contrario cependant, de l'autre côté de la sphère des sentiments, on rencontre aussi le cas de soldats se sentant, ce jour-là, armés d'une toute puissance qui leur donne la conviction qu'ils s'en tireront.

2 - Tu remarqueras également que, si ces sentiments sont parfois exprimés dans la "dernière" lettre du soldat en question, ils le sont bien davantage rapportés par des camarades ou par le littérateur chargé de rédiger la notice biographique et nérologique dudit soldat... On est peut-être donc là devant une figure de style imposée par le genre, plutôt que devant l'expression de réels sentiments... ?

@+

Stéphan, qui papote de ce qu'il ne connait pas, ayant eu le privilège de ne jamais se trouver en une telle situation !

[Roger]

salut Stephan et Olivier

Tres interessant sujet ,ce pressentiment de la mort, je l'ai lu maintes fois dans les témoignages de combattants,ce n'est pas toujours forcément avant une attaque ou une patrouille.Mais a n'importe quel moment ,soit en 3eme lignes ou au repos dans un village pas loin des 1ere ligne.

Puis etant au front et exposé a la mort et de voir les camarades tomber un a un ,on arrive a un moment donner de se dire, ca y est la prochaine fois j'y ai droit ......
Mais pour une explication concrete ? cela va dans le domaine de la paraspychologie!
cdt Roger

[vincent le calvez]

Bonjour Roger, bonjour à tous,

A méditer :

Voilà ce qu'écrivait Albert Thierry dans la tranchée, instituteur et écrivain, du 28e RI le 26 mai 1915, le jour de sa mort :

"Nous sommes huit assis à ces deux créneaux. Quelle salade si l’obus y tombait !...
Mais il n’y tombera pas, ... car tu me protèges et je les protège.
Le capitaine passe et me dit qu’il est défendu de faire un carnet de route. Je le sais bien. Et surtout celui-ci, trop vrai qu’il est, tout surprenant qu’il soit. Mais nous ne parlerons pas du danger. "

Ce sont les dernières lignes publiées dans "Carnets de Guerre" éditées dans La Grande Revue en 1917 et en 1918.

Bien cordialement

Vincent

[olivier gaget]

Bonsoir,

Merci à tous pour vos réponses Stéphan, je partage tes points de vue !

amicalement,
Olivier