Je viens de regarder un reportage canadien sur la crise politique de notre pays (la Belgique) et j'ai appris que des soldats flamands avaient été tués parce qu'ils ne comprenaient pas les ordres de leurs officiers francophones,existe-t-il des cas semblables à votre connaissance?
Bonsoir,
Le lien n'ayant pas fonctionné, je vous propose celui-ci, vous y trouverez le reportage, et quelques autres dont un sur le Souvenir .... http://www.radio-canada.ca/actualite/v2 ... eaux.shtml#
Cordialement
Alain
Je me permets de vous faire part d'un texte figurant sur le guide que j'ai eu en mains lors de ma visite au Musée in Flanders Fiels à Ypres au mois de juillet dernier. Ce guide reprend quelques citations qui sont exposées dans le musée.
"Malgré tout ce que les journaux ont écrit, le gouvernement ne tient aucun compte des Flamands qui sont en majorité à l'armée et l'antiflamingantisme devient de plus en plus fort.
Ces mouvements sont très improprement appelés "flamands". Ce sont en réalité des protestations contre le régime de faveur dont jouissent les "parlant français" en général et l'injustice dont font preuve beaucoup d'officiers vis à vis de leurs soldats flamands. Donc "flamingantisme" n'est qu'une appellation vague d'un mouvement très profond, qui se manifeste à l'armée depuis quelque temps"
Journal de campagne, Joseph De Cuyper, médecin auxiliaire Obusiers 105
juin 1916, 4 juin 1917
J'ai également entendu dire que des soldats flamands avaient été tués parce qu'ils n'avaient pas compris les ordres en français.
A ce sujet un petit témoignage qui vaut ce qu'il vaut...
Mon grand-père maternel, artilleur sur le front de l'Yser, était un brave paysan flamand qui, à l'époque, ne parlait pas un mot de français. Autant que je m'en souvienne il ne m'a jamais rapporté aucun problème avec les ordres.
On rapporte aussi que les Allemands, pour saper la confiance des soldats flamands en leurs chefs, faisaient circuler ce genre de rumeur. A noter qu'aujourd'hui c'est le Vlaams Belang, parti d'extrême droite flamand qui la reprend à son compte. Alors où est la vérité ?
Une chose est sûre, flamands et wallons ont combattu ensemble contre un ennemi commun. Le frère de ma mère (flamand) avait pour meilleur ami pendant le conflit, un wallon. Ce dernier a écrit, en français, une lettre au père de mon oncle lorsqu'il a été tué pas loin de son village natal (Passendale) en avril 1918. Cette lettre est très émouvante et il parle de mon oncle en disant qu'il le considérait comme son frère.
Je possède les lettres que mon oncle écrivait à ma mère. Elles sont rédigées en flamand, je n'en connais pas la teneur, il serait peut-être utile qu'elles soient traduites, mais à cause de la censure il n'y a peut être rien à apprendre...
bonjour à tous,
excusez-moi pour cette digression mais cela me rappelle une scène vécue pendant la guerre de 1870, quand un général passe en revue des Bretons qui lui demandent "ager" (du pain) et s'entendent répondre "ah les braves, ils veulent faire la guerre..."
cordialement
"Il pleuvait en cette nuit de Noël 1914, où les Rois Mages portaient des Minenwerfer."
Si je peux me permettre, l'anecdote ci-dessus concerne des conscrits bretons casernés au camp de Conlie, et ils disaient "ar ker" (à la maison), ce qu'on a aussi compris par "à la guerre".
Bonsoir,
Ces problèmes linguistiques et communautaires ont réellement existés en 14/18.
"... en 1916 déjà, de profondes tensions au sein des unités combattantes de l'armée belge...
... les oppositions linguistiques déchiraient violemment des régiments censés lutter ensemble contre un ennemi commun...
...quel choc de contaster que dans sa jeunesse- même avant la guerre- mon père , lui, considérait que le séparatisme constituait le seul avenir possible et souhaitable pour sa chère Wallonie !...
Il existait un journal, l'Opinion Wallonne, journal de guerre, apôtre d'un séparatisme propre à assurer le développement de la Wallonie.
Côté Flamand, il existait également une propagande flamande sur le terrain. Bref les rapports Wallons-Flamands au seins des unités combattantes se dégradent: " Question F.W, on est chien et chat au bataillon; je les prends en haine, je soufre à leur contacts...
Un wallon a écrit : j'en arrive à me demander si je ne préfére pas les boches..
Un flamand gradé dit : nous préférerions combattrent contre les wallons que contre les Allemands...
Méfions nous donc des ces histoires d'ordres donnés dans la mauvaise langue...
Ces conflits linguistiques et communautaires ne sont pas neufs et malheureureusement bien réels.
L'histoire se répéte mais au vu de cette propagande des deux côtés, je reste distant quand à la véracité de ces histoires d'ordres non compris.
A la fin du conflit, ...Wallons et Flamands s'entendent à nouveau...
...Que nous sommes loin pour l'instant de la question des langues à l'armée, tout le monde se comprend, va...
La devise nationnale reprend son sens " l'Union fait la force !"
Les écrits en italique sont extraits du livre de Marcel bolle De Bal : Les survivants de boyau de la mort, lettres de deux jeunes Wallons en 14-18. Ces deux soldats Wallons étaient pour le séparatisme....
Cordialement,
François