Bonjour à tous, voici le Rapport du 8 octobre 1914 du Maréchal French sur les combats qui eurent lieu entre Soissons et Villers-en Prayère du 13 au 21 septembre 1914.
« De bon matin, le 11 septembre, la poursuite de l'ennemi fut reprise.
Les trois corps traversèrent l'Ourq sans rencontrer de résistance réelle, la cavalerie atteignant la ligne de l'Aisne, les 3° et 5° brigades le sud de Soissons, les 1 °, 2°et 4° le plateau vers Couvrelles et Cerseuil.
Dans l'après midi du 12, à en juger par la résistance qu'avait rencontrée la 6° armée française à l'ouest de Soissons, notre 3°corps au sud est de cette place, le 2° au sud de Missy et de Vailly, enfin d'après certains indices recueillis tout le long de la ligne, je me formai l'opinion que l'ennemi avait pour le moment du moins, suspendu sa retraite et se préparait à disputer le passage de l'Aisne avec quelque vigueur.
Au sud de Soissons, les allemands tenaient le Mont de Paris contre l'attaque de la droite de la 6° armée française quand notre corps atteignit le voisinage de Buzancy, au sud est de cette place. Avec l'aide de l'artillerie du 3° corps, les français les rejetèrent au-delà de la rivière à Soissons où ils rompirent les ponts.
Le feu violent d'artillerie, qu'on apercevait sur une étendue de plusieurs milles vers l'ouest dans la vallée de l'Aisne prouvait que la 6° armée française rencontrait une vive résistance tout le long du front.
Ce jour-là, la cavalerie, sous le général Allenby, atteignit le voisinage de Braine et fit une besogne utile en déblayant la ville et le plateau situé au delà, des forts détachements ennemis qui l'occupaient. Les Queen’s Bays sont mentionnés en particulier par le général pour la grande part qu'ils prirent au succès de l'opération. Ils furent bien soutenus par la 3e division qui bivouaqua cette nuit-là à Brenelle, au sud de la rivière d'Aisne.
La 5e division s'approcha de Missy sans pouvoir gagner de l'avant. Le 1er corps d'armée atteignit le voisinage de Vauxere sans beaucoup d'opposition.
C'est dans ces conditions que s'engagea la bataille de l'Aisne le 13 au matin.)
(...)
L'Aisne est un fleuve paresseux d'environ 170 pieds de large, mais qui, atteignant au milieu du chenal une profondeur de 15 pieds, n'est pas
guéable. Entre Soissons à l'Ouest et Villers à l'Est -le secteur de la rivière attaqué et conquis par l'armée britannique -l'Aisne est traversé par onze ponts carrossables. Sur la rive droite, un chemin de fer à voie étroite court de Soissons à Vailly, où il traverse la rivière et continue ensuite vers l'Est le long de la rive méridionale. De Soissons à Sermoise, une ligne à voie double court le long de la rive sud, puis se détourne le long de la vallée de la Vesle vers Bazoches.
La position occupée par l'ennemi est très forte, soit pour une action retardatrice, soit pour une bataille défensive. Une des caractéristiques principales, au point de vue militaire, est que du terrain élevé de part et d'autre, on ne peut pas apercevoir le sommet du plateau opposé, si ce n'est sur de courtes étendues. Cette particularité résulte principalement des bois semés sur les bords des pentes. Un autre point à noter, c'est que tous les ponts sont exposés au feu de l'artillerie, soit en tir direct, soit en tir plongeant.
La région décrite ci-dessus, située au nord de l'Aisne, se prête parfaitement à des positions masquées.. elle fut organisée si habilement par l'ennemi qu'il devenait impossible d'apprécier la véritable nature de sa résistance à notre avance ou de mesurer exactement ses effectifs. Toutefois j'ai de bonnes raisons de croire que de fortes arrières gardes d'au moins trois corps d'armée tenaient les passages dans la matinée du 13 septembre.
13 Septembre
Le matin du 13 septembre, j'ordonnai aux forces britanniques d'avancer, de s'assurer de la ligne de l'Aisne.
Le gros de la 2e division bivouaqua sur la rive sud de l'Aisne, ne laissant que la 5e brigade sur la rive nord pour établir une tête de pont.
Le 2° corps trouva tous les ponts en face de lui détruits, à l'exception de celui de Condé que l'ennemi tenait et continua de tenir jusqu'à la fin de la bataille.
Aux approches de Missy, où la 2° division finit par passer, se trouve une certaine étendue de terrain découvert qui fut de la rive opposée, balayée d'un feu violent. La 3° brigade se vit donc hors d'état de progresser, mais la 14°, qui avait été dirigée à l'est de Vénizel sur un point moins exposé, traversa sur des radeaux et, la nuit venue s'établit avec à sa gauche Ste Marguerite,. elle fut suivie par la 15° brigade et plus tard, la 14° et la 15° brigades soutinrent toutes deux la 4° division à leur gauche et l'aidèrent à refouler une violente contre attaque dirigée contre le 3° corps.
Dans la matinée du 13, le 3° corps constata que l'ennemi s'était installé en force sur le plateau de Vregny. Le pont carrossable de Venizel fut réparé pendant la matinée et une reconnaissance effectuée en vue de jeter un pont de bateau à Soissons.
La 2° brigade d'infanterie franchit le fleuve à Venizel et se trouva rassemblée à Bucy le Long vers 13 heures, mais le pont était tellement endommagé que les canons ne pouvaient le traverser. que poussés à bras.
En attendant, on commença à construire un nouveau pont tout proche du pont routier de Venizel.
À 14 heures, la 2° brigade d'infanterie attaqua dans la direction de Chivres et de Vregny, en vue de s'assurer du terrain élevé à l'est de
Chivres, préliminaire nécessaire d'une avance ultérieure vers le nord.
Cette attaque fit des progrès satisfaisants, mais à 17 h 30, le feu de l'artillerie et des mitrailleuses ennemies provenant de la direction de Vregny, devint si violent que nous ne parvînmes plus à gagner du terrain. Les positions atteintes furent occupées jusqu'à la nuit. (...) Dans la soirée, l'ennemi battit en retraite sur tous les points et se retrancha sur le plateau qui s'élève environ à 2 milles au nord de la rivière et le long duquel court le Chemin des Dames. Toutefois, des détachements d'infanterie, fortement retranchés dans des emplacements dominants, le long des pentes des divers éperons, furent laissés sur le front de chacun des trois corps, avec une artillerie puissante pour les soutenir.
À l'est de Vailly, le 1er corps et la cavalerie marchèrent vers la rivière.
La 1re division reçut pour point de direction Chamouille via le pont du canal à Bourg, la 2° division fut dirigée sur Courtecon et Presles via Pont Arcy, et sur le canal au nord de Braye via Chavonne. À notre droite, la cavalerie et la 1 ° division ne rencontrèrent qu'une faible résistance et trouvèrent un passage au moyen du canal qui traverse la rivière en aqueduc. La division put donc se porter en avant, soutenue par la cavalerie sur son flanc extérieur et refoulant l'ennemi sur son front.
À notre gauche, les têtes de colonnes de la 2° division atteignirent la rivière à 9 heures. La 5° brigade d'infanterie ne parvint à passer en file indienne et sous un feu violent d'obus qu'au moyen d'une poutre rompue du pont qui n'avait pas été entièrement submergée par la rivière. La construction d'un pont de bateaux, aussitôt entreprise, était terminée à 17 heures.
À l'extrême gauche, la 4° brigade de la garde se heurta à une vive résistance à Chavonne ; ce ne fut qu'à une heure tardive de l'après midi qu'elle réussit à prendre pied sur la rive nord en faisant traverser un bataillon dans des barques.
À la tombée de la nuit, la 1re division occupait la zone Moulins, Paissy, Geny, avec des avant-postes dans le village de Vendresse.
LES PONTS
Pendant la nuit du 13, le 14 et les jours suivants, les compagnies du génie furent engagées dans un travail incessant de nuit et de jour. Huit ponts de bateaux et une passerelle furent jetés sur la rivière, généralement sous un feu très vif d'artillerie, qui ne cessera de battre tous les passages même après leur achèvement : Trois des ponts carrossables, à Venizel, Missy, et Vailly, et le pont du chemin de fer à l'est de Vailly furent réparés provisoirement de manière à permettre le passage des piétons ; le pont de Villers fut mis en état de supporter des poids de 6 tonnes. On fit également des préparatifs pour mettre les ponts de Missy, Vailly et Bourg en état de supporter des transports mécaniques. (...)
14 SEPTEMBRE
Le soir du 14, il était encore impossible de décider si l'ennemi n'avait marqué qu'un arrêt temporaire ou s'il avait l'intention de tenir ferme et de défendre la position.
L'action du 1er corps ce jour-là, sous la direction et le commandement de Sir Douglas Haig revêtit un caractère si habile, hardi et décidé, que les points conquis par lui me permirent de maintenir ma position au nord du fleuve pendant plus de 3 semaines d'une lutte violente.
Le corps reçut ordre de franchir la ligne Moulins Moussy à 7 heures du matin.
À droite, le général commandant la 1re division prescrivit à la 2° brigade d'infanterie - cantonnée et bivouaquée autour de Moulins - et à la 25 ° brigade d'artillerie de s'avancer avant le point du jour, de manière à protéger le mouvement de la division acheminée le long de la vallée vers Vendresse. Une reconnaissance d'officiers envoyée par cette brigade annonçait un rassemblement considérable d'ennemis près de l'usine au nord de Troyon. En conséquence le brigadier ordonna à deux régiments (fusiliers du Roi, et Royal Sussex) de se porter en avant dès 3 heures du matin. Le régiment de Northamptonshire reçut l'ordre de partir pour occuper l'éperon à l'est de Troyon. Le régiment restant de la brigade (Loyal North Lancashire) s'avança à 5 h30 vers le village de Vendresse.
On trouva l'usine fortement occupée par l'ennemi, et le brigadier commanda au régiment de Lancashire de soutenir l'attaque des fusiliers du Roi et du régiment de Sussex. Même avec ce soutien nos troupes ne purent gagner du terrain. (...) Vers midi, la situation était en gros celle-ci : la totalité des deux brigades était déployée le long d'un front est ouest, au nord de la ligne de Troyon et au sud du Chemin des Dames. Une fraction du régiment de Lancashire avait enlevé et occupait l'usine. L'ennemi tenait très fortement une ligne de tranchée au nord et à l'est de celle-ci, chaque effort pour avancer contre cette ligne était repoussée par un feu violent d'obus et de mitrailleuses. La matinée était pluvieuse, une épaisse brume recouvrait les collines, en sorte que la 25 ° brigade d'artillerie et l'artillerie divisionnaire furent incapables avant 9 heures, de prêter un appui efficace aux troupes du front.
Vers 10 heures, la 3°brigade d'infanterie avait atteint un point situé à un mille au sud de Vendresse. De là, elle reçut l'ordre de prolonger la ligne de la 1re brigade et de se mettre en liaison avec la droite de la 2° division pour la soutenir. Une forte colonne ennemie fut signalée comme en mouvement vers nous ; par une vigoureuse contre attaque avec deux de ses bataillons, le brigadier arrêta l'élan de cette colonne et allégea la pression exercée sur la 2 ° division.
Depuis ce moment jusqu'à une heure avancée de l'après midi la lutte consista en une série d'attaques et de contre-attaque. Les retours offensifs de l'ennemi furent d'abord menés avec grande vigueur, mais peu à peu ils diminuèrent d'intensité ; tous furent repoussés avec de grosses pertes.
À la gauche, la 6° brigade d'infanterie avait reçu l'ordre de traverser la rivière, de suivre la ligne occupée la nuit précédente par la 5° brigade d'infanterie et d'occuper la crête de Courtecon, pendant qu'un gros détachement composé de la 4° brigade de la garde et de la 36° brigade d'artillerie, sous le général de brigade Perceval, recevait l'ordre de se porter à un point situé à l'est du village d'Ostel.
La 6° brigade d'infanterie franchit la rivière à Pont Arcy, remonta la vallée vers Braye et à 9 heures atteignit le front Tilleul La Buvelle.
Arrivée sur cette ligne, elle fut assaillie par un feu violent d'artillerie et de mousqueterie, et ne put progresser avant d'avoir reçu le soutien de la 34° Brigade d'artillerie, de la 44° brigade d'obusiers et de l'artillerie lourde.
La 4° brigade de la Garde franchit la rivière à 10 heures et rencontra une résistance opiniâtre. Elle eut à traverser des bois épais et ne put guère compter sur un soutien d'artillerie de campagne ; toutefois, une section d'une batterie de campagne s'avança jusqu'à la ligne de feu. À une heure de l'après midi, la gauche de la brigade se trouvait au sud de la crête d'Ostel.
À ce moment de l'action, l'ennemi réussit à prendre pied entre les 1er et les 2e corps et menaça de couper les communications de ce dernier.
Sir Douglas Haig, 'très vivement pressé, n'avait pas de réserve sous la main. Je mis à sa disposition la division de cavalerie ; il en employa adroitement une partie pour protéger et assurer l'aile gauche de la brigade de la garde. Il s'ensuivit un violent engagement, en fin duquel
1'ennemi fut rejeté avec de lourdes pertes. Vers 4 heures de l'après midi, l'affaiblissement des contre attaques de l'ennemi et d'autres indices tendaient à montrer que sa résistance fléchissait, et le commandant du corps d'armée ordonna une avance générale. Malgré une vive opposition et un feu violent de canon et de fusil, la position à la fin de la journée s'étendait depuis le Chemin de Dames à droite, par Chivy, jusqu'à la Cour Soupir, avec la 1° brigade de cavalerie s'étendant jusqu'à la route Chavonne Soissons.
À sa droite le corps était en contact étroit avec les troupes marocaines du 18°corps français, retranchés en échelon en arrière de notre droite.
Pendant la nuit notre position fut retranchée.
Au cours de la bataille de l'Aisne cette position avancée et dominante fut maintenue, et je ne puis en parler en termes trop élogieux des services rendus par Sir Douglas Haig et le corps d'armée placé sous ses ordres. Jour après jour, nuit après nuit, l'infanterie ennemie fut précipitée contre lui en de violentes contre attaques dont aucune ne réussit, tandis que toutes les tranchées de sa position subissaient un feu violent et continu d'artillerie. (...) Nos pertes furent très importantes; une seule brigade perdit trois de ses quatre colonels.
La 3ème division commença un mouvement en avant; elle avait presque atteint le plateau d'Aizy lorsqu'elle fut refoulée par une puissante contre attaque qu'appuyait l'artillerie lourde. Toutefois, la division se replia en très bon ordre et finit par se retrancher à un mille au nord du pont de Vailly, de manière à couvrir efficacement le passage.
Les 4° et 5° divisions ne purent faire d'avantage que de garder le terrain précédemment conquis.
15 SEPTEMBRE
Dans la matinée du 15 septembre, après un examen attentif de la situation, il devint évident pour moi que l'ennemi avait décidé de tenir tête sur ses positions nouvelles. Cette opinion fut confirmée par des rapports qui m'arrivèrent des armées françaises engagées à ma droite et à ma gauche;
ils prouvaient clairement qu'une ligne de défense, fortement garnie de tranchées, était occupée depuis le nord de Compiègne, courant à l'est et au sud est, tout le long de la vallée de l'Aisne, jusqu'à Reims et au delà.
Quelques jours auparavant, la forteresse de Maubeuge avait succombé, et une grande quantité de pièces de siège furent évacuées de cette place pour renforcer la position de l'ennemi en face de nous.
Pendant la journée du 15, nous fûmes visités par des obus qui au dire d'experts, étaient lancés par des canons de siège de 20 centimètres avec une portée de 10000 mètres. Durant tout le cours de la bataille, nos troupes souffrirent sérieusement de ce bombardement, bien que plus tard l'effet en eut été considérablement amorti par la construction de tranchées plus efficaces et plus approfondies, dont je recommande avec insistance la nécessité aux commandants de corps d'armée.
(...)
En raison de la configuration particulière du terrain au nord de la rivière, entre Missy et Soissons, et des avantages singuliers qui en résultaient pour une armée sur la défensive, la 5° division reconnut l'impossibilité de maintenir sa position sur le bord méridional du plateau de Chivres, l'ennemi, en possession du village de Vregny à l'ouest, étant en mesure de diriger contre elle un feu de flanc. En conséquence la division se replia sur une ligne dont la gauche s'appuyait au village Ste Marguerite et qui se prolongeait ensuite sur la lisière nord de Missy et en retour jusqu'à la rivière, à l'est de ce village.
Sir Charles Fergusson sut conserver cette position, avec beaucoup de dextérité et de ténacité, pendant toute la bataille, bien que ses tranchées fussent forcément dominées par celles que l'ennemi occupait sur le rebord nord du plateau à peine à 400 mètres de distance.
Le général Hamilton, avec la 3ème division, attaqua vigoureusement vers le nord et regagna tout le terrain qu'il avait perdu le 15, ce qui pendant toute la lutte, constitua une puissante et utile tête de pont.
16 SEPTEMBRE
Le 16 septembre, la 6° division entra en ligne.
J'avais conçu le projet de prescrire au 1er corps d'attaquer et d'occuper la position de l'ennemi sur le Chemin des Dames en soutenant cette attaque avec ce nouveau renfort. Par l'occupation de cette position, j'espérais pouvoir diriger un feu efficace à travers le front de la 3ème division, de manière à assurer la progression de cette dernière et à alléger la pression qui s'exerçait sur la 5° division et le 3ème corps.
Mais toute nouvelle avance du 1° corps aurait dangereusement exposé mon flanc droit. De plus j'appris du général en chef français qu'il était entrain de renforcer considérablement la 6° armée française à ma gauche, dans l'intention d'amener toute la gauche des alliés à l'attaque du flanc ennemi et de le contraindre à la retraite. Dans ces conditions j'envoyai la 6° division rejoindre le 3ème corps, avec ordre de se maintenir au sud de la rivière où elle pourrait être utilisée comme réserve générale.
17 SEPTEMBRE
Les 17, 18,19 septembre, toute notre ligne fut violemment canonnée, et le 1 ° corps constamment et vivement engagé. Dans l'après midi du 17, le flanc droit de la 1 ° division se vit sérieusement menacé. Une contre attaque fut engagée par le régiment de Northamptons, en combinaison avec le régiment de la Reine et soutenu par un bataillon de la réserve divisionnaire. Les Northamptons sous le couvert du brouillard, se glissèrent jusqu'à une centaine de mètres des tranchées ennemies, chargèrent à la baïonnette et chassèrent les allemands de leurs tranchées, les contraignant à se replier au sommet de la colline. Sur la ligne de crête on découvrit alors une très forte masse d'infanterie ennemie. Cette ligne fut enfilée par des fractions du régiment de la Reine et des fusiliers du Roi, (...). En fin de compte, l'attaque ennemie fut repoussée avec de grosses pertes.
18 SEPTEMBRE
Le 18, pendant la nuit, le régiment de Gloucestershire s'avança de sa position près de Chivy, combla les tranchées ennemies et s'empara de deux canons Maixim.
À l'extrême droite, le régiment de la Reine eut à soutenir une furieuse attaque, mais l'ennemi subit un échec sanglant. Vers minuit, l'attaque soutenue par un feu d'artillerie, fut renouvelée contre la 1 ° division ; elle n'eut pas de meilleur résultat.
Peu après minuit, une attaque, en force considérable fut dirigée contre la gauche de la 2° division, elle fut également repoussée.
Le 18, je délibérai avec le général commandant le 2° corps et ses divisionnaires sur la possibilité de chasser l'ennemi de Condé, qui se trouvait entre ses deux divisions, et de saisir le pont, qui est resté continuellement en possession des allemands.
Je constatai que le pont était dominé à courte distance, sur tous les points, du côté sud, et que les mesures nécessaires avaient été prises pour empêcher que l'ennemi pût en déboucher de jour comme de nuit ; je jugeai dès lors inutile de faire les gros sacrifices qu'entraînerait une attaque de ce genre ; en raison des positions occupées par nos 2° et 3ème corps, l'ennemi ne pouvait faire aucun usage de Condé ; toute progression qui deviendrait possible pour nous entraînerait automatiquement l'évacuation de ce point.
19. 20. 21 SEPTEMBRE
Vers 1 heure de l'après midi, le 19, la 2°division eut encore à subir un violent assaut d'infanterie, fortement soutenu par le canon. Vers le crépuscule, l'attaque fut renouvelée et repoussée. (...) Pendant toute la soirée et toute la journée du 20, l'ennemi recommença à déployer une activité notable. Pendant la nuit du 19, une violente contre attaque contre la 3° division fut repoussée avec des pertes sanglantes. Le dimanche 20, dès le matin, des tentatives variées étaient dirigées contre les tranchées de la 1re division. Pendant cette journée l'ennemi subit un nouvel et sanglant échec sur le front de la 2° division. Au cours de l'après midi, l'ennemi exécuta des attaques désespérées contre les tranchées tout le long du front du 1er corps, sans meilleur résultat.
À la tombée de la nuit, il renouvela son attaque contre la 2° division et fut repoussé.
Pendant ces deux journées, nos pertes furent considérables, mais celles de l'ennemi, en tués ou en blessés, autant que nous pûmes les déterminer, furent infiniment supérieures. »
Le Maréchal French concluait ainsi ce rapport daté du 8 octobre 1914. :
« Il est difficile de décrire d'une manière adéquate et précise l'extrême tension à laquelle furent assujettis hommes et officiers, presque chaque heure de nuit et de jour, pendant toute la durée de la bataille. J'ai décrit plus haut le caractère violent du feu d'artillerie dirigé du matin au soir non seulement contre les tranchées, mais sur toute la zone de terrain occupé par nos forces. Ce ne fut que peu de temps avant l'évacuation de la position que les pièces lourdes furent retirées et le feu ralenti. Attaques et contre attaques se succédaient à toute heure de nuit et de jour, tout le long de la position, réclamant une vigilance extrême et ne permettant qu'un minimum de repos.
Rien n'atteste mieux la violence de la lutte que le chiffre de nos vertes en tués, blessés ou disparus depuis le 12 septembre jusqu 'à la date de cette dépêche 8 octobre.
Il s'élève au total à 561 officiers et 12980 hommes.»
Cordialement,
Gilles.
Sept 14, première bataille de l'Aisne par le Maréchal French
- garnier jean pierre
- Messages : 683
- Inscription : lun. sept. 05, 2005 2:00 am
Re: Sept 14, première bataille de l'Aisne par le Maréchal French
Bonsoir
Seriez-vous en possession du rapport de French pour la période du 5 au 10 septembre 14 ?
Cordialement
JP
Seriez-vous en possession du rapport de French pour la période du 5 au 10 septembre 14 ?
Cordialement
JP
D'ousqu'on vient, on salue que les morts!
La peur. (G chevallier)
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Chemin des dames.
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Re: Sept 14, première bataille de l'Aisne par le Maréchal French
Bonjour Jean Pierre, je vous l'envoie par Mail.
Cordialement,
Gilles.
Cordialement,
Gilles.
- Alain Dubois-Choulik
- Messages : 8744
- Inscription : lun. oct. 18, 2004 2:00 am
- Localisation : Valenciennes
- Contact :
Re: Sept 14, première bataille de l'Aisne par le Maréchal French
Bonjour
Concernant les rapports du Field-Marechal French, on peut les trouver en VO dans la London Gazette ; exemple du 4 Décembre 1914 :
Cordialement
Alain
Concernant les rapports du Field-Marechal French, on peut les trouver en VO dans la London Gazette ; exemple du 4 Décembre 1914 :
ICI. La page de recherche LAThe following despatch has been received
from Field-Marshal Sir J. D. P. French,
G.C.B., G.C.V.O., K.C.M.G., covering a
despatch from Major-General A. Paris, C.B.,
R.M.A., relating to the operations round Antwerp
from the 3rd to the 9th October.
Cordialement
Alain
Les civils en zone occupée
Ma famille dans la grande guerre
Les Canadiens à Valenciennes
"Si on vous demande pourquoi nous sommes morts, répondez : parce que nos pères ont menti." R. Kipling
Ma famille dans la grande guerre
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- garnier jean pierre
- Messages : 683
- Inscription : lun. sept. 05, 2005 2:00 am
Re: Sept 14, première bataille de l'Aisne par le Maréchal French
Bonsoir
Merci Gilles et Alain pour vos informations.
Cordialement
JP
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Cordialement
JP
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Re: Sept 14, première bataille de l'Aisne par le Maréchal French
Bonsoir à tous, Gilles,
Recherchant pendant la période de la bataille de la Marne sur un secteur plus à l'Est des troupes anglaises (Vitry le françois), je serais également interessé par les écrits du Mal French du 5 au 10 sept.
Si possible bien évidemment
Merci bcp
Phil
Recherchant pendant la période de la bataille de la Marne sur un secteur plus à l'Est des troupes anglaises (Vitry le françois), je serais également interessé par les écrits du Mal French du 5 au 10 sept.
Si possible bien évidemment

Merci bcp
Phil