bonjour
voici un extrait du carnet de mon GP,le sergent Emmanuelli du 132eme RI.ecrit durant la campagne il etait destiné a revenir a sa marraine de guerre en cas de deces au front;mon gp aimait secretement Clairette qu'il epousera en 1921.bonne lecture si vous voulez des precisions n'hesitez pas.le carnet sera en ligne sous peu sur le site du chtimiste,bonne lecture.
Dans une heure nous partons faire un coup de main, une incursion sur les lignes boches pour ramener quelques prisonniers. Tout est prêt . Nous laissons nos sacs aux abris que nous occupons. Qu’en sera est il? Beaucoup d’entre nous sans doute ne vont pas revenir car le feu dans la nuit sera terrible. Je pars avec confiance, je pars content. Je ne connais pourtant pas le secteur, mais je m’efforcerai de faire ce qu’il faudra.
Mes pensées une heure avant l’attaque: je pense encore à vous petite CLAIRETTE. Pendant le combat de cette nuit je penserai encore à vous. Vers vous seule et en tout moment mes idées filent. Je vous les consacrent CLAIRETTE »je vous aime ». J’adoucis ce mot chaque fois un peu plus. Il est dit qu’on ne peut pas en trouver un plus beau, de plus doux, on ne peut l’adoucir qu’en le répétant plusieurs fois. Je ne m’en lasserai jamais. Puissiez vous le dire un jour aussi doux.
Mes poilus sont bons quoique ne valant pas ceux du midi. Ils ne me connaissent pas encore, et pour cela ils hésitent à accorder leur confiance. Ce soir peut être auront-ils l’occasion de me remarquer. Nous partons à 21 h½ l’attaque va se déclencher à 24 h. Nous reviendrons ici après reprendre nos sacs. D’ici un jour de repos à BAUZEMONT et demain soir repos à EINVILLE.
À 21h30 la compagnie se met en marche; le rassemblement est à MARNE Tous les dispositifs sont prêts . Les hommes ont des cartouches et des grenades. J’ai pris mon pistolet et c’est tout, nous arrivâmes aux premières lignes. Nous les dépassons puis nous attendons le barrage d’artillerie. Il commence à 0h30 pour finir à 1h30. Nous nous lançons à l’attaque des positions allemandes;
Mais prudents les boches quand ils ont vu le barrage se déclencher ont prévenu leurs troupes d’avant poste par une fusée verte et ils ont reculé en arrière de leur position habituelles;
Nous arrivâmes à leur lignes, nous y penchons, mais aucune résistance . Nous ne pouvons songer à aller plus loin, car notre artillerie fait un barrage infranchissable; nous passons une heure, puis nous songeons à rentrer; la lune était couchée. La nuit devenait noire. Et au lieu de rentrer par les brèches pratiquées, nous abordons le réseau de fils barbelés. Presque tous s’y trouvent pris. Notre artillerie avait cessé le feu, c’était les boches qui avec un projecteur électrique et des fusées éclairantes avaient surpris nos poilus. Alors à leur tour de commencer leur barrage. Il en tombait partout ,partout. Je ne sais comment toute la compagnie n’y est pas restée. Avec ma section ,je réussi à trouver une brèche faite par les obus. Les autres sections me suivent, nous arrivons dans nos lignes à 3h. Le jour commençait à poindre, le feu boche avait ralenti. Nous fîmes l’appel des hommes. La 1ere section a perdu 7 hommes 3 morts 4 blessés. La 2eme 2 blessés. La 3eme 1 blessé. La 4eme est revenue intacte. J’en suis ravi avec tous mes poilus.
Nous revenons aux abris quittés la veille, puis toute la compagnie est relevée et va à BAUZEMONT . Nous y passons la journée et sommes relevés le soir. Nous allons en réserve devant EINVILLE
Le 19 nous allons à l’enterrement des 3 soldats. Ils sont enterrés au cimetière militaire. Très bien arrangé et entretenu. Trois monuments s’y élèvent, un est fait par la 56eme division à ses soldats morts au champ d’honneur. Nous finissons notre journée, on parle de relève prochaine.
Le 20 au matin nous descendons au repos; je vais voir HUGO(?) à CRION . Nous passons la soirée ensemble;
La journée du 21 messe pour les soldats morts au champ d’honneur. Journée monotone et préparatifs de départ. Je m’en vais à la campagne tout seul et là m’orientant faisant face au midi, je cherche percer tout ce qui me sépare de C….
Je ne puis que par la pensée, par elle j’y suis tout entier. Je voudrais toujours rester ainsi, la vie me paraitrait douce. Comme peu m’importe la guerre quand je songe à vous. Elle ne peut je crois m’atteindre. Mes pensées y sont-elles un peu, oui à beaucoup de moments de la journée vous devez le faire, lui le fait incessamment tous les soirs.
À 21 h la Cie sort. Nous sommes relevé par le 414. Nous marchons un peu le long du canal et repos. Nous restons là jusqu’à minuit. Puis des camions arrivent, nous voilà embarqués à 1h. Nous passons par LUNEVILLE VITRIMONT AUTHELUPT HUDIVILLER DOMBASLE ST NICOLAS DU PORT LA NEUVILLE SUR MEURTHE JARVILLE nous descendons à HOUDIMONT à 5 h tous couvert de poussière. la journée se passe a dormir. HOUDEMONT faubourg de NANCY un joli petit village, très propre, très coquet. Les gens très gentil nous avons un très bon accueil presque toute la région aussi.
Le 23 nous avons exercice, nous rentrons à 9h étant parti à 6h .Le soir toute la compagnie se réunit dans un café et nous faisons concert. Tous le monde monte successivement sur la scène improvisée sur un comptoir. Nous sommes maitres de la maison. Les chants se succèdent, après les chanteurs ,les oiseurs (? ou diseurs) après eux les comiques. Il s’en trouve de tous. Mais la boisson excite et bientôt la salle est un fourneau. Puis l’heure approche et il faut partir. Nous sortons dans la rue, et l’adjudant, bien pris pour sa part, ordonne aux poilus de chercher une grosse voiture à fumier pour le promener dans HOUDEMONT. Tous s’y précipitent en un clin d’œil l’adjudant coiffé d’un chapeau de femme ou pendent quelques grelots et clochette, est sur le char, le voilà trainé par les poilus. Tous les habitants sont dehors croyant voir des comédiens ou mieux. La soirée fut réellement amusante ou plutôt gaie puis le calme renait jusqu’au 26 au soir. Le jour quelques exercices et quelques jeux.
Le 26 à 20h un ordre arrive que le bataillon se tienne prêt pour le lendemain à 5h . Pour les préparatifs on nous tient jusqu’à 22 h, puis il faut porter les sacs à munition à VANDOEUVRE Où est le reste du bataillon. Je suis désigné pour y aller. Je rentre à minuit ,à 3h le clairon nous réveille; j’avais juste eu le temps de m’assoupir tout habillé. On se lève. Il pleut mais il faut partir. A 5h sac au dos et en route. Nous sommes de garde au drapeau. Pendant la marche nous faisons 18 km et arrivons à FERRIERES à 10h30 . Je déjeune puis un ordre arrive, il faut que je me rende à ANTHELUPT pour des renseignements à donner à un major de cantonnement sur des engins laissés par le 132eme (CID) sous la pluie toujours je pars. j’y arrive à 15h30. Je suis tenu jusqu’à 23h. Je repars toujours sous la pluie. J’arrive le matin à FERRIERES, là je commence à en avoir assez. Je me couche mais bientôt le réveil vient et tous les cris me réveillent; je me lève alors et on me remet mon courrier d’hier. Une lettre m’égaye celle de CLAIRETTE , j’oublie toutes les fatigues, je ne pense plus qu’à elle et pour réponse je lui raconte mes fatigues. Je m’épanche . Ma fatigue je ne la ressens pas, elle est partagée un peu par ma marraine. Et oui c’est mon meilleur réconfort moral. Ses lettres arrivent assez souvent, je suis heureux quand je les lis. Je ne me lasse pas de les relire. Ce bonheur n’est certes pas compris, j’en suis quelques fois malheureux, mon caractère a de la force pourtant. Oui je souffre encore, mais j’arriverai s’il plait à Dieu, à lui déclarer mon amour de vive voix, la chance en sera meilleure si elle veut m’aimer. Je n’aurai pas le regret d’avoir attendu, comme je l’attends ce moment. Et peut être serai-je bien déçu. Eh bien, je saurai quand même la faire rester une amie. Mais si son cœur est pris, alors je ne tenterai rien, j’ai trop de respect pour l’amour. Ou sinon elle sera à moi, c’est moi qui aura son cœur.
Mon après midi se passe à dormir, je me repose bien;
Le 29 exercice à 5h , nous rentrons à 10h. Je prends le service à la tenue;
Nous allons partir demain, nous embarquerons à EINVAUX à 8 h, direction sans doute la Marne.
Non, la direction n’était pas la Marne quoiqu’on l’ai cru jusqu’hier midi. nous allâmes d’EINVAUX à NANCY TOUL puis adieu la Lorraine. TOUL, NEUFCHATEAU JESSAINS TROYES PARIS et de PARIS nous partîmes vers le nord, nous étions à 17h à BEAUVAIS. Nous débarquons à CREVECOEUR à 18h; on mange la soupe puis nous traversons le village au pas cadencé. Rude cette marche qui nous conduisit de CREVECOEUR à LUCHY. À deux reprises il fallu présenter les armes à des légions russes qui nous rendaient les honneurs. Nous sommes rendus à 22h. J’ai bien dormi la nuit écoulée, à mon sommeil s’ajoute un beau rêve; j’étais arrivé à GRANS………………
Je me lève à 8h, un tour dans le pays; les maisons sont presque toutes en terre et couvertes de chaume. Je n’ai encore eu l’occasion de parler à un civil. La région m’est complètement inconnue. De ce coté j’ai connu l’Oise (illisible) à 100 km d’ici. Ce sera une étude encore, c’est intéressant les premiers temps. Le pays ne vaut pas certainement la lorraine, pas bien fertile. Les denrées très chères. La (illisible) qui valait en lorraine 0,70 se paye 1,25 ,le vin 2,80 et on en trouve rarement. Les villes et villages sont rouges. Toutes les maisons à peu près sont en briques rouges, les autres sont en chaume. Et si bien que le matin ,jouant avec un camarade, nous avons frappé contre une maisonnette qui s’est écroulée…. Si on a pas ri!!
A midi je prends la garde et me voilà; nous sommes dans la mairie de LUCHY jusque demain midi. J’aurai le temps de faire des lettres. CLAIRETTE ne sera pas oubliée. Mais (dans) ce livre n’est-ce pas à elle que je cause, puisqu’elle seule le lira? chaque mot est un roman d’amour et je voudrai le souligner par ce doux mot « CLAIRETTE je t’aime ». Je vais donc écrire ce qui sera lu bientôt, une lettre à CLAIRETTE…. J’y vais.
Et non je commençai pas de suite la lettre à CLAIRETTE, car juste avant que j’écrive on a annoncé le courrier.il est peut être volumineux depuis 3 jours, pensai-je et une lettre de CLAIRETTE le fera beau; il était volumineux en effet. Il y avait courrier de Corse, j’avais 10 lettres, et la plus belle y était; je ne puis lui faire d’autre honneur que celui de la lire la première, et souvent, souvent, je réponds avant de lire mon courrier. Ainsi la soirée d’hier c’est bien passée. J’ai couché cette nuit sur le trottoir qui borde la mairie. J’avais comme oreiller le seuil de la porte, ça ne m’a pas empêché de bien dormir. Je me suis réveillé à 4h, j’avais froid, pas étonnant il pleuvait, mon couvre pied était mouillé. Ma tête et mes souliers trempés. J’ai un peu grelotté, mais à présent ça va, je suis presque sec. Je n’en suis ni plus malade, ni plus malheureux, j’en ris. Il pleut ,et lorsqu’il pleut il fait froid comme en hiver dans ces régions. Quand il fait soleil la chaleur est suffocante, drôle de pays. À l’abri, à l’école quoi, je vais écrire un peu. A qui? A CLAIRETTE, elle a de la veine celle là ; je suis dans une crise où je n’ai plus envie d’écrire, et je ne me lasserais pas de le faire pour elle.
J’ai l’idée pourtant en ce moment qu’elle est presque indifférente. Mais je ne puis nourrir que de bonnes pensées pour elle; et je me borne à croire que son indifférence est de l’amour. Drôle de suppositions et bêtes, peut être. Un jour ce même livre me sera un miroir doux si cet amour se réalise, moqueur si le contraire est. Je verrai les différentes pauses de petit JEAN dans sa campagne (de) janvier 1918 à la fin de l’année.
Journée du 2 (aout),ma foi, elle se passe à peu près dans le calme.
Le 3 pareil, lorsque rien d’extraordinaire ne vient troubler, réjouir ou tout au moins distraire ma vie ,je n’ai guère à écrire, ou du moins si, je pourrai écrire des heures sur un sujet, toujours le même, qui me trouble, me réjouit, et me hante incessamment au cœur. Mais je voudrais que les pages de mon livre me portent jusqu’à la fin du mois de décembre. J’aurai peut être à enregistrer des notes réelles et bien plus ahurissantes que celles-ci. Car en connaissance d’idées, oui, à ma permission j’aurai là la force, le courage d’exprimer mon amour, de l’avouer qu’à CLAIRETTE
Jusqu’au 5 quelques manœuvres nous indiquent à peu près la suite ,on parle sérieusement d’une attaque entre AMIENS et MONTDIDIER. Oui je voudrais qu'elle se produise
Le 6 la compagnie manœuvre devant les colonels PERRET ,HAMELIN et le général DEMETZ. nous sommes félicités.
le 7 repos ou plutôt travail plus que d'habitude, préparation au départ. On nous fait alléger les sacs. On laisse le couvre pieds et dans un paquet toutes les affaires personnelles .cela veut dire que l'offensive va commencer ,tout est prêt pour.
21 heures.les hommes sont complétés a 200 cartouches. Nous avons beaucoup d'artificiers.(ou artifices ?)
le 8 a 4 heures réveil départ a 5 heures .Nous embarquons en camion-autos à 1kilometre de LUCHY nous passons par BREVECOURT(?) ESQUENNOY BRETEUIL nous Débarquons à ..... A pied on repart nous voyons à quelques kilomètres gros canons qui crachent la mitraille. L'attaque c'est déclenchée ce matin. De brèches(branches ?) droites françaises à ……armée anglaise.
Il fait une chaleur insupportable, nous marchons quand même il faut que nous rattrapions les troupes d'attaque afin de les relever ce soir ou dans la nuit près de… ……nous recevons des lettres. J’en ai une de CLAIRETTE. Je la lis en marchant, je suis heureux sa lettre est gentille. Et à présent que je sais que je vais être engagé, je la trouve plus douce, oui je suis heureux de marcher en avant pour la France d'abord mais aussi pour pouvoir montrer à CLAIRETTE que le désir de me battre n'est pas seulement quand j'étais a l'arrière. Nous traversons les villages de .... complètement détruits par le bombardement. Il n'est point difficile de détruire des habitations
pareilles, construites en terre un obus démoli le village entier. Aussi voit on des maisons squelettes tenir debout par leurs charpentes.
Nous nous arrêtons a THORY, nous couchons à coté du cimetière.
Nous partons le 9 et prenons contact avec l'ennemi. Les boches ont laissé un matériel important. Le terrain est ravagé nous avons quelques difficultés à grimper sur le plateau qui se prolonge de PLESSIER jusqu'à la Somme. Notre route à suivre est le bord du plateau. Sur la rive droite de l'Avre: difficultés à franchir après la 2eme attaque la résistance s'apaise seulement vers le 10 au matin. Nous marchons disposés en échelon et en profondeur. On se (illisible) à droite et a perte de vue on voit des troupes ,à gauche pareil et les boches se sauvent. On se dirait au grandes manœuvres. Nous prenons ........dans un verger dominant un village et le défendant les boches
nous ont opposé une grande résistance. Nous avons pris la une 15aine de mitrailleuses qui toutes crachent la mort. Elles n'ont pas réussit quand même à causer des pertes dans nos rangs peu vulnérables.
Là tout se trouve ,ils ont couché sous les arbres, le village a été dépouillé, que de vêtements civils d'homme ou femme sont répandus par terre. Ils ont été jusqu'à profaner l'église et on voit des vêtements de cérémonie religieuse qu'ils avaient apporté, soit pour se couvrir, soit pour en faire matelas.
Enfin ils se replient sur la plaine, à perte de vue on voit les troupes fuir en descente, nos mitrailleuses et nos 75 font du bel ouvrage. De temps en temps nous rencontrons des boches tués sur leur pièces. Ce que nous faisons c'est de la vraie manœuvre. Il fait chaud mais personne ne se plaint plus. On marche, on court, le ravitaillement ne peut nous suivre encore et nous n'avons plus que les vivres de réserve. Heureusement que vers 3 heures nous arrivons a une gare de ravitaillement
que les boches ont du abandonner(1). Nous trouvons des vivres pour nous ravitailler. Nous nous arrêtons le soir à GUERBIGNY. On mange, on boit et on ne songe a autre chose que partir de l'avant.
Le 11 au matin nous attaquons de nouveau les boches se replient mais la lutte s'intensifie, des boches résistent, nous commençons à avoir des pertes. Quelques
blessés sont vite évacués. nous progressons pas a pas car nous luttons dans les ravins de l'Avre presque partout boisés et où commencent les éléments de tranchées de 1917. Apres 4 kilomètres d'avance nous avons fait de nombreux prisonniers. Nous sommes arrêtés devant l’ECHELLE D’ AURIN .La nuit se passe calme.
Le matin nouvelle attaque, les mitrailleuses crachent partout. Impossible de progresser sans une nouvelle préparation d'artillerie, les boches se sont terrés. un peu fatigués nous passons en réserve à 100 mètres en arrière .Là nous subissons les horreurs du bombardement j'ai à la 1/2section une escouade anéantie: la 8ème, le caporal en tête. Nous sommes dans une tranchée de 1 mètre tout le corps dépasse et nous recevons tous les obus. Un pauvre vieux de la classe 98 BAPPOIN (?) est
tué par un éclat. Le caporal blessé à la tête. BLANC un jeune de la classe18 venu du 112eme est gravement blessé. Il reçoit quelques heures après la médaille militaire.
La belle vie commence, le ravitaillement arrive enfin, il ne peut se faire que la nuit. A 23 heures nous mangeons ,les obus tombent toujours ,ils nous abrutissent.il est
dangereux de se grouper. Aussi d'un bout de la tranchée à l'autre on est obligé de tout se faire passer de la main à la main., ce qui est beau, mais après avoir rampé partout,
après tant de sueurs et n'ayant eu une goutte d'eau, les mains sont noires. J'ai les miennes rouges de sang des pansements que je viens de faire aux blessés. Ca fait rien on m'envoie ma ration de viande et pour l'avoir elle a passée dans les 35 mains des poilus. Je l'ai c'est l'essentiel car j'ai faim.
Je reçoit des nouvelles, une lettre de CLAIRETTE qui me fait oublier toutes mes fatigues, mais il ne me reste plus de papier pour écrire ou presque. Je n’ai point prévu cela. On nous donne ordre de ne plus fermer les enveloppes. C’est défendu, on ne veut pas sans doute qu’on parle de cet arrêt de l’offensive.
Nous restons dans ces éléments de tranchée jusqu'au 13 le soir. Comme la position devient intenable tout est démoli autour de nous, les éclats pleuvent de tous cotés, nous revenons en arrière a 100 mètres ou nous avons des abris: des sapes-russes(3)là le moral est meilleur que de se voir sans abris sous les bombardement car que peut on contre les obus?
le 14 la journée se passe en alerte nous prenons les instructions nous devons contre attaquer l'ECHELLE D’AURIN après une courte préparation d'artillerie. Mais nous n'attaquons pas. Toute ma journée sans rien faire, que d’idées. Je pense à CLAIRETTE, j’y pense si doucement. Je me sens plus aimant à présent que je suis en danger. Que pense t elle à présent? Elle me sais certes déjà à la bataille. Je ne peux pas lui écrire à mon aise, tout le temps en alerte, et puis il faut souvent dompter sa volonté. Je commande des hommes, mon devoir et de tout prévoir pour leur sauve garde. Et le devoir avant tout. Je suis embarrassé pour prononcer cette phrase, car ce qui me tient le plus au cœur c’est CLAIRETTE et si j’avais deux choses à choisir entre le devoir et…….. Non je ne me prononce pas. Je l’aime, oui je l’aime à la folie CLAIRETTE.
Journée d'alerte nous recevons des gaz asphyxiants. C'est terrible les alertes ne finissent pas. Je lis mes lettres avec un masque à gaz .Nous recevons de nouvelles instructions pour le lendemain.
Le 16 à 8 heures d'un coup un ordre arrive: l'attaque .Nous nous portons en avant, nous arrivons a coté de l‘ECHELLE D‘AURIN. Je pars en patrouille avec ma ½ section. en plaine des mitrailleuses allemandes nous arrosent, mais les vagues d'assaut commencent à sortir. Je parcours en quelques minute le chemin, j'arrive au village de ST AURIN où attaque le 106eme. c'était pour établir la liaison avec nous ....Et la voila! je rentre à la section, les hommes ont eu peine à me suivre mais la mission est accomplie et la vitesse est peut être ce qui nous a sauvé.
A peine arrivé que voila onze avions déployés en ligne a 100 mètres l'un de l'autre. Nous croyons d'abord à des français .Tout a coup nous entendons les mitrailleuses qui nous tirent dessus et les balles arrivent dans les trous où nous sommes. Pas d'erreur c'est les avions, en effet nous commençons à distinguer la fameuse croix de fer sur les ailes. Mais un feu nourri de nos mitrailleuse anti aériennes
et nos canons les font rebrousser chemin.
l'attaque se prolonge nous avançons de 4 kilomètres jusqu'avant ST MARD LES TRIOTS(4) toujours dans la vallée de l'Avre notre lieutenant est nommé capitaine. Nous sommes relevés le soir du 17 et on couche dans des abris en arrière. Des abris très profonds faits par les boches. Ou on meurt de froid ,ou l'air manque. Ah ces instants passés dans l'obscurité complète ayant presque des idées aussi sombres. Mais non, mes idées, qui n’en résume qu’une, celle de vous aimer CLAIRETTE, mes idées qui ne voient que vous ne peuvent s’assombrir, il fait jour dans mon abri, j’y vois clair en même temps que CLAIRE, et alors je me sens heureux. Vous me remontez facilement le moral qui s’abaisse pendant ces heures de mauvaise vie. Pendant ces heures d’inaction. L'inaction surtout ne me plait pas. Je voudrais qu'on attaque encore et toujours si il le faut, puis que la relève prenne, qu’elle nous laisse un peu raproprir(?)
nous sommes si sales, aucun moyen de se laver. Pas d'eau, même pas pour boire. Mais cette vie va donc durer. voila que rien ne nous est dit et nous persistons à rester
dans ces froids abris. Chaque jour la canonnade y est intense, chaque nuit il nous faut dormir avec le masque et il est si dur de le faire. Si au moins on pouvait à son aise écrire. Premièrement je n’ai point de papier, et puis…Nous avons aucune lumière en dehors de l’abri il est expressément défendu de sortir. Quelques instants malgré les ordres, je sors jusque sur la porte écrire un peu. Vider un peu ma tête pleine de choses sur mon carnet mais ils sont si courts ces instants. Un officier passe il faut que je me sauve. Je voudrais tant écrire pourtant, c’est une vraie condamnation pour moi. Je pense tant dans ces abris où je ne puis dormir. CLAIRETTE venez à mon secours, envoyez moi des pensées aussi douces, aussi sincères que les miennes et je deviendrai plus fort, plus heureux. Vos lettres arrivent, je ne sais parfois les comprendre. Je voudrais tant y voir si vous pouvez m’aimer.
Et en pensées pareilles se résument ma vie jusqu’au 23.
Le 23 nous montons à ST MARD remplacer le 106eme qui par plusieurs fois a essayé d'attaquer mais tout à avorté. Nous faisons la relève a 23h.La nuit se passe dans le calme il fait clair de lune. Je rêve encore car je ne puis songer à dormir, nous sommes a 30 mètres des boches et à chaque instant une surprise peut arriver. Or je ne veux pas être surpris. Là encore tout en ayant l’œil sur l’ennemi ,je tourne mes pensées vers une chose qui fait contraste, je m’en vais vers l’être que j’aime, sans savoir si il m’aime. Ah comme je suis contrarié parfois. Il fait un clair de lune superbe, on peut y lire les lettres et en effet j’en ai. On m’en a porté à 3h le 24. Je les lis au clair de lune. Oui celle de CLAIRETTE y est et je suis heureux. Mais ma joie encore là, un nouveau arrive à 4heures le bataillon attaque, il faut se préparer ,tout prévoir.
Nous sommes devant ST MARD mais entre nous et le village est une plaine. un billard peut on dire qui semble si beau sous la lune. A gauche il y a l'Avre et sa vallée boisée et marécageuse .Ici tout est découvert. Avec quelle impatience n'attend on pas cette heure. Moi, il en est ainsi tant que nous sommes calmes je m’ennuie. Quand je sais une heure précise d'attaque l'attente m'enerve.il ne reste que 4 minutes.
Ce silence qui est à présent parfait, rien ne bouge, pas même une feuille sur l'arbre ,ce silence va d'un coup se rompre, les baïonnettes au vent, les grenades prêtes à être amorcées, les fusils mitrailleurs en batterie, marchants, nous allons partir. Certes les boches vont mêler leur musique à la notre. Voila la minute critique dans peu de temps une voix prononcera "en avant!" Et le billard va s'incendier.
"En avant!!"En effet tout tremble, les mitrailleuses tirent mais ne nous ont pas trouvé encore. On dirait que le temps a obscurci pour nous favoriser. Et nous avançons. Quelques petits postes boches fuient devant notre bruit.et lorsqu'ils ont rejoint leurs lignes de résistance tous s'arrêtent et font usage de leur terribles armes. Nous avons quelques blessés. Nous sommes à 50 mètres et aller plus loin c'est notre destruction. On se couche et du poste de commandement ordre arrive d'occuper le terrain conquis mais de ne plus pousser.
Et le jour nous surprend. Un petit talus de terre nous protège la tête, et encore faut il bien s'aplatir contre le sol. On vaudrait creuser mais celui qui lève le bras pour jeter de la terre est blessé par une balle de mitrailleuse.
Le matin passe encore mais vers 8 heures le soleil commence à chauffer. Aucun abri .Quelle terrible journée que celle du 24 .Qu'elle fut longue et chaude, aucune nourriture nous parvient. Je ne sais comment nous ne sommes pas étouffés .
Alors mes pensées comme toujours…. J’oubliais de longs moments que j’étais à telle peine, mais le soleil me chauffait tellement que j’étais obligé d’en revenir à la réalité, pour changer de coté et avec précautions. CLAIRETTE eu sa part de mes pensées. Ah comme elle les occupe ces belles pensées.
Le soir vint quel soulagement….Nous pûmes nous lever, aller chercher des outils et entre une fusée et l’autre, creuser des abris pour le jour qui allait venir. j'avais des crampes partout, mais enfin tout passait. 4 hommes volontaires partirent a la recherche de cuisines et arrivèrent avant le jour avec le ravitaillement de deux jours. Je ne le trouvait pas de trop. J'avais souffert le 24 de la chaleur, de la position et de la faim et la nuit se passa. Nous avions le matin des trous suffisants pour pouvoir nous blottir un peu plus a l'aise que la veille.
La journée du 25 fut pourtant chaude aussi, quelques patrouilles le soir et suit un grand bombardement des nôtres.
Point d’attaque le 26. Un peu de pluie le matin mais elle fait bientôt place au soleil. Et enfin l'ordre d'attaque arrive .Nous devons prendre ST MARD que de nombreuses attaques n'ont pu faire tomber jusqu'ici. Un grand bombardement commence. Les boches comme à celui de la veille s'étaient terrés dans leurs abris
Attendant la fin pour s'assurer qu'aucune attaque ne se produirait. Et comme nous pensons pareillement, nous partons avant que le barrage soit fini. Quelques blessés, un mort par le 75 qui fait merveille. Un pas ne se fait sans trouver un de ses éclats. Nous tombons par surprise sur un abri boche. Devant se trouvent cinq mitrailleuses braquées sur nous et les mitrailleurs sont dans les escaliers pour sortir au dernier obus du barrage. Ils se sont trouvés pris. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire les revolvers sont braqués sur eux. Les grenadiers allument quelques grenades et les lancent dans les abris profonds. Et alors tous se (illisible) du fond de l'abri ne sort plus qu'un chaos de voix criant:"kamarad franzous pas kaputt!!"
On leur crie de sortir un à un sans rien sur le dos, les bras en l'air. Et les voila ils étaient à 32.Nous les fouillons à mesure qu'ils sortent. Et une fois prêts un officier allemand les fait mettre par quatre et en route vers l'arrière. Ahuris par le bombardement dont quelques uns en tremblent encore, puis par la surprise. Ils n'en partent pas moins contents vers l'arrière. La guerre pour eux est finie.
Mais le réveil est donné, il a fallu 5minutes pour balayer l'abri. L'artillerie allonge à présent son tir et tout le monde sort. Les boches sortent aussi. Ils se lancent sur leurs mitrailleuses. D'un seul coup le ravins de l'Avre est un amas de mitrailleuses et toutes tirent sur nous. Le combat se prolonge pendant une heure. C'est la progression de trou d'obus en trou d'obus. Mais les grenadiers arrivent aux abris de résistance: les mitrailleurs sont tués sur place et les autres ne sortent plus des abris pour les remplacer.
C'est le moment. Le clairon sonne la charge et d'un seul élan tout le bataillon se lance vers l'ennemi. Nous vidons les abris les boches sont effrayés. Le ravin de l'Avre est à présent plein de prisonniers. Plein du bruit de leurs voix. Ce mot sonne a tous les échos:"kamarad, kamarad".
Là c’était nos poilus, ayant vu le sang couler, ahuris aussi par le tir des mitrailleuses boches sont partis, ils poussent en avant sans même plus prendre de précautions, on ne peut plus les retenir.
A un abri un fait remarquable se produit: deux officiers boches sont seuls, sommés de se rendre par un officier de chez nous, le sous lieutenant MARE, ils
refusent de sortir. Nous descendons avec précaution le revolver braqué en avant. A quelques mètres de la dernière marche nous entendons deux détonations. Nous crûmes d'abord qu'on eu tiré sur nous, puis des râlements survinrent. Nous descendîmes alors et les deux officiers étaient par terre noyés dans leur sang. Un était mort sur le coup et le deuxième râlait encore. Il y avait de belles choses dans l'abri mais ayant vu ce fait si méritoire et noble, je n'eus pas le courage de prendre soit une jumelle soit un revolver.
Et le mouvement en avant continue, les boches se rendent mais déjà on n'y voit plus.il faut songer a s'organiser pour ne pas tomber sur un piège. Nous mettons nos hommes de manière à se protéger les uns les autres par leurs propres feux et on attend. Nuit très calme. Nous dormons sans trop savoir où est l'ennemi et ce qu'il pense.
au jour le 106eme passe devant, à son tour d'attaquer. Il prend Roye ou il n'y a plus de résistance et nous autres nous suivons en réserve. Nous reprenons contact avec l'ennemi le 28 au matin en avant de Roye et nous attaquons CARREPUIT BALATRE SOLENTE .Là épuisés par la poursuite, les chasseurs passent devant.ils poussent les boches jusqu'à MOYENCOURT.
Là la résistance recommençait ,les boches veulent gagner du temps pour pouvoir évacuer et partir sur le canal du nord. Ils contre attaquent MOYENCOURT et prennent la moitié du village.
Nous ne repassons devant que le 31 aout au soir, nous trouvons beaucoup de chasseurs tombés aux combats de la journée; les boches ont brulés leurs dernières cartouches puis ont repassé le canal. Ils sont puissamment retranchés derrière. Nous passons 4 jours presque inactifs. Quelques patrouilles et c'est tout.
Le 4 (septembre)à 18heures un ordre arrive: il faut attaquer le canal du nord.
Nous sommes derrière un talus protégés des balles. Il reste entre le talus et le canal 500metres de plaine. c'est un billard à traverser sous le feu des mitrailleuses.
Pour voir si l'ennemi est toujours en force devant, on m'envoie avec ma section.
Avec un fusil mitrailleur, un grenadier et le caporal, je saute sur le talus. D'un seul bond nous le franchissons espacés de 10 pas l'un de l'autre. Tranquillement nous nous engageons sur le billard. Quelques balles sifflent au dessus de nous mais elles semblent ne pas nous être destinées. Nous arrivons au talus du canal juste quand il peut nous abriter, les balles ne peuvent plus nous atteindre .L'autre demi section me suit a 200metres. J'ai peur seulement pour eux. Dieu merci ils arrivent tous sains et saufs. Le canal est plein d‘eau, par une fusée blanche je le signale au commandant de compagnie.qui par un agent de liaison m'envoie l'ordre d'organiser défensivement la position en attendant que le génie vienne faire une passerelle. me voila avec neuf poilus à tenir le front face à une compagnie entière. Mais ca va bien. Le génie arrive une passerelle est improvisée et je reçois un autre ordre disant:« passez le canal avec la 2eme section. Allez fouiller le bois et le château (5)à 500 mètres sur la rive nord. en avant garde pendant que la compagnie se portera a votre emplacement. »
C'en est trop!!parce qu'une balle n'est pas venue me blesser un seul poilu je suis obligé de recommencer. Je leur avais certifié qu’ils n’iraient qu’au canal. Je rassemble tout le monde .Je lis l'ordre et je dis:"l'ordre est pour que je l'exécute. Je le ferai. Je ne vous force pas à vous exposer de nouveau .Je ne vous commande rien. Seulement je fais ce qu'on me demande. Je me porte en avant. J'irai au bois si un projectile ne me barre la route.«
Et tous: "nous vous suivrons sergent!!"Alors content, réellement content de la confiance que me donnent les petits braves, je saute sur la passerelle, je franchis le canal. Je me porte sur le talus nord, et avant que mes hommes me rejoigne je sors mes jumelles et j'observe ce qui va nous arriver de ce bois .Rien ne me protège. Mes jumelles aux yeux , je sens battre mon cœur, et je pense en moi même que d'un moment à l'autre une balle pourrait m'atteindre. J 'aperçoit du mouvement: c'est des boches à la corne nord ouest du bois qui fuient en débandade. Les poilus arrivaient et sans avoir besoin de nous le communiquer, instinctivement, nous nous lançons comme des fous à la poursuite. Nous encerclons le bois ou au moins nous l'abordons à plusieurs endroits. Nous ne pouvons, hélas, arriver à temps, les boches ont fui, il reste un blessé qu'un éclat a blessé et qu'ils ont abandonné sur le terrain.
Plus loin c'est des cadavres et partout c'est du matériel laissé dans leur fuite précipitée. Nous prenons le petit bois , le château et comme nous sommes en trop petit nombre nous allons nous organiser en avant poste en attendant la compagnie. La nuit vient, nous devons être relevé cette nuit a 23 heures en effet des chasseurs du 65eme passent devant nous, ils poursuivent l'attaque.
Nous repassons le canal, nous revenons à MOYENCOURT. Puis nous appuyons à droite. Nous passons sur un pont fait par le génie dans la nuit. Nous sommes à présent en réserve de la division. Nous traversons ERCHEU et LIBERMONT pour nous arrêter à 300metres de ce village. La journée se passe joyeusement sans rien faire.
Je reçois des nouvelles. Je puis me borner dans mes amusement réels à penser à CLAIRETTE. Comment fait elle à être présente partout et toujours. Ah je l’aime tant. Des heures entières se passent tenant ma tête entre mes mains songeant, songeant à elle. Mais toujours dans mon bonheur il y a une souffrance terrible. Je la vois. je l’aime doucement et il me semble parfois qu’elle ne peut pas m’aimer, qu’elle est toute indifférente, et peut être Est-ce la vérité. Je voudrais alors détruire ma pensée, l’amour que je lui porte. Mais plus j’y songe plus je suis envahit par ce même amour. Non ! L’homme devrait être plus fort; moi-même je ne me reconnais plus. Pourquoi ne pas pouvoir me raisonner, dire: tu lui avoueras ton amour quand tu y seras et tu sauras alors ce que tu peux espérer. Non, non, ma passion domine ma raison et je suis forcé par une force mystérieuse à venir souvent dire mon amour à ce livre. Je m’épanche un peu, c’est l’effet d’un entretien avec elle. Mais pourquoi l’amour si fort, si elle ne m’aime pas que deviendrai-je ? Je sens bien que mon amour est immortel et éternellement pour elle. Je souffrirai si elle ne peut m’aimer; je l’aimerai seul toute ma vie. Et pour que cette vie ne me devienne pas atroce, si CLAIRETTE se donne à un autre, je l’abrégerai. J’en aurai bien le courage.
Le 6 même journée que le 5 nous passons la journée auprès d'une haie près de la ferme de l'hôpital. nous ne faisons rien. J'aimerai mieux avoir un travail assidu, avoir peu de moments d'inaction, ainsi mes pensées seraient plus au travail; sans rien faire je me martyrise à mon éternelle chanson: C…..Chaque jour une force nouvelle nait de cet amour. Qu'en serait il si elle m'aimait aussi et que je le susse...J'en ai peur parfois, que me réserve encore l'avenir? Que peut il me réserver ? Certes personne ni rien ne peut m'éloigner de mon amour. Je mourrai avec lui, je le sens chaque jour davantage.
Voici l'alerte, nous allons de nouveau nous porter en avant ,nous partons a 18 heures. Marche en profondeur pour nous défiler des vues de l'ennemi. nous passons par ESMERY HALLON la ferme BONNEUIL l'ennemi recule nous les attaquons. La fatigue est extrême. Les poilu ne peuvent plus tenir, quiconque songe à les contrarier perd toute confiance. Je remarque au (illisible) tout le long de la route
on parle de ne plus prendre les gardes même contre les gaz; "oui ils peuvent toujours me dire de prendre la garde" disait l'un." Moi le 1er gradé qui vient me dire quelque chose je l'envoie...."Chacun tient son propos, nous arrivâmes au poste, et comme nous sommes au contact de l'ennemi, quoiqu'il soit en retraite, il faut des précautions. Un homme seul doit veiller pour protéger le repos de tous. Mais il en faut un. Pour voir leur opinion et pour les prendre par les sentiments plutôt que la force, je leur dis d'aller se coucher et de se reposer jusqu'au jour, qu'il faut un homme pour veiller, mais qu'ils sont trop fatigués et que je vais veiller sur eux la moitié de la nuit et que l'autre sergent fera le reste. Alors tous se lèvent: "sergent nous la prenons nous autres la garde, une heure, deux heures chacun s'il faut, mais vous autres dormez! "et ainsi en famille, sans un cri, voila le service assuré certes mieux que si je les avais forcés a la faire.
La journée se passe à faire des compte rendus, nous sommes à présent réserve et nous seront relevés ici. Le soir nous formons la tente et tranquillement nous nous endormons.
Le matin à 6 heures réveil. on demande d'être tout prêt a partir et on attend.je m'en vais au talus de la route ou passent tous les convois.il fait du vent et c'est un nuage incessant. Là commence une lettre pour C…….. Tout a coup un camarade m'appelle: "veux tu que nous allions à la messe a la ferme Bouvreuil?"
"-Certainement« , depuis longtemps on n'a assisté à la messe, puis ca doit être beau au milieu des ruines le saint office. Oui c'était imposant, dans une chambre au rez de chaussée qui avait encore conservé sa forme, quoique transpercée en plusieurs endroits par de puissants éclats .La messe me paraissait plus belle là. Nous sortons, il avait commencé a pleuvoir pendant le saint office. Nous revenons a notre bivouac tout est mouillés, heureusement qu'un de mes poilu a songé a couvrir de ma capote tous les autres effets, nous ne pouvons songer à nous mouiller.
Et ordre arrive d'aller occuper la ferme et un hangar. La pluie tombe de plus belle jusqu'au moment ou nous sommes installés. La pluie cesse ,je songe alors à finir la lettre de CLAIRETTE. Les sièges ne sont pas nombreux; par bonheur il y à une voiture d’artillerie dételée, je monte à la place du cocher et je suis bien pour finir ma lettre . On parle de nous relever ce soir. Nous partons en effet à 14 h, nous repassons par ESMERY HALLON et d'autres commune où embarrassé par mon fourbi je ne puis écrire les noms. Et après on oublie si facilement...tout ce que je me souviens est que nous avons passés nos position du canal nord et que nous avons cantonné le soir à BREUIL. Toutes les précautions sont prises: personne n'y a cantonné encore.et les barbares y sont passés. Dans chaque abri, dans chaque cave restée intacte, il y a des
couchettes aménagées. Dans une il y en à trente. Un sergent du génie nous précède pour reconnaitre qu'aucun piège n'est tendu; il y en a un en effet ,sous chaque couchette il y a un obus de 210mm correspondant avec les autres par un cordeau détonant, un détonateur appuyé à la paillasse. Et l'homme qui se serait couché aurait produit l'explosion générale.
Nous dormons du mieux que nous pouvons, il fait du vent, les nuits sont froides, l'hiver commence dans les régions nord, nord est. Nous passons par maintes localités déjà citées à la marche en avant.
Les souvenirs se renouvellent, ici, ce sont les fatigues, là, les souffrances pour gagner du terrain. Là c'est la mort subite d'un camarade. On y songe plus qu'avant, on frémit et malgré le sac, malgré la fatigue, on rectifie la tenue, on lève son casque pour dire adieu à des êtres mort glorieusement pour libérer le sol sacré de la patrie.
Nous repassons CARREPUITS ROYE VILLERS LES ROYE ,et nous cantonnons le soi ANDECHY. Le pays est rasé, et pour savoir si il y en a eu un il faut entrer dans les trous qu'on voit par ci par la. On reconnait les restes d'une cave.....ils se sont attachés a tout.
Dans la soirée je suis allé au cimetière. C'est mon ancien régiment qui se battait par ici(le 173eme) ,je voudrait rendre hommage à l'unité qui a gardé mon cœur en son absence, à ceux qui sont tombés faisant honneur à notre glorieux drapeau.
Et là le spectacle est terrifiant, tous les caveaux sont ouverts. Ils ont eu le courage de déterrer les morts pour s'abriter dans les caveaux où certes l'artillerie française ne penserait pas a tirer.
Nous sommes logés dans une baraque recouverte en papier huilé mais le toit est éclaboussé par les balles ou les shrapnels . Et on ne songe pas qu'il pourrait pleuvoir. Avec KERDRAIS(?) nous allons chercher une couchette et par bonheur dans une cave nous trouvons un large matelas .Nous le prenons et après les fatigues du jours nous nous endormons facilement. Mais vers minuit il commence a pleuvoir
les gouttières commencent elles a nous envoyer de l'eau. Nous nous réveillons mais nous sommes déjà mouillés. Nous sommes obligés de déserter le matelas. Le reste de la nuit se passe assez mal, on trotte pour trouver un coin qui n'a pas de gouttières.
Le jour vint, c'est le 11 septembre. Nous sommes ici loin des boches.il fait beau . Durant la matinée à 10 heures il y a douche et nous allons tous commencer la toilette délaissé depuis le 7aout. Nous recevons les ballots individuels que nous avions laissé a LUCHY . Je jette pour mon compte chemise caleçon chaussettes nous recevons les ballots individuel que nous avions laissé a LUCHY .Je jette pour mon compte chemise, caleçon, chaussettes. C'est avec une brosse que j'attaque les saletés accumulées sur mon corps.40 minutes sous la douche savonné et lavé plusieurs fois. Je remet une chemise propre, un caleçon.je garde une salopette et ma capote et je fais bouillir ma veste qui pourrait malgré la chasse quotidienne contenir encore quelques
totos (des poux). On se sent mieux. Je songe à me raser car ma barbe me rend méconnaissable. Mes cheveux sont trop longs et je les veut arrangés. Le coiffeur de la compagnie me les a mal taillé malheureusement. Simple détail. Une fois propre je vois que je peux encore présenter devant des civils. Je songe alors a partir en perme. Je fais une demande au colonel qui est transmise avec avis favorable. J'en ai la réponse le 12 au matin
La journée du 11 passe sous la pluie.
Le 12 a midi nous allons repartir. nous irons cantonner dans un village moins dévasté à ARVILLERS Nous arrivons a 14 heures on est pas trop mal. Nuit calme, nous recevons un renfort
carnet du sergent Emmanuelli 132emeRI ete 1918
- Florent Deludet
- Messages : 568
- Inscription : dim. sept. 18, 2005 2:00 am
Re: carnet du sergent Emmanuelli 132emeRI ete 1918
Bonsoir
et merci beaucoup pour ce texte émouvant et très riche en détails.
Les mentions sur le 106e sont intéressantes et ces derniers combats bien décrits.
Quelle période couvre ce carnet de route ?
Savez vous quand il passe au 132e RI en venant du 173e ?
Cordialement
Florent
et merci beaucoup pour ce texte émouvant et très riche en détails.
Les mentions sur le 106e sont intéressantes et ces derniers combats bien décrits.
Quelle période couvre ce carnet de route ?
Savez vous quand il passe au 132e RI en venant du 173e ?
Cordialement
Florent
"- C'est nous...du 106...Nous rentrons. -Oh! pauvres...Pauvres enfants ! "
Recherche le 106ème R.I de Chalons sur Marne http://ceuxdu106.over-blog.com/
Recherche le 106ème R.I de Chalons sur Marne http://ceuxdu106.over-blog.com/
Re: carnet du sergent Emmanuelli 132emeRI ete 1918
bonjour florent,
ce passage concerne l'été 1918 comme precisé dans le titre.
je sais qu'il aurait été de bon ton de presenter le soldat,mais comme je pensais le faire en faisant le lien dans ce site vers celui du chtimiste,ceci n'étant qu'un "avant gout".voici qd meme son parcours :
-19 septembre 1914:engagement au 173eme plusieurs mois avant l'appel de sa classe
-23 avril 1915 arrivée sur le front
-25 avril 1916 blessure par balle à la tete et evacuation sur un hopital(mentionnée au JMO)
-11 janvier 1917 retour au depot de Corté
-2janvier 1918 versé au 112eme RI(je n'ai su ce changement que grace au doc SHD,non precisé dans le carnet)
-16 avril 1918 versé au 132 eme RI jusqu'a la fin de la guerre
-ensuite mon GP fait carriere dans l'armée,il y obtient tout au long de sa carriere des appreciations que je qualifie de prestigieuses,resistant en 1944 il detourne au profit de la resitance un nombre impressionnant de materiel et fait d'autres actions (bien que aucune ne soit des combats)il fut a ce titre soupconné par la gestapo et quelques peu malmemé sans resultats pour eux.
je pense que je donnerai d'autres precisions a la mise en ligne de l'integralité du carnet.sachez cependant que la seule partie racontant des combats est celle de ce post,le reste decrit un peu la vie des soldat mais surtout son amour pour sa marraine.en effet mon GP ecrit que comme quand il monte en ligne le front est calme, ca lui semble sans interet a raconter.cependant cette partie non guerriere presente reste interessante ,specifiquement parce qu'il est corse(vous le savez sans doute l'evocation du parcours des corses et souvent sujet a polemique sur ce site,polemiques que je ne manquerai pas d'alimenter....
)
merci d'avoir pris le temps d'ecrire un mot ca fait toujours plaisir,d'autant que certains membres du forum tres interessé par le 132 eme n'ont meme pas mis un mot........faut dire qu'il y a 7mois quand j'ai eu le carnet a cause d'un post mal formulé de ma part,j'ai eu droit a une avalanche de reproches......mon GP me disait que si on avait une goutte de sang corse en soi ,cette goutte contaminait le reste.....j'ai donc probablement une suceptibilité plus prononcé que la moyenne et j'avais effacé ces posts malheureux sans presenter d'excuses....ceci explique surement cela.
je tiens a remercier Gerard Jouve qui est alle faire des copies du dossier au shd a ma place,encore merci Gerard.
@+
ce passage concerne l'été 1918 comme precisé dans le titre.
je sais qu'il aurait été de bon ton de presenter le soldat,mais comme je pensais le faire en faisant le lien dans ce site vers celui du chtimiste,ceci n'étant qu'un "avant gout".voici qd meme son parcours :
-19 septembre 1914:engagement au 173eme plusieurs mois avant l'appel de sa classe
-23 avril 1915 arrivée sur le front
-25 avril 1916 blessure par balle à la tete et evacuation sur un hopital(mentionnée au JMO)
-11 janvier 1917 retour au depot de Corté
-2janvier 1918 versé au 112eme RI(je n'ai su ce changement que grace au doc SHD,non precisé dans le carnet)
-16 avril 1918 versé au 132 eme RI jusqu'a la fin de la guerre
-ensuite mon GP fait carriere dans l'armée,il y obtient tout au long de sa carriere des appreciations que je qualifie de prestigieuses,resistant en 1944 il detourne au profit de la resitance un nombre impressionnant de materiel et fait d'autres actions (bien que aucune ne soit des combats)il fut a ce titre soupconné par la gestapo et quelques peu malmemé sans resultats pour eux.
je pense que je donnerai d'autres precisions a la mise en ligne de l'integralité du carnet.sachez cependant que la seule partie racontant des combats est celle de ce post,le reste decrit un peu la vie des soldat mais surtout son amour pour sa marraine.en effet mon GP ecrit que comme quand il monte en ligne le front est calme, ca lui semble sans interet a raconter.cependant cette partie non guerriere presente reste interessante ,specifiquement parce qu'il est corse(vous le savez sans doute l'evocation du parcours des corses et souvent sujet a polemique sur ce site,polemiques que je ne manquerai pas d'alimenter....

merci d'avoir pris le temps d'ecrire un mot ca fait toujours plaisir,d'autant que certains membres du forum tres interessé par le 132 eme n'ont meme pas mis un mot........faut dire qu'il y a 7mois quand j'ai eu le carnet a cause d'un post mal formulé de ma part,j'ai eu droit a une avalanche de reproches......mon GP me disait que si on avait une goutte de sang corse en soi ,cette goutte contaminait le reste.....j'ai donc probablement une suceptibilité plus prononcé que la moyenne et j'avais effacé ces posts malheureux sans presenter d'excuses....ceci explique surement cela.
je tiens a remercier Gerard Jouve qui est alle faire des copies du dossier au shd a ma place,encore merci Gerard.
@+
Re: carnet du sergent Emmanuelli 132emeRI ete 1918
bravo beeboz
très beau temoignage, et j'ai hate de lire la suite sur chtimiste, car effectuant des recherches sur les MPLF de bonifacio les régiments concernés peuvent être interressant (le 173 i ziteddi et le 112).
j'ai 11 soldats MPLF dans le 173 et 3 dans le 112.
a bientot
très beau temoignage, et j'ai hate de lire la suite sur chtimiste, car effectuant des recherches sur les MPLF de bonifacio les régiments concernés peuvent être interressant (le 173 i ziteddi et le 112).
j'ai 11 soldats MPLF dans le 173 et 3 dans le 112.
a bientot
Re: carnet du sergent Emmanuelli 132emeRI ete 1918
Bonsoir
J'arrive un peu tard. Je ne l'avais pas vu mais heureusement Michèle me l'a signalé. merci pour ce texte. Je suis le 132e. La traversée du Canal du Nord est bien connue
Relevé le 2 avril, le 132e était envoyé au repos, puis en Lorraine pour occuper le secteur d’Einville. Le beau coup de main d’Arracourt, réussi par la 10e compagnie, fait ressortir la vigilance, l’initiative et l’esprit offensif du régiment. Arrivé le 30 avril en secteur, le 132e est relevé le 16 juillet pour être transporté dans le Nord....
...Une attaque simultanée des Armées anglaise et française se déclenche le 8 août. Le 1er bataillon, sur la rive sud de l’Avre, et le 3e bataillon, sur la rive nord, rivalisent de courage dans des combats meurtriers. L’ennemi bousculé sur les deux rives devant l’Echelle-St-Aurin et le camp de César se retire précipitamment devant les attaques du régiment qui passe ensuite en réserve. Du 25 au 28 août, retranchée dans une très forte position à St-Mard les Triots, l’armée ennemie résiste à 5 attaques. Le 28 août, le 132e relève les troupes de première ligne fatiguées et attaque à son tour. Le 29 août, le Sous-Lieutenant Holstein avec sa section pénètre le premier dans Roye. Le régiment passe en réserve et suit la progression de la division jusqu’au canal du Nord où une formidable défense arrête de nouveau nos troupes de première ligne. Un brave de la 11e compagnie, le soldat Le Corre, fournit une solution. Avec une audace superbe, il traverse le canal à la nage, escalade la berge opposée, surprend et tue les mitrailleurs et facilite le passage à sa compagnie qui traverse le canal sur des madriers. Le canal est bientôt franchi par tout le régiment, la 11e compagnie se lançant à la poursuite de 200 ou 300 Allemands, pénètre avec eux dans Esmery-Hallon dont elle s’empare après un combat de rue. La mission de la 56e division est d’attaquer Mont d’Origny, en traversant l’Oise, et de marcher sur Guise. Après la première attaque, le 132e, à gauche du dispositif, atteint ses objectifs et conserve le terrain conquis mais il est obligé d’attendre, dans une position difficile, que l’attaque qui a échoué sur sa droite soit reprise. Pendant 8 jours, cramponné à sa position, il résiste à toutes les attaques ennemies. Le 8 octobre, une attaque générale réussit enfin et aboutit à la prise de Mont d’Origny.
Votre GP a t il continué son parcours au 132 à Reims ?
Cdt
Armand
J'arrive un peu tard. Je ne l'avais pas vu mais heureusement Michèle me l'a signalé. merci pour ce texte. Je suis le 132e. La traversée du Canal du Nord est bien connue
Relevé le 2 avril, le 132e était envoyé au repos, puis en Lorraine pour occuper le secteur d’Einville. Le beau coup de main d’Arracourt, réussi par la 10e compagnie, fait ressortir la vigilance, l’initiative et l’esprit offensif du régiment. Arrivé le 30 avril en secteur, le 132e est relevé le 16 juillet pour être transporté dans le Nord....
...Une attaque simultanée des Armées anglaise et française se déclenche le 8 août. Le 1er bataillon, sur la rive sud de l’Avre, et le 3e bataillon, sur la rive nord, rivalisent de courage dans des combats meurtriers. L’ennemi bousculé sur les deux rives devant l’Echelle-St-Aurin et le camp de César se retire précipitamment devant les attaques du régiment qui passe ensuite en réserve. Du 25 au 28 août, retranchée dans une très forte position à St-Mard les Triots, l’armée ennemie résiste à 5 attaques. Le 28 août, le 132e relève les troupes de première ligne fatiguées et attaque à son tour. Le 29 août, le Sous-Lieutenant Holstein avec sa section pénètre le premier dans Roye. Le régiment passe en réserve et suit la progression de la division jusqu’au canal du Nord où une formidable défense arrête de nouveau nos troupes de première ligne. Un brave de la 11e compagnie, le soldat Le Corre, fournit une solution. Avec une audace superbe, il traverse le canal à la nage, escalade la berge opposée, surprend et tue les mitrailleurs et facilite le passage à sa compagnie qui traverse le canal sur des madriers. Le canal est bientôt franchi par tout le régiment, la 11e compagnie se lançant à la poursuite de 200 ou 300 Allemands, pénètre avec eux dans Esmery-Hallon dont elle s’empare après un combat de rue. La mission de la 56e division est d’attaquer Mont d’Origny, en traversant l’Oise, et de marcher sur Guise. Après la première attaque, le 132e, à gauche du dispositif, atteint ses objectifs et conserve le terrain conquis mais il est obligé d’attendre, dans une position difficile, que l’attaque qui a échoué sur sa droite soit reprise. Pendant 8 jours, cramponné à sa position, il résiste à toutes les attaques ennemies. Le 8 octobre, une attaque générale réussit enfin et aboutit à la prise de Mont d’Origny.
Votre GP a t il continué son parcours au 132 à Reims ?
Cdt
Armand
Sur les traces du 132ème RI " Un contre Huit " et du 294ème RI (le "29-4")
Re: carnet du sergent Emmanuelli 132emeRI ete 1918
bonjour,
mon GP passe au COA(commis et ouvrier d'etat)en 1919 il reste plusieurs années en allemagne occupée,puis change d'affectation tout en restant à un poste de logistique.
@+
mon GP passe au COA(commis et ouvrier d'etat)en 1919 il reste plusieurs années en allemagne occupée,puis change d'affectation tout en restant à un poste de logistique.
@+