chanson à propos du vécu de la guerre

[vatan]

Bonjour
Nouvelle sur ce forum, je ne sais pas trop comment envoyer un message. Je le fais ici quand même.
je suis une petite nièce d'un soldat du 114è R.I (Saint-Maixent) mort le 12 novembre 1914 dont il est question dans certains messages. Ce grand-oncle s'appelait s'appelait Jean Bastian ; il est décédé à Zonnebeck. Mes parents ont retrouvé chez ma grand-mère des papiers le concernant. L'un nous intrigue beaucoup: il s'agit d'une chanson intitulée "La chanson des yeux clos" qui fait parler un soldat dont les yeux ont été brûlés par les gaz; une chanson très émouvante, dictée par un soldat blessé? ou écrite par un ami? Si quelqu'un en a entendu parler, je lui serais très reconnaissante de me répondre. je peux bien sûr joindre le texte, mais je ne sais pas bien encore comment.
Merci à l'avance

[Charraud Jerome]

Bonjour

Bonjour
Nouvelle sur ce forum, je ne sais pas trop comment envoyer un message. Je le fais ici quand même.
je suis une petite nièce d'un soldat du 114è R.I (Saint-Maixent) mort le 12 novembre 1914 dont il est question dans certains messages. Ce grand-oncle s'appelait s'appelait Jean Bastian ; il est décédé à Zonnebeck. Mes parents ont retrouvé chez ma grand-mère des papiers le concernant. L'un nous intrigue beaucoup: il s'agit d'une chanson intitulée "La chanson des yeux clos" qui fait parler un soldat dont les yeux ont été brûlés par les gaz; une chanson très émouvante, dictée par un soldat blessé? ou écrite par un ami? Si quelqu'un en a entendu parler, je lui serais très reconnaissante de me répondre. je peux bien sûr joindre le texte, mais je ne sais pas bien encore comment.
Merci à l'avance

Jean Bastian est effectivement décédé en novembre 1914 et les gaz ne furent employés qu'à partir d'Avril 1915.
La plus ancienne trace que je trouve de cette chanson: http://www.amazon.fr/chanson-yeux-BUXEU ... De+Buxeuil
Elle est datée de 1916 et serait l’œuvre de René de Buxeuil http://fr.wikipedia.org/wiki/Ren%C3%A9_de_Buxeuil (Qui était aveugle)



S'agit-il de cette chanson:
J´ai perdu la lumière
Mais je garde en mon cœur
La vision première
Des femmes et des fleurs
Et mon regard s´élève
En son obscurité
Vers le plus joli rêve
De gloire et de beauté

Quand je revins du combat, les yeux clos
On me plaignait, j ai dit sans artifices
"Plaignez les morts qui dorment dans l´enclos
Sans avoir vu les noble sacrifices"
J´ai vu s´enfuir les canons ennemis
J´ai vu la gloire au front de nos armées
Pourquoi me plaindre alors qu´il m´est permis
De tout revoir, les paupières fermées?
{au Refrain}

Voici la place où je venais m´asseoir
Prés de Ninon, par l´amour embellie
Quand, de la vie, elle atteindra le soir
Je la verrai toujours jeune et jolie
J´aurai les yeux de mes enfants pour voir
Le renouveau des êtres et des choses
Je vieillirai sans m´en apercevoir
Et je mourrai sans voir mourir les roses
{au Refrain}

Je me permet une petite rectification: Jean Bastian ne fut pas qu'un simple soldat.
Il était instituteur à La Chatre dans l'Indre et était officier au 114eRI
Voici ce qu'en dit le Livre d'Or des instituteurs de l'Indre:

BASTIAN Jean
Instituteur adjoint à La Châtre l’Anglin
Classe 1911,
Incorporé le 2 août 1914
SOUS-LIEUTENANT au 114e Régiment d’Infanterie
Promu LIEUTENANT, le 7 septembre 1914 ; CAPITAINE le 5 novembre 1914
Tombé au Champ d’Honneur le 12 novembre 1914 à Zonnebecke (Belgique)
Croix de guerre avec palme
Citation à l’Ordre de l’Armée
« BASTIAN, capitaine au 114e Régiment d’Infanterie, a été tué glorieusement le 12 novembre 1914, à la tête de sa compagnie, en entraînant ses hommes à l’assaut des tranchées ennemies sous un feu violent d’infanterie et d’artillerie. »
Chevalier de la Légion d’Honneur
Jean BASTIAN a été inscrit au tableau spécial de la Légion d’Honneur pour Chevalier, en exécution du décret du 1er octobre 1918 relatif à l’attribution des décorations posthumes (Journal Officiel du 14 mai 1919). Voir citation plus haut.
Prix Broquette - Gonin
Dans une séance publique du 25 novembre 1915, l’académie Française a décerné à Jean BASTIAN un prix Broquette-Gonin d’une valeur de 4000 fr.
Fragment du discours de M. Gabriel HANOTAUX :
« L’académie a décidé, en outre, qu’elle attribuerait, cette année, deux prix Broquette-Gonin à deux instituteurs… L’un est M. BASTIAN, instituteur à La Châtre-l’Anglin ; capitaine au 114e d’infanterie, promu lieutenant le 7 septembre et capitaine le 5 novembre, à peine âgé de 24 ans, a été glorieusement le 12 novembre à la tête de sa compagnie et mis à l’ordre général de l’armée. »

Une photo le concernant sur le forum: pages1418/qui-cherche-quoi/livre-instit ... htm#t32167

Cordialement
Jérôme Charraud

[Yv']

Bonjour,

On trouve aussi cette chanson dans la revue suivante, et on peut voir d'après le copyright, qu'elle date bien de 1916.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5623785f/f8.image

Cordialement
Yves

[st lambert]

Bonsoir à toutes et tous,
J'abonde dans le sens de J.Charraud et de Yves,j'ajoute simplement que René de Buxeuil est le pseudonyme de Jean-Baptiste Chevrier né en 1881 à Buxeuil (86).Ses mélodies au pathos d'époque ont du succès et il participe aux tournées du Théâtre aux armées .Je ne sais pas pourquoi le thème de la cécité a été beaucoup plus développé par les Britanniques en 14-18.
Bonne soirée à tous .

[Arnaud Carobbi]

Ce sujet a été déplacé de la catégorie Forum Pages d'Histoire vers la categorie Pages 14-18 : Les arts et la guerre par Arnaud Carobbi

[vatan]

Bonsoir à toutes et tous,
J'abonde dans le sens de J.Charraud et de Yves,j'ajoute simplement que René de Buxeuil est le pseudonyme de Jean-Baptiste Chevrier né en 1881 à Buxeuil (86).Ses mélodies au pathos d'époque ont du succès et il participe aux tournées du Théâtre aux armées .Je ne sais pas pourquoi le thème de la cécité a été beaucoup plus développé par les Britanniques en 14-18.
Bonne soirée à tous .

Bonjour
D'abord merci pour les renseignements que vous m'avez envoyés à propos de la chanson "Les yeux clos". Cela m'a permis d'en savoir plus en cherchant sur internet "René de Buxeuil"; celui-ci, en fait, serait devenu aveugle non à la guerre, mais par un accident dans la vie civile, et aurait été scolarisé dans un institut de jeunes aveugles à Paris; devenu musicien, il aurait donc écrit cette chanson unissant son malheur et celui des soldats aveuglés à la guerre.
En ce qui concerne mon grand-oncle Jean Bastian, j'aimerais savoir s'il a une sépulture vers la Belgique. Je n'ai comme trace qu'une photo, faite juste après guerre, montrant toute la famille recueillie devant un simple carré d'herbe où serait mort leur fils et frère.
Cordialement