Bonjour,
Auriez-vous un poème sur la Grande Guerre à me proposer pour illustrer avec mes CM2 (enfants de 10 ans) le carnet de route du poilu ( Antoine Taurinya ) .
Pour info : Antoine Taurinya fut blessé mortellement en février 1915.
Je recherche également une chanson sur cette période.
Cordialement
Abdelkader Belgherbi
Une poésie et une chanson sur la Grande Guerre
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Re: Une poésie et une chanson sur la Grande Guerre
Bonjour,
Une chanson... c'est l'embarras du choix; vous pouvez noir :
pages1418/Pages-14-18-l-Art-et-la-Guerr ... 1.htm#t355
Idem pour les poèmes, ils sont innombrables...
Bien à vous,
[:achache:1]
Une chanson... c'est l'embarras du choix; vous pouvez noir :
pages1418/Pages-14-18-l-Art-et-la-Guerr ... 1.htm#t355
Idem pour les poèmes, ils sont innombrables...
Bien à vous,
[:achache:1]
Achache
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
Émouvante forêt, qu'avons-nous fait de toi ?
Un funèbre charnier, hanté par des fantômes.
M. BOIGEY/LAMBERT, La Forêt d'Argonne, 1915
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Re: Une poésie et une chanson sur la Grande Guerre
Voici un poème dactylographie qu'une dame a bien voulu me transmettre récemment, retrouvé par elle dans un vieux livre: elle en recherche l'auteur - vaine tentative pour le moment !
Le lacet
En passant, je le vis, dormant, presqu'assis, seul...
Mort... horriblement beau... la douleur pour linceul.
================
Retenu par le flanc à ce sol qui l'épouse
Comme une sombre proie à la jaune ventouse
D'une terre vampire au limon rougissant
Des larmes de nos corps dont les pleurs sont de sang.
=================
J'ai contemplé ce mort en songeant à la Vie,
Et je le contemplais d'un long regard d'envie
Dans l'ouragan du coeur et l'effroi des entrailles,
Prélibant dans l'horreur mes propres funérailles.
Sa tête s'inclinait au suprême examen
De sa cuisse brisée et de son bras sans main,
Et ses yeux n'étaient plus que de froides parcelles
D'eau glauque qui dormait près des berges isocèles
D'une paupière morte où se tenaient des cils
Avant leur chute immonde en de morne exils.
Le rictus de la bouche étalait l'inventaire,
Complet, souillé terreux, d'un système dentaire
Qui maintenait encore un lacet de coton
Détaché, je le crois, de sa peau de mouton.
De sa bouche à sa main... à sa main existente
Tendu par leurs efforts pour la mortelle attente,
Le lacet s'enroulait sur le sanglant moignon
De ce soldat français... mon pauvre compagnon.
==========
C'était pour le serrer, qu'il s'était mis ainsi;
Et c'est en le serrant qu'il était mort assis !
Le lacet
En passant, je le vis, dormant, presqu'assis, seul...
Mort... horriblement beau... la douleur pour linceul.
================
Retenu par le flanc à ce sol qui l'épouse
Comme une sombre proie à la jaune ventouse
D'une terre vampire au limon rougissant
Des larmes de nos corps dont les pleurs sont de sang.
=================
J'ai contemplé ce mort en songeant à la Vie,
Et je le contemplais d'un long regard d'envie
Dans l'ouragan du coeur et l'effroi des entrailles,
Prélibant dans l'horreur mes propres funérailles.
Sa tête s'inclinait au suprême examen
De sa cuisse brisée et de son bras sans main,
Et ses yeux n'étaient plus que de froides parcelles
D'eau glauque qui dormait près des berges isocèles
D'une paupière morte où se tenaient des cils
Avant leur chute immonde en de morne exils.
Le rictus de la bouche étalait l'inventaire,
Complet, souillé terreux, d'un système dentaire
Qui maintenait encore un lacet de coton
Détaché, je le crois, de sa peau de mouton.
De sa bouche à sa main... à sa main existente
Tendu par leurs efforts pour la mortelle attente,
Le lacet s'enroulait sur le sanglant moignon
De ce soldat français... mon pauvre compagnon.
==========
C'était pour le serrer, qu'il s'était mis ainsi;
Et c'est en le serrant qu'il était mort assis !
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Re: Une poésie et une chanson sur la Grande Guerre
Bonjour,
Beau poème que je montrerai à mes élèves. Je ne leur demanderai pas de l'étudier car trop difficile pour des CM2.
Merci bien !
Abdelkader
Beau poème que je montrerai à mes élèves. Je ne leur demanderai pas de l'étudier car trop difficile pour des CM2.
Merci bien !
Abdelkader
- Charraud Jerome
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Re: Une poésie et une chanson sur la Grande Guerre
Bonjour
une présentation de Jean Arbousset:
http://indre1418.canalblog.com/archives ... 30712.html
je retiendrai plutôt celui-là:
LE CHEVAL MORT
Au colonel Eggenspieler avec toute la respectueuse sympathie d'un sapeur qui aime le 290e.
ARBOUSSET, Mars 1917.
Dans la boue et dans le sang
sur la terre grise,
un vieux cheval agonise
et lance à chaque passant
l'appel désespéré d'un regard impuissant,
dans la boue et dans le sang,
sur la terre grise.
Il se raidit, mais aussi
par instants frissonne.
Comme des feuilles d'automne
au vol triste et imprécis
il pleut des souvenirs sur son cœur endurci.
il se raidit, mais aussi
par instants frissonne.
C'est le pays, l'ancien temps
et c'est la lumière,
les rêves sur la litière
chaude, et le hennissement
tout de joie et d'amour, des lointaines juments
c'est le pays, l'ancien temps,
et c'est la lumière
Le pauvre cheval est mort
dans sa mare rouge.
Voici. la nuit. Rien ne bouge
ainsi, quand fuit l'astre d'or
plus d'un soldat appelle et puis rêve et s'endort,
comme le vieux cheval, mort
dans sa mare rouge.
QUINZE-GRAMMES.
Cimetière de Combles, novembre 1916.
Du même auteur, Jean Arbousset, on peut retenir celui-là, mais il me semble un peu plus difficile:
La chanson du sapeur
I
Pour faire un puit et une mine,
pour faire une mine et un puit,
nos gradés ont pris une mine
grave, grave, très grave, et puis,
pour faire un puits et une mine,
le capitaine a ordonné,
les lieutenants ont répété,
les sergents ont tous regardé...
et le sapeur a travaillé.
Dans la mine,
dans la mine,
bon sapeur, chemine, chemine...
II
Pour continuer cette mine,
cette mine du fonds du puits,
nos gradés ont pris une mine
encore bien plus grave, et puis,
pour continuer cette mine,
le capitaine a hésité,
les lieutenants ont calculé,
les sergents se sont dérangés...
le sapeur a continué.
Dans la mine,
dans la mine,
bon sapeur, chemine, chemine...
III
Un jour, elle a sauté, la mine,
cette mine du fonds du puits.
Nos gradés ont pris une mine
encore bien plus grave, et puis,
comme elle avait sauté, la mine,
le capitaine a toussoté,
les lieutenants ont fait un thé,
les sergents se sont écartés...
le petit sapeur a sauté.
Dans la mine,
dans la mine,
bon sapeur, voici la vermine...
Vauquois, 1915.
Jean Arbousset, Livre de Quinze Grammes, caporal.
Cordialement
Jérôme
une présentation de Jean Arbousset:
http://indre1418.canalblog.com/archives ... 30712.html
je retiendrai plutôt celui-là:
LE CHEVAL MORT
Au colonel Eggenspieler avec toute la respectueuse sympathie d'un sapeur qui aime le 290e.
ARBOUSSET, Mars 1917.
Dans la boue et dans le sang
sur la terre grise,
un vieux cheval agonise
et lance à chaque passant
l'appel désespéré d'un regard impuissant,
dans la boue et dans le sang,
sur la terre grise.
Il se raidit, mais aussi
par instants frissonne.
Comme des feuilles d'automne
au vol triste et imprécis
il pleut des souvenirs sur son cœur endurci.
il se raidit, mais aussi
par instants frissonne.
C'est le pays, l'ancien temps
et c'est la lumière,
les rêves sur la litière
chaude, et le hennissement
tout de joie et d'amour, des lointaines juments
c'est le pays, l'ancien temps,
et c'est la lumière
Le pauvre cheval est mort
dans sa mare rouge.
Voici. la nuit. Rien ne bouge
ainsi, quand fuit l'astre d'or
plus d'un soldat appelle et puis rêve et s'endort,
comme le vieux cheval, mort
dans sa mare rouge.
QUINZE-GRAMMES.
Cimetière de Combles, novembre 1916.
Du même auteur, Jean Arbousset, on peut retenir celui-là, mais il me semble un peu plus difficile:
La chanson du sapeur
I
Pour faire un puit et une mine,
pour faire une mine et un puit,
nos gradés ont pris une mine
grave, grave, très grave, et puis,
pour faire un puits et une mine,
le capitaine a ordonné,
les lieutenants ont répété,
les sergents ont tous regardé...
et le sapeur a travaillé.
Dans la mine,
dans la mine,
bon sapeur, chemine, chemine...
II
Pour continuer cette mine,
cette mine du fonds du puits,
nos gradés ont pris une mine
encore bien plus grave, et puis,
pour continuer cette mine,
le capitaine a hésité,
les lieutenants ont calculé,
les sergents se sont dérangés...
le sapeur a continué.
Dans la mine,
dans la mine,
bon sapeur, chemine, chemine...
III
Un jour, elle a sauté, la mine,
cette mine du fonds du puits.
Nos gradés ont pris une mine
encore bien plus grave, et puis,
comme elle avait sauté, la mine,
le capitaine a toussoté,
les lieutenants ont fait un thé,
les sergents se sont écartés...
le petit sapeur a sauté.
Dans la mine,
dans la mine,
bon sapeur, voici la vermine...
Vauquois, 1915.
Jean Arbousset, Livre de Quinze Grammes, caporal.
Cordialement
Jérôme
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
Les soldats de l'Indre tombés pendant la GG
"" Avançons, gais lurons, garnements, de notre vieux régiment."

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- Charraud Jerome
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Re: Une poésie et une chanson sur la Grande Guerre
Bonsoir
une autre poésie que l'on trouve sur la plaque en l'honneur d'Alan Seeger à l'ossuaire 1 de Lihons:
Ô, si je devais tomber demain, enterrez-moi ici,
Afin qu’au dessus de ma tombe à chaque jour qui revit,
Les fleurs des champs puissent fleurir, et les tourterelles s’aimer,
Et les amoureux, dans cet endroit inconnu,
S’embrasser tendrement en regardant la lune qui luit.
Cordialement
Jérôme Charraud
une autre poésie que l'on trouve sur la plaque en l'honneur d'Alan Seeger à l'ossuaire 1 de Lihons:
Ô, si je devais tomber demain, enterrez-moi ici,
Afin qu’au dessus de ma tombe à chaque jour qui revit,
Les fleurs des champs puissent fleurir, et les tourterelles s’aimer,
Et les amoureux, dans cet endroit inconnu,
S’embrasser tendrement en regardant la lune qui luit.
Cordialement
Jérôme Charraud
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- Charraud Jerome
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Re: Une poésie et une chanson sur la Grande Guerre
Bonsoir
Juste pour le plaisir du texte:
"Au milieu des plaines et sur les collines
En cravate bleue et rouge caraco,
très peu Pierrot
et très peu Colombine
la môme Coquelicot
et son amant le Bluet
-croupe ronde et corps fluet-
s’en vont danser de folles chaloupées
au rythme sourd d’étranges mélopées.
La plaine est un billard anglais
aux trous nombreux et uniformes,
tels des verres à vin énormes
qu’un obus aurait ciselés.
Et des soldats écartelés
aux soirs de grande attaque, y dorment…
Combien de têtes ont roulé
dans ces trous, coupes énormes ?
Au milieu des plaines et sur les collines,
En cravate bleue et rouge caraco,
très peu Pierrot
et très peu Colombine
la môme Coquelicot
et son amant le Bluet
-croupe ronde et corps fluet-
s’en vont danser de folles chaloupées
autour des trous et des têtes coupées."
Plaine de Vauquois, 1915.
Jean Arbousset
Juste pour le plaisir du texte:
"Au milieu des plaines et sur les collines
En cravate bleue et rouge caraco,
très peu Pierrot
et très peu Colombine
la môme Coquelicot
et son amant le Bluet
-croupe ronde et corps fluet-
s’en vont danser de folles chaloupées
au rythme sourd d’étranges mélopées.
La plaine est un billard anglais
aux trous nombreux et uniformes,
tels des verres à vin énormes
qu’un obus aurait ciselés.
Et des soldats écartelés
aux soirs de grande attaque, y dorment…
Combien de têtes ont roulé
dans ces trous, coupes énormes ?
Au milieu des plaines et sur les collines,
En cravate bleue et rouge caraco,
très peu Pierrot
et très peu Colombine
la môme Coquelicot
et son amant le Bluet
-croupe ronde et corps fluet-
s’en vont danser de folles chaloupées
autour des trous et des têtes coupées."
Plaine de Vauquois, 1915.
Jean Arbousset
Les 68, 90, 268 et 290e RI dans la GG
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Re: Une poésie et une chanson sur la Grande Guerre
Bonjour Jérôme,
Je te remercie bien pour ces beaux textes !
Cordialement
Abdelkader
Je te remercie bien pour ces beaux textes !
Cordialement
Abdelkader