je me nomme Bernard Plumier. j'ai 41 ans, marié, 2 enfants (des jumeaux de 9 ans).
Je suis Belge, originaire de la région de Liège puis de Charleroi. Je suis ingénieur, ai travaillé 12 ans dans la sidérurgie du bassin de Charleroi, et depuis 2000 suis 'expatrié' en Bourgogne. (pardon Roger pour le mot 'expatrié', toi au moins tu ne galvaudes pas ce qualificatif, de l'autre côté de la terre).
Je suis directeur d'Exploitation ches Industeel Creusot, qui est une émanation des anciennes usines Schneider du Creusot, grand concepteur d'armes (canons, blindés et munitions) de la Grande Guerre.
Mais ma passion pour 14/18 n'a rien à voir avec mon métier; celle-ci est née en plusieurs étapes pendant mes jeunes années, dont les effets se sont accumulés sagement pour enfin déclencher la fièvre plus tard...
Première étape : une visite inopinée des champs de bataille de Verdun avec mon Papa à 9-10 ans, en attendant ma grand-mère qui avait rdv chez un médecin. Impression indéfinissable, sentiment proche de celui exprié par Henri de Montherland : "Je marchais sur cette terre humaine comme sur le visage même de la patrie"... marcher sur une terre hantée, de souffrance, qui ne demande qu'à raconter et pleurer la misère humaine qu'elle a portée... Gravé dans ma mémoire à jamais...
Seconde étape : la lecture de 'Ceux de 14', de Maurice Genevoix, vers 14 ans. Achat à la Fnac d'un livre par l'ado que j'étais, lors d'un voyage chez des amis à Paris. Je n'ai pas vu Paris ou presque, parceque j'ai dévoré le bouquin. Comment finir Genevoix sans avoir le sentiment, ou l'envie, d'être son ami... ?
Entretemps, lecture épisodique de 'La Peur' (Gabriel Chevallier), 'Le Feu' (Barbusse), 'A l'Ouest Rien de Nouveau' (EM Remarque), 'Les Croix de Bois' (Dorgelès), 'Orages d'Acier' (E. Jünger), chacun de ces ouvrages plantant un clou...
Troisième étape : découverte à 25 ans du fabuleux livre 'Traces de la Grande Guerre', où JS Cartier photographie superbement en n/b les vestiges du front, de la mer du nord à la frontière suisse.
Elément déclenchant, je décide d'aller voir par moi-même si on voit si bien les tranchées. A Verdun, je tombe sur tant de traces, de débris, de restes humains, rien qu'en marchant sur les champs de bataille, que la passion explose, melée de compassion pour ceux qui, à 20 ans, sont morts ici dans la souffrance, la boue et les détritus, abandonnés de tous.
Puis ce sont Massiges, ND de Lorette, Ypres, Dixmude, Liège, Vauquois, Le Linge, l'Argonne, etc... tant de lieux parcourus un livre de poilus et une carte IGN en mains, souvent la gorge nouée, chaque fois halluciné de découvrir, 90 ans plus tard, tant de reliques, sans jamais creuser ni fouiller.
Aujourd'hui, cette passion est bien ancrée et dévore mes temps libres. Dénicher de beaux livres, témoignages d'anciens ou contributions de modernes, allier mon goût des marches solitaires, canne et godillots, pour aller visiter les lieux contés, ramasser éventuellement des souvenirs (en particulier les fusées d'artillerie qui me fascinent), voilà mon plaisir.
Et vous cotoyer tous sur ce si accueillant Forum, mettre à jour mon site http://www.passioncompassion1418 qui se veut fidèle transposition de cette passion via sa rubrique militaria et de cette compassion par ses rubriques bibliographies et citations, mais aussi animer le Blog de l'artillerie http://canonspgmww1guns.canalblog.com/ , dont l'idée est née dans ce même forum, voici ma fierté.
Dommage que la Bourgogne soit si loin de ces champs de souffrance !
Ma trombine (et celle d'un de mes fils), sur un volcan naturel d'Auvergne (à l'inverse de celui créé par l'Homme en 1914/1918) :

Bernard