Bonsoir à tous,
Je viens de lire cet ouvrage en 2 jours et j'avoue que j'ai été convaincu.
Selon l'auteur les causes de notre douloureux revers d'août 1914 furent de trois ordres:
social, politique et militaire.
D'abord sur le plan politique,on nous rappelle que de 1871 à 1914,
en l'espace de
43 ans, le ministère de la guerre à changé
41 fois de titulaire!
Militairement

, il nous démontre que stratégiquement de lourdes erreurs ont été commises:
- on n'a pas cru à une attaque allemande par la rive gauche de la Meuse pourtant possible,
- en Alsace, Beaucoup trop de troupes françaises y avaient été massées pour une solution militaire dite en "cul de sac" . Effectivement nous étions bouchés par le Rhein, par l'imposante fortification de Straßburg et par la feste de Mutzig.
- en Lorraine, nous nous sommes heurtés à des positions solidement organisées et armées d'une puissante artillerie optimisée par le pilotage d'avions,
- l'opération du centre, opération concernant les 3° et 4° armée.
Là où notre EM pensait alors percer comme une impétueuse manoeuvre napoléonienne le centre des armées allemandes, ce fut l'échec complet.
- l'opération à l'aile gauche, alors que joffre disait "les Allemands n'ont rien de prêt par là", une intervention plus rapide et sans hésitation aurait dû être rondement menée.
Ici à la page 177, un bon résumé de la défaillance stratégique à toutes ces situations:
"Il fallait au contraire passer à l'offensif que sur certains points du champ de bataille, avec une suffisante supériorité numérique, et pour celà économiser des forces; comprendre, en somme, que le début des hostilités ne pouvait nous être favorable que grâce à une stratégie supérieure, telle que celle qui s'est manifestée dans la préparation de la bataille de la Marne, mais qui, pour notre très grand malheur, n'a pas précisément brillé dans le plan initial ni dans les trois premières semaines de guerre."
J'ai relevé aussi d'autres défaillances, celles sur l'exécution des ordres, à la page 209:
"Le gal Lanrezac a pu constater dans la matinée du 22 que les tranchées qui auraient dû être creusées par les 10° et 3°CA n'avaient été qu'ébauchées; on le sait que notre soldat a toujours eu horreur de remuer la terre..."
Bref,
un ouvrage qui me laisse songeur avec même un goût amer à travers la gorge..
surtout

quand je vis au dos de ce livre en guise de publicité les 2 ouvrages de notre Colonel de Grandmaison:
- "Deux conférence faîtes aux officiers de l'EM de l'armée (février 1911)"
- "dressage de notre infanterie en vue du combat offensif" qui je crois est paru en 1913 à confirmer...
Bien cordialement
Bertrand
"Quelle héroïque simplicité dans ce salut de la Patrie à ses fils blessés pour Elle, que de souffrances fait oublier cette glorieuse minute ! Quiconque ne l’a pas vécue ne comprendra jamais l’émotion de pareils moments !" A TIRE D'AILES, page303