Le Marquis Raoul de le ROCHE AYMON

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Sylvain5
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Re: Le Marquis Raoul de le ROCHE AYMON

Message par Sylvain5 »

Bonjour et Bonsoir

Voici une lettre du Marquis Raoul de la Roche AYMON (ex officier de 14-18)

Nous avons passé avec ma famille et un groupe de voisins la nuit du 19 au 20 juin dans une cave voûtée en face de notre maison. Dès la nuit, l'artillerie ouvrit le feu. Nous entendions les départs et, chose curieuse, le sifflement des obus. J'ai mal dormi. Combattant des derniers mois de 1918, j'avais bien reconnu nos 75 au son, les sifflements m'intriguaient et j'en avais conclu qu'au moins une pièce se situait vers la borne 40, ce que je n'ai jamais pu élucider, mais le colonel Lavignon nous dit qu'il y avait "des éléments mal précisés en batterie dans Saint Aignanet aux abords Est. "Bien plus tard, quand la ligne de démarcation fut supprimée, j'ai interrogé les habitants de Noyers. Aucune mention d'obus dégringolés sur Noyers pas plus que de tombes allemandes, d'où ma réserve.
C'est le soir du 20 que le pont sauta. A 40 ans de distance, je sépare mal les deux journées dramatiques du 19 et du 20. Ce qui est certain, c'est que le flot de réfugiés qui encombraient la 675 s'arrêta. (Civil et militaires en désordre).
Les premières patrouilles allemandes parurent avenue Gambetta vers midi ou dans les premières heures de l'après midi : avant garde de fantassins méfiants, mais correctes vis à vis de la population qui commença de sortir des maisons jusqu'alors toutes closes. Je partis couper de la luzene pour mes lapins et trouvais le corps du lieutenant. Les considérations sur la situation générale de nos troupes sont du colonel Lavignon. Les allemands construisirent très rapidement leur pont de bateaux que les civils furent autorisés à utiliser. Il était un peu à l'amont du pont sauté et débouchait dans l'île.
Les derniers soldats français qui se présentèrent furent désarmés (pour ceux qui avaient encore les armes) et les armes brisées par les allemands formèrent un gros tas. Quelques prisonniers furent réunis dans la brûlerie de marc située en haut de l'avenue Gambetta, à gauche. Je leur fis passer quelques vivres et du vin sous l'oeil débonnaire d'un gardien allemand ; j'ignore ce qu'il en advint. De même un tirailleur sénégalais fut récupéré dans la maison de C. Charpentier sur l'avenue. C'est le commandant Bigot que j'avais alerté qui le prit en charge.
Voyez la famille Gaugry, du côté de la Touzellerie, dont une petite fille fut écrasée par un motocycle allemand dans les premiers jours de l'occupation.

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Sépultures des militaires et des civils tués ou décédés à Saint Aignan
Registre des délibérations municipales

Le conseil municipal décide que, comme le prévoit le décret du 22 février 1940, les militaires tués à Saint Aignan où décédés dans les formations sanitaires des suites de blessures reçues aux armées auront droit dans le cimetière à une concession perpétuelle à titre gratuit.
Il en sera de même des civils tués à Saint Aignan ou décédés dans les hôpitaux de suites de blessures de guerre, s'ils ne sont pas inhumés dans un caveau de famille ou dans un terrain déjà concédé à perpétuité.

Sont bénéficiaires de cette mesure :
militaires Civils
Lieutenant BACART René LOLITCH Stévan
Adjudant SOL Henri Mademoiselle ESTADES Marie
Caporal BEDEIRA Ahmed Mme GUIDANI née LEFEVRE
PLAISANCE André LEROUX Jules
COMBAT Marcel FOURES Henri
CLABECQ Roger SERRANTEN Roberto
LAEMMEL André Inconnu de sexe masculin
BEN ABDELFAHAL Mohammed Incunnu de sexe féminin
LIMAN Hadj Mohammed
Quatres soldats inconnus

Espérant vous apporter des renseignement et tentant d'évoquer la Tourraine

Pour info, Guillaume de la ROCHE AYMON était incorporé au lieutenant du 8° chasseur de cavalerie (en 1940)

Dans l'attente de vous lire ! j'ignore si il se situe dans la bonne série

Amicalement
Sylvain
Sylvain
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