Bonsoir,
lorsque je me penche puis me plonge dans une fiche de décès, à mon grand étonnement les soldats semblent ne mourir que par balle au coeur ou à la tête, ou alors dans un lit à l'hôpital. Pour preuve, les écrivains A. Fournier et C. Péguy semblent avoir été tués "proprement", comme il sied aux littérateurs (!!). Les soldats de 14 sont-ils donc tous morts sans tâches ni souillures ?
Bien-sûr je suis ironique, mais peut-on alors parler de mort enjolivée ? ne serais-ce que pour les familles ? Je croyais qu'avec le temps on avouerai les circonstances véritables, mais apparemment il n'en est rien.
Bien cordialement,
Clément
Décès enjolivés
- Arnaud Carobbi
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Re: Décès enjolivés
Bonjour Clément,
J'ai fait le même constat en survolant la rubrique nécrologique de quelques journaux. Il s'agissait bien souvent de soldats (quel que soit le grade), tués d'une balle dans la tête (ou au coeur). Je n'ai pas fait de recoupement avec MDH.
Peut-être était-ce une manière de montrer qu'il était mort face à l'ennemi ? Sachant que près de 70% des pertes furent causées par l'artillerie...
Si vous êtes intéressés par quelques exemples, n'hésitez pas.
Pour Fournier et Péguy, ils ne sont pas morts au fond d'une tranchée, mais ils sont tombés en 1914, ceci explique probablement cela. Le contexte de la mort de Péguy rend la chose possible ; je sais simplement pour Fournier que les corps du groupe de soldats avec lesquels il a été inhumés portaient de 1 à 5 impacts de balle. Quant au contexte de la mort de ce dernier, il suffit de lire les panneaux autour du lieu où il fut inhumé par les Allemands pour voir que les circonstances ne sont pas claires, malgré les recherches.
Un sujet sur ce thème justement qui explique qui rédugeait les actes. Ce peut être aussi une explication à l'absence des circonstances réelles du décès : pages1418/forum-pages-histoire/administ ... htm#t35118
Reste aussi probablement la volonté d'éparger les familles d'une réalité atroce, mais là, je suis comme vous, je ne peux que me joindre à votre question sans apporter d'éléments précis. Les statistiques pourraient en être un.
Bien cordialement,
Arnaud
J'ai fait le même constat en survolant la rubrique nécrologique de quelques journaux. Il s'agissait bien souvent de soldats (quel que soit le grade), tués d'une balle dans la tête (ou au coeur). Je n'ai pas fait de recoupement avec MDH.
Peut-être était-ce une manière de montrer qu'il était mort face à l'ennemi ? Sachant que près de 70% des pertes furent causées par l'artillerie...
Si vous êtes intéressés par quelques exemples, n'hésitez pas.
Pour Fournier et Péguy, ils ne sont pas morts au fond d'une tranchée, mais ils sont tombés en 1914, ceci explique probablement cela. Le contexte de la mort de Péguy rend la chose possible ; je sais simplement pour Fournier que les corps du groupe de soldats avec lesquels il a été inhumés portaient de 1 à 5 impacts de balle. Quant au contexte de la mort de ce dernier, il suffit de lire les panneaux autour du lieu où il fut inhumé par les Allemands pour voir que les circonstances ne sont pas claires, malgré les recherches.
Un sujet sur ce thème justement qui explique qui rédugeait les actes. Ce peut être aussi une explication à l'absence des circonstances réelles du décès : pages1418/forum-pages-histoire/administ ... htm#t35118
Reste aussi probablement la volonté d'éparger les familles d'une réalité atroce, mais là, je suis comme vous, je ne peux que me joindre à votre question sans apporter d'éléments précis. Les statistiques pourraient en être un.
Bien cordialement,
Arnaud
Re: Décès enjolivés
Bonjour,
Me fondant sur ma propre experience, ayant eu malheureusement a traiter "sur site" un blesse dont le cas était désepéré, nous avons declaré un décés immédiat sans souffrance à la famille c'est me semble t'il le minimum que l'on puisse faire , par ailleurs désigné avec mon chef de corps pour annoncer un décés (mort pour la France) aux parents d'un jeune caporal de notre unité nous avons aussi parlé de décés immédiat.
Ayant fait le constat de deces d'un jeune soldat dans une autre OPEX mon rapport a été rédigé dans le sens d'une mort immédiate ce qui était malheureusement infirmée par l'examen post mortem que j'avais fait avec mon infirmier major cette explication a suffit a tout le monde car c'est ce que tous voulaient entendre, ce deces avait deja fortement traumatise la section de ce jeune soldat fallait-il en "rajouter"? à mon humble avis NON
Dire et ecrire qu'un blessé a agonisé 20 minutes dos broyé par un éclat de mortier et qu'il est resté conscient n'apporte rien aux proches et ne pourrait que rajouter à la douleur. Je peux vious assurer que la premiere question posée par les proches est : "a t'il souffert?" à mon sens la réponse coule de source, les familles pouvant avoir accés à une partie du dossier le mieux est donc de "truquer "la réalité. par ailleurs même pour les camarades de combat ce type de mensonge est parfois preferable et l'on se rend compte qu'avec le temps on finit par y croire
cordialement
Pierre
Me fondant sur ma propre experience, ayant eu malheureusement a traiter "sur site" un blesse dont le cas était désepéré, nous avons declaré un décés immédiat sans souffrance à la famille c'est me semble t'il le minimum que l'on puisse faire , par ailleurs désigné avec mon chef de corps pour annoncer un décés (mort pour la France) aux parents d'un jeune caporal de notre unité nous avons aussi parlé de décés immédiat.
Ayant fait le constat de deces d'un jeune soldat dans une autre OPEX mon rapport a été rédigé dans le sens d'une mort immédiate ce qui était malheureusement infirmée par l'examen post mortem que j'avais fait avec mon infirmier major cette explication a suffit a tout le monde car c'est ce que tous voulaient entendre, ce deces avait deja fortement traumatise la section de ce jeune soldat fallait-il en "rajouter"? à mon humble avis NON
Dire et ecrire qu'un blessé a agonisé 20 minutes dos broyé par un éclat de mortier et qu'il est resté conscient n'apporte rien aux proches et ne pourrait que rajouter à la douleur. Je peux vious assurer que la premiere question posée par les proches est : "a t'il souffert?" à mon sens la réponse coule de source, les familles pouvant avoir accés à une partie du dossier le mieux est donc de "truquer "la réalité. par ailleurs même pour les camarades de combat ce type de mensonge est parfois preferable et l'on se rend compte qu'avec le temps on finit par y croire
cordialement
Pierre
pierre
Re: Décès enjolivés
Bonjour,
Pierreth1, tu as parfaitement raison.
Mais le problème d'une manière plus globale c'est que l'humanité aurait besoin d'intégré définitivement pour son avenir que la guerre représente la pire des conneries,et comme tu le sais, le pire ne se teinte pas de romantisme face à la mort.A bas la guerre, A bas le militarisme à outrance, car au stade ou nous en sommes au 21ème siècle,il ne s'agit pas de savoir si un jour des cinglés vont à nouveau faire péter une bombe atomique sur une grande ville ,mais quand ils vont la faire péter.Rassurons nous ,au train où vont les choses,nous n'en avons plus pour très longtemps à faire le mal ,200 ou 300 ans peut-être.Avons-nous d'autres fonctions métaphysiques que de copuler,manger,déféquer,et de nous entretuer ?
Cordialement
Jean-Michel
Pierreth1, tu as parfaitement raison.
Mais le problème d'une manière plus globale c'est que l'humanité aurait besoin d'intégré définitivement pour son avenir que la guerre représente la pire des conneries,et comme tu le sais, le pire ne se teinte pas de romantisme face à la mort.A bas la guerre, A bas le militarisme à outrance, car au stade ou nous en sommes au 21ème siècle,il ne s'agit pas de savoir si un jour des cinglés vont à nouveau faire péter une bombe atomique sur une grande ville ,mais quand ils vont la faire péter.Rassurons nous ,au train où vont les choses,nous n'en avons plus pour très longtemps à faire le mal ,200 ou 300 ans peut-être.Avons-nous d'autres fonctions métaphysiques que de copuler,manger,déféquer,et de nous entretuer ?
Cordialement
Jean-Michel
Re: Décès enjolivés
Bonsoir,
je suis parfaitement d'accord avec ce que vous dites. Mais le "trucage" de la mort est exercé au moment ou la famille apprend le décés, ce qui sous entend qu'une trace écrite de la véritable mort existe. Je ne crois pas que l'Officier ou le gradé ait falsifié la mort d'un de ses hommes, surtout au repos, après les combats. Ne tenaient-ils pas un petit journal indiquant les morts de leur unité ou de leur escouade ?
Bien cordialement,
Clément
je suis parfaitement d'accord avec ce que vous dites. Mais le "trucage" de la mort est exercé au moment ou la famille apprend le décés, ce qui sous entend qu'une trace écrite de la véritable mort existe. Je ne crois pas que l'Officier ou le gradé ait falsifié la mort d'un de ses hommes, surtout au repos, après les combats. Ne tenaient-ils pas un petit journal indiquant les morts de leur unité ou de leur escouade ?
Bien cordialement,
Clément
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- Inscription : jeu. sept. 07, 2006 2:00 am
Re: Décès enjolivés
Bonsoir Clément,
Sans aller très loin, un procès-verbal de constatation de décès mentionne les types de blessures reçues. Ce papier figure quelquefois dans le dossier militaire. Cela dit, on ne mentionne pas le type de mort à la famille, pour des raisons qui se comprennent aisément. Bonne soirée. Jérôme
Sans aller très loin, un procès-verbal de constatation de décès mentionne les types de blessures reçues. Ce papier figure quelquefois dans le dossier militaire. Cela dit, on ne mentionne pas le type de mort à la famille, pour des raisons qui se comprennent aisément. Bonne soirée. Jérôme
Bonsoir,
ce qui sous entend qu'une trace écrite de la véritable mort existe. Je ne crois pas que l'Officier ou le gradé ait falsifié la mort d'un de ses hommes, surtout au repos, après les combats.
Bien cordialement,
Clément
Le 36e RI dans la Grande Guerre : http://36ri.blogspot.fr/ - La revue de presse sur le compte Twitter @36regiment