Bonjour à tous,
Depuis longtemps deux questions me trottent dans la tête sur cette partie de l'Europe :
Quelqu'un sait-il si les alliés (ou l'Allemagne) ont essayé d'entrainer la Hollande dans la guerre ?
Les alliés ont-ils envisagé de débarquer sur les côtes allemandes de la mer du Nord ?
Merci d'avance
François
La Hollande et les côtes allemandes de la mer du Nord
Re: La Hollande et les côtes allemandes de la mer du Nord
"le passé est la mémoire du futur" P.Valéry
Re: La Hollande et les côtes allemandes de la mer du Nord
Bonsoir,
Première question : Les Pays-Bas.
Je vais tâcher de répondre de mémoire, sans faire des fouilles en règle dans ma bibliothèque.
La réponse est non.
Le 4 août 1914, pressentant l'agression sur la Belgique, les Pays-Bas avaient délibérément abandonné la ville de Maastricht qui, pourtant, était une place forte d'une garnison de l'ordre de 30.000 hommes. Ces troupes s'étaient retirées au-delà de l'isthme de Roermond. Ainsi, la traversée de la langue septentrionale du territoire des Pays-Bas par les troupes du Kaiser n'eût-elle pas constitué un casus belli.
Un traité entre la Belgique et les Pays-Bas prévoyait qu'en cas de conflit entre la Belgique et une puissance riveraine, les Pays-Bas garantiraient à la Belgique la libre circulation sur l'Escaut. D'où la création du réduit national belge à Anvers et non à Oostende ou Zeebrugge. L'Allemagne fit très vite pression sur les Pays-Bas et ces derniers renièrent leur parole. Albert I attendant vainement une réaction de Joffre (il n'y a rien de sérieux par là....), n'eût d'autre solution que de tenter d'assurer lui-même la jonction avec les troupes anglo-françaises (ou franco-anglaises, comme vous voulez) en évacuant au nez et à la barbe des Allemands, le réduit national anversois. Ce fut ce que l'on appela la course à la mer. Les troupes belges ayant reflué aux Pays-Bas furent internées pour la durée de la guerre.
Les Pays-Bas vont jouer un rôle peu reluisant (selon le côté duquel on se trouve) durant ce conflit. L'embargo sur les matières premières dont avait besoin l'économie de guerre allemande put compter sur l'appui de certaines nations dont les Pays-Bas et la Suède notamment. Les Pays-Bas ont multiplié par un coefficient non négligeable (je ne me souviens plus exactement) leur importations. Ces dernières devinrent par trop disproportionnées au regard des besoins réels du pays. Les informations ont été publiées, mais le tout est de retrouver dans quel(s) ouvrage(s).Bref, l'Allemagne n'avait guère d'intérêt à ce que les Pays-Bas entrent en guerre.
Petits détails, n'oublions pas non plus que Antony Fokker était néerlandais et que c'est aux Pays-bas que Guillaume II trouva refuge dans un manoir de Doorn (dont je vous conseille la visite).
Seconde question : le débarquement
J'ignore si cela fut envisagé. Ceci étant, la géographie étant ce qu'elle est, une flotte d'invasion ayant franchi le détroit entre Danemark et Suède aurait perdu tout effet de surprise. De plus, les possibilités d'alimenter cette flotte et ces troupes dans la maison même des U-Boot eut été trop risquée. Quant à attaquer entre les Pays-Bas et la racine du Danemark, les environs étaient truffés de champs de mines et les hauts fonds rendaient l'évitement des parages de Héligoland difficile. Héligoland est un îlot (la clef des ports de guerre et de commerce de la mer du Nord selon le vice-amiral von Henk) qui, lorsque l'escadre française se présenta en 1870, n'abritait que quelques pêcheurs. Cédée par l'Angleterre à l'Allemagne en échange de concessions africaines le 1 juillet 1890, l'île, en 1914, était bardée de fortifications très modernes avec pièces de marine et cuirassements. Sur les arrières de l'îlot, le littoral était lui aussi hérissé de canons (Bremerhaven, Cuxhaven,...) L'entreprise d'un débarquement là-bas, alors que la Hochseeflotte était intacte, pour peu que les Alliés y aient songé, ne fut pas retenue. Churchill avait résolument opté pour la manoeuvre en tenaille via Salonique et les Balkans. Cela ne lui valu pas que du bonheur, mais c'est une autre histoire.
En vous priant de bien vouloir excuser l'approximation de ma réponse, veuillez, Monsieur, recevoir mes salutations les meilleures.
Luc
Première question : Les Pays-Bas.
Je vais tâcher de répondre de mémoire, sans faire des fouilles en règle dans ma bibliothèque.
La réponse est non.
Le 4 août 1914, pressentant l'agression sur la Belgique, les Pays-Bas avaient délibérément abandonné la ville de Maastricht qui, pourtant, était une place forte d'une garnison de l'ordre de 30.000 hommes. Ces troupes s'étaient retirées au-delà de l'isthme de Roermond. Ainsi, la traversée de la langue septentrionale du territoire des Pays-Bas par les troupes du Kaiser n'eût-elle pas constitué un casus belli.
Un traité entre la Belgique et les Pays-Bas prévoyait qu'en cas de conflit entre la Belgique et une puissance riveraine, les Pays-Bas garantiraient à la Belgique la libre circulation sur l'Escaut. D'où la création du réduit national belge à Anvers et non à Oostende ou Zeebrugge. L'Allemagne fit très vite pression sur les Pays-Bas et ces derniers renièrent leur parole. Albert I attendant vainement une réaction de Joffre (il n'y a rien de sérieux par là....), n'eût d'autre solution que de tenter d'assurer lui-même la jonction avec les troupes anglo-françaises (ou franco-anglaises, comme vous voulez) en évacuant au nez et à la barbe des Allemands, le réduit national anversois. Ce fut ce que l'on appela la course à la mer. Les troupes belges ayant reflué aux Pays-Bas furent internées pour la durée de la guerre.
Les Pays-Bas vont jouer un rôle peu reluisant (selon le côté duquel on se trouve) durant ce conflit. L'embargo sur les matières premières dont avait besoin l'économie de guerre allemande put compter sur l'appui de certaines nations dont les Pays-Bas et la Suède notamment. Les Pays-Bas ont multiplié par un coefficient non négligeable (je ne me souviens plus exactement) leur importations. Ces dernières devinrent par trop disproportionnées au regard des besoins réels du pays. Les informations ont été publiées, mais le tout est de retrouver dans quel(s) ouvrage(s).Bref, l'Allemagne n'avait guère d'intérêt à ce que les Pays-Bas entrent en guerre.
Petits détails, n'oublions pas non plus que Antony Fokker était néerlandais et que c'est aux Pays-bas que Guillaume II trouva refuge dans un manoir de Doorn (dont je vous conseille la visite).
Seconde question : le débarquement
J'ignore si cela fut envisagé. Ceci étant, la géographie étant ce qu'elle est, une flotte d'invasion ayant franchi le détroit entre Danemark et Suède aurait perdu tout effet de surprise. De plus, les possibilités d'alimenter cette flotte et ces troupes dans la maison même des U-Boot eut été trop risquée. Quant à attaquer entre les Pays-Bas et la racine du Danemark, les environs étaient truffés de champs de mines et les hauts fonds rendaient l'évitement des parages de Héligoland difficile. Héligoland est un îlot (la clef des ports de guerre et de commerce de la mer du Nord selon le vice-amiral von Henk) qui, lorsque l'escadre française se présenta en 1870, n'abritait que quelques pêcheurs. Cédée par l'Angleterre à l'Allemagne en échange de concessions africaines le 1 juillet 1890, l'île, en 1914, était bardée de fortifications très modernes avec pièces de marine et cuirassements. Sur les arrières de l'îlot, le littoral était lui aussi hérissé de canons (Bremerhaven, Cuxhaven,...) L'entreprise d'un débarquement là-bas, alors que la Hochseeflotte était intacte, pour peu que les Alliés y aient songé, ne fut pas retenue. Churchill avait résolument opté pour la manoeuvre en tenaille via Salonique et les Balkans. Cela ne lui valu pas que du bonheur, mais c'est une autre histoire.
En vous priant de bien vouloir excuser l'approximation de ma réponse, veuillez, Monsieur, recevoir mes salutations les meilleures.
Luc
Re: La Hollande et les côtes allemandes de la mer du Nord
Bonjour,
Merci beaucoup pour ces réponses éclairent bien l'attitude des pays-bas et de la non intervention en allemagne.
Cordialement
François Vaudour
Merci beaucoup pour ces réponses éclairent bien l'attitude des pays-bas et de la non intervention en allemagne.
Cordialement
François Vaudour
"le passé est la mémoire du futur" P.Valéry