Bonjour René
Personellement je lis AOK 7 comme
ArmeeOberKommando 7 , ou état major de la 7 armée
@+
Patrick
abreschwiller
Re: abreschwiller
Bonjour René,
Mon arrière-grand père Pierre GELINET est mort dans les mêmes combats que votre grand-père le 20 août 1914.
Cordialement,
Thomas

Mon arrière-grand père Pierre GELINET est mort dans les mêmes combats que votre grand-père le 20 août 1914.
Cordialement,
Thomas

- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: abreschwiller
Bonjour,
Pour information, Pierre Gelinet servait à la 5e compagnie du 31e B.C.P. Il a été tué d'une balle en plein coeur en couvrant le repli de ses hommes.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Pour information, Pierre Gelinet servait à la 5e compagnie du 31e B.C.P. Il a été tué d'une balle en plein coeur en couvrant le repli de ses hommes.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: abreschwiller
Bonjour,
J'ai sur lui une petite notice et un portrait dans le Livre d'Or de La Malgrange. Si vous en souhaitez une copie, contactez-moi donc en privé pour me laisser votre mail, afin que je vous les fasse parvenir.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
J'ai sur lui une petite notice et un portrait dans le Livre d'Or de La Malgrange. Si vous en souhaitez une copie, contactez-moi donc en privé pour me laisser votre mail, afin que je vous les fasse parvenir.
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
- mireille salvini
- Messages : 1099
- Inscription : jeu. déc. 15, 2005 1:00 am
Re: abreschwiller
bonjour à tous,
je me glisse dans la conversation pour rendre un petit hommage à mon grand-oncle Joseph Eugène ANTOINE du 158è R.I.
qui a été tué à l'ennemi le 20 août 1914 près d'Abreschwiller,précisément à Soldatenthal (Grand-Soldat en français).
il avait 21 ans.
voici ce que dit le J.M.O. du 158e R.I.
19 août 1914
A 4 h,le régiment quitte St Quirin et se porte sur Abreschwiller où il s'établi en formation de rassemblement au NE de la localité.
A 13 h,départ du 1er Bataillon sur St Quirin qui,sur l'ordre du Général de Brigade doit aller garder les débouchés venant de l'Est.
A 20h,ordre de cantonnement,la 6è Cie cantonne à la mairie,et est chargée de la garde des issues du village,toutes les autres unités bivouaquent sur place.
20 août 1914
Le régiment occupe les les mêmes emplacements.
A 15 h,le lieutenant-colonel Cdt le régiment reçoit l'ordre du Gal de Bde d'aller occuper la côte 500 entre Reigensthal et St Léon.
A 17h30,le 3è Btn avant-garde avec une Cie,la 9è en flanc-garde à gauche,débouche en face la côte 500 qui est occupée par l'ennemi.Malgré un feu croisé de mitrailleuses et la fusillade,l'ennemi est bousculé,laissant de nombreux morts sur le terrain et 30 prisonniers entre nos mains.
Le 2è Btn atteint Thomasthal mais ne peut prendre pied sur la crête à l'est de Thomasthal.
-----------------------------------------------------------------
voilà,je ne saurais probablement jamais comment est mort mon grand'oncle,mais je peux néanmoins m'en faire une idée.
amicalement,
Mireille
je me glisse dans la conversation pour rendre un petit hommage à mon grand-oncle Joseph Eugène ANTOINE du 158è R.I.
qui a été tué à l'ennemi le 20 août 1914 près d'Abreschwiller,précisément à Soldatenthal (Grand-Soldat en français).
il avait 21 ans.
voici ce que dit le J.M.O. du 158e R.I.
19 août 1914
A 4 h,le régiment quitte St Quirin et se porte sur Abreschwiller où il s'établi en formation de rassemblement au NE de la localité.
A 13 h,départ du 1er Bataillon sur St Quirin qui,sur l'ordre du Général de Brigade doit aller garder les débouchés venant de l'Est.
A 20h,ordre de cantonnement,la 6è Cie cantonne à la mairie,et est chargée de la garde des issues du village,toutes les autres unités bivouaquent sur place.
20 août 1914
Le régiment occupe les les mêmes emplacements.
A 15 h,le lieutenant-colonel Cdt le régiment reçoit l'ordre du Gal de Bde d'aller occuper la côte 500 entre Reigensthal et St Léon.
A 17h30,le 3è Btn avant-garde avec une Cie,la 9è en flanc-garde à gauche,débouche en face la côte 500 qui est occupée par l'ennemi.Malgré un feu croisé de mitrailleuses et la fusillade,l'ennemi est bousculé,laissant de nombreux morts sur le terrain et 30 prisonniers entre nos mains.
Le 2è Btn atteint Thomasthal mais ne peut prendre pied sur la crête à l'est de Thomasthal.
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voilà,je ne saurais probablement jamais comment est mort mon grand'oncle,mais je peux néanmoins m'en faire une idée.
amicalement,
Mireille
- jacques didier
- Messages : 379
- Inscription : mar. oct. 31, 2006 1:00 am
Re: abreschwiller
Bonjour Mireille et à tous,
Extrait de : Les Armées Françaises dans la Grande Guerre.(Tome I, Ie volume)
<< A droite du 13e corps, le 21e tenait, le 20 août 1914 au matin, par la brigade coloniale, les hauteurs à l'est de Walscheid, tandis que la 86e brigade occupait le front Vallerysthal, Plaine de Walsch, où elle se reliait au 13e corps; la 85e brigade, maintenue en réserve d'armée, était rassemblée dans la région d'Abreschviller, couverte par un bataillon de chasseurs (17e B.C.P.) de la 13e D.I. établi à Eigenthal (2 kilomètres sud-ouest de Walscheid).
Dès le matin, la brigade coloniale, reprenant ses attaques, se porte sur Harreberg. Mais, à partir de 8 heures, elle se heurte à une résistance de plus en plus sérieuse de l'ennemi qui, passant lui-même à la contre-attaque, repousse les coloniaux jusque sur les hauteurs de la rive gauche de la Bièvre, puis jusqu'à la Valette (2 km est de Voyer). Le 31e bataillon de chasseurs (de la 86e brigade) est donc engagé pour protéger ce mouvement de repli, en même temps que le bataillon de chasseurs d'Eigenthal qui contre-attaque de son côté, dans les bois à l'ouest de Walscheid pour retarder les progrès de l'ennemi. Mais il faudra encore l'intervention de la 85e brigade, remise vers 15 heures par le général Dubail à la disposition du commandant de corps d'armée, pour enrayer définitivement l'avance adverse sur cette partie du front. La droite du 21e corps occupe ainsi dans la soirée le front Saint-Léon (1.500 métres sud de Walscheid), Munichhof (1 km sud-ouest de Walscheid).
Découverte cependant pendant la retraite de la brigade coloniale, entraînée, d'autre part, par le repli des éléments du 13e corps qui ont abandonné, on l'a vu, Plaine de Walsch et Brouderdorff, la 86e brigade doit se retirer elle-même bientôt sur les lisières est du bois de Voyer (1.200 mètres sud de Biderskirch), où elle sera relevée, vers 18 heures, par des éléments de la 85e brigade.
En fin de journée, le 21e corps tient donc la ligne générale Saint-Léon, lisière est du bois de Voyer, où il se relie au 13e corps. Seule la 85e brigade, renforcée du 31e bataillon de chasseurs, est en première ligne.
Cordialement.
J.Didier
Extrait de : Les Armées Françaises dans la Grande Guerre.(Tome I, Ie volume)
<< A droite du 13e corps, le 21e tenait, le 20 août 1914 au matin, par la brigade coloniale, les hauteurs à l'est de Walscheid, tandis que la 86e brigade occupait le front Vallerysthal, Plaine de Walsch, où elle se reliait au 13e corps; la 85e brigade, maintenue en réserve d'armée, était rassemblée dans la région d'Abreschviller, couverte par un bataillon de chasseurs (17e B.C.P.) de la 13e D.I. établi à Eigenthal (2 kilomètres sud-ouest de Walscheid).
Dès le matin, la brigade coloniale, reprenant ses attaques, se porte sur Harreberg. Mais, à partir de 8 heures, elle se heurte à une résistance de plus en plus sérieuse de l'ennemi qui, passant lui-même à la contre-attaque, repousse les coloniaux jusque sur les hauteurs de la rive gauche de la Bièvre, puis jusqu'à la Valette (2 km est de Voyer). Le 31e bataillon de chasseurs (de la 86e brigade) est donc engagé pour protéger ce mouvement de repli, en même temps que le bataillon de chasseurs d'Eigenthal qui contre-attaque de son côté, dans les bois à l'ouest de Walscheid pour retarder les progrès de l'ennemi. Mais il faudra encore l'intervention de la 85e brigade, remise vers 15 heures par le général Dubail à la disposition du commandant de corps d'armée, pour enrayer définitivement l'avance adverse sur cette partie du front. La droite du 21e corps occupe ainsi dans la soirée le front Saint-Léon (1.500 métres sud de Walscheid), Munichhof (1 km sud-ouest de Walscheid).
Découverte cependant pendant la retraite de la brigade coloniale, entraînée, d'autre part, par le repli des éléments du 13e corps qui ont abandonné, on l'a vu, Plaine de Walsch et Brouderdorff, la 86e brigade doit se retirer elle-même bientôt sur les lisières est du bois de Voyer (1.200 mètres sud de Biderskirch), où elle sera relevée, vers 18 heures, par des éléments de la 85e brigade.
En fin de journée, le 21e corps tient donc la ligne générale Saint-Léon, lisière est du bois de Voyer, où il se relie au 13e corps. Seule la 85e brigade, renforcée du 31e bataillon de chasseurs, est en première ligne.
Cordialement.
J.Didier
- Eric Mansuy
- Messages : 4290
- Inscription : mer. oct. 27, 2004 2:00 am
Re: abreschwiller
Bonsoir à tous,
Quelques brefs extraits des souvenirs de Maria Conventz, institutrice d'Eigenthal :
"Mercredi, le 19 Août 1914
Sur le Léonsberg, le creusement des tranchées avance sur toute la hauteur, de la chapelle jusqu’au Bloecherplatz et au Soldatenkopf, ainsi que du Sattel jusqu’à Vallerysthal, soit sur environ 2 km. Les tranchées ont une profondeur qui va de 0,5 m à 1,5 m.
A 5 heures du matin, le 158ème R.I. monte sur le Léonsberg, suivi à 7 heures par le 6ème Régiment d’Artillerie légère avec ses 22 canons et ses munitions. 4 canons sont mis en batterie sur 3 places différentes :
- à 200 m au-dessus de l’école d’Eigenthal,
- près du Munichshof,
- au Rottenplattenweg, au sud-est du St-Léon.
Les 10 autres n’ayant trouvé une place convenable redescendent dans la vallée. Les dernières voitures de munitions grimpent en toute hâte la colline.
Vers 15 heures, un obus tombe près des positions françaises. Après 10 mn, ces derniers répondent. C’est parti, on n’entend plus que le son des canons qui couvre notre propre parole, des vitres cassent, les maisons tremblent. [...]
Jeudi, le 20 Août 1914
... Vers 18 heures, la canonnade s’arrête. Nous commençons à respirer. Tout à coup, les hourras des combattants nous indiquent le moment le plus dur : le corps à corps à la baïonnette.
Des unités du 8e Chasseur et du 132e R.I. allemand, en passant par la Beimbach et des sentiers cachés, ont pris les Français à revers au Soldatenkopf et au Bloecherplatz. Cette manœuvre de diversion permet à d’autres Allemands d’attaquer aux endroits les plus raides. Peu après, des soldats français descendent la montagne avec 32 prisonniers ennemis. Ils nous montrent leurs verres et nous leur ramenons de l’eau. En partant, le dernier de la colonne se retourne et en montrant ses camarades dit : « Nous dûmes être trahis par un garde forestier de la Beimbach. » [...]
Vers 20 heures, le grand silence. Mes compagnons d’infortune reprennent vie. Des voitures sanitaires roulent toute la nuit pour le transport des blessés. Les morts sont évacués au-delà de la frontière. A l’heure actuelle, une voiture passe chargée d’une vingtaine de cadavres entassés comme des gerbes de blé. Quelle terrible journée !"
Bien cordialement,
Eric Mansuy
Quelques brefs extraits des souvenirs de Maria Conventz, institutrice d'Eigenthal :
"Mercredi, le 19 Août 1914
Sur le Léonsberg, le creusement des tranchées avance sur toute la hauteur, de la chapelle jusqu’au Bloecherplatz et au Soldatenkopf, ainsi que du Sattel jusqu’à Vallerysthal, soit sur environ 2 km. Les tranchées ont une profondeur qui va de 0,5 m à 1,5 m.
A 5 heures du matin, le 158ème R.I. monte sur le Léonsberg, suivi à 7 heures par le 6ème Régiment d’Artillerie légère avec ses 22 canons et ses munitions. 4 canons sont mis en batterie sur 3 places différentes :
- à 200 m au-dessus de l’école d’Eigenthal,
- près du Munichshof,
- au Rottenplattenweg, au sud-est du St-Léon.
Les 10 autres n’ayant trouvé une place convenable redescendent dans la vallée. Les dernières voitures de munitions grimpent en toute hâte la colline.
Vers 15 heures, un obus tombe près des positions françaises. Après 10 mn, ces derniers répondent. C’est parti, on n’entend plus que le son des canons qui couvre notre propre parole, des vitres cassent, les maisons tremblent. [...]
Jeudi, le 20 Août 1914
... Vers 18 heures, la canonnade s’arrête. Nous commençons à respirer. Tout à coup, les hourras des combattants nous indiquent le moment le plus dur : le corps à corps à la baïonnette.
Des unités du 8e Chasseur et du 132e R.I. allemand, en passant par la Beimbach et des sentiers cachés, ont pris les Français à revers au Soldatenkopf et au Bloecherplatz. Cette manœuvre de diversion permet à d’autres Allemands d’attaquer aux endroits les plus raides. Peu après, des soldats français descendent la montagne avec 32 prisonniers ennemis. Ils nous montrent leurs verres et nous leur ramenons de l’eau. En partant, le dernier de la colonne se retourne et en montrant ses camarades dit : « Nous dûmes être trahis par un garde forestier de la Beimbach. » [...]
Vers 20 heures, le grand silence. Mes compagnons d’infortune reprennent vie. Des voitures sanitaires roulent toute la nuit pour le transport des blessés. Les morts sont évacués au-delà de la frontière. A l’heure actuelle, une voiture passe chargée d’une vingtaine de cadavres entassés comme des gerbes de blé. Quelle terrible journée !"
Bien cordialement,
Eric Mansuy
"Un pauvre diable a toujours eu pitié de son semblable, et rien ne ressemble plus à un soldat allemand dans sa tranchée que le soldat français dans la sienne. Ce sont deux pauvres bougres, voilà tout." Capitaine Paul Rimbault.
- mireille salvini
- Messages : 1099
- Inscription : jeu. déc. 15, 2005 1:00 am
Re: abreschwiller
bonjour à tous,
je remercie infiniment Mr Didier et Eric pour ces détails qui me permettent de cerner encore plus finement les dernières heures de vie mon grand'oncle
comprendre le point de vue tactique puis connaître de petits détails tels que "le corps à corps à la baïonnette"
et "Les morts sont évacués au-delà de la frontière. A l’heure actuelle, une voiture passe chargée d’une vingtaine de cadavres entassés comme des gerbes de blé. Quelle terrible journée !" ,
c'est particulièrement important et émouvant pour moi,
moi qui pensais qu'il était mort sans avoir vu l'ennemi (pourquoi cette idée,je ne sais pas)....
merci encore à tous les deux

amicalement,
Mireille
je remercie infiniment Mr Didier et Eric pour ces détails qui me permettent de cerner encore plus finement les dernières heures de vie mon grand'oncle

comprendre le point de vue tactique puis connaître de petits détails tels que "le corps à corps à la baïonnette"
et "Les morts sont évacués au-delà de la frontière. A l’heure actuelle, une voiture passe chargée d’une vingtaine de cadavres entassés comme des gerbes de blé. Quelle terrible journée !" ,
c'est particulièrement important et émouvant pour moi,
moi qui pensais qu'il était mort sans avoir vu l'ennemi (pourquoi cette idée,je ne sais pas)....
merci encore à tous les deux


amicalement,
Mireille