Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

yann prouillet
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Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par yann prouillet »

Bonsoir à tous.
Ci-dessous le contenu du rapport Becker placé dans le site gouvernemental.
Qu'en pensez-vous ?

Commission « Becker »
90ème anniversaire de la fin de la guerre
Rapport

Simone Veil dans un discours prononcé en Allemagne disait : « Les pays européens qui, par deux fois, ont entraîné le monde entier dans des folies meurtrières, ont réussi à surmonter leurs vieux démons ».
C’est dans cet esprit que la Commission a souhaité travailler. Son principe de départ qui a orienté sa réflexion a été le suivant : il ne s’agit pas de célébrer la victoire de 1918, mais la fin de la dernière guerre d’ordre essentiellement européen, même si celle-ci a connu d’importants prolongements mondiaux. En outre, malgré tous les obstacles qu’il a fallu encore traverser et malgré les apparences, cette guerre est bien au départ de la construction européenne. Les commémorations doivent donc combiner la célébration de la fin de la Grande Guerre, en soulignant nécessairement la dimension française du conflit, et la célébration de la fin de la Grande Guerre entre Européens et qui s’est étendue à l’ensemble du monde, mais qui, à terme, est à l’origine de la construction européenne.
La Commission a donc cherché à mettre en valeur un certain nombre de thèmes sur lesquels pourraient se greffer les cérémonies précises de commémoration. Il lui apparaît nécessaire d’insister sur un principe permanent, donner au processus commémoratif de l’année 2008 la plus grande intelligibilité historique possible des lieux, des dates, du comportement des hommes. Sur ce dernier point, il est nécessaire d’éviter le contre-sens de transformer ceux qui ont été dans leur masse des combattants conscients (même s’ils ne clamaient pas tous les jours leur patriotisme) en simples victimes.
Ces thèmes sont au nombre de trois :
- Le premier est celui du sacrifice des jeunesses européennes pour leurs pays, qui induit l’épouvantable deuil qui frappe les Européens.
Il est celui de la mort de masse, le plus souvent anonyme. Un sacrifice qui se traduit par une dizaine de millions de morts et un nombre incalculable de blessés, sans compter les ruines matérielles et les dépenses à peu près incalculables qui ont été accumulées jusqu’à la fin de la guerre.
Ces immenses sacrifices en hommes et en moyens matériels ont été fondés chez tous les belligérants sur le devoir national, même si suivant les moments il est apparu très rude à accepter. Un devoir national moins évident au sein des Empires coloniaux : non pour les habitants des Dominions qui, d’origine et de culture britanniques, se sont portés volontaires pour secourir la mère patrie, mais plutôt pour les habitants des colonies à proprement parler, essentiellement françaises et britanniques, qui furent impliqués dans la guerre, et souvent contraints (en particulier du côté français).
La fin de la guerre se traduit chez tous les belligérants par un profond soulagement : celui d’en avoir fini, en particulier parmi les soldats. Mais l’accent est différent chez les vainqueurs et les vaincus : à la fête se mêle le deuil pour les premiers ; à la tristesse se mêle quelquefois l’allégresse pour les seconds, notamment lors du retour des combattants. La Commission entend insister sur la complexité de tels comportements collectifs.
- Le deuxième thème est celui des atteintes et des implications des populations civiles.
Dans les guerres antérieures, les populations civiles avaient souvent été frappées, mais la fin du XIX° et le début du XX° avaient vu l’établissement de règles qui, en principe, devaient protéger les non-combattants.
Pendant la Grande Guerre, les populations civiles n’ont pas été systématiquement attaquées, mais elles ont été affectées ou impliquées de diverses façons par la totalisation du conflit. On relèvera plus particulièrement :
- les exactions allemandes du début de la guerre, en Belgique, en France du nord et de l’Est,
- les rigueurs des occupations qui se sont traduites en particulier par les déportations de main d’œuvre et par le travail forcé.
- la famine due au blocus pour les populations des Puissances centrales,
- les bombardements des villes par la voie aérienne ou par canons, sans objectifs militaires véritables dans certains cas.
- le massacre de populations pour des raisons ethniques, comme les Arméniens de l’Empire ottoman.
- les populations civiles ont été également impliquées dans la guerre par les nécessités de la production de masse des moyens nécessaires aux armées, en particulier les femmes appelées en grand nombre au travail dans les usines de guerre et dans les champs (sans que cela ne marque un changement durable de la condition féminine, mais commence à impliquer une redéfinition des rôles notamment dans les rapports entre les sexes).
- Le troisième thème est celui du progrès de la démocratie.
Même si les Alliés entendaient lutter pour la démocratie contre les États autoritaires, cette thématique constituait davantage un élément de propagande qu’une réalité dans la mesure où, parmi les Alliés, figurait jusqu’en 1917 l’Empire russe. En outre, les systèmes sociaux et politiques autrichien et surtout allemand, s’ils ne se rattachaient pas au même modèle de fonctionnement parlementaire, n’en étaient pas moins plus démocratiques qu’on ne le prétendait chez leurs adversaires.
En revanche, il est indiscutable que l’entrée dans la guerre des Etats-Unis, puis la victoire alliée, ont marqué une avancée en profondeur de la démocratie pour les sociétés européennes : pour le président Wilson, la signification de la participation américaine, formulée dans les 14 points contenus dans le Message lu par le Président américain devant le Congrès le 8 janvier 1918, marquait clairement la volonté de lutter pour le développement de la démocratie, à la fois à l’intérieur des Etats et au plan international, en mettant au premier plan le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

En fonction de ces trois thèmes, quelles commémorations peuvent être proposées ?
La plus importante de ces commémorations doit rester celle de l’Arc de triomphe, à la date du 11 novembre. Dès 2007, la Commission a pu constater l’évolution sensible de cette manifestation : elle recommande de poursuivre dans cette voie, en concentrant le rituel et en diversifiant les participants. Concentration : celle-ci pourrait passer par une diminution du nombre de dépôts de gerbes dont la répétition affaiblit le sens et donc l’émotion qui s’attache au geste de l’hommage. Diversification : elle porterait sur les participants avec la présence de délégations de toutes les jeunesses européennes. L’esprit de la manifestation doit être centré à la fois sur le souvenir du sacrifice des jeunes Européens pour leur pays et sur l’union dans l’Europe de pays autrefois alliés ou ennemis.
Il faut en outre avoir conscience que chaque année, le 11 novembre donne déjà lieu à de nombreuses cérémonies, nationales ou locales (clairière de Rethondes, monuments aux morts des villes et villages). Elles doivent évidemment être maintenues, notamment les très nombreuses cérémonies devant les monuments aux morts de toutes les communes de France, ainsi que celles qui se déroulent devant les plaques commémoratives de tel ou tel groupe social, géographique, religieux.
Il faut avoir également conscience que les départements où ont eu lieu l’essentiel des combats, le Pas-de-Calais, la Somme, l’Aisne, la Marne, la Meuse, les Vosges, conservent une sensibilité particulière au souvenir du conflit et souhaitent donner une ampleur particulière aux commémorations que préfets, conseils généraux, conseils municipaux, villes et villages organisent. Chacune d’elles ne peut néanmoins prétendre à un statut national, mais la Commission estime qu’il faudrait trouver les moyens et les mots pour que toutes puissent se percevoir comme un élément de la célébration nationale. Dans cet ordre d’idée, la Commission, pour ne prendre que cet exemple, a été sensible au souhait d’une reconnaissance particulière pour la commune de Vrigne-Meuse dans les Ardennes où un combattant a été tué à 10h50 le 11 novembre. Il nous semble néanmoins que notre objectif est d’être à l’origine de manifestations et de cérémonies de caractère national.
La Commission juge important d’intégrer dans le cadre des commémorations, en tout lieu et à tout moment, et suivant les formes les plus appropriées, la mise en valeur du patrimoine littéraire et artistique lié à la période de la Grande Guerre, d’autant que celui-ci appartient désormais, et définitivement, au patrimoine de l’humanité dans son ensemble. Les œuvres sont, en outre, vecteurs de mémoire partagée et elles symbolisent la création contre la destruction.
La Commission est prête à réfléchir de façon plus précise aux différents choix possibles dans ce domaine.

La Commission propose le calendrier commémoratif suivant :
Mars 2008 :
Cérémonie internationale aux trois cimetières militaires français, britannique et allemand situés sur la commune de Rancourt (Somme), près de Péronne. Le site a l’avantage de présenter, à proximité d’une chapelle du Souvenir français, trois grandes nécropoles des principales armées du front occidental.
Cette cérémonie pourrait être couplée avec une autre à Villers-Bretonneux, près d’Amiens (où des troupes australiennes arrêtèrent l’offensive allemande de mars 1918). Elle se déroulerait en l’honneur du sacrifice de ces jeunes combattants volontaires (Canadiens, Australiens, Néo-Zélandais…) venus du monde entier pour apporter leur concours au Royaume-Uni et à ses alliés.
Vendredi 28 mars :
Concert à l’église St Gervais pour commémorer le bombardement du 28 mars 1918 (Vendredi saint), occasionnant 88 morts et autant de blessés, dont une majorité de femmes, de vieillards et d’enfants. Le but de cette commémoration n’est pas de stigmatiser l’ennemi d’alors, mais doit permettre d’évoquer l’atteinte aux populations civiles en France, en Angleterre, en Allemagne, en particulier par voie aérienne, caractéristique d’un conflit en voie de totalisation.
Mai 2008 :
Commémoration des troupes africaines.
La Commission propose une alternative,
Une cérémonie au monument de Joost Van Vollenhoven (forêt de Villers-Cotterêts, situé dans le département de l’Aisne) (annexe 1). Cette cérémonie autour du nom du gouverneur général de l’Afrique occidentale française, qui démissionna en janvier 1918, en partie pour protester contre les modalités du recrutement en Afrique, (à l’inverse du député du Sénégal Blaise Diagne), et qui meurt au front en juillet, devrait être l’occasion de commémorer particulièrement les troupes africaines qui ont combattu sur le front occidental.
ou bien
Une cérémonie à Reims lors de la réinstallation du monument « Aux héros de l’Armée noire » érigé à Reims « en témoignage de reconnaissance envers les enfants d’adoption de la France, morts en combattant pour la Liberté et la Civilisation » (voir annexe 2).
Juin 2008 :
Cérémonie franco-allemande à Verdun devant l’ossuaire de Douaumont où sont ensevelis les restes mêlés de nombreux combattants français et allemands. La commission suggère le dévoilement d’une plaque rappelant cette présence allemande dans l’ossuaire. Elle recommande qu’à cette cérémonie participent des délégations de jeunes Français et de jeunes Allemands.
14 juillet 2008:
Le défilé traditionnel pourrait être complété par la présence sur les Champs-Elysées, sur le modèle des délégations des différentes armées européennes qui ont ouvert le défilé de 2007, de détachements de toutes les armées ayant participé au conflit, anciens alliés et anciens " ennemis ", en costume et avec véhicules d’époque (des questions d’uniformes pouvant sur ce point précis revêtir une charge symbolique très forte, il serait peut-être souhaitable, par exemple, que les soldats allemands portent le calot de 1914-1918 plutôt que le casque). Cette initiative, préparée déjà par l’innovation du 14 juillet 2007, pourrait être porteuse d’une charge émotionnelle forte et constituer un signe politique important au moment où la France est chargée de la présidence européenne.
Septembre 2008 :
Cérémonie à Souain, Butte Navarin et Blanc Mont (Marne) pour commémorer la participation américaine à la guerre, ainsi que les idéaux ayant sous-tendu cette participation, tels qu’ils ont été formulés par le président Wilson dans ses 14 points.
ou bien
Une cérémonie organisée au Bois-Belleau (Aisne), haut lieu de la première participation des troupes américaines aux combats de la Grande Guerre. Ce lieu est particulièrement symbolique de l’intervention américaine et reste très visité par les touristes américains. (Si ce site était choisi, la meilleure date serait le 25 mai).
Il pourrait être envisagé que le président des Etats-Unis ou une très haute personnalité américaine participent à ces cérémonies.
- En début d’année scolaire,
L’opération « Le soldat connu » consisterait à proposer que dans chaque localité soit effectuée par les élèves des établissements scolaires, une recherche sur les morts de la guerre issus de la commune (professions, âge, arme, lieu de la mort, descendants actuels, etc.) en s’aidant du site de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives (DMPA), Mémoire des hommes www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr. Il s’agit par cette initiative de faire sortir de leur anonymat les morts dont les noms figurent sur les monuments. Un tableau des résultats de ce travail pourrait ensuite être dressé afin d’être présenté au public au cours de la semaine du 11 novembre.
Mise en valeur de la guerre des poètes en présentant des poètes français, britanniques et allemands.
Semaine du 11 novembre 2008:
La " flamme de la nation " : grâce au " Relais sacré ", 95 flambeaux pourraient partir de l’Arc de triomphe vers les départements, pour aboutir au plus grand nombre possible de communes françaises.
Création de " programmes courts " sur la Grande Guerre diffusés sur les chaînes de télévision, dans lesquels pourrait être particulièrement mise en valeur la guerre des écrivains et des artistes.
Apposition d’une plaque au Panthéon pour rappeler le sacrifice des combattants de la Grande Guerre, en symbiose avec la disparition des derniers " poilus ".
Exposition photographique sur les grilles du Sénat.
11 Novembre :
Les cérémonies à l’Arc de triomphe (avec son prolongement le dépôt d’une gerbe par le président de la République à la statue de Clemenceau) et à la clairière de l’armistice doivent rester les points d’orgues des cérémonies du 90ème anniversaire. La commission estime que cette dernière cérémonie devrait être davantage valorisée qu’elle ne l’est actuellement. Le thème de cette commémoration pourrait être la fin de la guerre pour tous les combattants.
1 minute de silence : Comme cela se pratique actuellement dans d’autres pays, une minute de silence pourrait être proposée à 11 heures du matin, heure de la fin des combats.
Cérémonie à l’Arc de triomphe.
Les chefs d’Etat de tous les pays belligérants auraient vocation à être invités, mais la présence de la chancelière allemande serait d’un effet symbolique particulier.
Les écrans géants disposés de part et d'autre de l'Arc de triomphe lors du 11 novembre 2007 ont fait la preuve de leur efficacité, notamment en termes de renforcement de l'historicité de la cérémonie (déroulement en continu de films d'archives sur l'ensemble de l'histoire de la Grande Guerre). C'est pourquoi on peut suggérer de reprendre et d'étendre ce type de dispositif pour le 11 novembre 2008, mais en centrant davantage son utilisation. En effet, la Commission a retenu parmi ses recommandations une commémoration du sacrifice de masse, mais sans oublier la notion de soulagement et de joie liée à la fin de la guerre.
La manière la plus simple et la plus efficace de faire comprendre celle-ci serait de faire réaliser par l'ECPAD un montage de films d'époque sur le 11 novembre 1918 (ou sur les dates qui entourent le 11 novembre en fonction des spécificités du calendrier de la fin des combats selon les différents pays), et de passer en boucle ces images sur des écrans géants placés à Paris et dans les plus grandes villes de France. Le public mesurerait ainsi immédiatement l'ampleur du soulagement et de la joie qui a accompagné la fin de la guerre, même dans les pays vaincus (images de liesse en Allemagne lors du retour des troupes), un soulagement et une joie étroitement mêlés au deuil.
Lâcher par des jeunes Européens de différentes nationalités de petits ballons portant un message de paix aux couleurs de l’Europe et de chacun des pays membres (il pourrait peut-être envisagé que cela soit fait plutôt le 14 juillet que le 11 novembre).
A une date à préciser, pourrait être prévue une cérémonie consacrée spécifiquement aux écrivains tombés pendant le conflit. Elle pourrait avoir lieu au cimetière des Eparges (Meuse) (souvenir de Maurice Genevoix) et sur le site de la mort d’Alain-Fournier, qui se trouve à proximité. Lecture de textes par des comédiens charismatiques.

Tout au long de l’année 2008
Impression d’une série de timbres commémoratifs.
Publications (annexe 3) et organisation de colloques historiques (annexe 4) : la commémoration du 90e anniversaire de l’armistice ne peut en effet se séparer d’un effort historiographique spécifique qui doit accompagner la dimension mémorielle proprement dite.
L’organisation de manifestations à l’étranger (Dardanelles, Salonique...) est à envisager.
La commission propose que les communes réalisent une signalétique particulière sous forme de notices explicatives des noms de rues, des places où des monuments ont été édifiés en mémoire de la Grande Guerre (la commission pourrait établir les textes).

Annexe 1
Joost Van Vollenhoven (1877 Rotterdam) (photos ci-après)
Hollandais, naturalisé en 1899.
1903 : Ecole Coloniale + Docteur en Droit.
1906 : Gouverneur de Guinée, puis du Sénégal.
1911 : Chef de cabinet du ministre des colonies Albert Lebrun.
1912 : Légion d’Honneur (il a 35 ans).
1914 : Gouverneur par intérim de la Fédération Indochinoise.
1915 avril : Demande à être déchargé de ses fonctions pour participer à la guerre.
mai : il est au front
1917 mai : Blessé, il est nommé Gouverneur Général de l’Afrique occidentale française
25 septembre : Il émet des réserves expresses sur une intensification du recrutement de soldats africains. En désaccord avec la nomination d’un député du Sénégal, (Blaise Diagne), comme haut commissaire en Afrique avec pleins pouvoirs pour le recrutement d’Africains.
1918 18 janvier : Il démissionne de ses fonctions, refuse toute compensation et rejoint le front où il est tué le 20 juillet.
Le monument est inauguré le 6 novembre 1938 par Albert Lebrun (président de la République) et Georges Mandel (ministre des colonies). Très dégradé par les Allemands en 1941, il est restauré en 1954.
Ce monument est situé à moins d’un kilomètre de l’observatoire du général Mangin lors de l’offensive de 1918 - (Le grand historien Marc Bloch, résistant tué pendant la deuxième guerre mondiale, séjourne également dans le secteur de juin à août 1918).

Annexe 2
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, dès le début de l’Occupation, la statuaire de bronze a été démontée par les Allemands le 10 septembre 1940, embarquée sur un wagon de chemin de fer pour une destination inconnue. Le monument actuel fut inauguré le 6 octobre 1963. Il est constitué de deux obélisques de sept mètres de haut en pierre symbolisant l’union des combattants métropolitains et africains et le bloc, la résistance de Reims et de ses défenseurs pendant la Grande Guerre.
Une exposition pourrait accompagner l’une ou l’autre cérémonie (spécialiste du sujet : Professeur Marc Michel, Université d’Aix-en-Provence)

Source : www.crdp-reims.fr/memoire/lieux/1GM_CA/ ... enoire.htm

Annexe 3
Publications
Des publications pourraient être également intégrées dans les commémorations.
A titre d’exemple:
- Ouvrage sur l’année 1918, destiné à un large public, qui pourrait être réalisé par la DMPA.
- Une Histoire franco-allemande de la Guerre, (Jean-Jacques Becker et Gerd Krumeich) prévue pour être publiée à l’automne 2008.
- Cicatrices (photographies commentées des vestiges actuels de la guerre publié à l’automne 2008) (Stéphane Audoin-Rouzeau et Gerd Krumeich.)

Annexe 4
Des colloques historiques pourraient être également intégrés à l’ensemble du programme commémoratif. A titre d’exemple, et compte tenu que d’autres colloques que ceux indiqués ici sont également en préparation :
- Un grand colloque organisé par le Centre de recherche de l’Historial de Péronne : "Dans la guerre (1914-1918): Accepter, endurer, refuser" qui se déroulerait vendredi 7, samedi 8 à Péronne et dimanche 9 novembre à Paris. Il serait conclu par une séance consacrée au jour du 11 novembre 1918 : en France, dans le Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Allemagne, etc…
- Journée d’Etudes sur Georges Duhamel organisé par Laurence Campa (Historial de la Grande Guerre, Péronne)
- " 1918, l’année de la décision " (colloque organisé au Musée de l’Armée par François Lagrange en décembre 2008)
- Colloque international sur la participation américaine à la guerre, organisé par le Conseil général de la Meuse, en septembre 2008.
Fin
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Charraud Jerome
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Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par Charraud Jerome »

Bonsoir

Concernant ce rapport Becker, de quel site gouvernemental s'agit-il?
Vu la prépondérance de l'historial de Péronne en fin de message, je suppose qu'il s'agit d'Annette Becker. A moins que ce soit Jean Jacques Becker?

Cordialement
Jérôme Charraud
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Stephan @gosto
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Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par Stephan @gosto »

Salut Jérôme,

Oui, il s'agit bien de Jean-Jacques Becker qui fut missionné par le gouvernement, avec notamment André Kaspi, pour faire des propositions en vue de donner un certain relief, si ce n'est un relief certain, aux commémorations 191&2008.

Amicalement,

Stéphan
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Charraud Jerome
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Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par Charraud Jerome »

Salut Jérôme,
Oui, il s'agit bien de Jean-Jacques Becker qui fut missionné par le gouvernement, avec notamment André Kaspi, pour faire des propositions en vue de donner un certain relief, si ce n'est un relief certain, aux commémorations 191&2008.
Amicalement,
Stéphan
Bonsoir
Merci Stephan pour la confirmation.
Je viens de relire le tout. Y a du bon et du mauvais.
Moi je ne vais me prononcer que sur ce qui me fait [strike]rire[/strike] sourire:
J'aime bien le coup de la minute de silence, sauf qu'elle existe déjà depuis presque 90 ans et se tient tous les ans devant les MAM. Je vois déjà tout le monde arrêté dans les allées de nos grands temples du commerce ouvert les jours fériés.
Le coup des relevés de monument, le soldat connu, ce n'est pas avec les bases citées qu'ils trouveront la profession.

Quand, je vois tout ce qui est prévu pour les 90 ans, je n'ose imaginer pour les 100 ans en 2018. Wouahh, cela laisse rêveur.

Bon, allez, moi je pars en week-end, je vais photographier les MAM, cela permettra d'avoir une base Mémorial Gen Web encore plus à jour pour aider les collègues profs d'histoire.

PS: Arnaud, arrête tout, avec tes élèves, tu es trop en avance sur le programme!!!!!

Cordialement
Jérôme Charraud
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jean luc Pamart
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Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par jean luc Pamart »

Bonjour,
je n'ai pas remarqué le rapport de J J Becker et des membres du Centre de recherche de Péronne. Je suis ahuri par les propos, encore une fois il faut taire la Victoire car l'on risque de froisser nos amis européens. Et pourtant la France sera au coeur de l'Europe à partir du 1er Juillet. Et on ne profite pas de cette opportunité comme cela a été fait en Normandie. Ne pas parler du sacrifice pas toujours consenti de million de soldats, d'un commandement enfin unifié, de l'utilisation d'armes modernes, de l'arrivée des Américains.....bref, la bataille de France se raconte .
Nous avions proposé un spectacle grandiose pour honorer le 18 Juillet, basculement de l'histoire de 14-18. Pourquoi pas devant la butte Chalmont lieu choisi par le Maréchal Foch. Mais inconvéniant, nous sommes dans l'Aisne.
Conclusion on a trouvé Rancourt dans la Somme, je serais surpris du nombre de stéle de 1918. A croire qu'il n'existe pas de nécropoles avec plusieurs nationnalités.

"Sur ce dernier point, il est nécessaire d’éviter le contre-sens de transformer ceux qui ont été dans leur masse des combattants conscients (même s’ils ne clamaient pas tous les jours leur patriotisme) en simples victimes."

Que signifie cette phrase tiréé du rapport?Cela mérite un colloque... Merci M les Universitaires
Et pour terminer ce coup de gueule, incroyable la Commission acte les colloques organisées par eux ainsi que de la pub pour leur ouvrage.
Bonne soirée
Jean Luc
saintchamond
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Inscription : jeu. sept. 07, 2006 2:00 am

Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par saintchamond »

Bonsoir Mr Pamart, bonsoir le forum,

Je dois dire que cela a été le cas pour le dernier 11 novembre, où l'utilisation des chars n'a absolument pas été mentionné, sinon vaguement bredouillé, par le journaliste qui commentait les cérémonies et n'avait, de ce point de vue, rien préparé. Dommage, une nouvelle occasion ratée... heureusement rattrapée par des actions locales ou d'associations qui, malheureusement, n'ont pas la même audience. Bonne soirée. Jérôme
Bonjour,
Et on ne profite pas de cette opportunité (pour) parler (...) de l'utilisation d'armes modernes
Le 36e RI dans la Grande Guerre : http://36ri.blogspot.fr/ - La revue de presse sur le compte Twitter @36regiment
sly
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Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par sly »

Bonjour,

Le moins que l'on puisse dire c'est que les interventions de Jean-Jacques Becker font souvent réagir !

A la lecture du document (avec lequel je serais plutôt globalement d'accord sur le fond ) et de vos réactions, j'avoue être un peu surpris par une sorte de "culte de la victoire française" de certaines réponses , il n'est pas question d'effacer le sacrifice de nos soldats mais de célébrer non seulement la fin de la guerre (et la victoire) mais surtout le début d'autre chose, l'Europe: c'est une vision plus tournée vers l'avenir que vers le passé.
C'est là toute la force du message à faire passer aux jeunes générations... dont je fais partie !

Pour finir, personnellement le 11 novembre j'aurais une pensée pour tous les soldats de la Grande Guerre

Sly

PS: Peut-être que je fréquente trop l'Historial de Péronne ? ;)

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pouldhu
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Inscription : mar. nov. 27, 2007 1:00 am

Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par pouldhu »

Bonjour, hier je ne suis pas allé sur le forum mais sur le terrain (longue promenade dans les ravins de Aisy et Jouy sous la Malmaison) voila, je reste simple, je ne commémore pas, je me souviens.
Le souvenir, J-J Becker et sa commission qu'en font-ils ?
Le souvenir passe par l'entretient, la création de lieux de mémoire, hélas en premier lieu nous trouvons les nécropoles nationales, Je pense que J-J Becker s'occupe beaucoup de ni.... les mouches !
Quand les croix françaises seront entretenues : je commemorerai.
Quand les tombes françaises ne seront plus à l'abandon, je commemorerai.
Quand la France fera de petits bouts de son terriroire, des jardins du souvenir comme entre autre les Canadiens dans la Somme, je Commemorerai.
Pour finir, J-J Becker ne doit pas connaitre Sancy Les cheminots et son petit jardin du souvenir, sinon il y aurait proposé une super grande messe médiatique européene, au fond c'est mieux!
cordialement,
Gilles.
PS : Un hommage aux volontaires catalans morts en 1915 dans les combats de Belloy en Santerre.
p Lamy
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Inscription : ven. juin 01, 2007 2:00 am

Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par p Lamy »

Bonjour à tous,
une remarque cependant : il y a tout de même une très grosse partie de la population qui n'a que faire de la guerre '14, qui est alors placée au même plan que le siège d'Alésia ou que les dinosaures...
Réjouissons-nous tout de même de la mise en place de certaines manifestations commémoratives qui feront aller la pensée de certains vers les pauvres bougres qui ont donné leur vie il y a 90 ans...

Et une pensée pour les Alsaciens-Lorrains morts sous l'uniforme allemand entre 1914 et 1918, et une autre plus forte pour tous les blessés et gazés qui sont morts bien avant l'heure, mais des années après la fin de cette guerre.

Bien cordialement
P. Lamy
p Lamy
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Inscription : ven. juin 01, 2007 2:00 am

Re: Rapport Becker, qu'en pensez-vous ?

Message par p Lamy »

Bonjour Patrice
j'aprouve vos propos assez vifs et partage le fait que la guerre vue par les artistes ne saurait en être la vraie vision. Où sont les pauvres bougres de mon intervention ? On oublie aussi toutes les familles dévastées par ce cataclysme.
J'étais intervenu en 1991 dans une émission de Ultdiningsradion, la télévision éducative suédoise, nous avions fait un racourci d'une demi heure télé par le champ de bataille de Saint Privat de 1870, étions allés voir le doyen de ce village de l'époque, Monsieur Albert Domange, qui a été malgré-nous de 1915 à 1918 et son fils Joseph, incorporé de force en 1944. Terrible racourci historique sur ces lieux d'histoire. Nous avions analysé ces faits et le journaliste avait justement baptisé cette période 1870-1945 de guerre civile européenne, ce qui n'était pas tout à fait faux, mais à l'origine d'un embrasement mondial dès 1914 (Afrique et Chine).
J'ai peur que les commémorations prévues n'occultent quelque peu les faits historiques comme vous l'indiquez, mais pour rebondir sur mes propos, quel va être l'impact de ces événements sur le quidam lambda qui ne partage pas notre passion pour cette époque ?
Bien à Vous.
P. Lamy
"C'est le Vin qui a fait gagner la Guerre"
Jean-Louis Billet, agent de liaison au 70e BACP
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