Bonjour
J'ai en projet la publication d'un petit livret sur 14-18 (dans un cadre associatif). Une personne va me confier une photo de groupe de poilus d'automne 1914 qu'elle tient de son aïeul qui figure dessus. Le propriétaire me donne son autorisation pour publication.
Or, il s'avère que j'ai trouvé sur cette photo le nom du chef de compagnie, (qui n'est pas l'ascendant du propriétaire de la photo) et je pense que celà serait dommage de ne pas en faire profiter les lecteurs.
En interrogeant mon entourage on me donne tous les sons de cloche : oui tu peux publier sans consentement des ayant droits du chef de compagnie car tu ne vas pas porter atteinte à sa dignité, ou non tu ne dois pas publier sans accord des ayants droits, car ils peuvent te chercher des noises...
J'aimerais avoir l'avis de personnes bien averties sur le sujet.
A tout hasard, la personne identifié est le capitaine Placidi, photographié en automne 1914, alors qu'il était chef de la 24ème compagnie du 238ème RI dans le secteur de Fontenoy (02). Il s'agissait d'un capitaine de carrière du 38ème RI avant la guerre.
L'identification fut relativement aisé grâce aux ordres de batailles des archives du SHAT d'autant qu'à cette époque il n'y a plus beaucoup de capitaines dans les troupes combattantes...
Cordialement à tous.
Laurent Battut
"droit à l'image" de 1914 à aujourd'hui ?
- laurent battut
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- RIO Jean-Yves
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Re: "droit à l'image" de 1914 à aujourd'hui ?
Bonjour Laurent.
Etant moi-même confronté à un interogation similaire pour la future création d'un ensemble site+blog pour une association, vous pourrez trouver des éléments de réponse sur la délicate question du Droit à l'image sur :
Droit à l'image et droit de l'image, site de Savoirscdi
Adresse : http://savoirscdi.cndp.fr/rencontrelyon ... gauvin.htm
"Vie privée et données personnelles", par http://www.educnet.education.fr/juri/vieprivee.
En plus de la mention de l'origine des photos et documents que vous serez amenés à intéger dans votre document, vous pourriez également rajouter en fin de document un texte comme celui-ci (à adapter) :
"Avertissement - Le présent document global est soumis aux dispositions légales en vigueur concernant les droits d'auteur ,de propriété et du droit à l'image. Il est mis librement à la disposition du public et les informations qu'il contient pourront être utilisées à des fins pédagogiques moyennant citation de la source après un contact préalable avec son auteur . Toute utilisation autre , tant à des fins commerciales qu'à des fins de rediffusion (par internet ou autre) ne saurait être subordonnée qu'à l'autorisation préalable du ou des ayants-droits. Le non-respect de ces dispositions entraînera des poursuites judiciaires. Toute personne dont le nom d'un parent se trouverait être cité dans le document et ses témoignages bénéficie du droit d'accès et de rectification. "
Cordialement. JYR
Etant moi-même confronté à un interogation similaire pour la future création d'un ensemble site+blog pour une association, vous pourrez trouver des éléments de réponse sur la délicate question du Droit à l'image sur :
Droit à l'image et droit de l'image, site de Savoirscdi
Adresse : http://savoirscdi.cndp.fr/rencontrelyon ... gauvin.htm
"Vie privée et données personnelles", par http://www.educnet.education.fr/juri/vieprivee.
En plus de la mention de l'origine des photos et documents que vous serez amenés à intéger dans votre document, vous pourriez également rajouter en fin de document un texte comme celui-ci (à adapter) :
"Avertissement - Le présent document global est soumis aux dispositions légales en vigueur concernant les droits d'auteur ,de propriété et du droit à l'image. Il est mis librement à la disposition du public et les informations qu'il contient pourront être utilisées à des fins pédagogiques moyennant citation de la source après un contact préalable avec son auteur . Toute utilisation autre , tant à des fins commerciales qu'à des fins de rediffusion (par internet ou autre) ne saurait être subordonnée qu'à l'autorisation préalable du ou des ayants-droits. Le non-respect de ces dispositions entraînera des poursuites judiciaires. Toute personne dont le nom d'un parent se trouverait être cité dans le document et ses témoignages bénéficie du droit d'accès et de rectification. "
Cordialement. JYR
Re: "droit à l'image" de 1914 à aujourd'hui ?
Bonjour à toutes et à tous,
J'apporte une interrogation quant au "droit à l'image sur le front", Je croyais qu'il était interdit de photographier, et l'interdiction me semble avoir maintes fois été rappelée par l'autorité militaire, et transgressée très souvent !
Dans un opuscule paru en décembre 1915, "Conseils pratiques aux Cadres de Cavalerie", le Capitaine de cavalerie (de carrière) de Sézille écrit : "L'appareil photographique le plus portatif est le Vest Pocket Kodak. Muni d'un bon objectif "anastigmat", il donne d'excellents résultats, qui peuvent être parfaitement agrandis."
Auriez-vous d'autres exemples "d'encouragements à la photomania" ?
Merci pour vos réponses.
Bien cordialement,
Caballero.
J'apporte une interrogation quant au "droit à l'image sur le front", Je croyais qu'il était interdit de photographier, et l'interdiction me semble avoir maintes fois été rappelée par l'autorité militaire, et transgressée très souvent !
Dans un opuscule paru en décembre 1915, "Conseils pratiques aux Cadres de Cavalerie", le Capitaine de cavalerie (de carrière) de Sézille écrit : "L'appareil photographique le plus portatif est le Vest Pocket Kodak. Muni d'un bon objectif "anastigmat", il donne d'excellents résultats, qui peuvent être parfaitement agrandis."
Auriez-vous d'autres exemples "d'encouragements à la photomania" ?
Merci pour vos réponses.
Bien cordialement,
Caballero.
Caballero
Re: "droit à l'image" de 1914 à aujourd'hui ?
Bonsoir,
Concernant l'Artillerie Spéciale, le problème de l'emploi des appareils photos s'est posé dès la création des 3 premiers camp des chars de Marly-le-Roi, Cercottes et Champlieu.
Assez rapidement la mode de la carte postale, faite à partir de photo privée, à amener le général Estienne à :
- menacer du conseil de guerre tous ceux qui feraient et diffuseraient des photos d'un arme totalement secrête.
- demander aux cadres ayant eu, dans leurs affectations précédentes, l'autorisation du commandement d'utiliser un appareil, de se faire connaître.
Il y avait donc, fin 1916, des autorisations d'emploi d'appareil photo qui étaient données (ou qui avaient été données).
L'action du Général Estienne a visiblement porté ses fruits.
S'il existe bon nombre de photos et films militaires sur les chars dès la fin 1916, les photos privées sur Cercottes, Marly-le Roi, sont, semble-t-il, inexistantes.
Sur les camp de Champlieu, Mailly-Poivres, Martigny les Bains et Bourron, ils existent peu de photos permettant d'avoir des vues d'ensembles de ce qu'étaient ces camps provisoires. Les photos privées sont généralement des Groupes de soldats ou des chars en ambiance (en camp, avant ou après combat).
A côté de ces photos prises par des membres de l'AS, il existe bon nombre de photos prises par des combattants dont la route à croiser celle des chars. Ce sont aussi très souvent des photos de chars isolés. Ils en sort régulièrement, et il doit y en avoir d'autres . . . .
Jusqu'au premier emploi au combat des chars Schneider et Saint Chamond du printemps 17 la conservation du secret de l'existence de cette arme nouvelle était primordiale. Visiblement, les premières photos (maquillées) parues en presse après les combats d'Avril et Mai 17 sont des photos privées.
Après les combats de Laffaux de Mai 1917, la SPA (Section Photographique de l'Armée) diffusera à la presse les premières images de chars St Chamond.
Avant le déploiement au combat du char Renault, la même politique de contrôle s'est mis en place.
La diffusion à la presse de photos militaires du "char de la victoire" a visiblement été plus libre à partir de l'été 18.
Concernant les photos militaires, il est bon de rappeler que depuis sa création pendant la première guerre mondiale, le service photographique n'a jamais été dissous.
L'Ecpa-D est donc toujours propriétaire des droits des photos réalisées il y a bientot 100 ans.
Michel
Concernant l'Artillerie Spéciale, le problème de l'emploi des appareils photos s'est posé dès la création des 3 premiers camp des chars de Marly-le-Roi, Cercottes et Champlieu.
Assez rapidement la mode de la carte postale, faite à partir de photo privée, à amener le général Estienne à :
- menacer du conseil de guerre tous ceux qui feraient et diffuseraient des photos d'un arme totalement secrête.
- demander aux cadres ayant eu, dans leurs affectations précédentes, l'autorisation du commandement d'utiliser un appareil, de se faire connaître.
Il y avait donc, fin 1916, des autorisations d'emploi d'appareil photo qui étaient données (ou qui avaient été données).
L'action du Général Estienne a visiblement porté ses fruits.
S'il existe bon nombre de photos et films militaires sur les chars dès la fin 1916, les photos privées sur Cercottes, Marly-le Roi, sont, semble-t-il, inexistantes.
Sur les camp de Champlieu, Mailly-Poivres, Martigny les Bains et Bourron, ils existent peu de photos permettant d'avoir des vues d'ensembles de ce qu'étaient ces camps provisoires. Les photos privées sont généralement des Groupes de soldats ou des chars en ambiance (en camp, avant ou après combat).
A côté de ces photos prises par des membres de l'AS, il existe bon nombre de photos prises par des combattants dont la route à croiser celle des chars. Ce sont aussi très souvent des photos de chars isolés. Ils en sort régulièrement, et il doit y en avoir d'autres . . . .
Jusqu'au premier emploi au combat des chars Schneider et Saint Chamond du printemps 17 la conservation du secret de l'existence de cette arme nouvelle était primordiale. Visiblement, les premières photos (maquillées) parues en presse après les combats d'Avril et Mai 17 sont des photos privées.
Après les combats de Laffaux de Mai 1917, la SPA (Section Photographique de l'Armée) diffusera à la presse les premières images de chars St Chamond.
Avant le déploiement au combat du char Renault, la même politique de contrôle s'est mis en place.
La diffusion à la presse de photos militaires du "char de la victoire" a visiblement été plus libre à partir de l'été 18.
Concernant les photos militaires, il est bon de rappeler que depuis sa création pendant la première guerre mondiale, le service photographique n'a jamais été dissous.
L'Ecpa-D est donc toujours propriétaire des droits des photos réalisées il y a bientot 100 ans.
Michel
Email - [email protected]
Liens sur les sujets Artillerie Spéciale de "Pages 14-18" :
viewtopic.php?f=34&t=52768
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Re: "droit à l'image" de 1914 à aujourd'hui ?
Bonsoir Michel,
Merci pour cette réponse précise qui concerne les chars, arme nouvelle, dont ont attendait beaucoup, et l'évolution dans le temps d'une certaine liberté photographique, probablement liée à un usage de propagande pour le moral des troupes et de l'arrière.
Bien cordialement,
Caballero.
Merci pour cette réponse précise qui concerne les chars, arme nouvelle, dont ont attendait beaucoup, et l'évolution dans le temps d'une certaine liberté photographique, probablement liée à un usage de propagande pour le moral des troupes et de l'arrière.
Bien cordialement,
Caballero.
Caballero