Painleve sur la ligne de front le 14 juillet 1917

[Charraud Jerome]

Bonsoir

Je suis à la recherche d'un éventuel compte rendu de la visite de Painlevé (ministre de la guerre) sur la ligne de front Craonne-Hurtebise, les 14 et 15 juillet 1917.
J'ai actuellement le récit de cette visite par Eggenspieler (chef de corps du 290e RI), mais j'aimerais trouver un autre point de vue, si quelqu'un a quelque chose dans d'anciens journaux de l'époque ...
A votre bon coeur

Cordialement
Jérôme Charraud

[Ferns]

Bonsoir Jérôme,
Je ne sais pas si dans les carnets de Laby, il en fait allusion. Peut-être Nobecourt dans Fantassins du Chemin des Dames y fait-il allusion. Sinon Il n'était pas au défilé du 14 juillet à Paris celui-là ??

Cordialement,

Ferns

[Charraud Jerome]

Bonsoir Jérôme,
Je ne sais pas si dans les carnets de Laby, il en fait allusion. Peut-être Nobecourt dans Fantassins du Chemin des Dames y fait-il allusion. Sinon Il n'était pas au défilé du 14 juillet à Paris celui-là ??
Cordialement,
Ferns

Bonsoir
Merci pour les pistes, je regarderais.
Eh non, il n'était pas au défilé. Faut dire que vu la période, un peu de communication en direction des trouffions de 1ere ligne, cela ne peut pas faire de mal, surtout dans le secteur Craonne.
J'ai retrouvé une photo de Painlevé sur le front, dans le numéro de l'illustration du 28 juillet 1917. Il est alors accompagné de Franchet d'Esperey. Il n'y a pas d'allusion à la date de la visite et de secteur.
Cela pourrait correspondre (ou non).
Si quelqu'un avait des exemplaires du Miroir, du Panorama de la Guerre ou autre revue de l'époque, et pouvait y regarder, sait on jamais.

Je reviendrais plus tard sur cette visite via mon blog, le commentaire d'Eggenspieler est intéressant.

Cordialement
Jérôme Charraud

[christophe lagrange]

Bonsoir Jérôme, Bonsoir tout le monde.

J'ai un journal, mais pas de ceux cités )
C'est le JMO.
Voici en léger différé la relation de la visite du Ministre :
Journée du 15 juillet 1917
Les mouvements de relève prescrits par ordre du 12 juillet de la 33è Brigade pour la journée du 14 juillet sont exécutés le 15.
Le 5è bataillon relevé dans le quartier C par un bataillon du 268 va cantonner à Beaunieux. Son mouvement s’effectue sans indicent et se termine vers minuit.
La décoration de « l’Aigle Blanc » de 3è classe de Serbie a été conféré au Lieutenant Colonel EGGENSPIELER par ordre n°13 « DE » du 23 juin 1917 du GQG.
Visite du Ministre de la Guerre
La visite a lieu dans la nuit du 15 au 16 juillet. Dans cette nuit les mouvements de relève suivants ont été exécutés :
Le 6/268 a relevé le 5/268 dans la position de réserve
Le 5/268 a relevé le 5/290 en 1ère ligne
Le 5/290 est descendu au cantonnement de ½ repos
Le Ministre est arrivé vers 21h. Il a adresse la parole au groupe des Guides rassemblés près du P.C. Il s’est ensuite rendu à l’emplacement des cuisines où il a questionné les cuisiniers sur la qualité des aliments. Tous ont donné des réponses satisfaisantes.
Le Ministre a ensuite exprimé le désir de remettre 3 montres aux 3 sous-officiers du secteur les plus méritants. Comme il y avait 3 bataillons dans le secteur, une montre a été donnée à chaque bataillon. Les sous-officiers sont venus les prendre au P.C.
Vers 23h30 le 5/290 est descendu des lignes. Le Ministre s’est placé sur le passage du bataillon qu’il a vu passer tout entier ainsi que le Chef de bataillon (Cdt GAGNIER). Il a adressé la parole à tous les chefs des différentes fractions qui passaient. Il s’est surtout enquis de l’alimentation et de la régularité du ravitaillement. Il a également posé des questions sur les fatigues et la durée du séjour en secteur. Tous ont donné des réponses très satisfaisantes. Quelques-uns même avec une certaine bonne humeur. Un sergent cependant désirait avoir plus de 400g de viande pour ses jeunes soldats.
Le Ministre a paru satisfait de la tenue du bataillon et a adressé ses compliments au Chef de bataillon.
Après s’être reposé un instant au P.C. le Ministre s’est rendu accompagné du Lieutenant Colonel EGGENSPIELER aux tranchées de 1ère ligne à 3h du matin par le boyau Sait Quentin. Il a parcouru la portion de tranchée à l’est du boyau. Il s’est fiat expliquer toutes les particularités du terrain et du régime en avant des tranchées.
Le retour a eu lieu par le boyau St-Quentin. Arrivé au P.C. du sous secteur à 5h20.

Amicalement,
Christophe

[Charraud Jerome]

Bonsoir

Wouah Ouh!!!!!
Je ne pensais pas que ton JMO allait jusqu'en 1917.
Alors là surprise!!! Merci pour cet extrait !!!

Il a adressé la parole à tous les chefs des différentes fractions qui passaient. Il s’est surtout enquis de l’alimentation et de la régularité du ravitaillement. Il a également posé des questions sur les fatigues et la durée du séjour en secteur. Tous ont donné des réponses très satisfaisantes. Quelques-uns même avec une certaine bonne humeur. Un sergent cependant désirait avoir plus de 400g de viande pour ses jeunes soldats.

Vu ce que relate Eggenspieler dans son journal, la version du JMO est une version modérée.

Cordialement
Jérôme Charraud

[los]

Bonjour

Une photo tirée du "Miroir" du 26 aout 1917

Amicalement
Sophie

[Charraud Jerome]

Bonsoir
Grand merci, Sophie, pour cette photo qui complète le parcours de Painleve et Franchet d'Esperey sur la ligne de front et correspond certainement à une "tournée" du ministre sur le théatre des opérations.
Cependant, il est à noter que la présence de Franchet d'Esperey n'est jamais signalée. Seul le général Niessel accompagnait le ministre. Malgré tout, cela conviendra très bien pour relater cette visite.

Pour illustrer l'extrait du JMO donné par Christophe, voici la version plus personnelle donnée par Eggenspieler:
Le Ministre a remarqué l'allure martiale du Commandant du bataillon, qui, si je me rappelle bien, venait des Chasseurs à pied. Les hommes ont eu une allure très correcte. La plupart d'entre eux cependant n'ont pas dû voir le Ministre parce qu'il commençait déjà à faire sombre. A la queue de la colonne quelques hommes se disputaient. Ils avaient sans doute un peu trop arrosé leur retour en ligne. Quand on leur a fait remarquer que le Ministre se trouvait au bord du chemin pour voir passer, l'un d'eux a dit : « Eh ! ben quoi, il n'est pas malheureux le Ministre ! » Un autre a accentué la note. Il a demandé qu'on le regarde bien, parce que c'était lui le plus c... du Corps d'Armée. Personne ne lui ayant dit le contraire, il continué paisiblement son chemin. Le Ministre s'est bien aperçu du léger mouvement qui s'était produit à la queue de la colonne. Il m'a demandé ce que les soldats disaient. Je lui répondu que c'était des hommes qui en raison du 14 juillet discutaient un peu fort. C'était la note gaie du défilé.

Cordialement
Jérôme Charraud

[Ferns]

Bonsoir Messieurs,
Il est évident, la version d'Eggenspieler surpasse le J.M.O . Il serait intéressant de savoir quel fut le premier politique à venir se salir les godillots dans les tranchées. Il est vrai que la visite de la tranchée, pour ceux qui avaient des autorisations, était très prisée par ceux de l'arrière -politiques, show biz - . Les politiques auraient-ils copié Pétain s'affichant dans les popotes devant les objectifs ?

Cordialement,

Fern's